Enter the Gungeon

Enter the Gungeon est un titre qui parle de lui-même. On sent le délire à plein nez, les mecs de Dodge Roll Games ont décidé de pousser le truc à fond. Qui dit Gungeon dit donjon rempli de gros calibres, et c’est exactement ce qu’on retrouve dans ce rogue-like dérangé, difficile mais cruellement addictif.

Pas toujours évident de trouver un scénario viable et intelligible lorsque l’on parle de rogue-like, tant il faut réussir à y caler des éléments plus loufoques les uns que les autres, accompagnés d’un gameplay souvent bien particulier. Pour résumer, Enter the Gungeon met en place un donjon faisant office de musée des armes à feu au bout duquel il paraît qu’on pourrait trouver une arme légendaire si puissante qu’elle serait capable de tuer le passé lui-même. Évidemment, avec une récompense comme celle-ci à la clé, vous pouvez facilement imaginer rameuter désespérés et autres mercenaires. Quatre personnages sont disponibles pour arpenter le gungeon : un mercenaire bourrin, une chasseresse accompagnée de son chien de pas-combat, un pilote stylisé Han Solo et une ex-taularde évadée qui n’a rien à perdre. Chacun de ces personnages dispose d’un équipement de départ spécifique, ce qui ne vous empêchera évidemment pas de récupérer de quoi augmenter la taille de votre arsenal au cours de votre descente aux enfers. Possibilité de crocheter les coffres pour le pilote ou encore de quoi se ravitailler pour le mercenaire, chacun disposera de ses avantages et inconvénients. Il est donc très difficile de choisir votre personnage principal au cours des premières heures de jeu, d’autant plus que vous passerez votre temps à mourir et à recommencer.

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Il est commun de devoir jouer pour maîtriser pleinement les mécaniques et autres subtilités d’un jeu et c’est encore plus vrai lorsque l’on parle d’Enter the Gungeon. Les développeurs étant de sacrés malades, en plus de faire apparaître un maximum de références à la culture geek dont nous parlerons un peu plus loin dans cet article, ils ont décidé de pousser le vice à fond. De leurs esprits un peu tordus est né un mélange subtil de beaucoup d’autres jeux, complètement assumé : c’est génial. Vous l’aurez compris, muni de votre petit pétard, vous allez devoir vous confronter à un nombre impressionnant d’ennemis. Dave Crooks, game designer et producteur chez Dodge Roll Games, a lui-même précisé que leur objectif était de mélanger les genres et les inspirations. Ils ont donc pris ce qu’il y avait de mieux à leurs yeux dans un dungeon crawler et y ont ajouté la vitesse et les balles fusantes d’un shoot’em up. Au programme, des tirs dans tous les sens qu’il vous faudra esquiver du mieux possible. Le studio revendiquant son nom haut et fort, une des mécaniques phares du gameplay d’Enter the Gungeon est la roulade. Fameuse roulade inspirée de la série des Souls (Dark Souls, Demon’s Soul…), cette dernière devra nécessairement être maîtrisée pour pouvoir progresser au sein du donjon. En effet, elle vous permettra de bénéficier d’un temps d’invulnérabilité dans la première partie de l’animation, vous permettant de passer littéralement au travers des balles, et dieu sait que c’est indispensable. Ikaruga étant une des inspirations du studio, on vous laisse facilement imaginer pourquoi. Si la roulade n’est pas toujours évidente à placer, il sera également possible de retourner les tables pour s’en servir d’abris, et oh god que c’est jouissif ! Ces dernières pourront servir de bouclier aussi bien à votre que personnage qu’aux balles. Car attention, les balles ne sont pas les tirs ennemis mais bel et bien les ennemis eux-mêmes, la distinction est nécessaire.

┬─┬ノ( º _ ºノ)

Le design de tous les ennemis est généralement inspiré par des munitions ou des armes à feu. Quand c’est possible, un jeu de mots bien lourd mais hilarant est utilisé pour leurs noms. L’ennemi de base, la balle, est déclinée dans un nombre impressionnant de genres : la classique, la balle de sniper, la chevrotine, le vétéran de guerre, Rambo, la zomballe… On retrouve également la vierge de fer (Iron Maiden), la Gorgun (vraiment nécessaire d’expliquer celui-ci ?) ou encore le Canardeur, dont le design est une bonne grosse référence à Vulcan Raven, issu de la série Metal Gear Solid (Tu veux qu’on se tire l’oreille ?). Vous l’aurez compris, les développeurs ont décidé de pousser le délire aussi loin que possible tout en gardant un maximum de cohérence lors de la création de l’univers et des personnages de leur jeu. Servi par un design tout de pixel-art vêtu, Enter the Gungeon est un petit régal aussi bien pour les yeux que pour les oreilles grâce à une bande originale en parfait accord avec la quantité astronomique d’armes et d’objets tous complètement barrés que vous débloquerez au fur et à mesure de votre descente dans le gungeon. Et qui dit rogue-like, dit secrets, personnages et boss cachés. Ces derniers demanderont un acharnement certain et une technique à toute épreuve. Mais croyez-le ou non, la récompense en vaut la peine.

Tout seul c’est bien, à deux c’est mieux

Il est possible d’arpenter le gungeon avec un frère d’armes à condition de posséder un pote à portée de main. L’idée reste la même, descendre en bas du gungeon, mais à deux cette fois, le premier joueur choisissant son perso et le deuxième jouant un personnage obscure revêtu d’une cape violette flashy et tirant avec un pistolet à fléchettes : le Cultiste. Ce dernier est uniquement jouable en co-op et démarre l’aventure avec un objet à usage unique rendant la vie à un des joueurs. Si ce cher Cultiste décède, pas de panique, l’autre pourra prendre l’objet et s’en servir à sa place ! En plus de cela, le jeu vous proposera de ramener à la vie un allié mort plutôt que d’ouvrir un coffre par exemple. Ces éléments constituent en effet de réels atouts, permettant ainsi à des joueurs novices de passer du bon temps avec une personne plus expérimentée à leurs côtés. L’expérience ne sera pas de tout repos non plus, mais si les deux joueurs le veulent, ils progresseront ensemble et pourront ainsi aller au bout du jeu, ensemble. C’est beau putain.
 

Bref, Enter the Gungeon est un vent de fraîcheur dans un monde peuplé de rogue-like pas toujours très originaux. Le jeu nous propose un univers cohérent, barré et très travaillé rendant l’expérience vraiment très agréable, le tout servi par un gameplay au poil et pourtant exigeant ! Préparez votre plus bel AK-47, étirez-vous et haro sur le passé !

L'avis général

• L'univers soigné et barré
• Un max de références diverses et variées
• Le gameplay
• Une bande originale qui déchire
• (╯°□°）╯︵ ┻━┻

• Manque d'un multi en ligne

Si The Binding of Isaac, Ikaruga et Dark Souls devaient avoir un enfant, ce serait Enter the Gungeon. Mélangeant un gameplay fluide, dynamique, accompagné d'une direction artistique au poil, d'une durée de vie monstrueuse et d'un nombre incroyable de références, Enter the Gungeon constitue une magnifique ode aux rogue-like et à la culture geek en général ! Il n'est pas question de s'en priver pour seulement 15€ qui seront très bien investis !