Wu ZetianImpératrice et Leader de la "Civilization" chinoise
WU ZETIAN
IMPÉRATRICE DE CHINE
Wu Zetian (Wǔ Zétiān, ou encore 武则天) est la seule femme a avoir régné en son nom propre sur le monde chinois, ou « l’empire du milieu », dérivé de « Zhongguo« . Elle l’a fait entre 690 et 705 de notre ère au nom de sa dynastie, Zhou (周), et au titre de « empereur saint et suprême » (Shèngshén huángdì, 聖神皇帝).
Par jeu politique, par ambition et force de caractère, elle parvient dans un premier temps a épouser l’empereur Tang Gaozong (règne de 649 à 683), écarte ensuite en quelques années l’héritier de ce précédent empereur et prend sa place.
Sa personnalité a traversé l’Histoire et le Temps de façon ambiguë, les historiens et chroniqueurs chinois ont voulu garder d’elle des souvenirs la faisant passer pour une despote, une femme plus vile encore que les hommes, pour une impératrice qui a menée la Chine au bord du chaos et son lot de rumeurs lubriques et lugubres sur sa vie privée ont longtemps été de haute notoriété.
La série de jeux Civilization, jeu de gestion de civilisations historiques, a mis en avant à plusieurs reprises Wu Zetian. C’est d’abord dans Civilization II (développé et édité par MicroProse, sorti en 1996) qu’elle apparaît au titre de leader féminin de la civilisation chinoise (Mao Zedong est le leader masculin). Puis pour Civilization V (développé par Firaxis Games et édité par 2K Games, sorti en 2010), elle revient à la tête de la civilisation chinoise sans le choix de son équivalent masculin.
EVOLUTION DES CARACTÉRISTIQUES DE JEU ENTRE LE PREMIER ET LE CINQUIÈME CIVILIZATION (1996-2010)
Comme le jeu l’exige, la civilisation, lorsque celle-ci n’est pas jouée par le joueur, agit d’elle-même. Elle se gère, se développe, déclare la guerre, fait la paix, etc., toute seule. Ses actions, la forme et la façon de se développer, sont influencées par la « personnalité » du dirigeant. Ainsi chaque dirigeant de civilisation a des traits de caractères particuliers. Ces traits de caractères sont des bonus ou des malus. Chaque civilisation a aussi ses originalités qui vont influencer également le jeu du joueur. Ces objets de gameplay apparaissant dès le premier jeu ne vont pas arrêter d’être améliorés et repensés de jeu en jeu. Aussi, une évolution de ces caractéristiques est notable dans le temps.
Faisons un tour d’horizon en ce qui concerne la civilisation chinoise :
- Civilization II : Comme pour le I, le leader masculin est Mao Zedong. La figure pour le leader féminin est Wu Zetian. Le trait de civilisation des chinois est d’être « Civilisé ». A ce titre, si Mao Zedong représente l’histoire récente communiste du pays, Wu Zetian, si on suit ce que dit l’encyclopédie de Civilization, se retrouve à son égal par sa présence et son patronage probable des Grottes de Longmen, immenses grottes creusées servant de temple bouddhiste. D’autant plus que le portrait de l’impératrice est frappant de symboliques, le duo de couleurs or et rouge est réservé à la seule figue de l’empereur/impératrice (chose qui est reprit pour le drapeau de la République Populaire).
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Civilization V : Le leader de la civilisation chinoise est Wu Zetian, après que le III et le IV aient joué avec Mao Zedong et Qin Shi Huangdi. L’unité unique de la civilisation est le « Chu-Ko-Nu » (dont la spécificité est d’attaquer deux fois) qui remplace l’arbalétrier et le bâtiment unique de civilisation est le « Fabricant de papier », qui remplace la Bibliothèque avec un bonus de pièces d’or supplémentaire. Avec « L’Art de la Guerre », la civilisation chinoise se dote d’une habilité de civilisation militaire qui augmente outre la puissance des généraux, également leur pourcentage d’apparition. Wu Zetian a ainsi une stratégie militaire dominante. Mais la voie de la science est également possible et souvent préférée. Dans l’une et l’autre voie, Wu Zetian utilisera beaucoup l’espionnage. Peu honnête, l’amitié de l’impératrice cachera souvent quelque chose, comme des espions et au mieux une trahison.
Quelles figures historiques représentent le plus la Chine ? Voilà sûrement la question que se sont posé les développeurs de Civilization, et à plusieurs reprises. Le nom de Wu Zetian est tombé, comme on l’a vu, par deux fois. Pour une longue Histoire, plusieurs fois millénaires (au moins quatre fois), toujours vivante et vibrante, la personnalité de Wu Zetian s’est vue propulsé à l’équivalent du fondateur de la République Populaire de Chine (Mao Zedong), et à la même place que l’illustre éponyme empereur de Chine, Qin Shi Huangdi. Mieux encore, peut-être, sont les jeux où elle apparaît qui rebondissent en théorie comme en pratique sur la personnalité unique de Wu Zetian.
