• Développeur : Arc System Works
  • Editeur : Bandai Namco
  • Site Web : PAL
  • Version testée : PC
  • Classification :
    Sigle âge 12 ans et plus
    Francaise : 26/01/2018
    Americaine : 26/01/2018
    Japonaise : 26/01/2018
  • Existe aussi sur PS4, Xbox One
  • PEGI :
    Violence : jeu contenant des scènes de violentesGrossièreté de langage : jeu contenant des expressions vulgaires

Dragon Ball FighterZ

Rédigée par

La renaissance d'une série en déclin

Il n’est pas vraiment nécessaire de présenter l’univers de Dragon Ball : après 33 ans d’existence, le manga d’Akira Toriyama a été décliné sous toutes les formes imaginables (même en film, malheureusement). La licence a également su régaler de nombreux fans grâce à certains jeux réussis, dont la série Budokai Tenkaichi, référence indétrônée depuis. C’était sans compter sur une FU-SION-HA entre Arc System Works, grand héros des temps modernes dans le domaine des jeux de combat, et Dragon Ball.

Critique réalisée à partir d’une version PC délivrée par GamesPlanet.

Here comes a new challenger

Un coup simple mais efficace.

Le monde vidéoludique se divise en deux catégories : d’un côté les spécialistes du pad arcade et des HADOUKEN pour qui le quart-de-cercle avant coup de poing est aussi élémentaire que le fait de marcher, et de l’autre les compagnons d’infortune (dont je fais partie) qui ont pour habitude de voir apparaître “Perfect !” lorsqu’un ami les écrase lors d’un combat “amical”. Pourtant, l’annonce d’un nouveau jeu de combat Dragon Ball développé par Arc System Works est parvenue à faire vibrer tous les spectateurs du dernier E3, et il est fort probable que certains aient frôlé la crise cardiaque.

En tant que vétéran dans le développement de jeux de combat, l’entreprise japonaise est mondialement reconnue pour la qualité et la profondeur de gameplay de ses deux licences phares : Guilty Gear et BlazBlue. Dragon Ball FighterZ est donc immédiatement devenu le symbole de l’espoir sur Terre durant les mois d’attente qui ont suivi sa présentation. Le challenge consistait à créer un jeu de combat qui plairait aussi bien aux néophytes qu’aux pro gamers, ainsi qu’aux simples fans de la saga. En prime, comme si ce n’était pas suffisant, quelqu’un a eu la bonne idée de décider que FighterZ serait la meilleure adaptation de la saga.

Mangaka(meha)

Afin de savoir si FighterZ est fait pour vous, veuillez répondre à la question suivante : “Parmis les éléments suivants, quel est celui auquel vous accordez le plus d’importance dans un jeu vidéo ? Graphismes / Gameplay”. A vrai dire, votre réponse n’est pas nécessaire, puisque les deux aspects sont de toutes façons extrêmement réussis. Un simple coup d’œil suffit pour réaliser à quel point le choix de laisser le développement du jeu à Arc System Works était judicieux. FighterZ parvient à reproduire à la perfection l’univers de Dragon Ball, tout en étant plus beau que la série animée.

Bien sûr, Beerus pourrait gagner d’un claquement de doigt à tout instant.

Les effets d’explosion somptueux, les animations, modèles et décors détaillés, les techniques spéciales et autres coups surpuissants… tout (ou presque) rayonne d’une splendeur et d’une finesse redoutables. À l’instar des premiers jeux, FighterZ possède un rendu 2D de très bonne facture, tout en utilisant glorieusement des personnages en 3D. Un sentiment de puissance brute émane des entrées en scène animées, grâce à leur mise en scène spectaculaire et élégante. Cet épisode est incontestablement le plus solide visuellement, malgré la présence de certaines textures qui font tâche, surtout dans les rares cinématiques. Prenez garde en particulier au style cartoon (pour ne pas utiliser un terme vulgaire) utilisé pour le lobby qui peut engendrer un saignement oculaire avancé permanent (ou SOAP).

C’est moi qui tuerai Sangoku !

Si l’aspect artistique est globalement très abouti, le sound design n’est pas non plus laissé en rade. Outre les effets sonores convaincants, c’est surtout la VO qui rythme les parties à coup de “DODONPA” et autres cris que les connaisseurs hurleront sans nul doute en jouant. Goku est toujours affublé d’une voix de grand-mère en phase terminale et ça ne choque que moi, mais passons. Si l’idée d’écouter des acteurs japonais déblatérer des syllabes incohérentes vous heurte au plus profond de votre âme, vous pourrez toujours profiter de la version anglaise. Malheureusement pour les monolingues amoureux de la série, la VF est aux abonnés absents pour l’instant et Bandai Namco semble réfléchir à l’éventualité de l’intégrer tardivement. Impossible également de profiter de la bande-son originale sans passser à la caisse, mais les thèmes musicaux présents font tout de même l’affaire. En revanche les premières notes jouées en boucle dans le lobby provoqueront inévitablement la démence chez l’utilisateur non averti. Décidément, ce lobby…

Kame-hadouken

L’autre réussite technique majeure de ce FighterZ concerne le gameplay, sous tous ses aspects. Du simple coup faible jusqu’à la technique ultime, il est agréable de noter que tous les personnages bénéficient de coups visuellement différents les uns des autres, tous basés sur le manga ou l’anime. Certaines scènes de l’histoire sont même parfois directement intégrées lors les combats.

