Broforce était initialement un jeu flash. Devant l’engouement des foules pour leur titre, les gars de Free Lives ont eu la bonne idée de transformer leur bébé gonflé aux stéroïdes en un jeu plus complet. Actuellement non finalisé (pas mal de modes sont encore en alpha), le jeu est néanmoins disponible sur Steam pour un peu moins de quatorze euros, nous allons donc voir ce qui nous est proposé pour cette modique somme. Préparez-vous, ça va saigner !
Courir, tirer, tirer, courir, tuer
Le principe de Broforce est on ne peut plus simple : notre avatar est musclé et lourdement armé, les ennemis sont droit devant. Le but est, en plus de défourailler tout ce qui bouge et de terminer les niveaux en tuant un mystérieux démon (inoffensif, au passage), de libérer nos frères d’armes, enfermés dans des cages disséminées un peu partout. Lorsqu’un camarade est libéré, on gagne une vie et on change de personnage aléatoirement suivant ceux déjà débloqués. En effet, après un certain nombre de libérations, on a accès à de nouveaux Bros, qui ont chacun leurs techniques pour dézinguer les ennemis. Chaque Bro a accès à son arme de base personnelle et à une attaque spéciale (qui fait très très mal) aux munitions limitées.
Une des particularités de la jouabilité est qu’il n’est possible de tirer que devant soi. Pas de tir vers le bas ni vers le haut. Ce qui pourrait sembler être une lacune est en réalité équilibré par la totale destructibilité des décors, ce qui permet de faire tomber les ennemis dans le vide ou encore de se frayer un chemin non conventionnel. De plus, tous les Bros peuvent escalader les parois à l’aide de leur poignard sanguinolent. L’action est frénétique, et éparpiller des litres d’héméglobine est jubilatoire. Cependant, malgré la puissance des Bros, la moindre erreur est fatale, car une unique balle est suffisante pour les tuer et il faudra donc repartir du dernier point de contrôle, avec un nouveau Bro et une vie en moins.
Dans la Broforce, on sait varier les plaisirs
Fort de son gameplay, Broforce ne se complaît pas pour autant dans un unique mode de jeu. En effet, si les campagnes solos (la « World campaign », avec une carte et des zones à sauver, et l’« Arcade Campaign », avec différents niveaux se succédant) peuvent être jouées seul ou à plusieurs (local ou en ligne, avec quatre joueurs au maximum), il existe pas mal de modes différents, tous également jouables en solo ou en multi.
Le « Race mode » est destiné à être joué à plusieurs : le joueur en tête détermine la vitesse de défilement du niveau, et les autres devront donc réussir à tenir le rythme tout en évitant les pièges et les ennemis sur le chemin, le but étant évidemment d’être le dernier en vie ou d’arriver le premier à la ligne d’arrivée. Franchement, on s’amuserait pas plus aux JO si les haies étaient remplacées par des mines et des chars ? L’« Explosion Run » est basé sur le même principe, sauf qu’ici la vitesse est définie par le niveau, et la map explose derrière les personnages, méthode sûrement empruntée à l’armée rouge. En « Deathmatch », comme le nom le laisse entendre, on doit affronter ses amis ou de vulgaires inconnus dans des combats explosifs. Enfin, la « Custom Campaign » permet de jouer aux niveaux créés par vos soins grâce à l’éditeur de niveaux, ou aux campagnes publiées sur le Steam Workshop. Ce dernier mode est certainement le plus intéressant et prometteur, car la seule limite à la durée de vie du jeu sera celle de l’imagination des joueurs. Et je pense personnellement que les joueurs auront beaucoup d’imagination pour créer des niveaux se transformant vite en une véritable boucherie !
Pour illustrer un massacre, rien de mieux que des pixels
Parlons un peu de l’aspect technique de la bête. Le jeu est gore, les ennemis explosent et finissent assez souvent en petit tas de chair et d’os. Cependant, l’aspect pixelisé du jeu permet à cette violence d’augmenter encore le côté criard de l’œuvre. En effet, les éclaboussures monumentales s’accordent très bien avec les couleurs ternes des environnements. Les graphismes sont très bien maîtrisés, les animations très fluides et agréables à regarder, et la destruction des décors (et des ennemis) bien rendue. La musique et les bruitages ne sont pas en reste. En effet, sur des fonds de musique épique et de riffs de guitares endiablés, les Bros hurleront leur rage de la voix la plus rauque qui soit, alors que les ennemis pousseront des cris ridicules en mourant. Le tout est très uniforme, et trouver le moindre défaut à la réalisation technique me paraît tenir du pinaillage. Et je vous préviens, les Bros n’aiment pas les pinailleurs.
Conclusion
Broforce n’est pas une parodie mais un véritable hommage à une période où la culture populaire était reine. La nostalgie fait son office et répandre des viscères en large et en travers sous les traits d’icônes du cinéma et de séries d’action est un bien beau cadeau de la part de Free Lives, qui en plus de ce cadre sympathique nous offre un jeu dynamique et gore comme on les aime. Les joueurs peuvent déconnecter leur cerveau et lâcher la bête qui sommeille en eux, la poudre n’a presque jamais été aussi mélodieuse pour l’oreille et belle à l’œil que dans Brofroce. Devolver Digital a encore une fois su repérer et éditer une petite pépite du jeu indépendant, on ne peut que les remercier. Avec une embrassade pleine de sueur et de sang, bien entendu.
L'avis général
- DES KILOTONNES DE VIRILITÉ !
- L'action frénétique
- L'ambiance bien surfaite
- Le nombre de Bros toujours plus grand
- Encore un peu plus de virilité
- La répétitivité (à relativiser avec l'arrivée fréquente de différents modes de jeux et du Steam Workshop)