L’évolution des pads #15 – Les doubles sticksCapsule Technique


L’évolution des pads #15 : LES DOUBLES STICKS
On poursuit notre série sur l’évolution des pads avec cet ajout révolutionnaire pour nos manettes qu’a été le double stick.
Entre le joystick, la croix directionnelle de Nintendo et ses variantes, puis que le stick analogique, les ingénieurs responsables de l’ergonomie de nos manettes ont toujours su faire preuve d’ingéniosité pour nous aider à nous déplacer comme il se doit dans nos jeux vidéo favoris. Mais aussi fascinants furent ces supports, force est d’admettre qu’il ne permettait pas de se mouvoir de façon parfaite en diagonale. Ainsi, lorsque la 3D est venue chambouler l’ordre établi du 10ème art au milieu des années 90, il a bien fallu s’adapter et optimiser plus encore nos contrôleurs.
Lorsque Sony sort la Playstation en 1994, sa première console de jeu au Japon, la manette qui l’accompagne, aussi incroyable que cela puisse paraître, ne dispose d’aucun stick analogique. Un comble pour une console pensée pour les jeux 3D et une grossière erreur de la part de la firme de Ken Kutaragi.
C’est finalement Nintendo qui une nouvelle fois révolutionnera l’industrie en livrant sa console 64 bits, la bien nommée Nintendo 64, avec une manette analogique. Ils l’ont bien compris avant tout le monde : il n’y a rien de mieux qu’un stick analogique pour déplacer convenablement son personnage ou s’orienter correctement dans les environnements en trois dimensions. (et accessoirement jouer sans avoir mal au pouce suite à la pression maintenue sur les flèches directionnelles. Désireux de vouloir rattraper le coup, Sony va très vite rectifier le tir avec sa manette deuxième génération, la DualAnalog. Comme son nom l’indique, celle-ci, bien qu’elle reprenne exactement le même design que sa grande soeur, propose enfin deux sticks analogiques. Ces derniers sont symétriques et placés des côtés gauche et droite de la manette, au niveau du positionnement des pouces. S’il n’est pas encore possible d’exercer une pression dessus, ils communiquent tous les degrés d’inclinaison possibles et imaginables. Le stick gauche sert toujours à déplacer son personnage dans l’espace tandis qu’au stick droit incombe la mission d’orienter la caméra.
La caméra dans un jeu en 3D : une feature primordiale pour notre confort de jeu, mais difficile à maîtriser pour les développeurs. En effet, nombreux furent les jeux sortis au début de l’ère de la 3D à souffrir de gros problèmes de maniabilité, la faute souvent à une caméra au mieux capricieuse, au pire ingérable. Vous n’avez qu’à demander au Joueur du Grenier ce qu’il en pense ! Pour autant, ce n’est pas qu’une affaire de mauvais jeux, car avec le recul, même des jeux comme Spyro The Dragon ou Tomb Raider, aussi bons soient-ils, avaient des caméras aux fraises.

A gauche : la Dual Shock qui associe vibrations et sticks analogiques / à droite : la Dual Analog, première manette de la PlayStation qui propose les doubles sticks.
En termes de design, il est intéressant de constater que la DualAnalog propose des doubles sticks lisses et concaves (avec un creux au milieu). En pratique, cette forme et ce revêtement rendent les sticks assez sensibles. Et c’est sans doute pour palier à ce problème que la Dual Shock optera plutôt pour des sticks rugueux et arrondis. A noter cependant que cette forme et cet habillage seront finalement réutilisés pour les Dual Shock 4 de la PS4. Ce premier modèle de manette Playstation est devenu assez rare dans la mesure où il n’a été commercialisé qu’un an. La Dual Shock ayant vite fait de lui voler la vedette.
Evidemment par la suite, le double stick a fini par s’imposer comme une évidence à tous les nouveaux modèles de manettes qui suivront, autant chez Sony que chez Xbox, Nintendo ou autre. En même temps, comment faire autrement ? Après tout, c’est bel et bien à partir de la Playstation que la 3D s’est imposée jusqu’à carrément devenir la norme dans le jeu vidéo.