• Développeur : Naughty Dog
  • Editeur : Sony Computer Entertainment
  • Site Web : PAL
  • Version testée : PlayStation 4
  • Classification :
    Sigle âge 16 ans et plus
    Francaise : 10/05/2016
    Americaine : 10/05/2016
    Japonaise : 10/05/2016
  • Exclusivitée
  • PEGI :
    Violence : jeu contenant des scènes de violentesGrossièreté de langage : jeu contenant des expressions vulgaires

Uncharted 4: A Thief’s End

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Déjà 5 ans qu’on n’avait pas joué à un nouvel opus d’Uncharted sur console de salon. Naughty Dog a en effet pris le temps de concevoir ce quatrième épisode canonique, s’appuyant sur les capacités de la PS4 et sur l’expérience acquise avec sa nouvelle licence The Last of Us lancée entre-temps. Après avoir fait les beaux jours de la PS3, les développeurs ont clairement affiché leur objectif pour cet ultime épisode : Uncharted 4: A Thief’s End sera focalisé sur l’histoire et la narration.

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À fond la forme

On traverse des décors gigantesques.

On traverse des décors gigantesques.

En temps normal, les développeurs privilégient les éléments graphiques réutilisables et ne créent pas d’espaces inutiles à la progression du joueur, histoire de ne pas exploser le compteur de Giga-octets nécessaires au jeu. Dans Uncharted 4, on visite des lieux gigantesques et magnifiques, avec de grandes pièces qui ne servent à rien en matière de gameplay mais qui ont pourtant une utilité : celle de raconter une histoire. Les grandes pièces dévastées par des batailles et des inondations offrent à Nathan un énorme terrain de jeu, sorte de simili-monde ouvert chargé d’un passé tumultueux qui nous fait oublier que l’on suit tout de même des couloirs. En effet, les développeurs ont réussi à créer des décors si vastes et détaillés qu’on n’a pas l’impression d’être guidé ou de buter contre un mur invisible.

Impossible de lâcher la manette tellement le jeu nous aspire dans son histoire.

Des graphismes jamais vus sur consoles.

Des graphismes jamais vus sur consoles.

Et puis, il est impossible de ne pas le remarquer : Uncharted 4 est sublime, peut-être le plus beau jeu sorti sur consoles à ce jour. On prend une claque en découvrant chaque décor. Les effets de lumière, l’eau, les explosions, la modélisation et l’animation des personnages sont impressionnants. Le titre exploite pleinement les capacités de la PlayStation 4, et ne souffre d’aucun ralentissement ni d’aucun bug. Pour couronner le tout, les niveaux s’enchaînent sans coupure si on laisse tourner les cinématiques qui permettent de masquer les chargements. Impossible donc de lâcher la manette tellement le jeu nous aspire dans son histoire. Seuls les titres de chaque chapitre nous rappellent qu’on progresse dans des niveaux.

Une histoire de pirate pour terminer celle d'un pilleur de tombes.

Une histoire de pirates pour terminer celle d’un pilleur de tombes.

À cet emballage parfait s’ajoute une narration entièrement maîtrisée. Nate et Elena mènent une vie tranquille, loin des tombeaux et trésors légendaires. Sam, le frère de Nathan (qu’il pensait mort depuis 15 ans), surgit alors et l’entraîne dans une dernière aventure qui les mènera en Écosse, en Italie, ou encore à Madagascar à la recherche du trésor du pirate Henry Avery, célèbre pirate du XVIIème siècle. Quoi de mieux qu’une histoire de pirates pour l’ultime aventure d’un pilleur de tombes ? Une histoire dans laquelle le joueur est sans cesse immergé, notamment grâce aux dialogues quasi-permanents entre Nathan et les personnages qui l’accompagnent. Fidèle au schéma des précédents jeux, Uncharted 4 puise dans les mêmes références (Indiana Jones, Tomb Raider, Assassin’s Creed). On retrouve donc la même logique scénaristique, les mêmes ressorts, les mêmes méchants manichéens, mais la narration est sublimée : Uncharted 4 abolit la séparation entre histoire et phases de gameplay. Par ce biais, Naughty Dog réussit également à créer une relation fraternelle entre Nathan et Sam, faisant de ce dernier un personnage crédible malgré son intégration sur le tard dans la saga.

Des mécaniques vieillissantes

Les phases d'action sont très similaires à celles des jeux PS3, en plus spectaculaire.

Les phases d’action sont très similaires à celles des jeux PS3, en plus spectaculaire.

