• Développeur : FarmerGnome
  • Editeur : Devolver Digital
  • Site Web : PAL
  • Version testée : PC
  • Classification :
    Francaise : 23/09/2015
    Americaine : nc/nc/nc
    Japonaise : nc/nc/nc
  • Exclusivitée
  • PEGI :

A Fistful of Gun

Rédigée par

Paul Hart, ou sous son pseudonyme FarmerGnome, est un développeur Néozélandais. Auteur d’un jeu gratuit intitulé A Fistful of Gun (si vous voyez où je veux en venir), il est contacté par Devolver Digital, le récent mais néanmoins reconnu éditeur de jeux indépendants (ou presque, puisqu’ils sont édités par un tiers, de fait), afin de continuer son projet et d’en faire un jeu plus complet destiné, à terme, à être proposé à la vente. Bien entendu, FarmerGnome accepte la proposition et fait grandir son bébé, qui ne proposait alors que trois personnages jouables. Sobrement renommé A Fistful of Gun: For a Few Gun More, le jeu est disponible depuis le 23 septembre 2015.
Alors, est-ce que l’on a un nouveau sheriff en ville ?

 

Un jeu Devolver, ça se sent de loin, et souvent, ça sent la poudre

Un terrain dans des tons classiques...

Un terrain dans des tons classiques…

L’éditeur de Hotline Miami et de Broforce, entre autres, reste en terrain connu, et nous propose une nouvelle fois un jeu tout en pixels et en fusillades sanglantes. Mais, loin de la fin du XXe siècle, A Fistful of Gun nous emmène pour une balade à l’époque sauvage des cowboys et des indiens (d’Amérique, pas les indiens Bollywood).

Autant le dire d’emblée, les décors du jeu sont plutôt réussis. Arborant tantôt des couleurs orangées rappelant sans mal les déserts de l’ouest américain, tantôt des violets et des bleus plus flashy pour nous plonger dans des nuits où les revolvers vrombissent et où les balles fusent, les différents champs de bataille proposés par le jeu réussissent à être épurés et colorés sans tomber dans le morne ou le trop simpliste.

... et un un peu plus atypique.

… et un un peu plus atypique.

Pour accompagner ses décors de douces mélodies, Paul Hart a choisi Steven « Surasshu » Velema comme compositeur. Et le moins que l’on puisse dire c’est que le travail a été superbement accompli, puisque la BO du jeu est de très bonne facture. Retranscrivant à la fois le côté résolument arcade du titre et son ambiance western, elle se paye le luxe de jouer avec les genres en nous proposant par moment de la country bien terreuse pour parfois laisser hurler les amplis avec du hard rock bien senti lors des grosses phases de gunfight, sans oublier de passer par quelques morceaux electro. Sincèrement, rien que pour sa soundtrack le jeu vaut au moins qu’on y prête l’attention.

À l’Ouest, rien de nouveau

C’est à ce moment que vous devez vous dire : “Mais j’ai vu la note moi, pourquoi le jeu se paye un pauvre 3333 si ses musiques envoient du poney et si sa patte graphique tient la route ?”. Eh bien on arrive au principal problème du jeu, la répétitivité. En effet, leu jeu propose quatre modes de jeu : un mode histoire, où la tiraille est sommairement mise en scène dans le but de vous donner un prétexte, et peut-être de minimiser votre culpabilité, vous qui rendez des centaines d’enfants orphelins à chaque nouveau jeu Devolver, un mode arcade, dans lequel on doit simplement refroidir tous les adversaires de la carte avant de passer à la suivante, déterminée aléatoirement, en prenant le soin de choisir un petit bonus à la fin de chaque manche, un mode versus, qui, comme son nom le laisse entendre, vous laisse vous défouler entre amis (même si quelques PNJ seront de la partie histoire de corser un peu la chose), et, pour terminer, un mode online qui m’a paru assez désertique pour le moment, à voir si plus de pistoleros tenteront l’expérience du grand ouest à la Fistful of Gun.

Menu principal du jeu.

Menu principal du jeu.

Avant de parler des modes de jeu en eux-mêmes, petit point sur l’interface. Pas d’énormes problèmes la concernant, mais la maniabilité des menus à la manette est assez aléatoire, et il sera parfois impossible d’y naviguer sans raison visible. La seule solution sera de repasser momentanément à la souris. Deuxième petite interlude pour évoquer la caméra. Si en solo ou en ligne la caméra ne pose aucun problème particulier, se contentant de suivre votre personnage, en multijoueur local elle contraint la zone de la carte jouable à son cadre, et vous repoussera parfois sans ménagement, vous empêchant d’attaquer correctement et de vous défendre.

