• Développeur : Housemarque
  • Editeur : Ubisoft
  • Site Web : PAL
  • Version testée : PC
  • Classification :
    Sigle âge 12 ans et plus
    Francaise : 29/09/2014
    Americaine : 29/09/2014
    Japonaise : nc/nc/nc
  • Exclusivitée
  • PEGI :
    Violence : jeu contenant des scènes de violentes

Outland

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En avril 2011, le studio Housemarque, développeur entre autres de Dead Nation et plus récemment Resogun, sortait un peu trop discrètement un jeu nommé Outland, sous la houlette d’Ubisoft. À sa sortie le titre n’était disponible qu’en téléchargement sur le Playstation Store et le Xbox Live Arcade, il aura fallu plus de trois ans pour qu’il devienne disponible sur Steam, et qu’ainsi plus personne n’ait d’excuse pour passer à côté. Car disons le tout de suite, Outland était un bon jeu en 2011, et l’est toujours au moment où vous lisez ces lignes.

Le point de départ

outland-sistersSujet à de violentes visions impliquant les deux soeurs créatrices du monde apparemment décidées à détruire ce qu’elles ont bâti, le héros anonyme et sans visage que vous contrôlez décide de consulter un shaman. Ce dernier le pousse à partir à l’aventure afin d’en savoir plus, ce périple vous fera traverser des territoires hostiles, et vous conduira à affronter plusieurs divinités faisant office de boss, au cours de combats épiques. Ce n’est certainement pas pour son scénario que l’on joue à ce jeu, mais plutôt pour la richesse du gameplay et l’enchantement visuel qu’il propose.

Au premier contact le titre s’apparente à un platformer / action assez classique, tout en 2D, dans lequel vous pouvez sauter et rebondir contre les murs, et frapper vos ennemis à coups d’épée. Au fil de votre progression vous débloquerez de nouvelles compétences, comme par exemple la glissade, qui permet de se faufiler dans des passages étroits, ou encore une attaque en piqué vers le sol à utiliser lorsque vous êtes en l’air. Chaque technique nouvellement acquise vous permet d’accéder à des zones hors d’atteinte auparavant.

outland-nopowerUne des qualités d’Outland est de proposer un aspect exploration, certes un peu limité, mais assez représentatif de ce que l’on appelle de nos jours un Metroidvania. Comprenez par là que chaque nouvelle capacité vous donnera envie de fouiller partout à la recherche d’un endroit où l’utiliser, pour dénicher des zones plus ou moins secrètes à l’écart du cheminement principal. Les récompenses ne seront malheureusement pas à la hauteur de vos efforts, se limitant le plus souvent à de l’argent, ou à des objets à collectionner. Les pièces d’or ont cependant une utilité, à savoir acheter des améliorations de santé et d’endurance, auprès de statues elles aussi relativement cachées.

L’ombre et la lumière

Abordons maintenant l’un des gros points forts du jeu : la dualité pureté / obscurité. Après quelques minutes de jeu, vous obtiendrez le pouvoir de la pureté, puis un peu plus tard, celui de son opposé. Cela se traduit à l’écran par la couleur de votre personnage, tantôt bleu ou rouge, sachant qu’il est possible de passer instantanément de l’une à l’autre en appuyant sur une touche du clavier ou de la manette.

Vous n'avez plus à craindre les projectiles bleus

Vous n’avez plus à craindre les projectiles bleus

Ce principe, emprunté à l’excellent shoot’em up Ikaruga, s’applique parfaitement à un jeu d’action plates-formes 2D, surtout lorsque les développeurs redoublent d’inventivité pour offrir énormément de possibilités. Tout d’abord les décors comportent de très nombreux canons qui tirent des boules d’énergie rouges ou bleues, et il faut être de la même couleur pour passer au travers sans subir de dégâts. Les ennemis ensuite, qu’il faut attaquer en étant de la couleur opposée, et les plates-formes mouvantes, dont la plupart ne réagissent qu’à une seule des deux couleurs. Dans un premier temps le jeu vous habitue gentiment à ces incessants changements d’état, puis les choses se corsent un peu, les projectiles bleus et rouges se mêlent, arrosant les plates-formes que vous devez emprunter, et les ennemis se font de plus en plus nombreux et résistants.

