L’imposture Final Fantasy 7Troll
Cela fait bien trop longtemps que les trolls ont déserté les articles de Culture Games, bien trop longtemps que nous autres rédacteurs devions garder pour nous nos pensées les plus secrètes pour un contenu sérieux et réfléchi…
Mais ce temps est révolu, il faut que j’en parle ! Je ne peux plus regarder ces jeux de mon enfance, que je considérais comme des monuments, des icônes cultes de la culture vidéoludique… Ils nous ont menti, se sont joués de l’esprit critique des enfants que nous étions. L’un d’entre eux œuvre encore, et vous le connaissez tous… Il s’agit, bien évidement, de l’infâme Final Fantasy VII !
La couleur était pourtant annoncée dès le début
Une fois les souvenirs de l’enfance dissipés, il apparait clairement que le jeu se moque du joueur. Il suffit de voir les premières minutes de celui-ci pour s’en rendre compte, tant de foirages en si peu de temps :
- Tout le monde sait qu’attaquer des soldats équipés d’armes à feu avec une épée est au mieux stupide.
- Tant qu’on parle de l’épée, pourquoi donc quelque chose de si gros ? Cette taille sur-compensatrice ne la rend pas plus efficace mais plus lourde et encombrante.
- Sans proposer la moindre solution alternative, ils ne risquent pas de sauver le monde. Ils ont juste trouvé un prétexte pour assouvir leurs penchants sociopathes.
- Prétendre sauver la population et prendre plaisir à lui faire peur dans un train c’est plutôt mesquin, et pas tout à fait raccord avec l’idéologie de sauveurs altruistes. Cela dit ça reste dans le comportement de sociopathes, tout comme vider un bar à l’aide d’une mitrailleuse…
Et ça ne s’arrange pas
Faisons une brève biographie de tous les personnages pour bien voir l’ampleur du mensonge :
- Cloud : amnésique mythomane qui sur-compense.
- Barret : terroriste prêt à sacrifier les études de sa fille d’adoption pour quelques bombes de plus. Mention spéciale pour la prothèse mitrailleuse, bien plus pratique qu’une main pour élever une petite fille au quotidien.
- Tifa : serveuse dans un bar qui laisse Cloud débiter ses mensonges sans rien dire.
- Aerith : fugueuse en série qui propose de « sortir » avec des inconnus en échange de protection. C’est joliment bien dit pour une proposition sûrement plus charnelle, ce qui classe Cloud dans la catégorie des pervers et Aerith au rang de « femme libérée ».
- Rouge XIII : animal qui parle… Pas grand chose à dire, le plus étonnant avec Rouge XIII est son grand-père, humanoïde, qui vole, sans jambes, et ça ne choque personne…
- Vincent Valentine : presque aussi émo que Séphiroth, il n’a pas l’amour de sa maman à répandre, ce qui le rendrait aussi extraverti et communicatif que le Némésis de nos héros. Le seul mec amoureux capable de laisser la femme qu’il aime déglinguer sa vie en haussant les épaules.
- Youffie : là on a du grotesque « japoniais », du vrai. Menteuse, voleuse, manipulatrice, immature… Une cible parfaite pour Cloud et son attrait pour les personnages de sexe féminin.
- Caith Sith : un drôle de gros nounours. Il fallait bien remplacer les Mogs tout mignons des autres opus pour faire du produit dérivé.
- Cid : pilote/astronaute alcoolique, fumeur et adepte des violences conjugales.
- Séphiroth : émo ayant un (très) sérieux complexe d’œdipe, devenu méchant pour n’être qu’une expérience à qui on a menti (Rouge XIII l’a très bien vécu lui, preuve que Séphiroth n’a aucune excuse).
Tout. Va. Bien.
Rien ne va plus
Le jeu n’est qu’une enfilade d’incohérences grossières qui s’enchainent aussi vite que le joueur arrive à avancer dans le « scénario ». Pour preuve : personne ne réagit à l’irruption d’un groupe de terroristes recherchés par l’armée qui pille des maisons. On leur vend même des armes, des matérias, du matériel et on les héberge. Normal.
Le secteur 7, dont la partie supérieure n’est soutenue que par un seul pilier, au grand désespoir des architectes et ingénieurs structurels, parlons-en ! D’ailleurs, il est amusant de noter qu’on montre des miséreux qui meurent, instant larmichettes oblige, mais qu’en est-il des habitants du dessus ? Tout le monde s’en fout.
Que dire également des éleveurs de chocobos, qui n’ont aucun autre client sur tout le globe ? Comment ont-ils fait pour survivre financièrement ?
Les matérias sont des sources de puissance, trésors de siècles de cristallisation, que l’on peut acheter et démultiplier soi-même. C’est à se demander comment on peut encore avoir besoin d’énergie alors que chacun pourrait produire sa propre énergie (matéria feu + de l’eau = engins à vapeur pas cher).
Et peut-être le pire de tous, le plus gros mensonge de ce jeu : les queues de phénix, capables de ramener à la vie n’importe qui. Quid de l’impact de ce Graal des temps modernes dans la vie quotidienne ? Et surtout, pourquoi est-il impossible de ressusciter Aerith qui s’est fait transpercer par une lame, alors que vu ce qu’elle se mange durant les combats, s’il y avait des limites à la queue de phénix, on le saurait. Un gros, très gros prétexte narratif pour tenter de capter le joueur en utilisant l’empathie, parce qu’à ce stade du jeu, il est évident qu’il a décroché, tant les enjeux et les méthodes utilisées sont dignes d’un mauvais trip de drogué !