L’invitation est donnée pour approfondir l’unique Impératrice de ce pays de l’Extrême-Orient, régnante ferme d’un territoire parmi les plus vastes du monde et dont l’Histoire résonne encore jusqu’aux oreilles de nos contemporains, gameurs ou non gameurs. Par curiosité bien sûr mais également pour savoir pourquoi Wu Zetian a été choisie par Civilization.
L’HISTOIRE SÉRIEUSE AVEC UN GRAND « H »
La première dynastie chinoise, les Xia, fortement légendaire, fait commencer l’histoire de ce pays vers 2200 avant J.-C. et le « Pays du Milieu » voit sa fin se précipiter en 1912, sans pour autant clore l’histoire de la Chine qui continue jusqu’à nos jours (et, au fond, elle a commencé à l’aube des temps). Voilà pour les extrémités chronologiques de notre histoire. C’est probablement avec la deuxième dynastie, les Shang-Yin, qu’a été bâti l’image et la place de l’empereur dans le monde aussi bien terrestre que céleste, aussi bien matériel que spirituel. La royauté de cet empereur est paternaliste, cela sous-entends surtout que le « père » a des responsabilités et a des tâches à faire qui sont au-dessus des préoccupations des enfants. Aussi l’Empereur de Chine a-t-il toujours, à la plus faible place qu’il a pu avoir, une préoccupation au-delà des enjeux socio-politiques dont personne d’autre ne peut prétendre. En effet, l’Empereur est le « fils du Ciel », il est le seul, comme un paternel, à s’adresser aux esprits en rendant un culte aux ancêtres. Ainsi, bien que l’histoire de Chine soit une histoire de guerres entre seigneurs, de rivalités entre royaumes, seule une poignée d’empereurs ont été remis en cause ; grâce à ce « Mandat du Ciel » ils étaient hors de portée. Les exceptions vont pourtant s’enchaîner.
C’est, par ailleurs, parce que le dernier empereur Xia avait réputation d’être débauché, cruel, corrompu, donc loin d’un idéal, qu’il a été détrôné et qu’une nouvelle dynastie pouvait prendre la place sans gêner les esprits terrestres et célestes. La légitimité de la perte par l’empereur du « Mandat Céleste » est apparue à chaque changement de dynastie, on va surtout comprendre qui va faire tourner la mauvaise réputation de l’empereur et probablement créer des histoires sur aucuns faits : le nouvel empereur. L’un de ceux qui a le plus joué là-dessus et glorifié sa place au plus haut point, est probablement Qin Shi Huangdi (roi de Qin de -247 à -221, puis empereur de -221 à -210), l’empereur de la dynastie Qin. Roi des Qin durant la période trouble dites des « Royaumes Combattants » (approximativement du Ve siècle av. J.-C. jusqu’à 221 av. J.-C.), vainqueur de tous ses rivaux, il propulse son royaume en empire en 221 av. J.-C. d’abord par sa mainmise territoriale mais également par une unification, uniformisation et centralisation de bien des aspects de la vie : poids et mesures, monnaies, écriture ; il bâti aussi beaucoup dans sa capitale ; améliore la Grande Muraille ; innove un réseau de route de sa capitale vers tous les endroits intéressants ; enfin en faisant construire un mausolée démesuré où repose la très fameuse Armée en Terre Cuite. Toute opposition politique ou intellectuelle a été muselé, de ce fait l’image de cet empereur totalitaire est extrêmement négative pour beaucoup, il a laissé et laisse encore, dans l’esprit chinois, des souvenirs inconscients de déboire de la dictature. Pour autant, Qin Shi Huangdi est le « premier empereur de Chine », c’est culturel puisque le pays a hérité du nom de la dynastie, Qin (qui se prononce effectivement [Chine]).
La dynastie suivante, celle des Han, qui prend le pouvoir en -206 grâce au trouble politique lié à la faiblesse du second empereur Qin et de l’instabilité de ses conseillers, s’émancipe de cet esprit de dictature, mais garde les idées d’unification sur l’ensemble du territoire de tous les aspects de la vie (poids et mesures, monnaies, écriture, etc.). Par renfort de réforme et de progrès social (tel la mise en place d’échelons des fonctionnaires avec concours pratiques pour monter en grade), la dynastie des Han rayonne et encore aujourd’hui beaucoup de chinois se disent « Peuple des Han ». Sur le plan économique, la route de la Soie s’ouvre et des échanges intenses se font avec l’Occident. La dynastie des Han règne quatre siècles durant, de -206 à 220, cependant entrecoupé entre 9 et 23 (après J.-C.) du règne de Wáng Măng, un Han mais qui a proclamé sa propre dynastie, Xin. Des Seigneurs de guerre ambitieux sonnent le glas de la dynastie des Han en 220, lorsque des ambitions arrivent à traverser le pont qui sépare les affaires matérielles des hommes et celles du souverain et protecteur céleste. C’est la période dite « des Trois Royaumes », jusqu’en 280, mais qui sera suivit par des dynasties successives dont aucune n’atteindra les sommets gravis par les Han avant elles. Il y aura notamment sur le plan géo-politique une séparation entre le Nord et le Sud de la Chine. Jusqu’en 581 d’abord, avec la montée de la dynastie Sui, qui, à l’image de la dynastie Qin, arrive à mettre fin à des siècles de troubles et de séparations complètes du territoire. Mais elle ne connait pas la pérennité de la dynastie qui va suivre. La dynastie des Tang s’impose en 618 et les premiers empereurs comme Taizong, l’impératrice Wu Zetian, on arrive enfin à elle !, et son petit-fils Xuanzong dynamisent sur tous les plans l’empire chinois et posent une prospérité retrouvé depuis les belles heures des Han.
