The Legend of Zelda: Tri Force Heroes

Dans ce nouvel épisode de Zelda,  l’histoire nous conte les peines de la princesse Mousseline dont le royaume marqué par la mode a été frappé par une terrible malédiction : Mousseline se voit affublée d’un collant horrible et n’ose évidemment plus se montrer devant ses sujets. Le Roi en est tout retourné et c’est évidemment aux héros Totem de parcourir les contrées avoisinantes pour mettre un terme à cette situation. Le scénario reste anecdotique, comme ceux de la plupart des jeux de la série, mais il est surtout un moteur et un point de départ pour servir le gameplay.

L’union fait la force

Beaucoup de joueurs se posent la question de l’achat à cause du caractère multijoueur du titre. Il s’agit là d’un faux problème en réalité puisque le jeu est aussi bien jouable seul qu’à plusieurs et le mode online permet à quiconque possède une connexion Internet de profiter du titre à plusieurs. La possibilité de débloquer les niveaux et les costumes quelque soit le nombre de joueurs donne encore raison à Nintendo sur ce point.

Un Zelda qui s’apprécie même sans amis physiques.

Zelda: Tri Force Heroes reste tout de même un jeu développé dans l’optique d’être joué à plusieurs. Et pour ce faire vous avez le choix entre toutes ces options : Online, Multi local et Téléchargement avec une cartouche unique, cette dernière contenant une sauvegarde des amis pour les prochaines rencontres. Comprenez par là que si monsieur Mario joue avec sa cartouche avec monsieur Luigi et madame Peach (qui ne possèdent pas le jeu), lors de leur session suivante, monsieur Luigi et madame Peach pourront tous les deux choisir leurs niveaux en fonction de ce qu’ils auront débloqué auparavant !

Un combat tiré du mode Arène uniquement disponible en ligne.

Le mode online permet de coopérer sur chaque niveau mais permet également de s’affronter dans une arène. N’ayant pas eu la possibilité de m’essayer à ce mode je n’en tiendrai pas compte lors de cette critique, mais cela reste un petit bonus qui doit très certainement s’apparenter au mode StreetPass de Zelda : A Link Between Worlds avec des joueurs venant remplacer l’IA des autres Link. Reste à savoir quelles sont les options possibles ; avec ou sans objets, différents choix de niveaux ou non, etc. Ce mini-jeu est jouable de deux à trois joueurs. Nous tout de même pu jouer au mode principal en ligne et le jeu n’a souffert d’aucun ralentissement pendant nos sessions en ligne en coopération qui constituent le cœur du gameplay.

Le trio gagnant !

Ce n’est pas le tout d’être à plusieurs mais il faut que cela ait un intérêt. Et justement c’est l’une des fonctionnalités majeures de cet épisode. Nintendo vient récemment de dévoiler, lors d’une interview, leur façon de travailler et l’on sait maintenant que ses employés procèdent en développant des prototypes autour d’éléments simples de gameplay devant apporter du fun. Si le prototype est amusant alors cela vaut le coup d’aller plus loin dans le développement du titre. Avec cette méthodologie, on comprend vite sur quel mécanisme devait s’appuyer le prototype de Tri Force Heroes : le Totem. Vous avez la possibilité d’empiler les joueurs les uns sur les autres pour former un totem et atteindre des zones plus élevées. Un Link correspondant au niveau un, deux Link à des zones de niveau deux et trois Link à une hauteur supplémentaire. Il est encore possible d’atteindre des hauteurs supérieures en montant sur des éléments du décors. Les énigmes du jeu joueront beaucoup sur cet aspect au début de l’aventure mais s’en éloignent au fur et à mesure de la progression dans le jeu. Pour que cet aspect fonctionne également en solitaire, notre héros Totem se fait multiplier par un vieux sage et ses partenaires deviennent des pantins. Le joueur peut interchanger de Link afin de les faire avancer à tour de rôle. Si cela peut rebuter sur le papier, dans les faits cela fonctionne étonnamment bien.

Dans Tri Force Heroes, les mentors aident les novices.

Jouer seul ou à plusieurs aura pour conséquence deux approches différentes lors des parties. Un joueur seul rencontre plus de difficultés dans les épreuves de temps par exemple. Mais l’approche multijoueur est très intéressante car basée sur plus de difficultés de coordinations entre les participants. Cette deuxième approche est également génératrice de fun, surtout en online où faire comprendre une énigme à un coéquipier que l’on ne connait pas à l’aide des quelques émoticônes s’avère être un très grand moment. Cela peut prendre du temps mais lorsque les autres saisissent et que l’on résout enfin l’épreuve, il y a une grande satisfaction mélangée à de la fierté et un respect mutuel entre les joueurs. Ainsi, les mentors aident les novices ce qui en fait l’un des jeux les plus représentatifs de l’idéal de Nintendo.

Les émoticônes sont suffisamment précises pour se faire comprendre mais permettent seulement de faire deviner aux coéquipiers ce que l’on souhaite leur dire !

Tout comme The Legend of Zelda: Four Swords, ce spin off est un jeu multijoueur basé sur la licence Zelda. Ceci sous-entend que beaucoup d’éléments de la série n’y sont pas présent mais que l’ambiance générale qui s’y dégage nous fait rappeler de bons souvenirs de nos aventures passées. Cela explique également l’absence de Zelda.

Qui dit plusieurs joueurs dit communication et Nintendo toujours réfractaire au chat vocal a tenté de contourner cet aspect à l’aide d’émoticônes que l’on retrouve sur l’écran inférieur de la console. Au nombre de huit, ils permettent en une pression de faire passer un message à l’attention de vos coéquipiers. Car dans Zelda Tri Force Heroes, il ne s’agit plus de coopération hasardeuse où la compétition est de mise. Ici les cœurs sont partagés et laisser l’un de ses partenaires se faire toucher équivaut à perdre un peu d’énergie vitale. Dans les faits, cela veut dire qu’il vaut mieux aimer travailler en équipe et ne pas se la jouer perso pour apprécier le jeu.