En bref, tous les modes impliquent plus ou moins la même chose : tirer et bouger pour ne pas se faire tirer, pas toujours sur les mêmes cibles, mais quand même. Bien entendu, une balle ou toute autre source de dégât (sauf le feu, qui vous laisse dix secondes pour vous rafraîchir les idées dans un cours d’eau) vous est fatal. Les ennemis, eux, résistent très bien à vos attaques, ce qui devient parfois grotesque tant ils avalent de plomb sans broncher. Du coup, il n’est pas rare de finir la manche sur un groupe de quatre ou cinq ennemis en feu qu’il faut truffer de balles pendant qu’eux ne semblent absolument pas dérangés par la situation. Pour revenir sur le pitch proposé par le mode histoire, un méchant cowboy passe un pacte avec le diable pour assoir sa suprématie sur les dix cactus et la caillasse du coin, et vous, incarnant un des neuf personnages disponibles, devez l’arrêter. Voilà.

Un gameplay pour n’en contrôler qu’un

La principale originalité du titre vient avec le gameplay des personnages. En effet, ces neufs lurons sont accompagnés de neufs types d’armes et de contrôles. Si tous sont jouables au duo clavier/souris, trois sont indisponibles aux joueurs manettes, leurs gameplay n’ayant pas été transposés sur pad. Cette diversité permettra sans doute à chacun de trouver un personnage qui lui convient et de former des équipes complémentaires, avec un poseur de bombes mexicain (quelque peu suicidaire, il faut le dire), un régiment au complet, tirant à l’unisson mais subissant une vitesse moindre, ou encore un indien (encore une fois, un indien, pas un indien) prêt à décocher ses flèches.

Interface de sélection des personnages.

Interface de sélection des personnages.

Malheureusement, avec la diversité viennent les problèmes d’équilibrage. Si en mode arcade on ne subira pas forcément  de jouer un personnage moins puissant que celui du voisin, en versus cela devient plus gênant. Le premier problème vient de la double jouabilité clavier/souris et manette. En effet, un joueur au pad sera fatalement moins réactif et moins précis que son adversaire maniant le mulot, et le duel s’en trouvera logiquement déséquilibré. Le second problème vient des personnages en eux-mêmes. Certains offrent à la fois une prise en main simple et une puissance de feu considérable, alors que d’autres, à l’image de Pablo, notre terroriste mexicain suicidaire, sont nettement plus difficiles à jouer sans que l’adresse du joueur en soit pour autant récompensée.

 

A Fistful of Gun est donc un jeu sympatique, avec un certain cachet visuel et sonore, mais qui ne s’impose pas dans la lignée des perles que Devolver a su nous dénicher par le passé. Proposé pour un peu moins de quinze euros mais un peu plus de dix euros sur Steam, le jeu ne justifie, selon moi, pas son prix dans une période où les bon jeux indés pas chers se trouvent à la pelle. Il n’en reste que si vous jouez souvent avec vos amis dans votre salon, ou même dans votre tipi, le jeu peut rejoindre votre ludothèque sans en rougir pour autant, même si vous n’y passerez certainement pas des dizaines d’heures.

L'avis général

  • Bande son sympa
  • Décors soignés
  • La diversité proposée par les personnages
  • Jouable à 9 en local et en ligne
  • Répétitivé qui se fait vite sentir
  • L'équilibrage à revoir
  • La caméra en local
A Fistful of Gun tente de revisiter l’ambiance des western spaghettis au travers d'un shooter en vue de dessus. Dans la veine d’un Broforce , le jeu souhaite en mettre plein la vue avec une action frénétique mais perd parfois le joueur en cours de chemin. La lisibilité médiocre dès que le nombre d’ennemis et la vitesse du jeu augmente, la caméra mal gérée en multijoueur local et la très forte répétitivité du titre n’en font pas un indispensable. Malgré tout, la variété de personnage et de mécaniques de jeu associées ainsi que le fait (trop) rare de pouvoir jouer à 9 joueurs en local ou en en ligne promettent quelques bonnes parties, surtout en mode versus, mais celles-ci ne devraient pas s’éterniser au risque de sentir venir la lassitude assez rapidement. Ou la crise d’épilepsie, suivant les joueurs.