The Mighty Quest for Epic Loot n’est pas une énième copie à rajouter sur la très longue liste des free-to-play. Développé par Ubisoft Montréal et prévu en bêta ouverte pour le 25 février 2014, l’éditeur ne pouvait faire l’impasse sur l’ampleur du phénomène des jeux en ligne gratuits. Culture Games, en les personnes de pDc-, Gorn et moi-même, a testé pour vous la version bêta fermée du nouveau petit bijou d’Ubisoft.
Un univers loufoque
Dans le royaume céleste d’Opulencia, les habitants ont bâti de véritables forteresses pour protéger leurs richesses ; or, pierres précieuses, métaux rares, équipements magiques et autres soieries. Vous serez épaulé par un marchand peu scrupuleux qui vous guidera et vous munira du strict nécessaire en début de partie.
Dès le départ, on est rapidement projeté dans l’ambiance, véritable atout du jeu. L’humour, très présent, se veut décalé. Ici, pas de monstres effrayants mais des ennemis aux noms et allures burlesques. De plus, les héros correspondent à des stéréotypes du genre, les traits sont grossis et les attitudes ridiculisées, comme on le constate rapidement dans les trailers. Un grand gaillard qui ne jure que par sa « môman », un archer solitaire et taciturne, et un mage mégalomane un peu vieillissant. Cela est renforcé par les graphismes d’inspiration cartoon qui font leur effet.
Ces bonnes idées restent cependant, à notre sens, pas assez exploitées. Il aurait été bien vu que les développeurs aillent au bout du délire comme, par exemple, donner des noms et formes tout aussi saugrenus à l’équipement des héros qui restent au final assez classique. Le rôle du marchand aurait lui aussi mérité plus d’attention puisqu’il se fait au fur et à mesure de plus en plus discret, alors que son entrée annonçait un rôle central. On s’attend de la part d’un tel créancier qu’il nous harcèle et nous pousse à collaborer davantage avec lui.
Il existe à ce jour trois classes de héros jouables ; le guerrier, l’archer et le mage. Cela n’a rien de bien original et permet de retrouver ce que l’on connaît déjà. Le premier, Sir Painhammer est la grosse brute de l’équipe. Les combats se font au corps à corps et l’épée reste l’arme de prédilection. Le second, connu sous le nom de Blackeye Bowgart, est toujours accompagné de son aigle et préfère les attaques à distance à l’aide de son arbalète. Il faudra faire preuve de tactique en instaurant des pièges et en effectuant quelques mouvements d’esquives. Enfin, le sorcier plus communément connu sous le nom de Comte du Malabsolu utilise bien entendu des sorts offensifs et enchanteurs. Un quatrième personnage est en cours de finition, prénommée Runaway et… rockeuse dans l’âme !
Deux jeux en un !
Le but du jeu est d’une part, vous l’aurez compris, de défendre votre bien et d’autre part, de piller les ressources de vos voisins. En d’autres termes, la rencontre d’un tower defense et d’un hack’n slash. De quoi varier les plaisirs et instaurer une bonne dynamique, les deux parties du jeu étant étroitement liées.
Hack’n slash
Actuellement, le niveau maximum des personnages s’élève à 30 et chacun de ses personnages totalise douze sorts différents appelées aptitudes. Celles-ci sont réparties en trois catégories des plus classiques ; de soutien, de dégâts physiques et de dégâts magiques. Un nouveau sort se débloque quand le héros gagne un niveau. Lorsque toutes ces aptitudes sont acquises, nous avons la possibilité d’augmenter leur puissance en gagnant des niveaux dans ces dernières.
Lors des combats, on est restreint à quatre sorts et une potion au nombre d’exemplaires limité, ce qui implique de choisir au préalable et avec justesse. C’est un point intéressant car il vous poussera à tester plusieurs combinaisons avant de trouver celle qui vous conviendra le mieux.
