• Développeur : Nihon Falcom
  • Editeur : DotEmu
  • Site Web : PAL
  • Version testée : Xbox One
  • Classification :
    Sigle âge 12 ans et plus
    Francaise : 11/04/2018
    Americaine : nc/nc/nc
    Japonaise : nc/nc/nc
  • Existe aussi sur PC, PS4, PS Vita
  • PEGI :

Ys Origin

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Ys Origin a une sacrée histoire concernant ses sorties puisque l’Action-RPG a débarqué tout d’abord en 2006 uniquement sur PC au Japon. Six ans plus tard, en 2012,  l’éditeur US XSeed Games – depuis 2013 Marvelous USA, Inc., a sorti une version toujours sur PC mais cette fois-ci dans la langue de Shakespeare. Il faudra attendre 2017 pour que les versions PS4 et PS Vita voient le jour en Europe et ce grâce à DotEmu qui s’occupe de la localisation du A-RPG  et l’accompagne d’une traduction dans la langue de Molière. Si la version Xbox ONE a un temps été délaissée, il n’en est rien aujourd’hui avec l’arrivée pour la première fois sur une console Microsoft de la licence Ys. Ys Origin débarque donc sur Xbox ONE un an après les versions PS4 et Vita, avec quelques nouveautés.

 

De son initiation sur console Microsoft à ses origines…

Oui, les possesseurs de la Xbox ONE peuvent maintenant se targuer de bénéficier d’un A-RPG et peuvent enfin se délecter d’un vent de fraîcheur. Ys Origin – après être sorti sur PS4 et Vita en 2017 – débarque aujourd’hui sur la console de salon de la firme de Redmond avec un contenu exclusif : l’option « sang » permettant d’accentuer le niveau d’hémoglobine et un nouveau mode speedrun. Suffisant pour succomber à ce A-RPG  ? Idéal pour s’initier à cette licence dévoilant ses origines ?

La licence Ys a longtemps souffert de son manque de notoriété si on la compare avec deux licences fortes au Japon à savoir Final Fantasy et Dragon Quest. Toujours est-il que la série développée par Nihon Falcom a, en 1987 avec son premier épisode baptisé Ys I: Ancient Ys Vanished, posé les bases du A-RPG se déroulant dans un monde médiéval. Puisant son origine dans la légende Ys, ville de Bretagne engloutie par l’océan , la licence se veut être un Action-RPG à l’instar des célèbres Zelda et Secret of Mana.

Ys Origin s’inscrit parfaitement dans ce sentiment de reconnaissance de la série puisqu’il s’agit de la prequelle des huit précédents épisodes estampillés Ys. Autrement dit, faire débarquer cet épisode pour la première fois sur une console Microsoft c’est très bien pensé ! Non seulement l’histoire narre les événements de Ys I: Ancient Ys Vanished  il y a 700 ans, mais surtout il insuffle un vent de fraîcheur pour tout amateur de A-RPG sur Xbox ONE. De quoi faire d’une pierre deux coups !

700 ans nous séparent donc du premier épisode Ys… Le monde d’Ys était alors sous l’égide de deux déesses, Reah et Feena accompagnées de six prêtes, et où paix et prospérité régnaient grâce à la magie octroyée par la Perle Noire. Mais ce climat de paix se voit corrompu lorsque des démons envahissent Ys et forcent les deux déesses jumelles à utiliser le pouvoir de la Perle Noire afin de mettre à l’abri, dans les cieux, le temple de Solomon. Les démons – en quête de cette Perle Noire – bâtirent une immense tour afin d’accéder au temple et d’en détruire toute vie. Apprenant cela, nos deux déesses s’enfuirent en pleine nuit avec la Perle Noire en direction de cette tour. L’histoire débute ici avec l’annonce de la disparation de Reah et Feena. Un groupe d’élite, composé des meilleurs combattants d’Ys, est alors formé et envoyé sur terre pour porter secours aux deux déesses. Cependant, une force obscure frappe ce groupe avant son arrivée sur terre et disperse les guerriers aux quatre coins du monde. Vous vous réveillez alors dans la peau de Yunica Tovah ou de Hugo Fact – selon votre choix de départ – en ayant comme mission d’infiltrer cette tour et d’en comprendre son histoire ainsi que les desseins des démons.

