Il est plutôt difficile, en restant le plus objectif possible, de faire la critique d’un jeu aussi attendu et bénéficiant d’une telle aura que Destiny. Si les premières critiques ne sont pas mauvaises, il est important de souligner qu’elles sont inférieures aux attentes d’Activision, l’éditeur du jeu, qui a tout de même investi un demi-milliard de dollars dans le jeu (merchandising compris) : un record ! Qu’en pense donc Culture Games ?
Un bel emballage graphique et sonore…
Commençons par la première chose à laquelle on est confronté en découvrant le jeu : la direction artistique. Et là, c’est l’unanimité : la direction artistique est vraiment excellente, du tout bon. Un design science-fiction très américain, pas forcément très original, mais terriblement efficace. On voit tout de suite que Bungie s’est fait plaisir. Cependant, ce choix graphique ne leur permet pas de beaucoup s’éloigner de la série qui les a fait connaître (Halo)…
La modélisation, les textures et l’éclairage nous en mettent régulièrement plein la rétine.
Les graphismes, des personnages aux environnements, sont très impressionnants, et on sent tout au long du jeu une maîtrise technique absolue de la part du studio. On pourra reprocher quelques petits détails de temps en temps comme l’ombre portée de notre personnage absente lors de certaines phases ayant un éclairage travaillé, ou encore plus surprenant en 2014, la présence de murs invisibles nous empêchant d’emprunter un couloir (il aurait été tellement plus judicieux d’y mettre une porte fermée). Mais la modélisation, les textures et l’éclairage nous en mettent régulièrement plein la rétine.
La bande son composée en duo par Marty O’Donnell et Michael Salvatori, avec la collaboration de Paul McCartney sur certains morceaux, est somptueuse et rajoute une touche épique tout au long de l’aventure ; un gros point fort du jeu, comme dans toutes les productions Bungie.
… qui ne cache pas les défauts
Du coté jouabilité, on est sur du FPS très classique dans son maniement au premier abord mais qui gagne fortement en profondeur au fur et à mesure que l’on augmente le niveau de notre avatar. Si le choix proposé parmi trois classes au début de l’aventure ne change pas grand chose, le jeu privilégiant des combats intenses et bourrins, l’évolution de notre personnage par la suite améliore sensiblement le gameplay de base en rajoutant un second saut par exemple, ou une possibilité de planer en l’air comme avec un jetpack, etc.
Un des principaux soucis de Destiny : son rythme.
L’expérience est évidemment ce qui permettra d’améliorer notre personnage, et de pouvoir terminer certaines missions plus élevées (une idée du niveau requis pour finir la mission est indiquée lors de sa sélection) mais elle permet également de débloquer d’autres choses comme le mode multijoueur au niveau 5.
Et c’est bien là un des principaux soucis de Destiny : son rythme. A la manière d’un Diablo 3 où l’on commence la maîtrise des gemmes tardivement, Destiny gagne en intensité et en profondeur de jeu au bout d’une dizaine d’heures. C’est long, trop long.
On est très loin du monde ouvert persistant qui nous était vendu.
Une autre des grandes frustrations de ce jeu réside dans l’architecture des niveaux, limitée à quelques zones reliées entre elles par des couloirs. On est très loin du monde ouvert persistant qui nous était vendu. Frustration d’autant plus forte que les environnements sont sublimes et que l’on reste souvent à regarder au loin en imaginant pouvoir s’y rendre, sanctionné par un compte à rebours nous forçant à rebrousser chemin lorsqu’on dépasse les limites autorisées. Cette restriction alliée au fait que le jeu ne comporte que 4 mondes différents : Terre, Lune, Vénus (très très jolie) et Mars, laisse une sensation de trop peu.
On pourrait également parler de l’intelligence artificielle peu évoluée avec des ennemis qui se contentent souvent de foncer dans votre direction sans trop se poser de question, devenant ainsi des proies faciles. La difficulté se faisant donc uniquement sur leur nombre et la force liée à leur niveau. Dommage.
Tout ceci reste trop classique pour se démarquer et donc pour mériter qu’on ne s’y attarde.
L’histoire ne vous marquera pas, et sert surtout de prétexte, rythmée par quelques cinématiques pas trop mal foutues. Mais, plus surprenant, la récupération de grimoires pendant le jeu qui propose de pousser plus loin le background relatif à l’univers de Destiny n’est accessible que sur le site officiel, et non pas in game…
On ne retiendra pas la partie MMO qui ne peut pas prétendre rivaliser avec les standards actuels tellement elle est limitée et laborieuse, surtout en termes d’interactivité entre joueurs puisqu’il est par exemple impossible de discuter de vive voix avec un gardien si vous ne faites pas partie de son escouade.
Enfin, le problème de la connexion permanente pour jouer reste toujours aussi difficile à avaler, surtout lorsqu’on perd sa progression en cours à cause d’une déconnexion intempestive. Trop la joie…
On pourrait parler de la possibilité de piloter quelques véhicules, des modes multijoueurs, des missions annexes avec respawns d’ennemis dans lesquelles on doit protéger une zone ou un objet, etc. Mais tout ceci reste trop classique pour se démarquer et donc pour mériter qu’on ne s’y attarde.
Critique réalisée sur Xbox One
L'avis général
- La direction artistique sublime
- Les musiques de Marty O'Donnell et Michael Salvatori
- Une maniabilité propre et agréable
- L'IA d'un autre temps
- Très peu de variété de missions et de classes
- Un scénario pauvre
- Un rythme de progression catastrophique
- Un monde trop limité