• Développeur : Silicon Studio
  • Editeur : Square Enix
  • Site Web : PAL
  • Version testée : 3DS
  • Classification :
    Sigle âge 12 ans et plus
    Francaise : 26/02/2016
    Americaine : 15/04/2016
    Japonaise : 23/04/2015
  • Exclusivitée
  • PEGI :
    Violence : jeu contenant des scènes de violentesGrossièreté de langage : jeu contenant des expressions vulgaires

Bravely Second : End Layer

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Bravely Default a été un merveilleux petit bijou pour les possesseurs de la Nintendo 3DS. Une perle en matière de J-RPG classique certes, mais avec une fin aberrante pour ceux qui ne se sont pas contentés d’une mauvaise fin plus rapide et moins douloureuse. Si cela en a dégoûté plus d’un, il serait quand même dommage de bouder ce second volet car vous pourriez passer à côté d’un très bon titre qui n’a rien à envier à son prédécesseur, si ce n’est peut-être la découverte. Attention, il s’agit bel et bien d’une suite, et pour celles et ceux qui auraient loupé le premier, un récap’ vous est offert dès le prologue de Bravely Second.

Deux ans et demi plus tard

Oui il s'agit bien de la version française. Magnolia, c'est un peu la Mia Frye de Luxendarc.

Oui il s’agit bien de la version française. Magnolia, c’est un peu la Mia Frye de Luxendarc.

“On prend les mêmes et on recommence ?” Oui et non. Edea et Tiz rejoignent rapidement la partie mais Agnès n’est plus un personnage jouable. En plus de s’être fait enlevée en début de partie, ses nouvelles responsabilités de papesse la tiennent éloignée de l’aventure. La personnalité de ses vieux amis est bien plus travaillée, apportant un peu de profondeur et d’intérêt à des héros qui étaient plus ou moins creux. Edea est encore plus gourmande et colérique mais s’interroge à propos de son avenir. Tiz, le garçon un peu simple, est toujours aussi gentil, serviable et naïf mais il est à présent considéré comme une vedette et un modèle à suivre. Agnès se retrouve plus dévouée que jamais mais suit ses propres idées tout en multipliant les gaffes. Nos anciens héros ont donc bénéficié d’un petit coup de brushing mais sont au plus bas niveau et ont oublié toutes les capacités et techniques qu’ils avaient apprises dans le volet précédent pour se retrouver avec le triste job Free-lance. Eh oui, ils sont tellement rouillés depuis la première aventure…

Yew Généolgia est le personnage avec qui le joueur entame l’histoire. Il incarne certaines valeurs typiques d’un héros comme la loyauté et le courage mais s’éloigne également des clichés habituels : c’est un érudit et quelque peu froussard du vide et des fantômes. Membre de la Garde Cristalline, il n’a pu empêcher l’enlèvement de la papesse Agnès mais s’est juré d’arrêter son ravisseur le mystérieux Kaiser Oblivion. L’autre nouveau personnage à entrer en scène est Magnolia, une “casseuse de Ba’als” tout droit venue de la Lune qui s’exprime de temps à autre dans sa langue maternelle, à savoir… l’anglais. Il ne faut pas s’arrêter sur son doux prénom, c’est une jeune femme forte qui n’a pas peur de remuer ciel et terre pour secourir ceux dans le besoin et traquer les Ba’als, ces créatures dévastatrices. Les deux nouveaux personnages ont des personnalités bien marquées et donnent un second souffle à Bravely. La brochette des quatre héros fonctionne parfaitement, donnant lieu à des situations comiques à coup sûr ! Les interactions sont plus intéressantes et les héros sont plus attachants : mêmes si certains dialogues n’apportent rien dans l’histoire, ils sont plus prenants que ceux de Bravely Default qui pouvaient friser l’ennui mortel.

Un J-RPG conventionnel…

Pour ceux qui se demandaient à quoi pouvait ressembler un Ba'al.

Pour ceux qui se demandent à quoi peut ressembler un Ba’al.

