C’est en mars 2014 que J-Stars Victory VS débarque initialement au Japon, suite spirituelle de Jump Super et Jump Ultimate Stars sur DS (sortis uniquement au Japon). Le soft propose un concept simple mais aguicheur : réunir les héros de différents mangas et les faire s’affronter dans un jeu de baston. Plus d’un an après, le jeu arrive enfin en Europe et en Amérique, affublé d’un « + ». C’est quand même mieux qu’un sous-titre à rallonge…
Jump Magazine, une source intarissable
Avec sa cinquantaine de personnages (dont 38 jouables) issus des plus grands shônen parus dans Jump Magazine tels que Saint Seiya, Dragon Ball, Hokuto No Ken, Naruto ou encore One Piece, J-Stars Victory VS+ affiche un casting de rêve. Tous ces personnages vont donc se faire face dans des arènes en 3D, à 2 contre 2 avec pour chaque équipe un troisième personnage qui servira de soutien. La victoire appartiendra à l’équipe qui infligera 3 K.O. à ses adversaires, sachant que les combattants tombés reviennent immédiatement dans le combat et peuvent être éliminés à nouveau. Lorsque vous jouez seul, vous pouvez donner des ordres à vos compagnons, grâce à la croix directionnelle qui permet de passer des consignes simples : défense, attaque, ensemble, dispersé.J-Stars Victory VS+ possède une belle galerie de coups.
Chaque personnage possède sa galerie de coups, comme le Kaméhaméha de Goku ou les Météores de Pégase de Seiya, parfaitement reproduits. Malgré cette diversité, le jeu est très abordable, peut-être trop puisque les coups spéciaux se font de la même manière pour tous les personnages.
Une barre d’endurance, qui se charge en maintenant une touche, permet d’exécuter des coups spéciaux, voire carrément d’obtenir plus de puissance pendant un petit laps de temps pour certains personnages. Par exemple, Goku et Vegeta se transforment en Super Saiyan. Attention toutefois à ne pas trop puiser dans cette barre sous peine d’être assommé pendant quelques secondes, ce qui laissera le champ libre à vos adversaires. Une seconde barre, la jauge de voltage, se remplit en frappant ses adversaires. Elle permet d’activer le Burst Final qui octroie un bonus choisi avant le combat (attaque, défense, endurance) et qui permet de déclencher le coup spécial de votre combattant et une bonne dose de fan service (exécuter un Final Flash avec Vegeta est particulièrement grisant).Les plus grands combattants… sous Prozac
Si J-Stars Victory VS+ possède une belle galerie de coups faisant tous référence aux shônen de Jump Magazine, les combats s’avèrent toutefois un peu mous, notamment à cause des arènes beaucoup trop vastes, des cinématiques impossibles à éviter (on aurait aimé pouvoir désactiver les cinématiques dans les options après quelques combats), et des décors destructibles qui semblent n’avoir aucune consistance et qui ralentissent le jeu en explosant.Egalement, un combattant qui se relève est invincible pendant quelques secondes, rendant le corps à corps très pénible. Il faut à chaque fois reculer et laisser l’adversaire se relever si on ne veut pas passer au travers et se faire laminer. Du coup, on n’enchaîne pas de combos. Pas de combos dans un jeu de baston ?! Sérieux ?! Heureusement, il est possible de bloquer une visée sur un adversaire, bien pratique voire même indispensable pour éviter de frapper dans le vent…
N’oublions pas la caméra qui part dans tous les sens, une fonctionnalité ô combien pratique et agréable dans un jeu de baston en 3D, en particulier lorsqu’on est face à un combattant utilisant des techniques à distance (un bon kamehameha dans le dos, miam miam)…Après quelques combats, on est déjà lassé d’aller sans cesse d’un bout à l’autre de la map pour faire des trucs et… des machins…
Bref, les combats manquent cruellement de rythme, et semblent plus adaptés à un beat’em all qu’à un jeu de baston. Dommage, il y avait vraiment quelque chose d’intéressant à faire avec les grandes arènes et les explosions.
Jeu de baston ou beat’em all ?
Ce mélange des genres s’exprime complètement dans le mode Aventure J-Stars, qui propose 4 histoires originales centrées autour de Naruto, Ichigo, Luffy et Toriko. Répétitifs et rébarbatifs, ces scénarios sont en fait très similaires et usent des mêmes ressorts scénaristiques. Des événements plats mais ponctués de nombreuses références aux mangas, assurant toujours le fan service. On parcourt donc une map monde sur un bateau, guidé par une histoire principale et des quêtes annexes qui consistent à faire un combat ou retrouver un objet sur la carte. Comme dans un beat’em all, les premiers combats servent de didacticiel. On aurait préféré un véritable mode dédié à l’apprentissage des coups, comme il est de coutume dans un jeu de baston.Le mode Personnalisation est un héritage des jeux DS, en beaucoup moins bien.
