• Développeur : Hello Games
  • Editeur : Sony Computer Entertainment
  • Site Web : PAL
  • Version testée : PlayStation 4
  • Classification :
    Sigle âge 7 ans et plus
    Francaise : 10/08/2016
    Americaine : 09/08/2016
    Japonaise : nc/nc/nc
  • Existe aussi sur PC
  • PEGI :

No Man’s Sky

Rédigée par

Mensonges et chienlit

Imaginez un jeu aux possibilités infinies. Un titre qui vous transporte dans un univers tout entier que vous êtes libre d’explorer à votre façon. Un monde déchiré par les guerres d’immenses factions auxquelles vous choisissez ou non de participer. Un univers où vos amis et vous pourriez parcourir l’espace côte à côte et vivre une aventure unique. Maintenant, imaginez que tout ce qui est excitant là-dedans soit réduit à son strict minimum malgré la folle quantité de promesses que l’on vous a faites. Bienvenue dans No Man’s Sky, surtout ne vous amusez pas.

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Ennuie Procédural

C'est parti pour l'aventure ! Ah ? Ah non faut d'abord réparer le vaisseau. Ok !

C’est parti pour l’aventure ! Ah ? Ah non faut d’abord réparer le vaisseau. Ok !

Tout dans No Man’s Sky repose sur une chose simple : la liberté d’exploration. Enfin, c’est ce qu’on nous a dit. Dès le départ, on est lâché sur une planète, presque sans indication et on peut commencer à partir à l’aventure. Et d’entrée de jeu, quelque chose coince : le vaisseau est HS et il faut trouver de quoi le réparer. C’est de cette façon que No Man’s Sky propose une « quête principale ». Bon pourquoi pas après tout, surtout que ce n’est que la première planète et que celle-ci sert surtout de tutoriel. Le problème, c’est que les heures de jeu commencent à défiler et on comprend très vite que sans remplir certains objectifs dans des lieux précis, il est tout bonnement impossible d’avancer dans la partie. Tout au long du voyage pour atteindre le centre de l’univers, on est forcé de passer par telle station spatiale ou tel avant-poste pour récupérer un objet en particulier, sans lequel il est impossible de continuer à explorer l’univers. Pas terrible pour un titre dont la grande promesse est l’exploration.

Il est impossible de voler en rase-mottes au dessus des planètes

Il est impossible de voler en rase-mottes au-dessus des planètes

Alors certes au fil du jeu ces missions se font de plus en plus rares et évidemment on finit par en voir le bout. D’autant plus qu’elles ne sont pas si contraignantes que ça. Mais le simple fait qu’elles représentent un arrêt obligatoire pour poursuivre l’aventure est dérangeant. Elles imposent un rythme au joueur qui lui ne souhaite qu’être libéré et partir là où bon lui semble et surtout se focaliser sur l’exploration de nouvelles planètes. Sur ce dernier aspect, le titre remplit une bonne partie de ses promesses. Les planètes procédurales représentent un joli tour de force, mais leurs limites apparaissent trop évidentes, trop rapidement. On trouve fatalement quelques planètes avec de beaux panoramas et une flore garnie pour un dépaysement garantie (même si les fameuses « Sand Planets » ne sont pas présentes dans le jeu…). Mais personnellement, je suis essentiellement tombé sur des planètes assez insipides, toujours dans le même style. Le comble, la faune et la flore se ressemblent partout où l’on met les pieds tout en enchaînant les fautes de goût. En plus de ça, la version PS4 souffre de pas mal de soucis techniques (popping, aliasing, chute de frame-rate, freeze…). Les « animaux » qui peuplent les planètes n’interagissent qu’avec nous, contrairement aux nombreux trailers et vidéos de gameplay où le tout semblait véritablement former un monde cohérent et vivant. Jamais on n’a l’impression d’être face à un véritable écosystème. C’est plutôt un troupeau de bestioles qui ont fui de leur enclos et qui n’ont absolument aucune idée de comment survivre seul dans la nature, les poussant à tourner en rond.

