Spyro fait partie de ces licences de jeux vidéo qui ont accompagné toute une génération de jeunes joueurs et qui, après une succession d’émerveillements, ont précipité leur propre chute. Avant qu’Insomniac Games ne se sépare de son bébé, Spyro était un jeu de plateforme à la fois frais, féérique, humoristique et idéal pour les enfants d’environ 10 ans, un public jusqu’alors peu considéré sur PlayStation. D’abord rattaché à Sony, le petit dragon violet est passé aux mains de nombreux éditeurs et développeurs. Comme pour son frère de cœur, Crash Bandicoot, avec lequel il a même partagé certaines aventures, les plus nostalgiques qui ont grandi avec Spyro espèrent toujours une renaissance et un retour aux sources de la série, bien loin de celle qui l’a succédé : Skylanders.
Développée par Insomniac Games et éditée par Sony, la première aventure de Spyro signe l’arrivée sur PlayStation d’une toute nouvelle série de jeux de plateforme à succès. Le terrible Gnasty Gnorc, mi-gnome mi-orc, a changé tous les dragons en statues de cristal et volé leurs trésors. Grâce à sa petite taille, le jeune dragon Spyro a échappé à la malédiction et c’est à travers les six mondes des Royaumes du Dragon qu’il part délivrer ses semblables, terrasser ses ennemis et récupérer les joyaux et les œufs de dragons. Le petit dragon violet crache du feu, charge et plane dans un environnement en 3D. Il est accompagné de sa libellule Sparx, qui permet au joueur de connaître l’état de santé de Spyro grâce à des indices couleurs. Pour se régénérer, l'odonate doit se nourrir de papillons. Les mondes sont de plus en plus difficiles et il est nécessaire de remplir des conditions comme libérer un certain nombre de dragons pour pouvoir emprunter la montgolfière des frères aéronautes et ainsi passer au monde suivant. Chacun d’entre eux est fractionné en plusieurs niveaux accessibles par des portails. Spyro the Dragon est une réussite critique et commerciale : ses graphismes soignés et colorés, son ambiance féerique et son personnage au caractère bien trempé ont trouvé leur public, notamment auprès des plus jeunes. L'autre point fort, c'est sa bande son puisque c’est Stewart Copeland, l’ancien batteur du groupe The Police, qui est à l’origine de la composition des musiques si entraînantes du jeu.
Après avoir battu Gnasty Gnorc, Spyro emprunte un portail le propulsant malgré lui dans le monde d’Avalar. C’est alors qu’il fait la connaissance de trois nouveaux amis : une taupe portant le titre de Professeur, un faune du nom d’Enora et un guépard appelé Chasseur. Il décide alors de répondre à leur requête et de les débarrasser du dictateur Ripto et de ses sbires Crush et Gulp. Pour les vaincre et espérer rentrer chez lui, le héros doit récolter les quatorze talismans du royaume mais aussi des boules ouvrant l’accès à des niveaux et des joyaux. Ces derniers permettent de payer l’ours Gros-Sous pour pouvoir traverser certaines zones et obtenir des capacités. En plus de ses aptitudes de base, le petit dragon peut apprendre de nouvelles facultés temporaires et permanentes grâce aux portails magiques et aux interactions avec les PNJ. Les bases du jeu ne changent pas, Spyro est toujours accompagné de son ami et indicateur de vie Sparx et récupère des artefacts en voyageant à travers des portails dans les différents mondes et niveaux. Cependant les phases de gameplay et les techniques sont plus diversifiées, tout comme les personnages et les environnements qui ont été enrichis. Ce second épisode de la trilogie Spyro the Dragon, Spyro 2: Ripto's Rage aux États-Unis ou Spyro X Sparx: Tondemo Tours au Japon, est une fois de plus bien accueilli. La plus grande diversité, notamment grâce aux mini jeux et l’univers plus travaillé, est saluée par la critique.
Pendant la célébration de l’année du dragon, les fées viennent déposer la dernière couvée d’œufs de dragon. Malheureusement, la lapine Bianca et son armée de rhinocéros viennent dérober les 150 œufs pour le compte d’une sorcière et Spyro se lance à sa poursuite dans les 37 Mondes Oubliés. Reprenant ce qui a fait le succès des précédents jeux, cet épisode propose néanmoins des mini jeux inédits , en plus de ceux déjà présents dans le précédent volet. Le héros peut par ailleurs utiliser d’autres moyens de transport pour parcourir certains lieux, dont un skateboard. Les joyaux sont encore une fois la monnaie d’échange du jeu mais aussi un moyen d’accéder à de nouvelles zones et d'obtenir des personnages jouables. Ces derniers ont leur propres aptitudes et sont au nombre de six, dont le yéti Bentley, le kangourou Sheila mais aussi Sparx, la libellule qui accompagne Spyro dans ses aventures. Les musiques ainsi que les graphismes sont améliorés pour un univers toujours plus coloré, décalé et plein d’humour. Ce titre, jamais édité au Japon, clôt la trilogie de Spyro the Dragon et par la même occasion la séparation d’Insomniac Games avec Spyro, confié par la suite à plusieurs studios de développement et éditeurs dont Vivendi Universal.
