Tout savoir sur le jargon des jeux mobilesCapsule Technique

LE JARGON DU JEU MOBILE
L’avènement des smartphones a profondément modifié nos façons de jouer, apportant avec lui un jargon tout à fait spécifique et parfois confus. Explications.
Véritable révolution de luxe la fin des années 2010, le smartphone est aujourd’hui indissociable de notre quotidien. C’est bien simple, en 2022, selon les chiffres du baromètre du numérique publiés sur le site Vie Public, 87% de la population française possède un téléphone intelligent. Un taux ramené à 80% à l’échelle de la population mondiale, soit 5,48 milliards de personnes. Face à un tel marché potentiel, il était évident que le jeu vidéo allait très vite prendre sa part du gâteau. C’est ainsi que depuis pas mal d’années, les propositions de softs sur smartphones sont montés en flèche et de manière exponentielle.
Raid Shadow Legend, Rises of Kingdom, Candy Crush, Pokemon GO, Mario Kart Tour, Genshin Impact, Clash of Clans, Summoners War, Call of Duty Mobile, Les Sims 4 et j’en passe… Qu ce soit sur la toile ou dans les opérations commerciales de vos youtubers gaming favoris, vous avez forcément au moins une fois entendu parler de ces jeux pensés avant tout pour le mobile. Peut-être même que vous en êtes des joueurs plus ou moins assidus.
Dans un cas comme dans l’autre, vous n’êtes sûrement pas sans savoir que si tous ces jeux sont gratuits sur le papier, ils sont tous régis par un modèle économique particulier, impliquant la plupart du temps des achats virtuelles et autres contenus additionnels payants intégrés aux jeux. Après tout, ils faut bien que les développeurs puisse rentabiliser la gratuité de leurs applications mobile. Quoi qu’on pense, ce business model de plus en plus controversé apporte avec lui un jargon bien spécifique.
LES DIFFERENTS TYPES DE JEUX MOBILE
Entre les « Free-to-play », « Freemium », Free to start » et autre « Pay-to-win », il n’est pas toujours de s’y retrouver. Il est même très facile de se tromper, même pour des joueurs avertis, tant ces termes sont proches les uns des autres. Pour y voir plus clair, penchons-nous plus en détails sur les différentes définitions relatives au marché toujours plus juteux du jeu mobile. Un secteur qui s’il ne progresse plus depuis les années 2020, a tout de même réalisé un chiffre d’affaire astronomique de + de 1,4 milliards de dollars, rien qu’en France pendant l’année 2022, selon les chiffres du site Ludostrie.
FREE-TO-PLAY
On commence avec les base, le patient zéro du jeu mobile : le « free-to-play » (aussi appelé F2P ou FtP). Tout est dans le nom, on entend par là un jeu gratuit totalement à l’achat. Petite subtilité néanmoins, son modèle économique repose sur des micro-transactions, autrement dit, des micro-paiements minimes qui n’impactent en rien l’expérience de jeu. Concrètement, les joueurs peuvent au prix d’argent réel, acquérir des éléments concrets supplémentaires, sans que ceux-ci ne leur offrent un véritable avantage par rapport aux autres joueurs. Les bonus en question peuvent être des objets ou autres skins purement cosmétiques.
Exemples de jeux « free-to-play »
- Fortnite
- League of Legend
- Worlds of Tanks
- Marvel Snaps
- APEX Legends
- Brawlalla
FREEMIUM
Souvent confondu à tort par les joueurs avec le « Free-to-Play » vu précédemment, il est vrai que son modèle s’en rapproche, à la différence près qu’il est bien plus vicieux puisqu’il se base uniquement sur le sentiment de frustration des joueurs. Explications : en plus des micro-transactions, les jeux freemium présentent en plus des achats intégrés (ou IAP pour « In-App Purchase ») dans leur catalogue.
Dans ce cas-ci, les prix de ces éléments sont plus onéreux, car ils sont généralement pensés pour permettre l’optimisation d’un personnage en fin de jeu. Ce modèle peut également donner accès à des quêtes avancées. Celles-ci sont tout autant déblocables par des joueurs ne souhaitant pas débourser un centime d’argent réel, mais les conditions pour les débloquer seront bien plus ardues.
Exemples de jeux « freemium »
- Candy Crush
- Angry Birds
PAYMIUM
A l’opposé du terme « Freemium », on trouve le « paymium » Les jeux de cette catégorie sont plus rares, mais existent bel et bien. L’idée derrière consiste à payer une première fois un jeu à un prix généralement attractif, en acceptant l’idée qu’il faudra repasser à la caisse par la suite pour avancer in game. Les exemples les plus évidents répondant à ce modèle sont les jeux à chapitre dit « épisodiques », ceux dans lesquels le premier chapitre est gratuit et les suivants, payants.
