• Développeur : Born Ready Games
  • Editeur : Born Ready Games
  • Site Web : PAL
  • Version testée : PC
  • Classification :
    Sigle âge 12 ans et plus
    Francaise : 23/01/2013
    Americaine : 23/01/2013
    Japonaise : nc/nc/nc
  • Exclusivitée
  • PEGI :

Strike Suit Zero

Rédigée par

A l’heure où KickStarter propulse littéralement des jeux sur le devant de la scène (il n’y a qu’à citer le retour plus que plébiscité de Tim Schafer et Ron Gilbert avec Double Fine Adventure) tandis que d’autres se ramassent littéralement (75% des projets), certains pourtant obtiennent un succès d’estime dans l’ombre des grands. C’est le cas du studio Born Ready Games qui en Novembre dernier a réussi à réunir la somme de 175.000$ (alors que la somme demandée n’était que de 100.000$) pour nous pondre Strike Suit Zero, un jeu de shoot spatial rempli de mécas, de lasers, de vaisseaux en tout genre mais aussi de certains défauts qui pourtant ne déteignent pas sur la bonne volonté dont les créateurs ont imprégné leur bébé.

strike-suit-zero1

On m’a élu pour agir, pas pour réfléchir

Eliminer votre premier ennemi ne se fera pas sans mal.

Eliminer votre premier ennemi ne se fera pas sans mal.

Si Strike Suit Zero possède de nombreuses qualités, il faut avant tout replacer l’histoire dans son contexte. Nous sommes en l’an 2299 et alors que la Terre n’a pas spécialement de problèmes particuliers, la voilà attaquée par l’Escadrille Noire, dont on ne connait pas vraiment les tenants et aboutissants. Et c’est au travers de 13 missions que vous explorerez les 4 coins de la galaxie pour tenter de comprendre de quoi il en retourne. Soyons clair dès maintenant, vous ne comprendrez pas vraiment pourquoi vous vous retrouverez à tel endroit pour exterminer tel croiseur. Le scénario de Strike Suit Zero n’est clairement pas son point fort et se résumera en une dizaine de lignes à chaque début de mission et à quelques dialogues pas vraiment transcendants in game.
Bref, votre seule chance pour sauver notre belle planète est un vaisseau/méca particulièrement puissant, le Strike Suit, ainsi qu’un stratège IA portant le doux nom de Contrôle… Et c’est à partir de là que les choses deviennent intéressantes. En effet, après deux missions faisant office de didacticiel, et surtout d’excuse pour prendre en main les contrôles très particuliers du jeu, vous voilà enfin aux commandes d’un Meca flambant neuf. Mais avant de s’amuser, il faut déjà s’adapter au jeu en lui-même. La première heure de jeu s’avère peu convaincante tant le vaisseau piloté manque de charisme et les contrôles, de précision.

Quelques cinématiques ponctuent les missions.

Quelques cinématiques ponctuent les missions.

Le combo clavier/souris demande un temps d’adaptation plutôt long et on passera le plus clair de son temps à zigzaguer dans l’espace puisque le système de visée fait également office de direction assistée. En gros, vous allez là où vous visez, ce qui, dans un jeu de pilotage à la 3e personne, est plutôt particulier et clairement pas intuitif du tout. Pour autant, une fois que vous maîtriserez votre coucou (ou que vous aurez branché lâchement une manette à votre pc), les sensations seront bien présentes. Les différents vaisseaux réagissent de manières différentes, et on éprouve un plaisir primaire à exploser les ennemis par paquets de douze. Pour se faire, il suffira de sélectionner l’ennemi par la simple pression d’un bouton, ce qui fera apparaître devant lui un cercle représentant l’endroit où tirer pour le toucher à coup sûr. Malheureusement, ce système de sélection fait parfois des siennes et a tendance à sélectionner un ennemi ultra éloigné là où on voudrait simplement dégommer celui qui prend un quart de l’écran.

Dans l’espace, personne ne vous entend rager

Boum... Big... Badaboum !

Boum… Big… Badaboum !

Vous l’aurez compris, le gameplay est loin d’être parfait. Mais celui-ci évolue quelque peu avec le Strike Suit. Comme tout bon méca qui se respecte, celui-ci dispose de deux modes : un mode « vol », qui fonctionne exactement comme un vaisseau classique, lasers et missiles compris, et un mode « combat » synonyme de transformation en robot géant. Pour se faire, il vous faudra au préalable remplir une jauge de flux en éliminant vos ennemis ou en vous prenant des dégâts. Une fois cette tâche accomplie, appuyez sur la touche correspondante et tadam !
Cependant, il vous faudra à nouveau vous familiariser avec les contrôles, puisque ceux-ci changent légèrement afin de pouvoir esquiver plus facilement les projectiles adverses et cibler en un clin d’œil tous les canons d’un croiseur. Evidemment, la jauge de flux diminue au fur et à mesure des missiles surpuissants que vous balancerez par salves de vingt et c’est à vous de gérer avec parcimonie ce pouvoir bien utile, notamment pour vaporiser certains vaisseaux pas très coopératifs qui nécessitent parfois quelques manœuvres en mode « vol » avant d’en voir le bout.

Je suis relativement fier de moi sur ce coup là.

Je suis relativement fier de moi sur ce coup là.