Les châteaux se retrouvent dans un système de map, avec différentes zones réparties par tranches de niveaux. Dans une de celle-ci, deux types de tours s’offrent au héros ; celles de l’IA, reconnaissable par une banderole verte et celle des autres joueurs, de couleur bleue. Généralement, les premiers restent bien plus faciles à conquérir que les seconds, même à niveau égal. Il n’y a pas d’ordre à suivre, vous pouvez décider librement de vous attaquer à tel ou tel niveau avec un boss au sommet. Il est également possible avec une centaine de pièces d’or de générer aléatoirement d’autres châteaux. Libre à vous !
Une zone spéciale compétition permet d’accéder à une succession de châteaux IA à dévaster le plus rapidement possible pour améliorer son classement.
Enfin, il y a une partie de la carte entièrement consacrée aux châteaux d’amis, la friendzone. C’est ici que vous pourrez donner une bonne leçon à vos amis même s’il ne s’agit là que d’un mode d’entraînement. L’aspect social vous enverra des notifications pour suivre l’avancée de vos amis et vous signaler si l’un d’entre eux vous défie. Un mode coopératif pour piller la fortune des autres avec ses amis aurait été apprécié pour développer encore plus le côté stratégique mais aussi parce que, c’est bien connu, plus on est de fous plus on rit. Espérons que les développeurs travaillent à ce sujet.
Les récompenses, enfin, nous y voilà. Après tout, n’est ce pas là l’ultime (et l’unique) but de tout citoyen d’Opulencia ? Qu’importe le chemin que vous emprunterez, la cible de tout château reste la pièce vitale, abritant le fameux butin. Vous pourrez aussi amasser de l’or, de l’équipement et de la force vitale tout au long de votre progression. Cependant, le temps est précieux ; un compte à rebours est lancé dès le premier pas franchi dans l’enceinte du château convoité. Il faut donc éviter au maximum de se perdre à travers les multiples pièces et couloirs, gardant en ligne de mire la salle des récompenses, où vous recevrez or, expérience et force vitale, indispensables pour améliorer votre propre défense.
Proportionnellement entre le niveau du héros et celui donné au château qu’il attaque, on peut gagner ou perdre les fameuses couronnes, reflet de notre performance et idéal pour crâner dans le top du classement. Si vous vous attaquez à un château d’un niveau égal ou supérieur au vôtre, vous recevrez quelques couronnes par victoire. Au contraire, si vous échouez, les couronnes que vous aurez pu gagner auparavant seront perdues mais les pertes seront moindres. Dans le schéma inverse, si le château est de niveau inférieur au vôtre, les couronnes seront rares voir nulles lors d’une réussite mais une défaite pourrait être fatale. Cela permet aussi aux joueurs de ne pas s’acharner sur les statistiques de joueurs moins avancées et au contraire de se tourner vers des conquêtes moins sûres.
Enfin, il est possible de noter le donjon et de laisser un commentaire. Des récompenses sont distribuées de manière aléatoire.
Tower Defense
Votre construction se compose de plusieurs corps de métiers qui nécessitent d’être améliorés au fur et à mesure de la partie.
– La Forge : achat de l’équipement
– L’Entraîneur de héros : level up le héros
– La Distillerie : confectionne des potions
– Le Cœur du Château : améliore les autres équipements et propose les choix de thèmes et costumes
– Le Portail d’invocation : débloque créatures et pièges
– Le Labo de recherche : améliore et spécialise les créatures et les pièges
– Le Bureau de l’architecte : machinerie et ajout de salles
– La Mine d’or et Puits de force : génère régulièrement de l’or et de la force vitale
Ces différents bâtiments gagnent des niveaux afin de proposer à chaque fois des outils de niveau supérieur. Quant au niveau de vôtre château, il augmente suivant l’avancé des bâtiments et des créatures. L’or et parfois la force vitale seront nécessaires pour l’évolution de ces équipements. Il faut compter un certain laps de temps (de plus en plus long, atteignant parfois plusieurs heures) entre chacune des ces améliorations. Si vous êtes du genre impatient, les Blings accéléreront le mouvement. Il s’agit d’une monnaie boostant à la fois la progression de votre héros et de tout ce qui compose l’intérieur de votre château. Les Blings se ramassent lors du pillage d’un donjon ou, si vraiment vous ne pouvez plus attendre, en achetant des packs allant de 4,99€ à 99,99€ disponibles sur la boutique en ligne. Heureusement, il n’est pas nécessaire de tomber dans le pay-to-win pour avancer dans le jeu et améliorer convenablement son château. Cependant, si vous voulez rapidement augmenter vos statistiques et favoriser vos chances de grimper dans le classement, cela semble inévitable.