Voilà les grandes lignes posées, pour ce qui va nous intéresser. Voyons à présent quelques menus détails.
- Wu Zetian, de concubine à impératrice ; une rapide biographie :
Connu sous le nom Wou Tchao (627-704). Elle entre au service de l’empereur à l’âge de quatorze ans. Elle devient concubine de Taizong (empereur de 629 à 649) et conquit le cœur du fils et successeur, l’empereur Gaozong (649-683). Elle fera néanmoins un passage au monastère où ont été envoyé toutes les concubines de Taizong à sa mort. Le temps que Gaozong la reconnaisse lors d’une visite à ce monastère. Jusqu’en 655, la place de Wu Zetian n’est pas en première ligne, elle a, entre l’empereur et elle, deux rivales, Xia, la préférée, et Wang, qui fut la première épouse de Taizong. A cette date, 655, un pas est franchi : Wu Zetian étrangle dans le berceau la fille qu’elle a eu avec l’empereur et fait reposer l’acte sur la concubine Wang et fit accuser Xia, ainsi que Wang, d’user de sorcellerie pour contrôler l’empereur. Après délibérations, les deux concubines sont exécutées et Wu Zetian devient la concubine préférée, l’épouse officielle.
A partir de là et pendant 30 ans, Wu Zetian assiste en secret à toutes les réunions d’affaires et de gestions de l’Empire, elle se fait des avis sur les sujets abordés et par influences sur les personnes les plus importantes de l’empire, l’empereur en premier, elle impose sa volonté sur toutes les décisions par le simple fait que ceux qui sont d’avis contraire disparaissent subrepticement et rapidement. Des quatre fils qu’elle a eu avec l’empereur Gaozong, les deux premiers disparaissent sous le même voile de subtilité dès qu’ils firent de l’ombre à Wu Zetian pour la question de l’héritage du titre impérial. En 683 meurt l’empereur Gaozong et le troisième fils, Zhongzong, est nommé à sa place. Il est acquis à sa mère et dans les faits, lui laisse tout l’espace qu’elle désire : il n’y a qu’officiellement que Zhongzong est empereur et que Wu Zetian est impératrice douairière, c’est-à-dire qu’elle tient le pouvoir durant la jeunesse de l’empereur puis lui laisse sa place. Une fois l’empereur adulte, cette place d’impératrice douairière est très fine, très mince.
A partir de 684, l’impératrice doit faire face à la révolte de certains princes feudataires rivaux et encore vivants. Elle a raison d’eux en 688, renforce à la suite son pouvoir et joue sur les symboles religieux et impériaux pour propulser son nom, Wu, en titre céleste, et fonde ainsi sa dynastie et se dote du titre d’Impératrice à l’égal de tous ceux qui ont été avant elle et tous ceux qui suivront. C’est en 690, le jour de la fête sacrée du Double Neuf, qu’elle proclame cela officiellement et écarte son fils, Ruizong (le quatrième, parce que le troisième a été précédemment écarté lorsqu’il a eu la bonne idée de refuser quelque chose à sa mère), du titre impérial et le récupère.
Elle règne sur l’empire jusqu’en 704, où son fils restant, Ruizong, reprend le trône à la suite de l’abdication de sa mère (qui meure quelques mois après). En dehors des affaires du Palais et de la famille de l’Empereur/Impératrice, sa gestion de l’Empire et des affaires courantes a été digne de la prospérité du territoire, elle a agit en excellente connaisseuse de ce qui se faisait et a imposé quelques réformes s’appuyant sur les développement théoriques de l’application du pouvoir fait par quelques esprits techniciens des siècles passés. Un exemple : l’éducation des fonctionnaires et les concours d’entrées, qui prennent la place des nobles de sang dans les grandes fonctions de l’Etat. C’est précisément là qu’elle s’est faite beaucoup d’ennemis.
Mais son jeu politique sanglant, des rumeurs de sorcellerie qu’elle a elle-même fait répandre sur d’autres personnes, des histoires plus sombres encore (elle aurait empoisonné à petit feu Gaozong, le rendant handicapé, et confiant alors les affaires publiques à sa femme), font traîner au-dessus de l’impératrice Wu Zetian l’image d’une très mauvaise impératrice. Certains historiens écrivent encore aujourd’hui, après s’être épanché sur ce qui vient d’être dit et rebondissant dessus, que sa gestion de l’empire a été désastreuse. Au contraire de quoi, la période de la dynastie des Tang (618-907 (outre le règne de l’impératrice Wu Zetian (690-705)) a été une grande renaissance de la prospérité de la Chine, pas à l’égal des Han mais presque. Il n’y a eu qu’une ombre au tableau, la période de guerre civile à la révolte d’An Lushan, débutée en 755, mais c’est une autre histoire.