Malheureusement, à la manière des contrôles peu intuitifs, la courbe de difficulté est elle aussi bien étrange. Ainsi, lors des premières missions, vous vous demanderez comment il est possible de mourir lorsque soudain, vous vous retrouverez face à une horde d’ennemis qui vous exterminera dans la minute suivante. Et, même si le jeu dispose de checkpoints qui vous restaureront vie et munitions, ceux-ci sont parfois placés de manière tellement aléatoire que vous abandonnerez, frustré de devoir tout reprendre depuis la dernière cinématique. Strike Suit Zero n’est donc pas un jeu difficile en soi, loin de là, mais il est frustrant, particulièrement dans ses objectifs. En effet, le plus souvent, on vous demandera de nettoyer une zone avant d’aller ailleurs. Ce qu’on vous ne dit pas, c’est que ces phases sont régies par une sorte de chronomètre invisible. Que vous tuiez 5 vaisseaux sur les 20 ou la totalité n’aura aucun impact autre que sur le score final (qui servira à établir un classement mondial, unique fonctionnalité online), puisque au bout d’un moment, les survivants battront en retraite pour une raison x ou y avant de se faire remplacer par un escadron plus puissant et ainsi de suite jusqu’à ce que ce soit vous qui soyez contraint de fuir dans la plupart des cas, sans parler des missions d’escorte/protection qui demandent d’être partout (éliminez ces vaisseaux/torpilles qui proviennent des 4 points cardinaux !) et nulle part en même temps (restez prêt du vaisseau mère sans rien faire même si l’action se passe à côté). Le joueur a alors l’impression de n’avoir absolument aucune utilité ou encore, d’être tenu occupé le temps qu’un quelconque évènement servant le scénario (inexistant je le rappelle) survienne. C’est bien dommage, surtout que ça ampute une bonne partie du fun, pourtant bien présent.

Tirer sur l’ambulance à coups de plasma

Et tes pleins phares, chauffard !

Et tes pleins phares, chauffard !

Arrivé à ce niveau de la critique, j’ai probablement ôté toute envie à vos petites mains d’un jour sortir la carte bleue pour acheter Strike Suit Zero mais ne partez pas ! Certes il n’est pas exempt de défauts, et pourtant, ses qualités ont bel et bien été travaillées par les petits gars de chez Born Ready Games. Je saluerai particulièrement l’effort fait sur les décors et plus généralement le design du jeu. Les planètes, les lieux, les vaisseaux, le tout forme une cohérence quasi parfaite, agrémenté d’une bande son, certes loin des standards du jeu SF comme Mass Effect ou Deus Ex, mais qui tient largement la route et sait se faire suffisamment discrète pour ne pas souler le joueur, déjà très occupé à entendre des explosions et des bruits de tirs plutôt bien retranscris. En revanche, là où le bât blesse, c’est la surenchère dans ses effets de lumières. Chaque vaisseau laisse derrière lui une trainée rouge ou bleue (selon son « équipe ») qui a tendance à s’accumuler pour créer un véritable foutoir visuel. On ne sait plus trop sur quoi tirer, où aller, les repères spatiaux passant vite à la trappe dans ce genre de jeu de pilotage où le sol n’existe pas, sans compter des lumières littéralement aveuglantes quand on explose d’un peu trop prêt un ennemi.

Un côté artwork dans les décors qui fait le charme de SSZ.

Un côté artwork dans les décors qui fait le charme de SSZ

Alors oui, Strike Suit Zero possède des défauts, oui, on aura tendance à pester contre ses errances de gameplay mais pourtant, on passe toujours un agréable moment, fun et primitif, à voyager dans cet espace hostile pour sauver la planète d’un danger mortel. Tout ça grâce à un univers cohérent, joli combiné à un rêve de gosse de s’immiscer dans la peau métallique d’un robot géant. Malgré tous ses points noirs, on sent pourtant que l’équipe de Born Ready Games tenait à remercier sa communauté sans qui le jeu n’aurait jamais vu le jour, et c’est une valeur qui se perd aujourd’hui dans le microcosme vidéoludique. Une raison suffisante pour acclamer le travail fait sur Strike Suit Zero ? Peut-être pas, mais une très bonne excuse pour les encourager à continuer dans cette voie en tenant compte des critiques pour nous pondre un prochain soft dépassant toutes nos espérances !

L'avis général

  • Les mécas !
  • Belle performance visuelle
  • Le fun primitif de tout détruire
  • Le scénario inexistant
  • Les effets de lumière aveuglants
  • Le foutoir ambiant
  • Des objectifs frustrants
Strike Suit Zero est marrant, mais on était en droit d’en attendre un peu plus. Avec son scénario tenant sur un post-it et ses objectifs manquant d’intérêts, le joueur fini par s’ennuyer, voire à être frustré, en réalisant que ses actions sont pour ainsi dire inutiles. Pourtant, le fun est bien présent lorsqu’on maîtrise les commandes bien particulières du jeu et qu’on s’amuse bêtement à tout exploser dans une galaxie au design soigné. Bref, Strike Suit Zero est du fun à l’état brut à qui il manque simplement d’être poli pour briller de mille feux mais dans lequel se reflète néanmoins le travail accompli par les passionnés de Born Ready Games.