Rappelez-vous, quand vous étiez à peine âgé de 5 ans tout au plus, que vos mimines étaient encore trop petites pour tenir un pad (bon, d’accord, quand vos parents pensaient qu’elles étaient trop petites) et qu’avant de vous endormir, vous suppliez votre maman de vous lire une histoire. Ah, tous ces contes peuplés de magiciens, de dragons, de preux chevaliers en armure ! Ça remonte à loin n’est-ce pas ? Mais maintenant, vous êtes trop vieux pour en écouter, et peut-être encore trop jeune pour en lire. Eh bien Frozenbyte a pensé à vous en sortant Trine un beau matin ensoleillé de Juillet 2009.
Once upon a time…
Il était une fois, un sage magicien, un chevalier courageux et une habile voleuse, réunis par le destin pour sauver leur contrée des ténèbres. Le magicien, de sa longue cape vêtu et sur sa tête, un bien joli chapeau pointu, maîtrisait avec maestria les arts anciens et pouvait déplacer par sa simple pensée la plupart des objets qui passaient à sa portée. Bien utile était ce pouvoir, seuls les ennemis ne pouvaient le voir et c’est souvent par un bloc, écrasés, qu’ils se retrouvaient ; bien fait ! Et pour les plus intelligents d’entre eux, qui tentaient de lui bloquer le chemin, un simple geste de la main et voilà un pont assez solide pour deux !
Bien heureusement, ce pont était de qualité ! Car l’armure que le chevalier portait, sans oublier son fidèle bouclier et sa légendaire épée, était tout de même bien lourde, et seul un véritable seigneur pouvait la mettre en valeur. Alors, lorsque face à un ennemi, le magicien ne pouvait appliquer de stratégie, c’est en avançant par petits pas, le bouclier en avant, que notre chevalier, finalement l’ennemi à sa portée, réduisait le méchant au néant ! Et parfois, lorsque le besoin s’en faisait sentir, il prenait son courage à deux mains, et chargeait l’ennemi sans prévenir ! Et même si souvent de la force brute il se contentait, d’une certaine dextérité il manquait, il ne pouvait le nier !
Dans ces moments de faiblesse, il devait quelque peu abandonner sa fierté et à la voleuse laisser la place. Celle-ci recourait à son grappin avec grâce pour passer les précipices les plus profonds et grimper aux arbres les plus hauts. Ainsi, là-haut perchée, voyant l’armée des ténèbres arriver, de son arc s’équipait et quelques flèches décochait ! Leur trinité était invincible, et il fallait bien ça pour triompher du mal !
Au nom du Chevalier, du Mage et des seins de la Voleuse
Si vous êtes encore émerveillé devant ce premier paragraphe, alors Trine est fait pour vous car c’est exactement ce que l’on ressent lorsque l’on y joue pour la première fois. On est absorbé par un univers féérique rempli de magie et de poésie. Et ce n’est pas le gameplay qui va nous faire déchanter, loin de là ! Comme vous avez pu le comprendre, les trois personnages jouables sont complémentaires et, en solo, il vous faudra souvent switcher de l’un à l’autre pour avancer et surtout, pour fouiner un peu partout et trouver les nombreux bonus cachés ça et là qui faciliteront votre aventure. En effet, même si Trine ne révolutionne pas le jeu de plateforme 3D en scrolling 2D, il faut dire que Frozenbyte y a mis tout son cœur. Le système de trinité fonctionne tout de suite chez le joueur et souvent, il aura le choix entre plusieurs manières pour résoudre une énigme ou pour surmonter un obstacle. En revanche, le plaisir de jeu est bien plus intense avec la voleuse qui virevolte à travers le niveau grâce à son grappin (malgré quelques soucis au niveau de la précision qui pourra vous envoyer droit dans des pics) ou encore avec le magicien qui crée à l’envie des blocs et des ponts, le chevalier étant un poil bourrin et uniquement destiné à croiser le fer et à se couvrir des flèches ou des boules de feu adverses.Le soft brille aussi par ses graphismes, plus particulièrement par son ambiance et son identité visuelle. Les effets de lumières sont dantesques et il n’est pas rare de s’attendre à voir une fée sortir d’un buisson ou encore, à vouloir prendre le plus beau screen possible et se rendre compte deux minutes plus loin qu’on a trouvé un spot cent fois mieux. Qui plus est la musique, quoique discrète, s’accorde totalement avec l’univers fantasy de Trine. Celui-ci se permet également quelques écarts par rapport aux contes fantastiques qu’on a pu vous raconter, ne soyez donc pas surpris qu’Amadeus le Mage s’avère être un tantinet pervers et que la stupidité de Pontius le Chevalier n’ait d’égal que son efficacité au combat. C’est drôle mais ça ne marquera certainement pas les esprits, en tout cas, pas le mien !