Le roster est faible, mais tous les personnages sont réussis.

Ainsi Tenshinhan peut faire appel à Chiaotzu, qui ira se faire exploser sur le dos de son adversaire… un sacrifice qui ne pourra bien entendu n’être utilisé qu’une seule fois par partie (#jeSuisChiaotzu). Toutefois, si en apparence les coups sont différents, les combinaisons de touches sont pratiquement identiques pour tous les héros. Le fait que les 2 combos basiques ne nécessitent que de s’acharner sur un seul bouton en choquera plus d’un, mais ces aspects sont ce qui permet à FighterZ d’être un jeu facile d’accès mais dur à maîtriser.

L’autre avantage considérable de ces principes est l’équilibrage presque parfait qu’ils permettent d’atteindre : des personnages secondaires comme Nappa ou Yamcha en tirent grandement parti en devenant aussi intéressants à prendre en main qu’un Goku ou Vegeta. L’élément qui renforce drastiquement la complexité du gameplay est la présence de 3 personnages par équipe : à l’aide d’une simple touche, vous pouvez choisir d’être assisté temporairement d’un allié, ou d’échanger de place avec lui. Bien évidemment, c’est le fait de se servir de cette particularité au milieu d’un combo qui va permettre aux plus patients (et doués) d’enchaîner des coups sans laisser le temps à l’ennemi de reprendre ses esprits. Tout le monde saura y trouver son compte, et c’est probablement là que FighterZ frappe le plus fort : en étant à la fois accessible et ardu.

POURQUOI ?!

Z comme Zombie

Avant de crier victoire, il est indispensable de mentionner la part d’ombre relativement conséquente du jeu. N’en déplaise aux inconditionnels du manga, Dragon Ball n’a jamais été une perle d’écriture scénaristique. L’histoire de FighterZ parviendrait toutefois à faire passer “Martine à la ferme” pour du Victor Hugo. L’intrigue alambiquée n’est présente que pour justifier 300 combats répétitifs contre des soi-disantes “intelligences” artificielles. Arriver au terme du mode solo n’est alléchant que par la possibilité de débloquer Androïde 21, et nombreux sont ceux qui arrêteront à mi-chemin. C’est d’autant plus triste que les “Dramatic Finish” (les quelques cinématiques cachées de fin de combat du mode arcade) sont exponentiellement plus intéressants et réussis.

Beerus is not impressed…

Annoncé bien avant la sortie du jeu, le FighterZ pass au prix démesuré permet de débloquer les futurs personnages additionnels qui renforceront un roster très limité (mais de qualité). Le mode online a fait couler beaucoup d’encre depuis la sortie de FighterZ, mais il semble que les problèmes ne soient pas partagés par tous les joueurs (aucun soucis n’a été rencontré de notre côté pour l’instant). De nombreux modes en ligne sont mis à disposition des combattants en herbe (Arène, Ring, Compétitif…), et le mode arcade arrive à surpasser sans problème le niveau du mode histoire. Dommage qu’il soit si pénible d’errer dans le lobby, en raison d’une ergonomie cauchemardesque qui gagnerait à être simplifiée. Des défauts plus mineurs (mais diablement plus exaspérants) sont présents tels que les écrans de “connexion au serveur” à foison, la recherche de parties en ligne qui s’arrête à la moindre action, ou l’absence de tout système punitif contre les ragequit. Mon dieu, CE LOBBY!

Ce n’est même pas ma forme finale !

Arc System Works peut se vanter d’avoir ajouté Dragon Ball à son tableau de chasse déjà très garni de jeux réussis. En dehors de son mode histoire inintéressant et de quelques soucis principalement liés au lobby, FighterZ est sûrement la nouvelle référence des jeux de combat grâce à son gameplay et ses graphismes remarquables. En étant à la fois accessible et bien optimisé, il étend son potentiel vers d’autres horizons et saura certainement attirer un nouveau public. Évidemment les détracteurs du jeu seront nombreux, trop habitués à des arènes destructibles de taille XXL et en trois dimensions. Imaginez maintenant que les univers d’autres séries profitent d’une réalisation aussi travaillée (FMA, HxH). AH ! Mon cœur…

L'avis général

  • Un style graphique complètement réussi
  • Le gameplay réfléchi et accessible
  • La VO de qualité
  • Des combats nerveux et bien mis en scène
  • Un univers parfaitement respecté
  • La déception immense du mode histoire
  • Contenu un peu léger
  • Le lobby. Mais pourquoi ? POURQUOI ?
FighterZ ne plaira pas à tout le monde, c'est un fait. Il est néanmoins doté d'une réalisation irréprochable, et tente de se renouveler en retournant à des combats en 2D dans des arènes réduites. Après une succession de jeux en 3D plus ou moins copiés les uns sur les autres, ce choix (probablement dû à "l'e-sportisation" des jeux de combat) est le bienvenue. Une grande réussite qui prouve encore une fois à quel point l'équipe d'Arc System Works est talentueuse.