Le monde du point & click est un peu laissé à l’abandon ces dernières années, mais parfois on voit surgir de nulle part des titres bien particuliers et originaux : c’est le cas de Gods Will Be Watching. Ce jeu est issu du travail de la Deconstructeam lors de la Ludum Dare 26 (un équivalent de la Global Game Jam). Un maître mot : minimalisme. Un succès lors de sa première version qui fût ensuite modifiée par l’équipe puis éditée par Devolver Digital (Hotline Miami). On a donc affaire à un point & click extrêmement difficile dans sa version originale, chose voulue par les développeurs, mais les joueurs s’étant plaints, différents niveaux de difficulté furent ajoutés quelques jours après la sortie officielle du jeu.
Un thriller SF
Vous êtes membre d’une organisation criminelle luttant pour un soi-disant monde meilleur (chacun son truc). Votre objectif est simple : récupérer des données sensibles en piratant les données d’un laboratoire de recherche du gouvernement. Vous devez gérer les différents membres de votre équipe tout en surveillant les otages et les gardes qui se rapprochent pour vous faire la peau. Attention à ne pas laisser trop d’otages s’échapper car c’est votre monnaie d’échange que vous laissez filer. La sécurité n’est pas à laisser de côté car c’est la réussite de l’opération qui est en jeu. Ce principe sera plus ou moins répété tout au long du jeu, vous obligeant à gérer des sortes de jauges invisibles (ou pas d’ailleurs) négatives comme positives. A vous d’équilibrer ces jauges pour garder le contrôle de la situation. Et c’est là le vrai problème. Gérer ces différentes actions n’est pas très compliqué, le gros problème ce sont les événements plus ou moins aléatoires. Prenons l’exemple des otages dans le premier chapitre : plus vous les calmez, moins ils auront tendance à s’enfuir, mais le risque zéro n’existe pas.
Un Point & Click original
Ce qui différencie Gods Will Be Watching en plus de sa difficulté ce sont bien sûr ses graphismes façon pixel art, un peu à la Hotline Miami. On pourrait penser qu’un chara-design aussi « grossier » nous détacherait des différents personnages et pourtant il n’en est rien. L’histoire étant bien ficelée et les dialogues accrocheurs, le joueur a envie de découvrir la suite de ce périple glauque et parfois bien gore (l’arrachage de dents sur pixels peut donner des frissons). La bande originale de ce titre constitue également un autre point fort. Bien étudiées et arrangées les musiques s’accordent bien avec les situations et se laissent bien écouter juste pour ce qu’elles sont. Certaines reposantes d’autres stressantes on pourra seulement reprocher le fait de les entendre parfois à plusieurs reprises lors d’une session de tryhard sur une mission. A noter également le titre du jeu qui n’est pas choisi au hasard car à la fin de chaque chapitre, que ce soit un échec ou non, vous aurez un récapitulatif de toutes vos actions surplombé de la mention « Gods have been watching » signifiant que les dieux vous ont observés. Une façon originale d’afficher un récap’.
Un vrai point & click ?
Réussir un chapitre est un véritable défi. Il vous faudra tenir compte de TOUTES les interactions que vous effectuerez. Rien n’est à laisser au hasard, y compris les expressions des différents personnages à certains instants. Une de vos actions représente un « tour de jeu » et à chacune d’entre elles l’état de chaque objet ou personnage avec lequel vous pouvez interagir est modifié. Il est donc plus judicieux de tout vérifier avant de cliquer sur votre nouveau choix. La difficulté étant tellement exécrable dans la version originale que l’on peut presque considérer ce jeu comme un Die & Retry (ceci n’est pas une blague). Le jeu nous obligeant à recommencer en boucle, le sentiment de répétition à cause du gameplay globalement semblable entre chaque séquence se fera bien sentir pouvant conduire à une certaine lassitude.
On retrouve donc tous les éléments nécessaires à la réussite d’un bon Point & Click, auxquels s’ajoute une difficulté bien corsée afin de satisfaire les joueurs les plus acharnés !
L'avis général
- Le pixel art
- La BO aux petits oignons
- Les personnages et l'histoire
- Son petit prix
- La difficulté offrant un vrai challenge
- La difficulté conduisant à un sentiment de frustration
- Un peu court