Exemples de jeux « Paymium »
- Telltale
- Life is Strange
- Monument Valley
- Borderland
- Gardiens de la Galaxie
FREE-TO-START
Il s’agit là d’une nuance du modèle free-to-play. Là où ce dernier est totalement gratuit sans qu’il ne soit nécessaire de débourser de l’argent réel pour avancer, le free-to-start se veut gratuit jusqu’à un certain point. Pour remplir ce cahier des charges, ces jeux proposent généralement des premiers niveaux faciles d’accès pour arriver progressivement à un niveau d’exigence plus élevé. Là où dans un jeu classique, se concentrer, serrer les fesses et persévérer peut permettre in fine de réussir, le free-to-start assume de faire payer ses joueurs pour leur permettre d’aller plus loin. En effet, la progression dans le jeu se verra volontairement grandement ralentie ou compliquée, à moins bien sûr que vous cédiez à sortir la carte bleue. Le terme a été initié en 2015 par Satoru Iwata, le regretté président de Nintendo pour rendre plus acceptable le modèle des F2P.
Exemples de jeux « free-to-start»
- Super Mario Run et la plupart des autres jeux mobile estampillés Nintendo.
PAY-TO-PLAY
La définition ici est sans équivoque: vous devez « payer pour jouer ». Non pas payer le jeu à un prix fixe pour y avoir accès éternellement non, mais bien payer un abonnement hebdomadaire, mensuel ou annuel pour accéder au service et jouer avec les joueurs du monde entier. Résiliez votre abonnement et vous ne pourrez plus jouer. Rassurez-vous, vous pouvez l’interrompre et le renouveler à tout moment pour reprendre votre partie quand bon vous semble. Vous l’aurez compris, c’est généralement la formule utilisée par la plupart des MMORPGs. Il peut s’agir d’abonnements hebdomadaires, mensuels et plus rarement, annuels.
Exemples de jeux « pay-to-play »
- FFXIV Online
- World of Warcraft
PAY-TO-ACCELERATE
Comme pour le freemium, on parle ici de progresser plus vite. A la différence près que dans le cas des « Pay-to-Accelerate », la mécanique n’est pas forcément indispensable puisqu’elle n’inclut pas d’achats intégrés. A vrai dire, tout dépend de vous et de votre patience. En effet, certaines actions dans un jeu comme incuber un œuf, construire un bâtiment, faire pousser une plante ou tout simplement gagner de l’expérience sont chronométrées et vous ne pouvez continuer à jouer tant que ce délai n’est pas écoulés. Ainsi, en acceptant de payer, vous pouvez réduire, voire carrément annuler ce temps d’attente et ainsi continuer à jouer sans interruption. Quel que soit votre choix, celui-ci n’influera pas l’avancée in game des autres joueurs et n’aura un impact que sur votre propre partie.
Exemples de jeux « pay-to-accelerate»
- Rayman Adventure
- SimCity BuildIt
- Valkyrie Crusad
PAY-TO-WIN
Et nous y sommes, voilà la version démoniaque du modèle économique des jeux mobiles, le « pay-to-win ». Blague à part, ce terme n’est pas à proprement parler un genre officiellement formulé par l’industrie, mais plutôt un élément de langage des joueurs pour dénoncer les dérives de ce système basé sur la frustration des utilisateurs.
L’intitulé ne trompe pas, on parle ici des jeux dont les achats effectués avec de l’argent réel donnent un avantage plus ou moins conséquent par rapport aux autres joueurs. La logique est simple, plus vous payez, plus vous serez avantagés par rapports aux autres et plus le fossé entre les joueurs payants et les gratuits va se creuser. Vous comprenez alors les problèmes de frustrations et d’addictions que ce modèle toxique peut entraîner chez les joueurs les plus fragiles ? C’est pour cette raison que ce modèle est de plus en contesté par les joueurs. Et à raison.
Preuve que la gronde est de plus en plus forte à cet égard, certains jeux pay-to-win comme Dungeon Keeper se sont tout simplement écroulé à cause de leur modèle. Plus récemment, bien que dans une moindre mesure, Mario Kart Tour a abandonné ses loot box pour se réorienter vers un système de récompense moins aléatoire. On ne le dira jamais assez, un bon jeu vidéo, qu’il soit sur mobile, sur PC ou sur console se doit d’être fait non pas uniquement pour l’argent, mais pour les joueurs avant tout.
Exemples de jeux « pay-to-win» : Pour le coup, chacun sera juge de dire quels jeux mobile ont franchi la ligne rouge !






