• Développeur : Thunder Lotus Game
  • Editeur : Thunder Lotus Game
  • Site Web : PAL
  • Version testée : PC
  • Classification :
    Sigle âge 3 ans et plus
    Francaise : 29/09/2015
    Americaine : 29/09/2015
    Japonaise : nc/nc/nc
  • Exclusivitée
  • PEGI :

Jotun

Rédigée par

Le terme « jeu indépendant » ne veut plus dire grand chose aujourd’hui. Tout ce qui ressemble à un « petit » jeu au ton artistique rétro ou un peu différent est labellisé indépendant malgré le soutien fréquent de mastodontes comme EA ou Microsoft derrière lui. Alors évidemment c’est une très bonne chose pour les jeunes développeurs qui 10 ans en arrière n’auraient jamais pu sortir leur jeu, mais pour ceux qui font vraiment tout, tout seuls de A à Z, et ben c’est peut-être un peu frustrant. Jotun est de ceux-là. Financé via Kickstarter, développé dans un petit studio de Montréal Thunder Lotus Games, il a créé une petite sensation lors de sa sortie grâce à un superbe trailer de lancement plein de promesses. Faut dire que le jeu a une sacrée gueule, entièrement animé à la main il ressemble à un vrai petit dessin animé. La fameuse touche « indé » ?jpg

Le coup de pinceau

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L’amour de la mythologie nordique transpire à tous les instants, mais risque d’être difficile d’accès pour les néophytes

Thora est la plus grande guerrière de son clan de Vikings, mais elle n’est pas tombée au combat comme elle l’aurait imaginé. Non, elle est morte dans une tempête effroyable ayant fait chavirer son Drakkar, tuant tout son équipage. Pour accéder au Valhalla, elle doit impressionner les dieux en affrontant les Jotun (des géants) dans l’équivalent du purgatoire nordique. La narration repose uniquement sur une voix off et les histoires de l’héroïne directement adressées au joueur, le tout en islandais s’il vous plaît. Moi qui dispose de quelques bases sur le sujet je n’ai eu aucun mal à plonger dans l’histoire, mais attention sans aucune connaissance sur la mythologie nordique vous risquez de passer totalement à côté de cet aspect du jeu. En effet, on sent que malgré les efforts fournis par l’équipe de développeurs, rien n’est fait pour faciliter la compréhension du néophyte.

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Une patte graphique unique

Allez n’ayez crainte, regardez la série Vikings, lisez trois pages Wikipédia et ça devrait faire l’affaire. Sinon vous pourrez toujours vous réconforter avec LE point fort du jeu : son visuel. J’en parlais plus haut, mais si j’ai craqué pour Jotun c’est grâce à son trailer absolument magnifique qui promettait au moins une expérience artistique unique dans le milieu des jeux vidéo. On se sent comme transporté dans une galerie dont chaque tableau serait un niveau avec un visuel et une identité qui lui sont réservés (petite mention pour le lac gelé). Et dans la famille des visuels qui défoncent, je demande les Boss. Les Jotun sont véritablement le clou du spectacle. Ces géants faits de coups de crayons et de peinture sont particulièrement inspirés et offrent des affrontements mémorables (du moins en apparence), le tout soutenu par une bande-son efficace (avec notamment un « Final Boss Theme » des familles qui vous filera des frissons).

C’est beau, mais c’est…. vide ?

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Les Boss sont de vrais tours de force visuels, mais les affrontements ne sont pas à la hauteur de la réalisation

Enfin je ne vous apprends rien si vous avez déjà entendu parler du jeu. Ce que je vais vous apprendre en revanche est bien moins glorieux. Jotun n’est pas un jeu d’action, mais un jeu d’aventure et d’exploration. Il est clairement plus proche d’un Shadow Of The Colossus en 2D que d’un Bastion. C’est quelque chose qui apparaît clair dès les premiers niveaux du jeu et c’est un style que j’apprécie. Si chaque niveau propose une approche visuelle unique, il en va de même pour les éléments de gameplay. Ainsi dans l’un vous glisserez façon Tarzan sur des lianes, dans l’autre vous essaierez d’échapper à un aigle géant. Le problème, c’est qu’on se fait vraiment chier. Ce n’est pas toujours très bien fichu, c’est ni difficile ni vraiment intéressant et malgré quelques visuels d’exception on se lasse très vite du reste. Passer d’un monde à l’autre finit par relever de la simple corvée alors que le jeu ne dure pas plus de 4 heures ! C’est presque inacceptable d’atteindre un tel niveau de lassitude en si peu de temps.

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Chaque niveau propose une épreuve unique, du casse-tête au beat them all

Et les boss alors ? Ne relèvent-ils pas le niveau ? Alors oui… mais en fait non. On dispose de deux attaques et d’une poignée de pouvoirs. Encore une fois passé le plaisir de la découverte, les affrontements sont longs, ennuyeux et parfois très frustrants. Outre le boss final, aucun n’est vraiment difficile à vaincre, mais on fait tellement peu de dégâts qu’un combat prend jusqu’à 15 minutes à lui tout seul. Et croyez-moi, quand on meurt à la moindre erreur, 15 minutes, c’est désespérément long. Le pire dans tout ça, c’est que le style visuel du jeu devient l’un de ses plus gros défauts. Les hitbox sont très compliquées à définir et on se retrouve dans des situations où l’on touche/se fait toucher par des attaques qui passent pourtant 10 mètres à côté.

Jotun j’aimerais beaucoup t’aimer, mais tu es une triste coquille vide. Une histoire touchante et une promesse artistique ne suffisent pas toujours à faire un jeu vraiment marquant quand celles-ci desservent autant le gameplay. C’est au bout de l’ennui que l’on finit par vaincre le boss final en se disant que tout ça n’en valait vraiment pas la peine, et que pour quelques heures de plus on ne serait jamais allé au bout. Un pari loupé, qui ressemble plus à un brouillon qu’à une toile de maitre.

L'avis général

  • C'est très beau...
  • Les boss
  • La mythologie Nordique
  • ...mais vraiment pas pratique
  • L'ennui s'installe vite
  • Histoire peu accessible
  • Gameplay mou du genou
  • Affrontements interminables
Né d'un véritable amour pour la mythologie nordique, Jotun fait tout pour offrir une expérience unique en son genre. Proposant un style visuel sans équivalent, on peut facilement rattacher Jotun à un "Shadow of the colossus en 2D". En effet les ressemblances sont nombreuses, affrontements contre des boss titanesques, longues phases d'exploration en solitaire, ou même le traitement de la narration. Mais Jotun a la plus grande des peines à se montrer à la hauteur de son glorieux modèle.