• Développeur : D-Pad Studio
  • Editeur : D-Pad Studio
  • Site Web : PAL
  • Version testée : PC
  • Classification :
    Francaise : 01/11/2016
    Americaine : nc/nc/nc
    Japonaise : nc/nc/nc
  • Exclusivitée
  • PEGI :

Owlboy

Rédigée par

Le soucis du détail

Faire un jeu est un processus long et compliqué. Il n’est donc pas rare que cela prenne plus de temps que prévu. Parfois pour le pire (Duke Nukem Forever, je ne te pardonnerai jamais), et heureusement parfois pour le meilleur comme c’est le cas avec Owlboy. S’il a fallu neuf ans à D-Pad Studio pour finaliser son jeu, c’est certainement parce qu’ils ont eu la patience d’attendre d’avoir le résultat dont ils rêvaient. On sent dans Owlboy un perfectionnisme de tous les instants et une véritable intelligence dans la conception. Et ne vous fiez pas aux apparences, car Owlboy n’est pas un simple jeu de plateforme.

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Otus, mon scribe(oux)

Qu'il est beau ce jeu :'(

Qu’il est beau ce jeu :'(

Un héros muet vivant dans un village paisible s’apprête à vivre une aventure qu’il n’aurait jamais imaginé, après qu’un terrible événement perturbe la tranquillité des habitants. Oui je sais « OH C COM ZELDA », calme-toi jeune biquet, car passé ce cap, Owlboy nous emmène dans une histoire des plus surprenantes. Tout d’abord par son scénario qui se veut bien plus sombre qu’on ne pourrait croire au premier abord. Loin des couleurs vives et des personnages amusants qui peuplent ce monde, l’univers du jeu est particulièrement travaillé et réserve bien des surprises sur ses origines. La séquence d’introduction nous en offre un bon aperçu, tout en plantant parfaitement le décor pour notre héros. Otus, l’enfant-chouette (ou hiboux), se révèle particulièrement attachant notamment par ses mimiques, et ce malgré l’absence de parole. Le héros ne part pas dans ce voyage initiatique tout seul. Son meilleur ami Greedy l’accompagne, ainsi que d’autres personnages, rencontrés sur la route. Ils présentent tous une véritable profondeur et on se surprend à vraiment s’attacher à cette joyeuse compagnie, notamment grâce au soin apporté aux dialogues.

Et plus que nos compagnons, on se soucie vraiment de ce superbe monde que l’on parcourt. D’une richesse visuelle éblouissante, le moindre détail contribue à en faire un monde superbe et cohérent qui nous met une sacrée claque. Les environnements sont variés et s’entremêlent parfaitement les uns dans les autres. Jamais nous n’avons l’impression de passer de niveau en niveau, mais bien de faire partie d’un tout. Ainsi, les enjeux mis en place par le scénario prennent une tout autre envergure et l’investissement du joueur est total. Et que serait un grand jeu sans une grande OST ? Chacune des compositions du titre apporte un véritable plus à l’univers, que ce soit pour l’ambiance, l’émotion, ou le sentiment de partir à l’aventure. Quelques intelligentes utilisations du son chiptune viennent rajouter une petite couche d’amour nostalgique plutôt bien senti.

On rencontre une sacrée galerie de personnage

On rencontre une sacrée galerie de personnage

Chouette de combat

Otus dispose d’une belle panoplie de mouvements (toupie et esquive principalement), mais surtout, il vole. Eh oui, c’est un oiseau quand même. Alors comment ça marche un jeu de plateforme avec un héros qui vole ? Il apparaît que Owlboy emprunte beaucoup plus à un Super Metroid qu’à un Super Mario. Il est évident que le vide n’est pas une source de danger, d’autant plus que le monde de Owlboy est constitué d’îles flottantes dans le ciel. Explorer cet univers est un vrai délice grâce à un level design qui évolue constamment. Toutes les zones du jeu ont leur spécificité (à l’image des donjons d’un Legend of Zelda), mais jamais ne tombent dans la facilité de réutiliser le même gimmick sur tout un segment. Il faut toujours tirer parti de toutes les aptitudes de notre personnage et de ses compagnons pour progresser. Outre ses capacités aériennes, Otus dispose de quelques mouvements assez classiques, il tournoie pour attaquer, fais des roulades pour esquiver, saute, porte et jette des objets, etc. Mais il peut aussi porter ses camarades, et ainsi profiter de leurs aptitudes. Greedy par exemple, aura tout le loisir de canarder avec son arme à feu pendant qu’Otus s’occupe des déplacements. Et pas de panique, nos alliés sont invincibles et peuvent être maltraités à notre guise (on les balance dans le vide les trois quarts du temps quand même).

Chacun de nos compagnon dispose d'armes qui lui sont propre

Chacun de nos compagnon dispose d’armes qui lui sont propre

Entre puzzles et affrontements, le titre offre une belle variété de situations, entrecoupées par des dialogues toujours bien écrits. Si la durée de vie du titre vise pile ce qu’il faut pour ne pas faire traîner en longueur (une petite dizaine d’heures, un peu plus si on veut récupérer tous les trésors), la difficulté est pratiquement inexistante. Alors oui c’est peut-être un peu plus subjectif que le reste, mais passé les contrôles un peu surprenants au début de la partie, et quelques moments nerveux où l’on doit switcher rapidement entre les personnages, rien ne vient vraiment gêner la progression du joueur. Certainement pas les boss qui ne présentent presque aucune résistance. Le boss final est notamment un peu trop expédié et la fin aurait mérité quelques minutes de plus pour exprimer tout ce qu’elle avait à dire.

Mais tout ceci n’est que pinaillage, car Owlboy n’est autre qu’un véritable chef-d’œuvre. L’incroyable souci du détail et le soin apporté à chaque petit élément rendent l’aventure poignante. Entre son pixel art de très haut niveau, sa bande-son sublime et ses personnages ultras attachants, il parvient encore à nous surprendre par une histoire et un univers très cohérent et bien plus profond que l’on ne pourrait l’imaginer. On ne peut qu’applaudir le travail d’orfèvre accompli par un studio de véritable passionné sur près de dix ans et les remercier pour cette aventure absolument inoubliable. En espérant que leur prochain jeu arrive un peu plus vite.

L'avis général

  • Régal visuel et auditif
  • Univers merveilleux
  • Personnages tellement attachants
  • Aventure rythmée à la perfection
  • Level design au poil
  • Fin un peu abrupte
  • Difficulté globalement trop faible
Plus de neuf ans de travail acharné auront été nécessaires à D-Pad Studio pour nous offrir Owlboy. S’il est loin d'avoir l'envergure d'un Last Guardian, nous ne pouvons qu'être ravis d'enfin pouvoir poser les mains dessus. Parfaitement rythmé grâce à un level design qui se renouvelle constamment, petit bijou visuel couplé à une histoire aux facettes surprenantes, Owlboy est le nouvel étalon du néorétro.