L’évolution des pads #13 – Les quatre boutons de trancheCapsule Technique

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L'évolution des pads - Les quatre boutons de tranche
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L’évolution des pads #13 : LES QUATRE BOUTONS DE TRANCHE


On poursuit notre série sur l’évolution des Pads avec l’élargissement des gâchettes de nos manettes de deux à quatre boutons.

Il fut un temps, aux balbutiements de l’Histoire du jeu vidéo où les manettes ne possédaient qu’un joystick et un bouton unique. Après quoi, avec l’essor du jeu d’arcade et des premières consoles de salon, s’est imposé le modèle des deux, quatre et six boutons principaux en fonction des constructeurs, avant que tout le monde ne s’accorde finalement sur un consensus à quatre boutons principaux en complément d’une croix directionnelle et d’un ou plusieurs sticks analogiques.

Au milieu de tout ça, à l’aube de la génération 16 bits à mesure que le gameplay des jeux et les possibilités in game s’étoffaient,  Nintendo a une fois de plus révolutionné l’ingénierie des pads en proposant sur ses manettes SNES, les premiers boutons de tranche de l’Histoire, nommés E et F sur un premier prototype, puis finalement baptisés L et R pour Left and Right.

Quand bien même certains d’entre vous confondraient leur droite et leur gauche, lorsque la 3D est venue chambouler notre expérience de jeu avec, forcément, plus de profondeur, nos manettes ont elles aussi dû s’adapter et c’est ainsi que les boutons de tranche L et R ont vu leur famille s’agrandir avec l’apparition de deux nouvelles touches. Une avancée qui ne viendra pas de Nintendo cette fois, mais du nouveau concurrent sur le marché des consoles à l’époque, Sony et sa Playstation.

 

ÉLARGIR ENCORE PLUS LES POSSIBILITES DE GAMEPLAY

Face à la trahison bien connue de l’ogre Nintendo avec Philips, Sony se devait de frapper fort pour sa première machine déployée sur le marché du gaming. Il l’a fait bien sûr et si la première Playstation a marqué les esprits grâce à sa démonstration de technique et son formidable catalogue de jeu, n’oublions jamais que la bête n’aurait pas été aussi féroce sans sa manette iconique, la DualShock. C’est en effet cette dernière qui fut la première à proposer non plus deux, mais quatre gâchettes : L1, L2, R1, R2, avec deux boutons de tranche supplémentaires à l’arrière.

 

La première DualShock de Playstation ne propose plus deux, mais bien quatre boutons de tranche

La première DualShock de Playstation ne propose plus deux, mais bien quatre boutons de tranche.

 

Une spécificité que l’on retrouvera sur toutes les itérations de pads de Sony, jusqu’à la dernière-née, la DualSense, mais aussi sur toutes les autres manettes sorties après chez les constructeurs concurrents. À la seule différence que les boutons s’appellent ZL et ZR chez Nintendo puis LB, RB, RT et LT chez Xbox. Chose amusante par ailleurs, la manette Nintendo 64 qui à la base ne possédait que deux boutons de tranche, L et R (+le bouton Z tout de même), s’est vu rajouter le bouton ZR sur son itération moderne pensée pour jouer aux jeux de la console sur la Nintendo Switch.

Avant l’apparition de ces deux nouveaux boutons, nous étions déjà habitués à nous servir des touches L et R pour changer d’arme et tirer dans les jeux de shoot. Dans la plupart des jeux en 3D, L servait surtout à recalibrer la caméra avec L tandis que R était utilisé pour courir ou accélérer dans des jeux de plateformes ou de course, frapper dans un beat’em all ou un jeu d’action aventure, ou encore à utiliser son bouclier ou sa garde dans certains jeux de combat. Une manière bien plus ergonomique de réaliser tout ce panel d’actions, vous en conviendrez.

Or, lorsque sont arrivés les boutons LB, RB chez les verts, L2 et R2 chez les bleus et enfin ZL et ZR chez les rouges, notre marge de manoeuvre s’est logiquement élargie afin de permettre davantage d’actions à mesure que les jeux vidéo gagnaient en ambition, une meilleure ergonomie des contrôles, davantage de confort manette en main pour certains et surtout des possibilités de gameplay encore plus larges.

 

 

De nos jours, les boutons de tranche arrière permettent même de repousser l’immersion dans les jeux vidéo, notamment grâce aux gâchettes adaptatives de la DualSense de la PS5. En gros, la résistance dynamique de ces touches est plus ou moins forte en fonction de la situation. Tout cela dans le but de nous faire davantage ressentir l’impact physique de nos actions en jeu et simuler des sensations réalistes lors de l’utilisation d’outils, d’armes et de véhicules dans la plupart des jeux Playstation 5. Un traitement de faveur pour des boutons qui resteront assurément et à jamais parmi les plus emblématiques de l’Histoire du jeu vidéo. Pour l’heure en tout cas, brevet oblige, Sony est le seul constructeur du marché des manettes à proposer une telle technologie.