Les situations rencontrées sont nombreuses et variées, de nouvelles idées utilisant le principe pureté / obscurité apparaissent régulièrement, ce qui annihile toute sensation de répétitivité. Enfin presque, car les décors sont un peu redondants. Au premier plan vous évoluez toujours dans la pénombre, ce qui empêche les principales zones du jeu de vraiment se démarquer entre elles, mais heureusement elles possèdent chacune un fond qui leur est propre, ce qui permet quand même de bien les identifier. Ces fonds sont très lumineux, et le contraste ainsi créé dans les environnements est très agréable à l’oeil, de plus, le soin apporté aux graphismes nous offre une 2D qui semble ne pas vieillir.

Aucune ombre au tableau ?

Certains patterns ont un côté presque artistique

Certains patterns ont un côté presque artistique

Le challenge proposé par le jeu a fait l’objet de tout autant de soin que son level design, et on prend réellement plaisir à le parcourir. Certains passages sont un peu délicats mais la difficulté n’est jamais frustrante, on râlera simplement un peu lorsqu’un saut manqué nous oblige à refaire tout un passage. Jongler entre les ténèbres et la lumière demande une certaine concentration et de bons réflexes, et cette bipolarité finit par avoir un pouvoir presque hypnotique sur le joueur, qui par conséquent en veut toujours plus.

À côté de tout ça on trouve un mode arcade qui ravira peut-être les amateurs de scoring, mais qui laissera surement indifférents la plupart d’entre vous. Il s’agit en fait des mêmes niveaux à refaire en temps limité et en faisant grimper un multiplicateur de points, qui diminuera à chaque fois que vous subissez des dégâts. On sent un peu l’option de facilité, et essayer de nous appâter avec des classements en ligne ne suffira pas à capter notre attention sur ce mode.

Le co-op est quant à lui plus réussi, il est possible de faire l’intégralité du jeu à deux, attention cependant, ce n’est possible qu’en ligne, et non en local. L’aventure est parsemée de défis qu’il n’est possible de faire que lorsqu’un autre joueur vous accompagne, qui mettront votre rapidité, votre précision, et votre collaboration à l’épreuve. Malheureusement, de nombreux retours indiquent des problèmes de stabilité, qui espérons-le seront réglés rapidement. Dernier détail qui aura besoin d’être réglé : si vous jouez au clavier il n’est pas possible de paramétrer ses touches directement depuis le jeu. Une solution temporaire a été proposée en modifiant directement un des fichiers du jeu, mais c’est loin d’être idéal.

Le premier boss du jeu

Le premier boss du jeu

Ces petits défauts n’affectent en rien la réelle qualité d’Outland, le mode histoire se suffit à lui-même, et la beauté visuelle du jeu est restée intacte depuis sa sortie sur consoles. D’ailleurs si vous n’avez pas la possibilité d’y jouer dans de bonnes conditions sur PC, il n’est pas trop tard pour vous le procurer sur PS3 ou Xbox 360.

 

L'avis général

  • Graphismes originaux et soignés
  • Principe pureté / obscurité excellent
  • Des tas d'idées de level design
  • Soucis de lisibilité lorsque la caméra s'éloigne trop
  • Pas de nouveautés par rapport aux versions consoles
La sortie surprise sur Steam d'un titre disponible sur consoles depuis trois ans peut laisser perplexe, mais ne crachons pas sur cette occasion de reparler d'un jeu qui est toujours aussi bon et intelligent qu'à l'époque de sa sortie. Que vous soyez un pciste chevronné qui boude les consoles, ou si vous êtes simplement passé à côté en 2011, Outland est toujours digne de votre intérêt, même aujourd'hui.