L’histoire de Wu Zetian se conclue ainsi de la même manière que n’importe quel empereur renversé par un autre, ce dernier laisse traîner toute sorte d’histoire sur le précédent, lubrique, dépravé, illégitime au Mandat du Ciel, pour alors asseoir le fait qu’il était temps de prendre sa place. C’est ce qu’il s’est passé pour chaque changement de dynastie. Est-ce à dire qu’en mettant en avant les mauvaises mœurs probables de Wu Zetian, on légitime l’illustre règne de cet impératrice ? Oui n’est pas une réponse impossible.
- « L’Art de la Guerre », « Grottes de Longmen », « Chu-Ko-Nu », « Fabricant de Papier » ; quelques traits de civilisation chinoise esquissé :
« L’art de la guerre », oeuvre de stratégie militaire chinoise rédigée par Maître Sun (Ve siècle av. J.-C.), est mondialement connu aujourd’hui. Elle eu une petite sœur, du même titre, rédigée par un autre esprit stratège, Sun Bin, un siècle plus tard. Mettre en exergue ce précieux monument culturel chinois est à prendre au moins sur deux plans : le premier est scolaire, « l’Art de la guerre » a traversé les frontières à l’époque moderne et les conflits hors-asiatiques ont connu une transformation en profondeur grâce aux concepts et aux applications pensées par les maîtres Sun et Bin. On va les étudier à l’école en comparaison avec l’oeuvre de Carl von Clausewitz (XIXe siècle) ou encore « Le Prince » de Machiavel (XVe-XVIe siècles) ; le second est culturel, parce qu’il y a derrière cette oeuvre et son histoire une grande partie de l’élaboration de la pensée chinoise qui refuse d’enfermer sa vision sur une seule chose, la guerre, le conflit entre deux camps, entre deux soldats, mais développe l’idée que tout est lié. Ainsi si l’on veut gagner contre son ennemi, il faut faire varier les moyens de pressions, les moyens d’actions sur ses conditions. C’est comme cela que sont à prendre ces citations célèbres : « Connais ton ennemi et connais-toi toi-même, tu vaincras cent fois sans péril. » ; « L’art de la guerre, c’est de soumettre l’ennemi sans combat ».
En somme, ce précieux document qu’est l’ « Art de la guerre », s’il était nécessaire pour Civilization de lui rendre hommage en jouant sur les bonus militaires qu’il va naturellement procurer en tant qu’ « habilité » de civilisation, montre la partie « Civilisé » de la Chine : autour d’un sujet aussi complexe et total que la guerre, les chinois en ont une grande expérience et en ont développé une philosophie complète à ce sujet. Sujet, dont il est fort à parier que nous n’en avons pas encore fait le tour ; mais si l’ « Art de la Guerre » a encore des échos plus de 2500 ans après sa rédaction supposée, on peut se dire que 1000 ans de plus pourront passer avant que l’oeuvre ne soit obsolète.
Les Grottes de Longmen, n’apparaissant pas concrètement dans les jeux mais ayant une référence dans l’encyclopédie de Civilization, elles intriguent et intéressent en effet le règne et la personnalité de Wu Zetian. Par la même occasion, c’est une grande tranche de l’histoire des religions en Chine qui se joue et ne parlons pas de la culture mondiale qui est en jeu puisque l’UNESCO les a inscrites dans son patrimoine en 2000 (en 1987 ont été inscrites d’autres grottes-temple bouddhiste, celles de Mogao, légèrement plus anciennes que Longmen).
La période de la dynastie des Tang, à partir de 618, est par ailleurs assez originale. En effet, sur l’ensemble du territoire chinois, il est possible de compter jusque sept religions différentes qui opèrent aussi bien dans le domaine public (dogme, hiérarchie, culte, temple, etc.) que dans la vie privée : taoïsme, bouddhisme, manichéisme, judaïsme, islamisme, christianisme nestorien, mazdéisme. Pour autant, ce sont trois religions principales qui s’épanouissent en Chine et fluctuent avec les grandes vagues de l’Histoire : taoïsme, bouddhisme et confucianisme. Et comme on l’a vu avec son patronage, Wu Zetian avait une préférence pour le bouddhisme, cette religion venue des Indes, gouvernée par ses concepts des Quatre Vérités et du Grand et Petit Véhicule. Au IVe siècle naît en Chine le courant bouddhiste « chan », qui deviendra le courant « zen » connu aujourd’hui. Puis au VIIe siècle le courant « tantrique » voit le jour qui professe avec force la voie du Grand Véhicule (à savoir le concept d’universalité du salut, en rapport avec le salut individuel du Petit Véhicule) par une pratique du yoga. Le livre utilisé par ce courant est le « Sutra du Diamant ».