Si on commence par prendre son temps sur chacune des planètes en essayant d’en explorer ses moindres recoins, rapidement on ne s’y arrête plus que pour faire le plein avant de vite repartir. Une autre grande feature du jeu en prend un coup, celle de nommer ses découvertes. À l’aide d’une pression sur la gâchette gauche, on analyse chaque feuille (ou presque) et chaque créature de notre environnement. Libre à vous ensuite de les renommer puis de les uploader sur les serveurs du jeu. Ainsi les plus chanceux d’entre vous pourront visiter ma superbe planète de départ nommer « Ballz » et jouer avec des petites méduses absolument terrifiantes renommées « Me touche pas ». On s’amuse comme on peut. Renommer et analyser devient donc rapidement une corvée plus qu’un élément fun du gameplay et la seule raison de continuer est que cela rapporte de la monnaie. Et si vous pensez qu’on a fait le pire et que le meilleur reste à venir, mauvaise nouvelle…

On a quand même le droit à quelques beau paysages

On a quand même le droit à quelques beaux paysages

Sinon à part farmer, tu fais quoi dans la vie ?

Ce qui m’attriste le plus dans tout ça, c’est que je n’ai même pas encore attaqué le plus gros défaut du jeu. No Man’s Sky, un titre immense et bourré de mystères, est probablement l’un des jeux les plus ennuyants auquel je n’ai jamais joué. Une fois celui-ci lancé, il faut aller chercher des ressources pour recharger les batteries de son vaisseau, mais aussi pour son armure qui permet de respirer et de résister aux températures extérieures. Ensuite on se dirige vers un avant poste pour sauvegarder, éventuellement dialoguer avec un extraterrestre présent sur place qui peut fournir une nouvelle formule ou amélioration (d’ailleurs, le jeu dispose d’un système d’allégeance aux factions totalement insipides car ça ne change en rien vos relations avec les uns et les autres). Ensuite on peut passer tout le temps que l’on veut à analyser des éléments de faune et de flore pour les renommer, trouver quelques monolithes et autres reliques d’autres civilisation, et c’est à peu près tout.

Les dialogues avec les PNJ sont toujours les mêmes

Communiquer avec les PNJ est un espèce de puzzle, mais c’est toujours le même

Une fois que l’on estime avoir fait le tour du sujet, on embarque dans notre vaisseau vers une autre planète. Passé les quelques secondes de découverte du nouvel environnement, on comprend très vite qu’il ne reste plus qu’à refaire exactement la même chose encore et encore : faire le plein, parler avec un alien pour obtenir une récompense, et repartir vers une autre planète, etc, etc, etc… Je conçois que certains joueurs apprécient ce genre d’expérience, mais en aucun cas il est possible de parler d’un jeu offrant soi-disant « un nombre infini de possibilités ». Le système de crafting est le même que dans n’importe quel jeu du genre, on passe sa vie à farmer et farmer et farmer, et l’autre moitié du temps on gère son inventaire. Voilà sûrement la partie la plus insupportable du jeu, sa gestion d’inventaire absolument désastreuse. Au départ, on dispose d’à peine une dizaine de slots sur son armure, et un peu plus sur son vaisseau. Autant vous dire que ça va très vite être rempli, surtout que la moindre amélioration prend également une place dans l’inventaire. On est sur une base d’amusement du niveau d’un travail à la chaîne, où tout ce qui compte c’est d’optimiser son temps entre récoltes, revente et crafting pour ne pas y passer sa journée. Évidemment on peut aussi compter sur une interface bien foireuse elle aussi.

