• Développeur : Honor Code
  • Editeur :
  • Site Web : PAL
  • Version testée : PC
  • Classification :
    Sigle âge 12 ans et plus
    Francaise : 28/03/2017
    Americaine : nc/nc/nc
    Japonaise : nc/nc/nc
  • Exclusivitée
  • PEGI :

Narcosis

Rédigée par

Immersion dans un monde imparfait

Si vous ne suivez pas régulièrement l’actualité des jeux vidéo VR, il est probable que vous n’ayez jamais entendu parler de Narcosis, et pour cause : il a été développé dans l’optique d’être fait avec un casque de réalité virtuelle (même s’il reste jouable sans). Après une révélation en 2014, le jeu a a fait forte impression auprès des testeurs lors du salon de l’E3 deux ans plus tard. Les retours saluaient surtout une bonne immersion (heureusement, pour un jeu qui se passe sous l’eau, HAHA), et une sensation de peur qui prend aux tripes. Au premier abord, Narcosis semble donc avoir tout pour me plaire : de l’eau qui mouille, et de la peur qui… qui mouille aussi finalement. Enfin un jeu qui saura peut-être se démarquer du désordre intersidéral qu’est le catalogue VR aujourd’hui. J’ai pu plonger (mon dieu arrêtez-moi) dans ce nouveau jeu des français de chez Honor Code.

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Sous l’océaaaan

Narcosis 1

Non, non, non. NON.

Narcosis se range dans la catégorie des jeux narratifs d’horreur, dont le nombre multiplie depuis le succès du studio Frictional Games (Penumbra, Amnesia…). Leur dernier jeu en date, l’excellent Soma, propose d’ailleurs lui-aussi un environnement sous-marin comme théâtre de ses événements. Là est le seul point commun entre les deux titres, puisque l’histoire de Narcosis se veut réaliste. À la suite d’un incident dans une base scientifique au fond de l’océan, notre héros se retrouve à survivre seul dans les abysses.

Pas de science-fiction, pas de robots ni d’écureuils tueurs. Ici notre ennemi principal c’est la pression, et plus particulièrement un des effets néfastes de celle-ci : la narcose à l’azote, ou ivresse des profondeurs. Ce phénomène provoque chez le protagoniste des troubles divers qui donnent au récit un point de vue narratif incertain (impossible de démêler le vrai du faux). Des hallucinations viennent donc régulièrement agrémenter votre tentative de survie en eaux troubles, et il faut bien avouer que celles-ci peuvent s’avouer bougrement efficaces une fois le casque de VR sur les yeux. Dès le début, l’ambiance est pesante, car en plus des apparitions de nos collègues décédés, il faut se frayer un chemin tout en étant attaqué par des grosses seiches. Déjà que je déteste tous les céphalopodes, le seul fait positif d’en avoir un attaché à son visage est de pouvoir lui mettre facilement des gros coups de couteau dans la tronche. Les critiques faites à l’E3 étaient fondées, l’immersion est très bonne mais… pas totale.

Simulateur de malaise

Narcosis 3

Créature du démon, je te HAIS !

Malgré l’utilisation de la VR, on ne peut tourner sur soi qu’en se servant d’un clavier ou d’une manette (station assise obligatoire), sans la possibilité de regarder autour de nous car notre scaphandre limite le champ de vision, et on se sent à l’étroit. Bien sûr, ce choix est justifié pour des questions de réalisme, puisqu’il n’est pas envisageable de se retourner rapidement avec une tenue de la sorte, mais la capacité du casque VR ne semble pas être utilisée pleinement.

Malheureusement cela risque de ne pas plaire à tout le monde, car ces mouvements sont susceptibles de rendre les joueurs malades. J’ai d’ailleurs eu mal au cœur au bout de 30 minutes de jeu, pour la première fois depuis que je joue sur HTC Vive. Il m’a donc fallu passer par une courte session sans casque afin de me remettre, et autant vous le dire tout de suite : la différence est indéniable. Tout l’intérêt du jeu disparaît dès lors qu’on joue sans réalité virtuelle. Assurez-vous donc d’avoir un estomac en béton avant de vous lancer dans l’aventure, parce que l’immersion remarquable proposée par le jeu est peut-être son seul véritable atout.

Un gameplay sans profondeur

En dehors de ça, qu’avons-nous ? Un système de jeu trop proche d’un ADR1FT, où la progression alterne entre des phases de couloir sans aucune interaction, et des phases dans des zones plus ouvertes où l’objectif n’est pas instinctif. Tout comme dans celui-ci, il faut également surveiller sa jauge d’oxygène et la remplir régulièrement. Rien de passionnant, mais encore une fois, quelques effets rendent le tout convaincant : lorsqu’on est attaqué ou qu’on voit un cadavre, notre respiration s’accentue et notre réserve d’oxygène se vide plus rapidement. Graphiquement, on est loin d’une révolution notable mais pour un jeu VR le tout est acceptable, surtout que d’une manière générale, la réalité virtuelle est beaucoup plus convaincante dans des environnements peu éclairés.

Narcosis 2

Le HUD est assez bon et donne de bonnes sensations

Quant à la narration, elle ne prend tout son sens que trop tard dans l’histoire (mais d’une façon très appréciable). Impossible de ne pas être déçu face au potentiel de ce jeu qui s’avère en plus très court (3 heures pour le terminer). Les bonnes idées ne sont pas assez exploitées : les séquences d’hallucinations sont bonnes et parfois effrayantes, mais on en voudrait tellement plus ! Le jeu saura trouver son public, mais il n’atteindra jamais le niveau que tant de personnes espéraient. Dommage.

Malgré les reproches qu’on peut lui faire, Narcosis n’est pas du tout un titre à jeter. Le jeu est inégal, et n’est à sauver que pour les sensations qu’il procure par son immersion. S’il n’est pas un jeu incontournable, il offre tout de même une histoire particulière qui aurait pu être mieux servie par un gameplay plus travaillé. Au final, on était en droit d’en espérer davantage. Honor Code reste un studio à suivre de près !

Critique réalisée à partir d’une version dématérialisée fournie par les développeurs.

L'avis général

  • Immersion saisissante
  • Une ambiance sonore convaincante
  • Les hallucinations
  • Des bonnes idées trop survolées
  • Gameplay superficiel
  • Trop court
  • Beaucoup moins d'intérêt sans casque
Narcosis n'est pas une mauvaise expérience de réalité virtuelle, grâce à son ambiance et aux sensations qu'elle procure. Mais on ne peut qu'être déçu des défauts trop présents qui en font un jeu à la qualité irrégulière. Un jeu qui ne justifie pas l'achat d'un casque VR, mais qui pourra plaire à certaines personnes qui en auraient déjà fait l'acquisition. Sans casque en revanche, l'intérêt est extrêmement limité.