Alors voilà, si Bravely Default avait tant été apprécié, c’est parce qu’il renouait avec un certain âge d’or du RPG, notamment japonais. La recette est la même dans cette suite et pour faire simple, ce n’est ni plus ni moins que quatre guerriers de la lumière qui traversent des continents pour mettre fin aux plans machiavéliques d’un grand méchant, apprennent des jobs, développent leurs compétences et améliorent leur équipement en parcourant des donjons et en terrassant des boss corsés. Le scénario n’est, disons-le, pas le point fort du jeu. Car en plus de ne pas être original pour un sou (un méchant masqué, ennemi public n°1, qui n’a eu d’autre idée que d’anéantir le monde, AGAIN !) il accumule les incohérences. Pour ne pas tomber dans le spoil, il y a par exemple des villes inédites qui auraient du être présentes dans le premier. Le scénario s’accorde quelques libertés et facilités. Certains personnages présents dans les quêtes secondaires se retrouvent réutilisés sans aucun scrupule en tant que simples villageois. La Forteresse Céleste que nos héros poursuivent pour libérer Agnès a la fâcheuse tendance à se déplacer comme bon lui semble, pile poil quand ils arrivent aux pieds de celle-ci. La fière équipe se retrouve donc à parcourir tout un monde, mené en bateau par un ennemi inatteignable : « Thank you Yew, but your pope is in another castle ! »

Impossible de faire l’impasse sur les idées bien pensantes que nous répètent encore et encore les personnages. La seconde chance est offerte à notre équipe de braves mais aussi à ses ennemis. Le chemin de la rédemption est à portée de main, il suffit d’avoir le courage d’affronter ses erreurs, d’accepter son passé et de se racheter en faisant de bonnes actions. Le passé reste le passé, c’est sur l’avenir qu’il faut se tourner et parier. Un deuxième opus placé sous le signe de l’amitié, encore plus que le précédent, car ensemble nous sommes les plus forts ! Et oui, un J-RPG des plus classiques…

Des classes bien connues et d'autres un peu moins comme l'Astrologue ou le Félinomancien.

Des classes bien connues et d’autres un peu moins comme l’Astrologue ou le Félinomancien.

L’intérêt du titre se porte avant tout sur le système de jeu. Même s’il est possible de choisir le niveau, la difficulté est bien dosée et les affrontements en fin de donjon demandent stratégie et gonflement des statistiques car il y a du challenge. Nous retrouverons les jobs, obtenus grâce aux astérisques, les plus traditionnels qui soient : mage blanc, voleur, mage noir, etc. Mais aussi des inédits et plus originaux comme le cow-boy, le pâtissier et le Félinomancien. Hélas, si leurs costumes sont sympas, le choix de la combinaison de classe est vite fait : certains des jobs sont impitoyables. Et en associant les bonnes techniques, vous vous retrouverez presque imbattable.

… mais honnête

Comme expliqué précédemment, les personnages sont plus travaillés et attachants, par leur force de conviction mais aussi par leurs maladresses relationnelles. Les amourettes et situations gênantes s’invitent franchement, oscillant entre le kawaï et le niais. La lenteur psychologique des personnages en matière de relations sentimentales peut vite devenir agaçante, même pour Edea qui s’impatiente face à tout ce cinéma, nous faisant par la même occasion apprécier ces longueurs. Heureusement, le titre n’est pas dénué d’humour ni même d’autodérision. Les clichés qu’il repeint sont ridiculisés comme les codes du film d’horreur japonais (forêt, poupée, fantômes) ou les grands noms du J-RPG, avec une célèbre chimère en fin de parcours et infantilisée.

Taylorisme, Fordisme... Toyotisme ?

Taylorisme, Fordisme… Toyotisme ?

