L’évolution des pads #10 – Les boutons de tranches L et RCapsule Technique


L’évolution des pads #10 : LES BOUTONS DE TRANCHE L ET R
On poursuit notre série sur l’évolution des Pads avec nos gâchettes de manettes préférées : les boutons de tranches L et R.
Au même titre que les boutons historiques des manettes Sony, Rond, Triangle, Carré, Croix ont une signification bien spécifique, vous êtes-vous déjà demandés quel était le secret du nom donné aux boutons de tranche L et R ? Au risque d’en surprendre plus d’un, ces deux lettres signifient tout simplement Left & Right, autrement dit Gauche et Droite en anglais. CQFD.
Si leur appellation était probablement déjà évidente pour la plupart d’entre vous, l’intégration de ces touches à nos pads, bien qu’actée depuis longtemps maintenant, ne fut pas tout de suite une évidence. Tout simplement parce que les premiers jeux vidéo de l’Histoire étaient suffisamment rudimentaires pour ne se jouer qu’avec un joystick ou une croix directionnelle, ainsi qu’un unique, voire de boutons maximum.
Or, à partir de la génération de consoles 16 bits, les jeux ont commencé à gagner en ambition créative et en profondeur de gameplay. Il fallait donc adapter les manettes de jeu en conséquence et y intégrer davantage de touches. C’est ainsi que les boutons L et R furent créés.
La première fois qu’ils apparaissent, c’est sur un prototype de manette SNES. Alors qu’un premier jet du pad était en développement, on y aperçoit les quatre boutons rouges principaux A, B, C et D, ainsi que les premières gâchettes, plus fines qui se nommaient à l’époque E et F. Mais là encore, l’intégration de ces nouvelles touches n’était en rien acquise puisque sur un deuxième prototype, les célèbres quatre couleurs vives des boutons principaux apparaissent (uniquement sur les versions japonaises et européennes), tandis que les triggers eux, disparaissent.

Un second prototype sans gâchettes, des boutons de tranche qui se retrouveront finalement sur le modèle final
Selon la légende rapportée par Ludopad, leur inventeur qui n’est autre que Shigeru Myamoto, a eu beaucoup de mal à imposer son idée à sa hiérarchie… D’après ses dires, le président de Nintendo de l’époque lui aurait même dit : « Mettre des boutons sur la tranche qu’il faut actionner avec les index ? Ça ne marchera jamais ! » Et finalement, envers et contre tous, le bon vieux papa de Mario a finalement réussi à faire accepter sa vision révolutionnaire et c’est ainsi que naquirent les emblématiques manettes de Super Nintendo que nous connaissons tous, avec leurs boutons de tranche L et R. On les retrouvera ensuite sur toutes les générations suivantes de manettes Nintendo, de la N64 à la Switch en passant par le Gamecube et le Wii U Game Pad. Seul le combo Wiimote / Nunchuk n’en bénéficiera pas en raison de sa forme particulière. Les boutons L et R apparaissent aussi sur toutes les consoles portables à partir de la GBA.
D’un point de vue purement fonctionnel, les boutons de tranches ont historiquement plusieurs fonctions. En vrac, on pense au recalibrage de la caméra dans les jeux en 3D et aux changements d’armes dans certains jeux de tirs pour L, tandis que son voison de droite, le bouton R sert quant à lui à tirer dans cette même typologie de titres, à courir ou accélérer dans des jeux de plateformes ou de course, frapper dans un beat’em all ou un jeu d’action aventure, ou encore à utiliser son bouclier ou sa garde dans certains jeux de combat.
Et puisqu’on parle de versus fighting, il est aussi important de souligner que la plupart de ces jeux permettent aux joueurs de configurer eux-mêmes la fonction de chaque touche. Ainsi, il est tout à fait possible, dans des jeux comme Super Smash Bros par exemple, d’utiliser les boutons L et R pour sauter ou grab notamment, en lieu et place du traditionnel bouclier. Cela dépendra bien sûr du confort et de l’optimisation des inputs de chacun, manettes en main. Dans tous les cas, qu’on jette la première pierre à celui ou celle qui ne sera pas d’accord pour dire que sur n’importe quel type de jeux, L et R sont incontestablement les GOAT parmi tous les moutons… euh pardon, les boutons.