Le confucianisme tout comme le taoïsme sont des religions fondées à partir de maîtres penseurs chinois, réciproquement Confucius (551-479 av. J.-C.) et Lao-Tseu (contemporain du précédent) dont il est difficile de se faire de bonnes images tellement les personnages ont été idéalisés voire déifiés à travers les âges. Néanmoins, le confucianisme a connu ses grandes heures sous la dynastie des Han puisque c’est grâce à son enseignement raisonné, scientifique, fondé sur l’observation du monde et de la nature comme modèle de la société humaine, qu’une certaine politique a été mise en place : l’enseignement et l’éducation exigée de tous les magistrats, c’est-à-dire les fonctionnaires de l’Etat. Ainsi, petit à petit, les places essentielles de l’administration de l’empire ont été récupérés par des esprits éduqués sur des nobles qui ne devaient leur place qu’à leur sang. Le taoïsme prône la même finalité, en soi, mais par la voie que ce sont dans la nature, dans l’instinct, dans l’authenticité, que se trouvent les dieux et se sont par ces dieux que va venir l’enseignement et l’éducation. Au IIe siècle de notre ère se développe la divinisation de Lao-Tseu ainsi que de l’empereur Jaune (empereur mythique régnant au IIIe millénaire avant notre ère. A certains aspects, il ressemble beaucoup à Qin Shi Huangdi) et se crée une série de culte, d’office, en somme des pratiques religieuses, qui connaîtront beaucoup d’adeptes.
Comme si la roue du temps accordait les belles heures de chaque religion les unes après les autres, le bouddhisme, on y revient, est mis particulièrement en avant par Wu Zetian. Que cela soit pour le jeu politique ou parce qu’elle s’engage spirituellement dans cette religion, elle finance les temples et protège les moines comme Yi-Tsing qui organise grâce elle un voyage (entre 671 et 695) jusqu’en Inde pour en ramener un nombre considérable de textes sanskrits qu’il va passer le reste de son temps à traduire.
« Chu-Ko-Nu », c’est durant la période guerrière des Trois Royaumes (220-280 de notre ère) qu’est inventé l’arbalète à répétition qui porte le nom de son inventeur « Zhūgé nǔ », de Zhuge Liang (181-234), tacticien et stratège (présent lors de la difficile bataille de la Falaise Rouge) et fin mécanicien pour avoir pensé à la manière de fonctionner de cette arbalète qui remplace le carreau envoyé par un autre avec un système de levier à enclencher, avec une capacité de 10 carreaux. Mais cette arme demandait au soldat une bonne connaissance de celle-ci et d’être agile des deux mains ; lorsqu’une tenait l’arme et l’autre tirait le levier pour réarmer le carreau d’arbalète. Il fallait également entretenir le mécanisme régulièrement. Le carreau de cette arbalète, également, était loin d’être aussi efficace qu’une flèche d’un arc, il était moins percutant, moins perforant, alors la pointe était souvent empoisonné.
Objet d’innovation militaire, d’avancée technologique, l’art de la guerre, pas ici titre d’oeuvre mais expression, est un art que les chinois ont développé probablement plus vite que le reste du monde. L’autre exemple mise en avant par les jeux Civilization est le « Tigre accroupi » (référence à un canon, Hu dun pao, développé sous la dynastie Ming (1368-1644)), canon terrifiant qui, dans Civilization VI, a une porté plus importante que l’arbalétrier qu’il remplace.
Pourquoi tant d’innovation guerrière ? La réponse résiderait dans le fait assez indéniable que la Chine est vaste, qu’elle est peuplé de populations que l’on définirait de différentes avec une large et ancienne séparation entre la Chine du Nord et celle du Sud, comme on l’a rapidement vu précédemment, et ces populations n’ont pas arrêté de se faire des conflits. Mais il ne faut pas oublier de parler des guerres avec l’extérieur de la Chine. Un monument célèbre de la Chine que nous avons réussit à n’évoquer seulement que le nom jusqu’ici nous rappelle la volonté du peuple chinois (surtout des empereurs) de se protéger des nomades des steppes : La (les) Grande(s) Muraille(s). Et la frontière nord-ouest de la Chine n’était pas la seule frontière à risque, chaque côté de la Chine était à dangers, le Nord avec la Corée (quoique ce sont plus souvent les chinois qui sont entrés en Corée que l’inverse), le Sud avec le sud-est asiatique dont la Chine a réussi à imposer ou les armes ou une influence culturelle plus qu’elle ne fut envahit, mais tout de même. Et le front de mer, d’océan, de l’Est était souvent sous le joug de pirates japonais, et des montagnes tibétaines de l’Ouest donnèrent régulièrement des envahisseurs. On connaît, du regard occidentaux, facilement les différentes phases d’invasions des peuples des steppes en Chine, on connaît également, mais moins bien, grâce à des romans historiques, certaines des grandes périodes de guerres intérieures de l’histoire de la Chine, d’autres menaces pesaient sur ce grand territoire. Et l’addition de tout cela à fait des Chinois, qui surent toujours se relever, de grands stratèges, d’innovateurs compétents, voilà l’état des choses.