Season of Ice est le premier et convaincant volet de la licence Spyro sur console portable et non développé par le studio Insomniac Games. Spyro a pour mission cette fois de délivrer toutes les fées qui ont été gelées et de combattre leur ravisseur Grendor, un rhinocéros sorcier. Ce dernier s’est mis en quête de trouver 100 ailes de fées pour guérir ses migraines insoutenables. Le héros parcourt une vingtaine de niveaux dans quatre mondes représentant chacun une saison. Le joueur contrôle le petit dragon dans une vue 3D isométrique et retrouve ses capacités habituelles : sauter, planer, cracher des flammes,etc. Ce titre réunit tous les ingrédients de la trilogie précédente sortie sur PlayStation. Ainsi les portails sont toujours là pour accéder aux niveaux tout comme la collecte de gemmes. Petit bonus, si la totalité des gemmes et des fées sont retrouvées, un nouveau portail fait son apparition pour un niveau inédit baptisé Dragonfly X. Le système de circuit où Spyro doit voler et traverser des cerceaux demandant une précision inadaptée avec la GBA, celui-ci est abandonné pour la suite de ces épisodes sur Game Boy Advance.
Après avoir affronté Grendor et sauvé les fées, Spyro voyage à travers les Royaumes du dragon pour sauver les lucioles prises au piège par l’armée de Ripto. Ce dernier a volé le feu des reptiles ailés, dont celui de Spyro, qui doit au début de l’aventure utiliser un souffle de glace. Mis à part ce dernier point, les mécaniques restent les mêmes que dans le volet précédent : le dragon violet saute, se déplace de mondes en mondes, traverse les portails pour atteindre les niveaux, ramasse des artefacts et combat des ennemis grâce à ses capacités. Il est possible d’incarner d’autres personnages déjà présents dans les épisodes précédents, comme le kangourou Sheila. La qualité graphique et le soin apportés aux interactions et personnages restent fidèles au titre qui l’a précédé Season of Ice. L’esprit des premiers titres PlayStation est toujours là et ces versions s’adaptent parfaitement à la plateforme portable qu'est la GBA de Nintendo.
Ce titre est la suite directe de Year of the Dragon sorti quelques années plus tôt sur la première PlayStation. Spyro se voit une fois encore affronter son ennemi juré Ripto et récupérer les libellules et joyaux éparpillés dans les Royaumes en parcourant neuf mondes. La petite nouveauté est la possibilité de cracher, en plus du feu, de la glace, des bulles d’eau et de l’électricité. Il s’agit d’un épisode très critiqué et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, son manque d'innovation flagrant : ce sont les mêmes lieux simplement liftés de la première trilogie que le petit dragon traverse. De plus, ses bugs répétés poussent parfois le joueur à réinitialiser sa machine ! Enfin, dernier sacrilège, les voix, en dehors de la version originale, sont très mal adaptées. Le doublage français n’a pas de scrupule à utiliser une voix de fille pour un personnage masculin et la voix de Spyro est tout bonnement insupportable. Il n’est pas étonnant que cet épisode soit encore aujourd’hui souvent considéré par les joueurs comme le plus mauvais de toute la série Spyro.
Suite à une mauvaise manipulation du Professeur, un nouveau portail se crée entre les Royaumes du dragon et la Terre des Rynocs. Spyro reprend donc du service pour tenter de refermer ces portes et terrasser à nouveau Ripto qui a sauté sur l’occasion pour envoyer ses armées envahir les Royaumes. Ce troisième jeu sur Game Boy Advance reprend les éléments classiques des précédents avec cependant un véritable contenu : plusieurs capacités de souffle, de nouveaux personnages jouables, de nombreux PNJ et quêtes ainsi qu’un mode multijoueur. Ce dernier, grâce à deux cartouches, permet aux joueurs de s’affronter ou de coopérer. Ceci a l’avantage de prolonger la durée de vie du jeu qui est déjà, par ses quêtes secondaires et ses douze mondes, relativement longue. Spyro: Adventure séduit l’ensemble des joueurs et la presse, grâce à sa base solide et ses nouveautés non négligeables pour une série qui atteint son septième épisode.