Rapidement, de nouveaux personnages se joignent à notre quête et le bateau se dote d’améliorations. Mais après quelques combats, on est déjà lassé d’aller sans cesse d’un bout à l’autre de la map pour faire des trucs et… des machins… En plus, on tombe toujours sur les mêmes adversaires en boucle. En fait, il s’agit surtout d’une excuse pour vous faire jouer avec d’autres personnages que ceux de votre série préférée, mais aussi pour vous faire gagner des points qui permettront d’agrandir le magasin, ainsi que des J-Points qui vous permettront d’acheter des personnages, des objets pour le mode Aventure J-Stars, ou des boosters de points permettant d’avoir accès à plus de choix dans les magasins. Les J-Points sont classés en trois catégories : Amitié, Triomphe et Effort. La première sert à débloquer des personnages à acheter, tandis que les deux autres permettent d’accéder à de nouveaux items.
On peut aussi, une fois l’option débloquée, acheter des pièces de bronze, d’argent et d’or afin d’obtenir des cartes J-Stars. Ces dernières sont à placer dans un deck via un mode Personnalisation et appliquent des bonus et des malus à un personnage. il s’agit là de l’héritage des jeux DS, en beaucoup moins bien, vu que ces épisodes nous demandaient de construire une planche de BD avec les cases les plus mythiques des mangas. Un deck peut d’abord accueillir 6 cartes puis 8. Chaque personnage est alors paramétrable à souhait et peut être joué en ligne avec sa configuration d’origine ou modifié par un deck. Il est donc important de débloquer des J-Cartes avant de tenter les combats en ligne autorisant les decks, sinon c’est la tôle assurée.Quand le mode le plus original est le mode Arcade…
Pour bien faire le tour du jeu, il convient de passer par les autres modes, plus classiques pour un jeu de baston, mais pas délaissés par les développeurs.La Route de la Victoire propose de parcourir une carte et d’enchaîner des combats en fonction du chemin choisi. La difficulté est croissante et des défis sont proposés (par exemple : attaquer en premier, effectuer une attaque de zone, etc.). Un mode intéressant qui poussera les joueurs à rejouer les missions terminées sans remplir les défis.
Le HUD est hyper-chargé et l’écran splitté « Hokuto de cuisine »…
Le Combat Libre permet de jouer à 2, en coopération ou non. En temps normal, le mode Versus est le véritable cœur d’un jeu de baston. Il convient donc de le soigner particulièrement. Là encore, les développeurs optent pour l’originalité, avec un HUD hyper-chargé et un écran splitté « Hokuto de cuisine »… Pour jouer à deux, mieux vaut avoir un très grand écran ! Bien sûr, le jeu dispose d’un mode En Ligne, stable mais peu fréquenté, peut-être parce que le mode Aventure J-Stars est plus mis en avant.
Enfin, rappelez-vous du début de cette critique : le titre du jeu est affublé d’un « + ». La raison de cette particule ? Des ajustements de gameplay et dans les rapports de force des personnages, mais aussi un mode Arcade bien soigné puisqu’il se démarque en étant le mode le plus relevé. Il fait aussi preuve d’originalité : 8 thèmes sont proposés, chacun vous demandant d’enchaîner 6 combats. Parmi les thèmes, on trouve par exemple les personnages apparus dans les années 2010, ou encore les personnages les plus puissants. Saluons donc ce mode Arcade, peu banal et à la difficulté dosée en fonction des thèmes et non par une simple option.Un kaméha-mais heu…
Après avoir fait le tour du jeu, on est un peu pris entre deux feux, le cul entre deux chaises, entre gris clair et gris foncé… Même si Bandai Namco a réussi à homogénéiser les univers de tous ces mangas sans les défigurer, l’ensemble s’avère un peu fade. J-Stars Victory VS+ est très abordable. Malheureusement, il est aussi très limité pour les amateurs de jeux de combat. On est un peu perdu face à ce mélange entre beat’em all et baston, piochant parfois de bonnes idées dans chaque style mais sans réussir à les intégrer correctement. En résultent des combats trop souvent mous, alors que le jeu possède un roster tout simplement hallucinant. Bref, la mayonnaise ne prend pas, et c’est bien dommage.Critique co-écrite avec Vaihansson. Merci pour ton aide !
Images et jeu PS3 fournis par l’éditeur
L'avis général
- Plus de 50 personnages charismatiques
- Des univers parfaitement retranscris
- La durée de vie (modes de jeu et achats divers)
- La bande son
- Un gameplay très abordable...
- ...mais limité
- La caméra capricieuse
- Les ralentissements dus aux explosions
- Le HUD qui prend trop de place
- L’invincibilité temporaire d’un personnage qui se relève