No Man’s Lie

On ne change de vaisseau que pour avoir un plus grand inventaire

On ne change de vaisseau que pour avoir un plus grand inventaire

La frustration qui en ressort est absolument ahurissante. Imaginez qu’on vous dise « Ok tu vas jouer à Minecraft toute la journée, mais la seule chose que tu peux faire, c’est ramasser des ressources et courir, RIEN D’AUTRE ». Admettez-le, aussi fan hardcore que vous puissiez être du titre de Mojang, la partie ne durerait pas plus d’une vingtaine de minutes. Et bien No Man’s Sky c’est un peu ça. Un univers entier à nos pieds, dans lequel on peut uniquement se déplacer et ramasser des trucs. Les combats terrestres sont mous et totalement inintéressants, tout comme les dogfights que l’on évitera le plus possible. Pas parce que le titre est difficile, loin de là, mais bien parce que c’est une corvée de plus. Oubliez tous ces superbes trailers avec des batailles massives, ce n’est pas dans le jeu. Oubliez également toute possibilité de croiser d’autres joueurs au sein de cet univers comme on nous l’a maintes et maintes fois promis, ce n’est pas dans le jeu. Évidemment, ce n’est pas la première fois qu’on nous fait le coup. Promesses non tenues, downgrade, c’est même quelque chose de récurrent. Mais jamais cela n’avait atteint un tel niveau. N’importe quelle interview de Sean Murray (Lead Designer) comporte plus de mensonges que de vérités à propos du titre.

Ici, diviser par 10 le nombres de vaisseaux présent et on se rapproche de la vérité

Ici, divisez par 10 le nombre de vaisseaux présents et on se rapproche de la vérité

Voilà à quoi ressemble là plus part des planètes de ma partie

Voilà à quoi ressemble là plupart des planètes de ma partie

Des promesses, il ne reste que le concept de base de No Man’s Sky : Passer de planète en planète, toutes générées de manière totalement aléatoire. Je ne me souviens pas m’être vraiment amusé à un moment, ou avoir vraiment pris mon pied. Pas même le premier décollage ne m’a vraiment excité. Seul de nouvelles façons de voyager viennent perturber la routine (hyperdrive, trou noir…), du moins lors de la première utilisation. On ne change de vaisseau que pour obtenir plus de place dans son inventaire. Les différentes classes de vaisseaux annoncées ne sont encore une fois absentes, et toutes ont la même utilité. Enfin, si vous avez la patience de farmer pendant plus de 50 heures pour finalement atteindre le centre de l’univers (ce qui est le vrai but du jeu), vous ne pourrez qu’être consterné par la fainéantise d’une séquence finale plus proche de la mauvaise blague qu’autre chose.

No Man’s Sky est l’un des plus gros gâchis de l’histoire des jeux vidéo. Entre mensonges incessants au cours de sa promotion et résultat ultra limité, il n’est autre qu’une démo technique aussi impressionnante qu’insipide. Peut-être que toutes ces promesses viendront s’ajouter en temps et en heures à No Man’s Sky et que dans quelques temps (probablement quelques années si le jeu tient le coup, spoiler alerte : c’est mal parti) il sera possible de jouer en coopération, les vaisseaux auront tous une utilité différente et on pourra vraiment influencer sur de nombreux événements au sein de cet immense univers. Mais aujourd’hui, le titre n’est qu’un survival médiocre et sans saveur qui ne trouve le salut que dans une très belle bande son, et dans le mystère qu’il entretient au cours des premières heures de jeux.

L'avis général

  • Les planetes procédurales c'est quand même pas si mal
  • Quelques belles découvertes, quelques beaux paysages
  • OST et sound design d'excellente facture
  • 95% des promesses non tenues
  • Faunes et flores vraiment immondes
  • Farming, farming, farming, farming...
  • Combats terrestres et spatiaux totalement ratés
  • 30 minutes suffisent pour voir l'étendue du gameplay
No Man's Sky, c'est l'histoire d'un énorme mensonge monté au fil d'années de teasing et de mystère. Des innombrables promesses, le jeu final n'offre que le concept d'origine : un univers entier à parcourir « librement ». Le reste n'est qu'un mauvais jeu de farming incessant et frustrant jusqu'au bout de l'aventure et qui laisse un arrière-goût encore plus amère qu'on aurait pu l'imaginer. Oui, la génération procédurale des planètes fonctionne plutôt bien. Mais outre son excellente OST, No Man's Sky n'a rien pour lui. Ce n'est autre, aujourd'hui, qu'une démo technique vendue à prix fort.