Dans ce premier jeu mobile, Spyro doit aider les fées à trouver la bonne tenue pour le grand Bal du Millénium. Chacune d’entre elles ayant son propre look, le petit dragon doit trouver dans des coffres les habits et accessoires appropriés dans un temps imparti. Le jeu comporte un mode classique de 18 niveaux ainsi qu’un mode arcade infini. Si le semblant de scénario a le mérite d’être orignal pour la série Spyro, les allers-retours du petit dragon pour dénicher des accessoires de mode tout en subissant les caprices des fées au paroxysme du cliché de la petite peste en font un titre plus qu’anecdotique, voire à éviter… Avec une communication plus que maladroite vendant le titre comme un « jeu pour fille », ce Spyro commence mal son entrée sur téléphone alors qu’il avait réussi avec brio à s’installer sur les consoles portables de Nintendo.
Connu également sous le nom de Spyro Orange : The Cortex Conspiracy, il s’agit d’un opus spécial mêlant l'univers du dragon à celui de Crash Bandicoot. En parallèle, se joue le titre Crash Bandicoot: Fusion ou Crash Bandicoot Purple: Ripto's Rampage. Les deux jeux n’ont pas de réelle différence si ce n’est leur protagoniste : Spyro ou Crash. Cependant, en connectant les deux cartouches, il est possible de débloquer des bonus comme des personnages, des cartes à collectionner mais surtout un mode multijoueur. Le jeu propose étonnamment un défilement latéral contrairement à l'habituelle vue en 3D isométrique des titres Spyro sur Game Boy Advance. Le héros progresse au fil des niveaux dans quatre mondes différents. Il faut désormais échanger quelques rubis pour pouvoir traverser les portails menant aux différentes zones de jeu. Le titre ne reçoit pas le même engouement que les titres précédents sur GBA, à cause d’une durée de vie très limitée et d'un manque de diversité des niveaux. La rencontre de ces deux mascottes déjà proches était pourtant attendue : Spyro et Crash ont déjà connu des crossovers dans leur précédents titres sur PlayStation de façon plus discrète comme le déblocage d’une démo. Malheureusement, ces retrouvailles ne sont pas vraiment une réussite.
Cette fois, Spyro doit faire face à Red, un dragon malveillant, Ineptune, à une sirène mais aussi à un vieil ennemi du nom de Gnasty Gnork qui veulent plonger les Royaumes du Dragon dans l’obscurité la plus totale. Dans cette aventure le petit reptile ailé détruit les gemmes sombres, collecte les lumineuses et les oeufs de dragons. Parmi les nouveautés, les joyaux, à présent en nombre illimité, peuvent être récupérés en battant des ennemis et servir de monnaie, notamment dans la boutique de Gros-Sous. Adieu les traditionnels portails, Spyro se déplace de niveau en niveau en parcourant des grottes. De nouvelles techniques peuvent être apprises comme se protéger avec ses ailes ou cracher des souffles glacés après chaque victoire sur un boss ou en suivant les enseignements des Anciens. Sparx devient un personnage jouable dans un niveau dédié de type shoot them up et Chasseur, Sergent Byrd, Blink la Taupe sont de la partie, ainsi que deux nouveaux personnages à débloquer. Ce titre, bien que reprenant la base de la recette Spyro, propose un certain nombre de nouveautés visant à donner une seconde vie à la série alors en quête d’un nouveau modèle. Cependant, en mettant de côté certains charmes du passé comme les portails et la collecte de joyaux, Spyro tombe dans la médiocrité et se retrouve cantonné à l’étiquette des jeux de plateforme des plus basiques et sans véritable challenge, avec, en plus, une maniabilité et une caméra parfois déconcertantes.
Cette nouvelle aventure sur mobile fait suite à l’épisode Spyro: Adventure ou Attack of the Rhynocs sorti sur Game Boy Advance. Un tourbillon a plongé les dragons dans le royaume des ténèbres et pour cause, Ritpo et son armée ont endommagé la machine qui maintenait scellées les portes entre les mondes. Spyro doit parcourir trois mondes comprenant chacun sept niveaux et en apprendre davantage sur sa quête principale en sollicitant les différents personnages qu’il rencontre. Le gameplay varie selon les niveaux entre le jeu de plateforme et le puzzle game. Le petit dragon n’a d’autre choix que d’apprendre des sorts de magie pour réussir à sauver les fées et retrouver les différentes parties de la machine destinée à protéger le royaume de Ripto. L’épisode opte pour la traditionnelle 3D isométrique et, comme ses premiers jeux sur GBA, il s'agit d'un titre plutôt bien accueilli et qui offre un certain plaisir de jeu, ce qui est loin d’être le cas avec ses homologues contemporains sur console de salon.