De nouvelles passions viennent augmenter la durée de vie du jeu ou ralentir la trame principale. Les amis n’ont de cesse de faire des pauses repas et de s’émerveiller de leurs talents culinaires. Aussi, deux petits jeux proposent des gameplays différents. Le premier est la construction et gestion qui revient cette fois-ci pour aider Magnolia à reconstruire la Lune. Grâce aux rencontres Street Pass, vous allez pouvoir faire grimper le nombre d’ouvriers, bâtir de nouveaux ateliers, ou encore affronter des Ba’als, le tout pendant que votre machine est en mode Veille. Cela a l’avantage de rapporter toutes sortes d’objets. Le second jeu permet de gagner de l’argent et d’acheter des objets uniques, il s’agit de la fabrique de mâcheurs. Cela consiste à créer à la chaîne des petites peluches : découper, rembourrer, assembler, peindre. En améliorant son matériel au fur et à mesure, vous obtiendrez un meilleur rendement. Bien que peu passionnants, ces petites parties peuvent devenir addictives pour certains.

Pour trouver des astérisques, en dehors des principales lâchées par des ennemis dans l’avancée du scénario, il faut se lancer dans des quêtes secondaires dispersées sur Luxendarc. Chacune d’elles oppose deux détenteurs d’astérisques qui ne demandent qu’à être départagés. C’est là qu’Edea, principale concernée, entre en jeu. Il faut soutenir la cause de l’un d’entre eux. Ce peut être un dilemme difficile car chacun a ses arguments et seul celui qui est battu offre son astérisque. Les choix sont souvent similaires : d’un côté le bien-être personnel d’un petit groupe dans une situation très délicate, de l’autre il est demandé de voir plus loin pour le bien de l’humanité, jusqu’à impacter des populations, engendrer des souffrances et sacrifices au nom d’une grande cause. Mais en réalité, ça n’a pas tellement d’importance car avec de la patience tous les jobs peuvent être acquis. Ces quêtes peuvent être intéressantes si les aller-retours et les longs discours ne vous font pas peur.

Optimiser son temps et parfaire sa stratégie

Il y a plein de nouveautés qui sont là pour nous faciliter la vie, à la limite de l’assistanat. Nous retrouvons les personnages secondaires du premier mais avec des fonctions plus étendues et pratiques. L’argonaute n’est certes pas plus bavard que d’accoutumée mais il permet en plus de sauvegarder et d’acheter des objets basiques, de vous ressourcer en l’échange d’une petite somme. Pratique lorsque nous arrivons vers la fin d’un donjon. Le renard propose maintenant de dresser une tente magique. Celle-ci restaure bien entendu les PV et PM mais son premier intérêt est d’assister à des scènes inédites entre les protagonistes. Le cochon est un petit nouveau qui nous fait voyager d’une ville à l’autre. Enfin, Agnès a remplacé la fée Airy dans le menu pour guider les joueurs grâce à son pendentif qui lui permet de communiquer. Son aide va jusqu’à répondre à certaines questions et consulter des archives.

Youhou ! ACHÈTE ACHÈTE ACHÈTE !

Youhou ! ACHÈTE ACHÈTE ACHÈTE !

Les Favoris permettent de sauvegarder les configurations des groupes préférées, ce qui évite de changer régulièrement les classes et compétences. Dans Bravely Default il était possible de recommencer le dernier enchaînement dans les combats. Maintenant, nous pouvons sauvegarder plusieurs tactiques préférées et les solliciter automatiquement lorsque nous en avons besoin. Toujours en ce qui concerne les affrontements, il est possible d’accepter une seconde voire troisième rencontre sans transition afin de multiplier les points bonus pour l’expérience en toute fin de challenge. Également, il est toujours possible d’envoyer et de recevoir de l’aide de la part de la communauté des joueurs et de faire du mentorat. La direction à prendre est quasi toujours indiquée même pour les quêtes secondaires. Côté donjons, la tranche de niveau conseillée est indiquée sur la carte. Enfin, dernier point qui mérite d’être souligné, il est possible de récupérer des points de SP en payant avec de l’argent réel. Mais honnêtement, ce n’est absolument pas nécessaire.