Qu’allons nous mettre pour sortir ?

Avec des tenues pareilles, moi aussi je refuserais de sortir…

L’ambiance joyeuse et humoristique du titre est procuré par le monde de la mode qui donne un côté de dérision aux aventures épiques de Link. Cet univers de la mode permet d’introduire les différentes tenues que Link peut revêtir et qui lui conféreront des capacités particulières. Allant de l’ajout d’un cœur au doublement de la jauge d’endurance en passant par la capacité de tirer 3 flèches, d’améliorer le champ d’action des bombes, améliorer la taille du marteau, d’amasser plus de rubis, etc, ces tenues vous seront bien utiles. Elles se débloquent à l’aide de matériaux que l’on obtient à la fin de chaque niveau. Le principe est simple : terminer un niveau amène à la salle des trésors contenant 3 coffres avec à chaque fois 2 types d’objets répartis ainsi : 1/3 et 2/3.  Ces matériaux, alliés aux rubis, permettront à une certaine personne de confectionner au héros Totem des vêtements d’un certain style.

La « charmante » femme qui vous complimente à chaque achat fera sourire nombre de joueurs et le miroir à droite de la boutique permettra aux plus curieux de scruter Link travesti en toute sorte de créatures de la série. Si les premiers vêtements s’acquiert rapidement et facilement, les suivants sont nettement plus dur à obtenir car ils demandent de réussir des stages plus corsés et vous coûteront un bras. Comptez une trentaine de tenues pour compléter votre collection. Et comme chaque arme a sa tenue qui l’améliore, attention de prendre la bonne tenue selon l’arsenal proposé.

Dans Tri Force Heroes, on retrouve les classiques Arc, Boomerang et Bombes, mais aussi la Baguette d’eau, le Marteau, le Grappin rebaptisé en Grappince, les Gants de feu et le Souffle-vent. Comme à l’accoutumée, Nintendo les introduit au fur et à mesure, facilitant ainsi la prise en main de chacune et l’apprentissage du jeu par la même occasion. Ces objets sont proposés au début de chaque niveau et se conservent durant les 4 plateaux qui le composent. Ils sont parfois identiques mais il peut y en avoir trois différents durant un niveau ce qui sous entend que le premier arrivé est le premier servi. Le bon sens vous dira de laisser tel ou tel objet en fonction du costume de vos coéquipiers.

Petit mais costaud !

Avec ces huit mondes composés de quatre niveaux, eux-même décomposés en quatre « plateaux », vous aurez de quoi faire. Surtout que ce total de 128 plateaux seront à faire quatre fois chacun ; la première étant de façon classique en résolvant les énigmes, les trois autres fois seront des défis sous formes de contraintes. Éclatez les ballons par-ci, portez l’orbe par-là, jouez dans le noir, voici quelques exemples de défis qui permettent de revisiter les niveaux en utilisant intelligemment les tenues débloquées pour faciliter la progression. Vous l’aurez compris, les défis augmentent considérablement la rejouabilité du titre qui possède déjà une très longue durée de vie.

Les différents mondes de la carte reprennent les éléments récurrents des Zelda. On se sera pas étonné de commencer directement par la forêt qui symbolise maintenant la genèse des aventures de Link. La suite de cette initiation au jeu comprendra aussi bien des mondes de chaleur bien connus des Gorons que des mondes aquatiques caractéristiques des Zoras.

Certains niveaux demandent de se creuser les méninges et ressemblent finalement beaucoup à des parcelles de donjons comme on les connait dans Zelda. Heureusement, le format court des parties est adapté au jeu nomade et on peut aussi bien se faire une petite partie dans les transports qu’une longue session seul ou à plusieurs.

L’héritier de Zelda Four Swords ?

Jouer seul, c’est aussi accepter d’être avec ces Link terrifiants.

Difficile de le placer dans la chronologie des Zelda contrairement à Four Swords qui se situe après les événements de The Minish Cap et sa suite directe qui se passe paradoxalement après Twilight Princess. Ainsi, on s’éloigne de la direction artistique des épisodes Game Boy Adance puisque c’est dans un style graphique identique à celui de Link between Worlds que nos trois héros évoluent.

Tri Force Heroes se différencie également par ses propres thèmes musicaux qui participent à son atmosphère envoûtante. Peu de musiques des anciens épisodes mais des sonorités qui restent dans le même esprit. Les bruitages plus classiques raviront les fans et j’attribuerai volontiers une mention spéciale à ceux imitant les voix des personnages, la vendeuse de vêtements avec son chat est la preuve même qu’un personnage secondaire travaillé participe grandement au ressenti que le joueur aura du jeu.

Le gameplay qui demande d’être trois et ne permet pas de jouer à deux est radicalement opposé à Four Swords où les joueurs cherchaient avant tout à être le plus rapide possible pour récolter les rubis avant leurs camarades. Ici sans les autres joueurs, il n’y a aucune chance d’avancer et aucun élément ne demande de faire mieux que ses partenaires. Cela rend le jeu moins nerveux et c’est finalement ce qui diffère le plus Tri Force Heroes des Four Swords.

Au final on se trouve en possession d’un jeu que personne n’attendait et qui finalement se révèle être une bonne surprise. Assez éloigné de la série principale des Zelda dont il ne prend finalement que le Héros, les décors et le gameplay par énigme, il n’en reste pas moins un Zelda qui fera aisément patienter les fans de la série en attendant des nouvelles de la future monture toujours prévue sur Wii U… selon Nintendo.