Le Multi, c’est la vie
Je ne vous le cache pas plus longtemps, je n’ai pas apprécié Trine plus que ça, en tout cas son mode solo. Trine est, pour moi, un jeu qui se savoure en multijoueur que ce soit en ligne ou sur le même écran, même sur PC ! Que ce soit à deux ou trois, le soft prend tout son sens une fois un pote avec soi. En effet, la complémentarité entre les personnages est encore plus flagrante et protéger la voleuse qui accable l’adversaire de flèches avec le chevalier en la couvrant de son bouclier à un petit côté jouissif. J’en profite pour dire que, même si vous devrez vous munir d’une manette sur pc pour jouer à plusieurs, la jouabilité au combo clavier/souris est tout aussi agréable.Par contre, qui dit plus de fun dit aussi, pour le coup, plus facile. Déjà que Trine n’est pas doté d’une grosse difficulté (checkpoints relativement nombreux, potions de vie ici et là), celle-ci baisse encore d’un cran une fois en multi. La faute à quelques abus dans le gameplay. En effet, et vous le découvrirez bien vite, il est tout à fait possible de créer un pont, d’attendre que votre pote se mette dessus, puis de déplacer l’objet d’un point à un autre, faisant passer n’importe quel fossé rempli de pics acérés pour un vulgaire nid de poule.
Évidemment, rien ne vous oblige à utiliser cette « technique » mais à cela s’ajoute une caméra qui part un peu en cacahuète quand les deux joueurs sont trop éloignés verticalement, rendant impossible toute ascension pour le joueur situé en bas, pour qui il devient tentant d’avoir recourt à la facilité après une dizaine d’essais infructueux. Pour autant, ce n’est pas ça qui vous gâchera le jeu. Tout au plus, vous serez frustré quelques minutes avant de repartir dézingué le premier squelette que vous croiserez.
Et les squelettes parlons-en, car ce sera quasiment l’unique ennemi que vous rencontrerez dans le jeu. Ouaip, que ceux qui se plaignaient du swap color abusif des vieilles productions (qui a dit Mortal Kombat ?) sortent de la salle. Là-dessus, on aurait franchement aimé plus de diversités surtout qu’à part un bouclier ou un arc, les squelettes sont tous les mêmes. Et comme si cela ne suffisait pas, la plupart du temps ils apparaîtront à l’infini jusqu’à ce que vous les ayez semé. Autant dire que ça gâche un peu l’immersion, surtout que celle-ci s’avèrera relativement courte, 4 ou 5h, selon votre style de jeu. Fort heureusement, le jeu est proposé à petit prix, et quand on voit la qualité générale du titre, il est dur d’y résister !
Trine a sans doute obtenu un très fort capital sympathie auprès des joueurs grâce notamment à un univers fantasy maîtrisé et assumé de bout en bout par l’équipe de Frozenbyte. Le système de trinité, sans forcément révolutionner le jeu de plateforme fonctionne plutôt bien malgré quelques défauts qui peuvent parfois nuire à la progression (caméra, grappin qui ne va pas où l’on veut) sans pour autant enlever tout le plaisir de jeu. Malheureusement, pour avoir dans un premier temps essentiellement joué au multi, j’ai été déçu par le solo qui manque d’un quelque chose, ce quelque chose qui fait qu’on ne se lasse pas de replonger dans l’univers si particulier de Trine.
L'avis général
- L'univers fantasy
- Le trio complémentaire
- Le multijoueur
- Un mode solo en-deçà comparé au multi
- Le bestiaire... pardon, les squelettes.