 

Deux personnages, deux styles de combat, deux histoires…

Comme indiqué précédemment, votre aventure débute par le choix de votre personnage. Deux chemins s’offrent à vous. Vous pouvez incarner  Yunica Tovah, apprenti chevalier au féminin, armée d’une hache de combat. La petite-fille du prêtre Tovah, l’un des six prêtres d’Ys, n’utilise pas la magie par elle-même mais à travers des artefacts implantés dans sa hache – plus tard une épée – tels que le vent, la foudre ou encore le feu. Avec un style de combat au corps à corps, Yunica se rapproche du style de combat d’Aldo dans Ys: The Oath in Felghana et Ys: The Ark of Napishtim.

Vous pouvez incarner à l’inverse Hugo Fact qui n’est pas adepte du corps à corps mais utilise avec brio la magie. Hugo est lui muni d’une baguette et de deux orbes appelés Eyes of Fact ; ces orbes suivent et agissent comme des armes supplémentaires en tirant sur tout ce qui bouge. En restant à distance, le frère cadet de Toal et fils de Cain Fact, le plus puissant des six Prêtres d’ Ys, apporte un style de jeu bien différent de celui de Yunica.

Si vous terminez par deux fois l’aventure, une fois avec Yunica et l’autre avec Hugo, vous débloquez un troisième personnage du nom de The Claw, personnage assez mystérieux utilisant quant à lui deux griffes métalliques.

A titre d’information, j’ai débuté l’aventure en prenant le contrôle de Yunica. Rapide et efficace dans son style de combat, elle excelle dans le combat rapproché. En optant pour ce personnage, j’ai voulu me rapprocher du style de combat d’Aldo (le protagoniste principal des opus Ys).

La possibilité de choisir entre ces deux personnages en début de partie permet non seulement d’avoir deux styles de combat bien différents – avec pour chacun des compétences bien distinctes – mais également de développer deux histoires et deux backgrounds. Yunica voulant restaurer la paix en retrouvant les deux déesses, Hugo, lui, voulant développer ses pouvoirs. Avec une dizaine d’heures pour boucler l’aventure une premiere fois – comptez vingt heures avec les deux protagonistes et dix autres heures avec le troisième personnage, Ys Origin a de quoi nous tenir en haleine.

Un A-RPG Old-School au service d’un gameplay dynamique et sans répit !

Ys Origin est un A-RPG où vous arpentez la tour de Darn dégommant tout sur votre passage. Hack’n’Slash si vous avez pris Yunica, Run’N’Gun si vous avez opté pour Hugo… L’aventure se distingue par deux phases, celle des combats et celle de la résolution des énigmes, assez simples il faut le souligner.Vous n’avez qu’à suivre les embranchements pour activer des interrupteurs afin de débloquer et actionner des portes/plateformes. Sur ce point, Ys Origin pêche comparé à ses aînés qui se démarquaient par une réelle difficulté dans les énigmes. Mais cette difficulté se retrouve dans les phases de combat où vos ennemis – de plus en plus nombreux à l’écran avec des décors 2D/3D – n’hésitent pas à vous foncer dessus.

On reste dans un classique du A-RPG. L’Action-RPG Old-School par excellence ! On combine les attaques simples et les sauts pour venir à bout de nos ennemis (soldats, démons, animaux…), le tout dans des chorégraphies faisant la part  belle à des effets pyrotechniques liés à nos compétences de vent, de feu… Une jauge de transe est disponible et croît au fur et à mesure de nos enchaînements afin de décupler notre force pendant un temps donné. Assez simple à déclencher, elle s’avère très utile pour se débloquer de situations périlleuses. Parce qu’il ne faut jamais oublier une chose : en combat aucune potion n’est disponible pour restaurer sa santé. Nous évoluons donc dans un environnement où l’action à l’état pure est le maître mot. On avance, on détruit les ennemis, on récupère les divers objets parsemés ici et là qui augmentent notre force, défense, points de vie et magie et on continue de plus belle. On est bloqué par une porte verrouillée ? On explore les autres pièces, on découvre un coffre contenant la clé qui déverrouille la porte et ainsi de suite. Un jeu d’enfant ? Pas tout à fait !

Si la gestion de l’expérience du jeu est présente du fait notamment des consommables de force, de défense, de magie et de santé délaissés par les ennemis tombés au combat, Ys Origin n’a pas à proprement parler d’élément de Rôle Play. Il n’y a aucun point à répartir dans les caractéristiques de votre personnage. Les barres de vie et de puissance de vos attaques augmentent automatiquement à chaque montée de niveau.

