Sonic Boom : le feu et la glace

Le hérisson le plus célèbre du jeu vidéo a fait son apparition en 1991 dans Sonic The hedgehog sorti notamment sur Megadrive. Il a connu un énorme succès, devenant la mascotte de son éditeur, Sega. Qu’en est-il, 25 ans plus tard ?

Rebondir sur un échec

Le musculeux Knuckles, toujours prêt !

Sonic Boom : le feu et la glace sur Nintendo 3DS est le troisième jeu du projet cross-media, Sonic Boom. Celui-ci a vu le jour en novembre 2014 avec la sortie simultanée d’une série animée tout en image de synthèse et de deux jeux lui servant de préquelles : Sonic Boom : l’ascension de lyric sur Wii U et Sonic Boom : le cristal brisé sur 3DS. Si l’opus sur 3DS s’était montré sympathique, l’épisode Wii U avait été une catastrophe. En termes de ventes, Sonic Boom est un des pires échec commercial de la licence. Qu’en est-il de ce troisième jeu?

Le paradoxe d’un héros rapide, qui n’avance plus

Go Sonic, Go !

Le jeu propose d’affronter à nouveau l’ennemi juré du célèbre hérisson, le Dr Eggman, ainsi que sa toute nouvelle création. Les graphismes sont sympathiques, destinés à plaire à son public, les enfants. Le gameplay est similaire à celui de Sonic Boom : le cristal brisé, en plus complexe. Les 5 personnages jouables maîtrisent cette fois les pouvoirs du feu et de la glace leur permettant de franchir des obstacles représentés sous forme de bloc de glace. Le joueur subit en conséquence quelques difficultés dues notamment à l’excès de capacités et autres pouvoirs que possèdent les personnages et avec lequel il faut composer. Il faudra ainsi jongler entre les actions courantes  du hérisson et de ses amis telles que sauter ou attaquer, mais aussi avec leurs pouvoirs spéciaux comme le marteau pour Amy, un pistolet très peu maniable pour Tails ou autre boomerang manié par sticks, et en plus : le feu et la glace. Alors qu’on enchaîne difficilement les ennemis, qu’on évite de justesse un bloc de pierre qui nous tombe dessus, il faut parfois, sans aucun temps mort, avoir en plus le réflexe de switcher entre le feu ou la glace pour franchir un obstacle. Tout ça rapidement bien entendu, c’est un jeu Sonic tout de même! Si parfois la difficulté est bien dosée et réclame ce qu’il faut de challenge pour réussir, certaines situations franchissent la passerelle fragile menant à l’irritabilité. Ainsi le joueur s’énervera parfois à refaire plusieurs fois l’infime partie, mal fichue, d’un niveau. Même si le gameplay reste acceptable, la difficulté est donc étrangement gérée, surtout pour un jeu visant un public jeune. 

Surfer sur la glace !

Ensuite vient le scénario autour du jeu. Et la ça coince un peu. Même avec une jouabilité convenable, il est dur de parcourir un jeu avec entrain quand l’histoire est peu intéressante et les personnages parfois même agaçants. Pourtant les graphismes des cinématiques sont colorés et agréables. Le jeu propose également un doublage français d’une qualité convenable. Mais ça ne vole pas haut. Le jeu vise les enfants certes, mais on peut proposer dans des productions de qualité visant un public jeune, une seconde lecture pour les adultes. Et ici, ce n’est malheureusement pas le cas.

Retrouver le besoin de faire rêver

La mascotte de Sega aura-t-elle droit un jour à un retour triomphal?

En vérité, Sonic Boom : le feu et la glace manque d’ambition. On est loin des enjeux présents dans des séries comme les Sonic Adventure sur Dreamcast ou l’histoire était extrêmement bien travaillée et prenait une place très importante dans la façon pour le joueur d’aborder le jeu. De plus il se repose sur ses acquis au niveau du gameplay et invente très peu de choses. Ça n’a rien d’étonnant, Sonic Boom a avant tout un but commercial et est destiné à promouvoir l’anime et à vendre des jouets. Et malgré ses défauts, Sonic Boom : le feu et la glace n’est pas un mauvais jeu. Il reste agréable à jouer la plupart du temps et occupera le jeune joueur suffisamment de temps, le soft présentant une durée de vie à la hauteur d’un jeu de plateforme sur console portable.

Mais n’est ce pas terrible au fond de devoir se contenter d’un jeu qui remplit à peine le job, sans plus d’ambition ?  Ne sommes-nous pas en droit d’attendre d’une icône comme Sonic plus qu’un jeu correct ?Espérons que Sega finisse par se réveiller.