Ce n’est pas le bâtiment de Civilization « Fabricant de Papier » qui va dire le contraire. L’invention du papier (peut-être deux siècle avant notre ère), matière résistante aux conditions extérieures, bien plus que le papyrus égyptien ou la peau de chèvre européenne, fut un des facteurs essentiels au développement culturel du monde chinois. Médiateur de connaissances, transmetteur de messages, en circulation, c’est la pierre angulaire du développement. Viendra ensuite le développement de l’imprimerie qui va aider à faire grossir le nombre de papier utilisé dans tous types de relations entre les êtres humains. C’est pourquoi, dans Civilization, à l’égal du bâtiment Bibliothèque, le Fabricant de Papier octroi un bonus de science indéniable aidant la civilisation chinoise à s’orienter sur la voie de la science et non de la guerre.
Quelque fois, cependant, la science c’est la guerre.
- Wu Zetian, image dorée, image noircie : laquelle choisir ?
Le problème ce sont les sources. C’est l’éternel problème de la science de l’Histoire : les sources. Et après les sources, le problème repose aussi sur l’interprétation.
A propos des sources, en ce qui concerne le règne de Wu Zetian, qu’elles sont-elles ? Les « annales des Tang », oeuvre historique, comme son nom l’indique, qui compile tous les grands événements qui se sont déroulés année après année. Il y a également deux autres œuvres « L’Ancienne histoire des Tang » et « La Nouvelle histoire des Tang » qui posent en elles-même leurs limites. Autant, les « annales » peuvent avoir ce mérite d’être rédigées en même temps ou presque que les années qu’elles décrivent, autant les deux œuvres suivantes sont, elles, datées très à posteriori, en 945 pour « l’Ancienne », en 1060 pour « la Nouvelle ». Et, si les rédacteurs successifs des annales sont probablement des agents impériaux dont le souci est de tenir le discours officiel des événements (au moins on le sait, on est prévenu), les auteurs des deux œuvres suivantes engagent dans leurs « histoires » des interprétations et une moralisation de l’histoire, des faits passés en sommes, dirigées. Si on est prévenu, si on le sait, d’accord, mais cela est rarement explicite puisque tout le monde défend de tenir la « vérité », la seule et unique version et vision des faits, qui n’a donc pas besoin d’être expliqué et démontré. Et un souci d’interprétation des sources s’ajoutent concernant l’Ancienne Histoire et la Nouvelle Histoire, c’est que à côté du discours principal qui relate l’Histoire, s’ajoutent des « biographies » des grands personnages. Wu Zetian a droit à sa biographie dans l’une et dans l’autre des œuvres. Et ce sont dans ces biographies plus que dans le discours principal que la vision des auteurs et leurs jugements s’inscrivent. D’auteurs de confession confucianiste, ces œuvres que l’on utilise aujourd’hui comme des « sources », matière primaire de la science, sont transparentes de jugement hostile à l’impératrice : sa valeur morale et d’humanité est abaissée pour toutes les raisons et les événements retenus vu ci-avant et se retrouvent également l’idée qu’elle fut une très mauvaise gestionnaire de l’Empire. Le confucianisme, ignoré, boudé, hostile durant les années du règne de Wu Zetian, se venge en quelque sorte. On va aussi retrouver la vision apolitique de la femme qui n’aurait jamais dû se retrouver au pouvoir.
Une autre source criante de vérité existe pour appuyer une zone floue de Wu Zetian. Non loin de la capitale d’alors, Chang an, dans les montagnes, collines ou autre plateaux non habités, se trouvent certaines tombes et ensembles funéraires princiers. Telle la tombe de Li Hsien (ou Li Xian), ce deuxième fils de Wu Zetian qui fut contraint au suicide par pendaison en 684. On sait par les textes/rumeurs que la contrainte est venu de la mère. Cette tombe (et d’autres) sert de preuve concrète, certes discutables sur certains détails, pour alimenter l’image sanguinaire et sans cœur de l’impératrice.
Concernant les interprétations à présent. Déjà évoqué pour nos sources primaires, il faut également penser et critiquer les interprétations des faits, des événements et surtout des sources (ce qu’on vient de faire ci-avant). A l’image d’historiens du XXe siècle qui, à renforts de la légende noire de Wu Zetian, suivait à la ligne près ce que disaient nos auteurs de l’Ancienne et de la Nouvelle histoire des Tang en avançant l’idée que Wu Zetian avait plongé l’empire dans une recension complète. Au contraire de quoi, les Annales ne montrent rien, et derrière ce « rien » on doit y voir qu’il n’y a pas eu de souci économique, de famine, qui se verraient derrière des révoltes paysannes ou de congrégations de marchands, les seuls événements qui sont marqués sont les conflits avec les grands feudataires de Chine qui sont un à un maté par les armées de Wu Zetian et des tentatives d’invasions de l’extérieur mais le territoire est vite reprit. Les soucis, ainsi, ont juste été politique, la politique de Wu Zetian, a dérangé des personnalités politiques, les autres couches sociales ont été maintenues dans leur prospérité débuté sous les premiers Tang et continué jusqu’à la chute de la dynastie.