Être stratège
La partie défense vous permettra de tester votre talent en matière de stratégie et de gestion. Afin de rendre l’accès au cœur du château difficile, il faut commencer par disposer des salles de plans plus ou moins complexes, le but étant bien entendu de désorienter votre agresseur. Cela étant fait, il ne reste plus qu’à disposer méthodiquement des créatures et autres pièges vicieux.
Une zone contient 20 cases par pack de mobs, sachant que chacun de ces derniers comporte un certain nombre de points de défense. Seule la dernière salle peut disposer de 36 cases, le Boss ayant un degré de défense supérieur. Ces packs permettent à tous les monstres concernés d’attaquer dès lors que votre héros franchit cette zone. Leur nombre augmente en fonction de la montée de niveau du cœur du château, du labo de recherche et du portail d’invocation, correspondant ainsi au degré de défense du château. Autre point stratégique non négligeable, certaines créatures peuvent s’allier à d’autres afin de créer des combos plus ou moins heureux. Les pièges n’ont pas de nombre limité mais leurs zones ne doivent pas se chevaucher. Il est cependant possible de les intégrer à des zones de mobs.
Ces restrictions poussent la mise en place d’une force stratégique qui ne doit pas avoir peur de se renouveler pour garantir l’effet de surprise et profiter des ses améliorations. C’est sans doute ce côté là qui reste le plus intéressant dans TMQFEL puisqu’il offre la possibilité de modeler une défense selon ses propres envies et les directions que l’on souhaite prendre en terme de stratégie. Avec un peu de ressources et d’imagination, vous prendrez un malin plaisir à concevoir des plans pour ruiner vos adversaires. On aurait bien aimé avoir la possibilité d’ajouter au moins un étage pour complexifier davantage la quête jusqu’à la salle des trésors.
Plus votre construction a raison de vos ravisseurs, plus les récompenses sont généreuses. Mais il faut savoir aussi que régulièrement, vous obtiendrez de l’or selon les créatures que vous aurez invoquées. Le système de couronnes reste simple ; si votre agresseur perd face à votre défense, il perd des couronnes, et vous en gagnez. Si vous n’en sortez pas vainqueur, vous perdrez en plus des couronnes de l’or et de la force vitale.
Pour mesurer l’efficacité de sa petite propriété, il existe deux moyens. Le premier consiste à tester vous-même votre dispositif comme si vous vous attaquiez à n’importe quel autre château. Cela a l’avantage de pouvoir se rendre compte petit à petit de l’avancé de son œuvre. L’autre méthode, peut être encore plus intéressante, est la fonction review qui permet de visualiser une offensive lancée sur votre tour. C’est la meilleure façon d’avoir un autre point de vue que le sien sur sa défense et de comprendre ce qui fonctionne ou non. Et en plus, si vous avez bien fait votre travail, vous pourrez savourer la cuisante défaite de vos amis !
A partir du 25 février 2014, The Mighty Quest for Epic Loot sera en bêta ouverte accueillant Runaway et de nouvelles fonctionnalités. A découvrir !
L'avis général
- L'ambiance déjantée
- Le hack'n slash allié au tower defense
- L'aspect stratégique
- Des châteaux sur un seul niveau
- L'absence d'un mode coopératif