Un jeu vidéo, ce n’est pas qu’une histoire. Si Uncharted 4 offre de belles phases de jeu, alternant entre plates-formes, énigmes, et gunfights, le jeu ne propose pourtant pas grand chose de nouveau comparé à ses prédécesseurs. Les mécaniques n’ont en effet pas beaucoup évolué depuis les jeux sortis sur PS3, et font un peu pâle figure face au gameplay léché de Metal Gear Solid V. En fait, Uncharted 4 en est l’anti-thèse : là où MGS V offrait un gameplay aux petits oignons mais une narration peu aboutie, Uncharted 4 fait le contraire. Mais ne boudons pas notre plaisir, le soft offre tout de même un rythme soutenu, mêlant action et contemplation, à tel point qu’il n’est pas nécessaire d’être celui qui tient la manette pour apprécier l’aventure. Idéal pour un conjoint non-gamer.

Les mécaniques n’ont pas beaucoup évolué depuis les jeux sortis sur PS3.

Quelques phases en voiture et un grappin apportent un peu de nouveauté.

Quelques phases en voiture et un grappin apportent un peu de nouveauté.

Les mécaniques de jeu bénéficient d’un (très) petit coup de jeune grâce à la principale nouveauté : le grappin. Avec les glissades, ce nouvel équipement apporte de la verticalité et des phases de plates-formes plaisantes, souvent spectaculaires, mais beaucoup trop faciles. Les grands espaces parcourus par Nathan permettent tout de même d’aborder les affrontements de manière discrète si vous souhaitez jouer la carte de l’infiltration, une possibilité héritée de The Last of Us. Toutefois, la discrétion n’est pas vraiment le fort de Nathan : l’impossibilité de cacher les corps et le système de couverture un peu brut nous rappellent que nous ne sommes pas dans un jeu d’infiltration. On bascule donc rapidement vers un affrontement armé. On retrouve également les mêmes combats au corps à corps que sur PS3, ces derniers ne bénéficiant d’aucune évolution. On se contente de taper et parfois faire une roulade pour esquiver. Il est également possible de contrer une prise mais cette situation est rare et il faut attendre d’être coincé pour lancer le contre. Bref, face aux dernières productions de jeux d’action (citons par exemple Batman Arkham Knight), Uncharted 4 fait pâle figure en matière de combat. Enfin, Naughty Dog n’a pas oublié d’incorporer quelques énigmes, comme dans tout bon jeu d’aventure qui se respecte. Cependant, ces dernières se font plus rares et beaucoup plus simples que dans les épisodes précédents.

Les animations et les expressions faciales sont bluffantes.

Les animations et les expressions faciales sont bluffantes.

Terminons avec le mode multijoueur, sorte de best of des épisodes précédents. Très classique dans sa forme, il propose d’incarner les personnages de la saga dans du Team Deathmatch (classé ou non) ou de la capture de territoires ou de drapeaux. Étalé sur 8 lieux traversés dans le mode solo, le multijoueur permet de prendre un peu plus la mesure des apports du grappin. En accumulant les points, on peut s’offrir divers bonus (compagnon géré par l’IA, pouvoirs surnaturels, etc.). Bref, un multijoueur classique qui n’est pas le cœur du jeu mais qui offre quelques heures de plaisir en plus.

Uncharted 4 est l’un des meilleurs jeux de la PS4.

Comme annoncé, Uncharted 4 fait référence en termes de graphismes sur consoles et de narration. Malheureusement, Naughty Dog a un peu oublié le gameplay et nous a resservi des mécaniques de jeu vieillissantes issues des épisodes PS3. Il était peut-être temps de boucler la saga avant de l’user définitivement. Loin d’être un raté, Uncharted 4 est l’un des meilleurs jeux de la PS4 mais il laisse tout de même un petit sentiment d’inachevé, en particulier pour les joueurs les plus aguerris qui n’y trouveront pas assez de challenge ni de nouveautés. Bref, la conclusion de la saga se fait en beauté mais n’arrive pas à surpasser l’effet procuré à l’époque par Uncharted 2 en matière d’évolution.

Critique réalisée sur un jeu PS4 fourni par l’éditeur.

L'avis général

  • La narration
  • Les graphismes
  • Le rythme
  • Des mécaniques de jeu décevantes
Uncharted 4: A Thief’s End établit un nouveau barème en termes de graphismes sur consoles et de narration. Tout simplement sublime, le jeu nous embarque dans une aventure sans jamais s’arrêter. L’histoire, bien que classique, nous tient en haleine en se racontant en permanence grâce à des dialogues toujours aussi bien écrits mais aussi grâce à ses magnifiques décors. On aurait aimé que les mécaniques de jeu soient au même niveau. On reste sur de l’escalade assistée et des affrontements armés ou au corps à corps plutôt sommaires. Bref, Uncharted 4 conclut la saga en beauté mais laisse un tout petit sentiment d’inachevé en proposant un gameplay déjà vu.