L’interprétation des faits historiques seraient, dans cette histoire, bien difficile à faire et à critiquer. Trop complexe tâche et qui n’a pas sa place ici, on reviendra sur cette problématique à un autre moment. Néanmoins, l’interprétation des faits consisteraient ici à se demander, par exemple, ce qu’il y a à gagner (ou perdre) à dire que c’est Wu Zetian qui a tué sa première fille dans son lit, ou bien les autres concubines, ou encore une mort naturelle ? Nous allons esquisser cela très rapidement un peu plus bas.
L’interprétation du caractère du personnage, là, serait vraiment intéressant à exploiter. Rusée, intelligente, fine calculatrice politique ; sanguinaire, inhumaine, sorcière ; intrépide, têtue, imperturbable, en résumé, une personne avec du caractère ! En effet, le caractère s’interprète par et avec ce que l’on veux en retenir, et cela est une évidence dont on va voir deux exemples concrets, loin d’être ou les plus représentatifs ou les plus évidents, mais qui sont tirés de deux univers différents : « L’impératrice de Chine », roman biographique traduit en français de l’auteur chinois Lin YUTANG, publié en 1964, et la biographie de Wu Zetian dans la Bande-Dessinée « Culottées. Des femmes qui ne font que ce qu’elles veulent » de l’auteure Pénélope BAGIEU, publiée en 2016. Et, bien évidemment, n’oublions pas notre Wu Zetian de Civilization !
Le roman biographique, par la quantité de ce qui y est dit, raconté, parce que l’on voit l’impératrice à travers le regard d’un narrateur présent dans l’histoire dont on lit en fait les « mémoires », tout ou presque est dépeint de l’impératrice en se fondant sur l’idée résumé dès les premières lignes : « […] ai décidé de narrer les événements […] quand la maison royale des T’ang, […], fut menacée d’extinction.« . Un bon résumé de ce sur quoi va se concentrer le roman, la mise en scène va se concentrer sur les événements politiques et on verra de Wu Zetian surtout sa personnalité autoritaire, tyrannique, dominatrice. Pourquoi ? hé bien si on en croit la préface française de Christine BARBIER-KONTLER, de 1990, de l’édition de la traduction français du roman, « La cause qu’il [Lin YUTANG] défend est celle de la culture lettrée, de l’humanisme face à l’autoritarisme et à la barbarie. N’est véritablement souverain que celui, ou celle, dont l’existence et les actes s’inspirent de la vertu d’humanité. La cause, en Chine et dans la monde, est d’actualité ». Et ô combien est précieux ce dernier terme, « actualité », dans l’interprétation, au sens large et complet du terme. Ainsi, ce roman biographique de Wu Zetian ne va pas décrire Wu Zetian pour ce qu’elle, mais par elle nous allons retrouver un miroir de l’actualité de la Chine, du XXe siècle.
Et « les actes [qui] s’inspirent de la vertu d’humanité » prennent d’autant plus de force d’interprétation si l’on sait que le véritable héros du roman est le « Juge Ti », personnage historique détective et juge sous les Tang qui finit ministre lors du règne de Wu Zetian, mais personnage largement romancé par de nombreux auteurs (et des films), qui lutte habilement, dans le roman qui nous intéresse, avec l’impératrice et en vient à bout. Donc, si talentueuse fut l’impératrice, elle a trouvé plus fort qu’elle parce que le « Juge Ti » est plus intègre qu’elle.
La Bande-Dessinée des « Culottées » n’a pas besoin de présentation, vous aurez deviné tout seul qu’elle met en avant des figures féminines avec force vigueur et grande volonté. Une adaptation en vidéo est également faite et publiée sur youtube. La dichotomie est posée entre ce que la femme qu’est Wu Zetian voudrait et ce que lui impose la société dans laquelle elle se trouve : « … le poste le plus prestigieux que peut atteindre une femme… concubine de l’empereur. « Ah. » ». Quand il s’agit d’évoquer l’épisode de la mort du premier enfant de Wu Zetian, la cause d’une asphyxie « … probablement à cause du chauffage au charbon combiné à la mauvaise aération du palais* » est avancée et le petit astérisme est posé pour ajouter en bas de la vignette « *Des historiens avancent que Wu aurait étranglé sa propre enfant, ce qui parait tout de même complètement aberrant », et la vignette suivante pose le fait que Wu accuse les autres concubines qui sont exécutées. Lorsque arrivent les épisodes où les fils de Wu Zetian montent sur le trône impérial puis disparaissent l’un après l’autre, il n’est pas dit comment Wu Zetian arrive à passer de l’un à l’autre de ses fils le pouvoir impérial. Ceci est résumé, raccourci, au plus simple, au plus flou. Enfin, la biographie de Wu Zetian finit sur des vignettes moralisantes sur l’image que l’on a voulut retenir de Wu Zetian, puis de combattre le machisme jusqu’au bout. Je cite les textes des vignettes : « Longtemps, les historiens officiels ont dépeint Wu Zetian comme une sorte de version chinoise de la Reine de Cœur d’Alice au Pays des Merveilles, en se focalisant sur sa police secrète et sa tendance à se débarrasser de ses ennemis. / Un angle assez surprenant, si on considère que sa dynastie éclair a été l’une des périodes les plus prospères de la Chine à des égards (paix, arts, progrès social). / En revanche, il est systématiquement précisé (et souligné comme un fait inouï) qu’elle était « redoutable », « ambitieuse », « intransigeante »… des traits de caractère communs (et valorisés) chez à peu près tous les empereurs. ». Et Wu Zetian de s’exprimer elle-même à la toute fin : « … mais visiblement moins faciles à digérer chez une impératrice. ».