C’est tellement gros qu’on en finit anesthésié
Cette avalanche d’incohérences nous assomme totalement et on en perd tout sens commun : il est bien connu que sept personnes non formées suffisent à voler et manœuvrer un sous-marin ! Dans la même veine, comment on fait descendre les pentes à toute l’équipe sur UN SEUL snowboard ? Comment on fait tenir toute une équipe sur le dos d’un chocobo qui court sur l’eau en plein océan ? (oui, le chocobo doré, souvenez-vous).
Et tant qu’on parle de chocobos, on se souvient tous de la nécessité d’en monter un pour passer le Zolom de Midgar dans les marais, monstre unique que nous avons tous par la suite tué en boucle. Un groupe à pied est donc plus appétissant qu’un groupe qui se débat pour tenir sur un poulet géant ?
Pourquoi payer des mercenaires pour protéger Fort Condor alors qu’il suffirait de lâcher nos psychopathes, qui sont d’ailleurs présents sur le site à chaque bataille ?
À quoi servent donc nos héros ? Doivent-ils donc se contenter de faire de ce jeu un simple guide du routard d’un monde imaginaire ? Y’a-t-il le moindre enjeu à cette perte de temps?
Et tout ça pour quoi?
Après avoir subi cette avalanche de prétextes durant d’interminables heures, il est temps de faire le bilan. Pour quel résultat s’est-on infligé tout ça ? A-t-on sauvé le monde ?
Hé ben non… Même pas. Loiiiiiin de là en fait.
Aurait-on oublié que nos sociopathes sont allés chercher la matéria noire pour invoquer une comète ? Qu’ils l’ont gentiment donné au seul personnage du jeu capable de faire un plus gros massacre qu’eux-mêmes ?
Qu’à cause de tout ce bordel la planète a lancé le protocole déluge en libérant ses Kaijus pour pacifier le monde ? Rien de moins que deux Armes qui sont chargées de réduire la population mondiale (la version japonaise ne contenait que l’Arme Diamant et l’Arme volante). Encore un cataclysme qui serait resté sagement à dormir si nos héros avaient vraiment tenté de sauver le monde en cherchant une manière alternative de faire de l’électricité !
Je passe sous silence le nombre de comètes ou météores qu’on a pu invoquer durant nos multiples combats, mais analysons juste la situation de fin, calmement, posément, afin de profiter de toutes les subtilités de cette dernière.
Après un combat contre un Séphiroth mutant (cinq ailes sur le bonhomme et le thème a l’audace de s’appeler One Winged Angel… Quand je dis que ce jeu nous ment…), où l’on subit une attaque nommée « super nova » qui détruit littéralement le système solaire une bonne dizaine de fois par combat on ose nous faire croire qu’il y a encore un monde à protéger ? Résumons cette attaque récurrente : un météore encore plus gros que la Lune traverse le système solaire et détruit la majorité des planètes qui le composent pour finir par s’écraser dans le soleil qui entre en expansion et absorbe les quelques planètes restantes. Là en toute logique, on a foiré le combat, le monde est détruit, merci d’avoir joué, bisous. Mais non, même pas, la Terre est toujours là, le combat continue, et le météore de l’apocalypse est encore au-dessus de la ville de Midgar (qui a encore des habitants et n’a pas été évacuée… C’est pourtant pas comme si on le voyait depuis des jours…).
Et donc nos héros, capables de déglinguer des Armes, d’invoquer des cataclysmes (un petit Bahamut Zéro qui tire sur le météore depuis l’espace aurait eu ses chances non ? Au pire on s’acharne un peu en l’invoquant plusieurs fois et hop, monde sauvé) se contentent de regarder le météore tomber et signer ainsi la fin du monde. Bon la suite on la connait : la planète se sauve elle-même, sacrifie des millions d’âmes pour repousser le météore et tout le monde est encore vivant en continuant à faire les mêmes conneries qu’avant. Car n’oublions pas que la population est toujours aussi nombreuse sans avoir de moyen de production d’électricité en masse. Youpi !
L’histoire est donc très, très simple. Maman planète a laissé les enfants faire des conneries et a nettoyé derrière eux quand ça allait trop loin. Nos héros n’ont laissé qu’un sillon de morts derrière eux pour ne sauver personne, ne proposer aucune alternative à l’humanité et se contenter d’assouvir leurs pulsions du moment. Une bien belle manipulation qui utilise nombre de prétextes pour légitimer une sorte de road movie rempli de protagonistes en pleine crise d’adolescence. Et le pire dans tout ça, c’est que la scène de fin se permet de continuer à faire n’importe quoi : comment Rouge XIII a-t-il pu avoir des enfants en étant le dernier représentant de sa race ? Autofécondation ? Clonage ?
Le fin mot de l’histoire
Final Fantasy VII reste un jeu qui aura marqué l’Histoire pour de mauvaises raisons, et qu’il faut reconnaitre comme un jeu qui nous aura menti, manipulés et tenté de faire de nous des gens dangereux (quand on vous dit que les jeux vidéo rendent violents). Le manque flagrant de cohérence, d’envergure et de travail des personnages nous permet d’avoir un maître étalon d’un jeu proposant un service minimum en terme de contenu et de qualité.
Essayez plutôt Wild Arms. Des démons mécaniques venus d’une autre dimension qui attaquent un monde ambiance western steampunk magique, ça s’annonce tout de suite beaucoup moins bordélique non ?