Une impression de déjà vu

Le style graphique mêlant 3D et dessins est toujours aussi somptueux, avec plus de détails et des effets notamment météorologiques. Les décors sont variés avec des angles de vue différents. Les jeux avec les différents plans viennent rallumer le mode 3D oublié de la console. Par contre, entre chaque chapitre, vous avez le droit de regarder le même trailer. Ok c’est joli tout ça, c’est compris, nul besoin de faire de la promotion encore et encore. Si au moins nous pouvions activer la 3D stéréoscopique ! La bande son est toujours de très grande qualité avec des OST inédites et quelques reprises du premier épisode.

Les décors sont d'une qualité époustouflante !

Les décors sont d’une qualité époustouflante !

La dernière bande-annonce nous présentait un jeu avec des contrées inexplorées. Voilà ce qui s’appelle se tirer une balle dans le pied. Les héros se retrouvent dans le même monde de Luxendarc, avec des villes bien connues, des donjons déjà visités et même des ennemis affrontés par le passé ! Alors oui effectivement ça peut avoir quelque chose de rassurant et nostalgique de retrouver Luxendarc mais impossible de ne pas ressentir une certaine lassitude et une impression de “trop facile”. Ce ne sont pas les quelques nouveaux ennemis certes charismatiques mais aux attitudes déjà connues (si vous aviez détesté Airy, préparez-vous à haïr Anne) et les quelques nouveaux donjons qui vont sauver les apparences.

Bravely Default nous avait fait parcourir encore et encore cette map, jusqu’à l’épuisement. Quelques mois plus tard, nous faisons de même malgré quelques nouveautés appréciables. Mais comme pour Bravely premier du nom, vous risquez de retomber dans le piège presque inutile qui vous fera tourner en rond indéfiniment. On prend du plaisir à se replonger dans l’univers mais c’est une douleur sans nom que de devoir se manger les mêmes dialogues (certes, on peut les passer), les mêmes scènes et les mêmes combats… Où est le plaisir ? La fin catastrophique du précédent opus avait sérieusement entaché un jeu malgré tout très plaisant, l’empêchant ainsi d’accéder à la perfection du J-RPG. Si vous prenez garde, Bravely Second devrait vous épargner cette infamie.

Pour faire original, voici un vilain masqué et une peste sans état d'âme.

Pour faire original, voici un vilain masqué et une peste sans état d’âme.

S’il fallait résumer en quelques mots l’esprit de ce nouvel épisode, en plus de son titre qui prend sens à un certain stade de la partie, nous serions tentés par : bouffe, mâcheurs, jacuzzi, sentiments et répétitions. Rien ne sert de s’attarder à évertuer les mérites du gameplay, il fonctionne toujours autant si ce n’est plus grâce à quelques nouveautés permettant de perfectionner et personnaliser sa stratégie. Nous pouvons recommander Bravely Second aux joueurs amateurs du genre, mais peut-être pas aux autres.

Jeu fourni par l’éditeur.

L'avis général

  • La personnalité des personnages a été retravaillée
  • La bande son
  • Le Street Pass en renfort
  • Les petits jeux secondaires aux gameplays différents
  • Le design mêlant 3D et dessins
  • Pas assez de quêtes secondaires
  • On tourne en rond m@#%* on tourne en rond m@#%* ON TOURNE EN ROND M@#%* !
Le scénario ne casse pas trois pattes à un canard mais Bravely Second, comme son prédécesseur, fait son boulot : un J-RPG classique, du tour par tour, des jobs, des donjons, des boss coriaces et une équipe de gentils affrontant des forces obscures (des méchants quoi) et avec pour principales forces l’amitié et l’amour… le tout instrumenté d’une bande son parfaite, nerveuse et épique. Certaines mécaniques et la construction du scénario ont comme un arrière-goût de déjà vu mais le gameplay de Bravely est maîtrisé et fera plaisir aux amateurs de RPG old school. La fausse note, c'est que ce second épisode ne répare pas totalement les erreurs parfois indigestes du passé malgré ses bonnes surprises.