Très agréable à visiter, les donjons regorgent d’une multitude de détails et forcent la découverte. Disséminées un peu partout, des statues – qu’il faudra au préalable purifier à l’aide d’une pierre donnée en début du jeu – vous permettent de sauvegarder votre progression, d’augmenter vos pouvoirs en utilisant vos Skills Point récoltés mais surtout de vous téléporter. Oui, pas d’aller-retour dans Ys Origin ! L’action est sans temps mort, on va et vient d’un étage à un autre ce qui dynamise notre expérience. Le Game Over – qui reste monnaie courante si on ne farm pas assez – vous permet de recommencer  votre progression non loin de votre tombée au combat. Et c’est un excellent point quand on sait que les ennemis sont de plus en plus coriaces, sans oublier les boss.

Là où l’affaire se corse – comme dirait Napoléon – c’est lors des affrontements des boss et des minis-boss. Difficiles ? Insurmontables ? Non, mais ils peuvent s’avérer diablement coriaces si on n’use pas d’une certaine minutie pour les battre. Il vous faudra mémoriser leurs enchaînements et leurs mécaniques pour en venir à bout. C’est précisément le cas du premier mini-boss du jeu, Vagullion – boss que l’on retrouve dans les premiers Ys – où il faut analyser ses mouvements et attendre le bon moment avant de l’attaquer sous peine de voir ses attaques ne faire aucun dégât. Les nombreux boss disséminés dans le jeu sont un réel challenge et je peux affirmer sans l’ombre d’un doute que ceux d’Ys Origin sont parmi les meilleurs de la licence tant sur leur design que sur leurs patterns.

L’un de mes A-RPG préférés reste sans conteste Alundra. Et à divers moments dans le jeu, Ys Origin m’y fait grandement penser ! Peut-être par ses mécaniques de jeu qui soulignent une grande diversité d’expérience. Comme par exemple le masque de pupille qui vous permet de débusquer les passages secrets mais rendant invisibles vos ennemis et autres PNJ. On alterne dès lors avantages et inconvénients en s’équipant de ces accessoires, rendant ainsi l’expérience très exigeante et stratégique. Exigeante, c’est le terme qui qualifie aussi bien la musique du jeu. Rythmée, teintée de Métal et de Rock, elle prend tout son sens lors des combats des boss et arrive à se diversifier à chaque étage où une thématique y est représentée (le sable, le feu, l’eau).

Toutefois, l’absence de carte et cette mauvaise gestion du menu – on doit stopper notre progression pour aller dans le menu et choisir un accessoire – rend le jeu quelque peu haché par moment. Un point négatif qui aurait pu très bien être corrigé sur Xbox ONE qui débarque 12 ans après sa première version sur PC.

Une fois le mode histoire terminé, vous débloquez automatiquement le mode Aréna – une succession de vagues d’ennemis à affronter – et le mode Speedrun qui bénéficie d’une nouvelle refonte en permettant aux joueurs de partager leurs performances sur les classements en ligne du Xbox Live.

L'avis général

  • Deux personnages avec deux styles de combat différents
  • Un gameplay rapide, nerveux et diablement efficace
  • Les musiques rythmées
  • Les boss les plus réussis de la licence
  • Enfin un Ys sur console Microsoft
  • L'absence de Rôle Play
  • Une 2D/3D qui rend confus par moment
  • Une gestion des menus à revoir
  • L'absence de carte
Ys Origin reste indéniablement une réussite si l'on est fan de la licence. Prequelle des opus numérotés, cet épisode nous permet de comprendre les événements se situant 700 ans avant l'histoire de Ys I et II. Doté d'un gameplay rapide et nerveux, l'A-RPG développé par Nihon Falcom peut se targuer de diversifier son gameplay avec deux personnages ayant deux styles de combat bien distincts. Regroupant les boss-fights les plus réussis de toute la saga, Ys Origin est une formidable initiation aux Action-RPG mais surtout une formidable raison de débuter la licence sur console Microsoft. Mention spéciale à l'effort de DotEmu pour avoir signé là une belle traduction en Français. Il aurait été toutefois appréciable qu'une correction des défauts constatés sur cet épisode datant de 12 ans soit apportée, ainsi qu'un apport plus conséquent en nouveautés un an après les sorties des versions PS4 et Vita.