Premier titre de la série sorti sur la Nintendo DS, Shadow Legacy est aussi le dernier avant la renaissance de la licence Spyro avec A New Beginning. Les Royaumes du Dragon, Avalar et les Royaumes Oubliés sont plongés dans le ténébreux Royaume des Ombres. Entre action et RPG, Spyro apprend à manier l'art martial du dragon kata, maîtriser la magie et effectuer des quêtes peu excitantes et répétitives. La grande nouveauté est le gain d’expérience après chaque ennemi tué. Le petit dragon augmente son niveau et améliore ses compétences. Le gameplay est quant à lui un peu lourd, rigide et lent. La magie use du stylet et du tactile ce qui relève d’une bonne intention. Cependant, dans les faits cela a le malheur de ralentir l’action. L’ambiance est toujours fidèle mais manque de finitions pour rendre ce titre mémorable.
A New Beginning est l’épisode reboot de la licence et le premier de la trilogie La Légende de Spyro. Élu d’une vieille prophétie, Spyro est celui qui doit terrasser le dragon Cynder et le Maître Noir. Cet épisode signé Krome Studios affiche un changement de cap total : adieu l’humour, les musiques entraînantes et l’univers haut en couleur, désormais Spyro évolue dans un monde plus sombre aux monstres et personnages manquant cruellement de charisme. Le côté plateforme a lui aussi presque disparu, le joueur doit à présent avancer dans des couloirs et combattre des vagues d’ennemis. La nouvelle série est en effet davantage tournée vers l’action avec la maîtrise des éléments, les attaques furies et de plus grandes aptitudes au combat. Les scènes d’action sont un peu brouillons et parfois même illisibles à cause des nombreux effets. Un effort a tout de même été fait sur les voix originales qui sont celles d’acteurs de choix comme Elijah Wood et Gary Oldman. La version française ne gâche en rien cet atout puisqu’elle compose avec les doubleurs officiels. La version DS propose du contenu additionnel, notamment des attaques et des missions. Le jeu sur GBA accuse lui des graphismes vieillissants et une jouabilité trop simpliste et répétitive tandis que le studio The Mighty Troglodyte s'est chargé d'une version mobile plutôt réussie. Avec en plus un nouveau design discutable pour Spyro, ce nouveau départ pour la franchise est plus que mitigé.
Cynder a rejoint le combat de Spyro contre le Maître Noir. Ce dernier est sur le point d’être réveillé par le roi Gaul dans l'unique but de plonger le monde dans une « nuit éternelle ». Le gameplay reste sensiblement le même que dans l’épisode précédent avec la possibilité toutefois de ralentir le temps. La traversée des niveaux est linéaire même si l’exploration et la résolution d’énigmes sont plus poussées que dans A New Beginning. Mais la caméra mal placée, les contrôles approximatifs et les actions répétitives apportent davantage de frustration que de plaisir. L’univers est encore plus sombre que dans le volet antérieur retirant définitivement tout le charme féérique et humoristique qui faisait le succès de la saga. En d'autres termes, la descente aux enfers pour cette idole de la fin des années 90 se poursuit. The Eternal Night a également bénéficié d’une version mobile développée par The Mighty Troglodytes. Celle-ci a reçu le prix de Meilleur jeu Mobile de l’année 2007 au Festival du Jeu vidéo de Montreuil à Paris.
Après trois ans d'hibernation, Spyro, Sparx et Cynder joignent leurs forces pour empêcher la destruction de leur monde. L’environnement est plus étendu, Spyro peut voler n’importe quand dans la partie et il est possible grâce au mode coopération d’alterner entre les deux dragons. La caméra pose toujours problème mais les phases de plateforme sont bien mieux maîtrisées que par le passé ce qui permet, plus ou moins, de pardonner les erreurs des deux premiers volets de cette dernière trilogie. Pour la version Nintendo DS, c’est Tantalus qui en assure le développement. Plus sombre que les précédents jeux, Dawn of the Dragon clôt plutôt bien cette dernière série qui avait très mal commencé. Le titre est sorti dix ans après le tout premier de la saga, une sorte d’hommage un peu maladroit pour son anniversaire. C’est aussi la fin des aventures du petit dragon telle que nous les connaissons pour laisser place à une toute nouvelle licence : Skylanders.