L’interprétation du caractère du personnage est frappant dans cette BD : Wu Zetian est active de sa propre histoire, cela est bien vrai, elle est ambitieuse parce qu’intelligente et parce qu’elle a eu cette opportunité d’entrer dans la cours politicienne. Elle va s’y engager mieux que quiconque et réaliser plus et mieux que les autres, ce n’est pas faux en soit non plus. Mais cette histoire va fixer son point de chute sur une vision non englobante du caractère de Wu Zetian, l’utilisation dirigée de cette impératrice devient ainsi flagrante. Qu’est-ce qu’il y a à gagner à dire que la première fille de Wu Zetian est morte asphyxié par le chauffage ? Cela appui sur la prise en main de son destin en la rendant active et non passive sur la suite : l’accusation des autres concubines et leurs exécutions. Si c’était un assassinat commandité par les concubines, on aurait mis la future impératrice dans la position où elle doit « subir » et agit alors sur la défensive. Enfin, se poser contre l’action possible d’infanticide de Wu Zetian, qui l’engloberait d’un voile sanguinaire et inhumaine fondamentalement contre l’interprétation de l’histoire, mets, là, la Bande-Dessinée complète en combattante de la « version officielle », ce qui colle avec la volonté de l’artiste : l’ouverture d’esprit des lecteurs et surtout, surtout, le changement fondamental à faire de la « version officielle ».
Alors, qui était vraiment Wu Zetian ? était-elle plus homme que les hommes de son temps / plus empereurs que les empereurs ? La leçon de morale se situe probablement ici, et elle est et sera le même que les autres Fiches de Personnages tirés du jeu Civilization. Ce qu’elle était importe peu, c’est ce que l’on retient d’elle, ce que l’on montre qui nous importe. Et le jeu Civilization V est parlant pour cela : comme pour Moctezuma surtout et Hammourabi légèrement (oui je fais de la pub pour mes autres écrits), Civilization V a voulu jouer sur le sensationnel, sur la mise en scène impressionnante, glorieuse ou glauque, de ses personnages. Ainsi, à ce titre, on voit réapparaitre Wu Zetian, impératrice de Chine à l’histoire sensationnelle, qui déchaîne facilement les passions, qui divisent, et surtout, qui est objet de convoitise pour l’interprétation. Sa figure seule est ainsi, puis après on la mets dans un portrait de domination du spectateur avec un goût porté sur les symboles colorés du domaine impérial.
Rien de plus, rien de moins, c’est Wu Zetian dans Civilization V ; et qu’elle aime utiliser les espions, trahir les alliances, dominer les cités-états, tenez, c’est offert avec le jeu.
- Sources et crédits images pour les jeux
- civilization.fandom.com
- CivFr.com
- Site officiel Civilization
- Bibliographie pour l'Histoire
- Médias évoqués : - Alain ARRAULT, "Ecriture de l'histoire en Chine : des annales dynastiques aux chronologies de l'univers", dans Alexandre ESCUDIER et Laurent MARTIN Histoires universelles et philosophies de l'histoire. De l'origine du monde à la fin des temps, Presses de SciencesPo, Paris, 2015. Chapitre 11.
- - Lin YUTANG, L'impératrice de Chine, traduction française par Chistine BARBIER-KONTLER, édition originale 1957, éditions françaises Philippe Picquier, 1990, et 1994 et 2020 pour l'édition de poche, Arles. 271p.
- - Pénélope BAGIEU, Culottées. Des femmes qui ne font que ce qu'elles veulent, t. 1, Gallimard bande dessinée, Paris, 2016. 141 p., la biographie de Wu Zetian se trouve pp. 135-143, de l'édition intégrale des Culottés, de 2019.
- Magazines de vulgarisation : - Le Monde, Histoire et Civilisations, "Les premières civilisations", Hors-Série, décembre 2019. Grands dossiers sur les premiers temps de la Chine, l'exposé s'arrête malheureusement à la fin des Han, en 220.
- - Le Monde, Histoire et Civilisations, "Les Chinois", numéro 57, janvier 2020. (Non consulté)
- Pour aller plus loin : - Jacques GERNET, Le Monde chinois, 1. De l'âge de bronze au Moyen-Âge, 2100 avant J.-C. - Xe siècle après J.-C., Armand Colin, Paris, 2005. Nouvelle éditions Pocket, 2017. Ouvrage de référence mais imbuvable.
- - René GROUSSET, Histoire de la Chine, Fayard, Paris, 1942, nouvelle édition Payot 1994. Pour imager le discours d'historiens légèrement dépassés.
- - Ivan P. KAMENAROVIC, La Chine Classique, éditions Guide Belles Lettres des Civilisations, Paris, 1999, troisième édition 2010. Comme d'habitude, ce Guide Belles Lettres des Civilisations est complet, intéressant et se lit bien.