• Développeur : The Game backers
  • Editeur : The Game backers
  • Site Web : PAL
  • Version testée : PC
  • Classification :
    Francaise : 05/07/2016
    Americaine : nc/nc/nc
    Japonaise : nc/nc/nc
  • Existe aussi sur Playstation 4
  • PEGI :

Furi

Rédigée par

Patience et Punition

Après quelques jeux mobiles, les petits Français de chez The Game Bakers débarquent sur Steam et PS 4. Loin de se contenter de son statut de « Boss Rush », Furi affiche des ambitions surprenantes à bien des niveaux. Il suffit de jeter un coup d’œil aux collaborateurs choisis par l’équipe pour s’en rendre compte. Le Character Design est assuré par Takashi Okazaki (Afro Samurai) et la bande son est composée par la Justice League de l’électro avec des noms comme Carpenter Brut, The Toxic Avenger ou encore Waveshaper.

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Le calme avant…

Furi est un jeu de duel avant tout

Furi est un jeu de duel avant tout

Furi ne perd pas de temps et vous plonge immédiatement dans son univers. On fait la rencontre de notre « héros » alors qu’il est emprisonné et torturé. Libéré par un étrange personnage avec un masque de lapin, il lui faut maintenant affronter les nombreux gardiens de sa prison interstellaire. Et immédiatement l’implication d’Okazaki est flagrante : les cheveux qui flottent, le personnage avec un masque d’animal, etc… Mais le jeu reprend aussi beaucoup du schéma narratif d’Afro Samurai avec un héros pratiquement muet et un personnage qui lui tourne autour tout en se chargeant de raconter l’histoire. Et si la patte artistique du titre est plaisante, techniquement il n’est pas folichon. Textures et effets grossiers, animations rigides… au vu des qualités artistiques indéniables du jeu, c’est vraiment dommage. En revanche, la bande son, elle, ne déçoit pas. Chacun des artistes cités tient son rang et nous offre des morceaux qui rythment parfaitement les différentes ambiances du jeu. Probablement une des meilleurs OST de cette année.

L’histoire est racontée au travers des affrontements, mais surtout au cours de longues phases de « promenade », qui servent de transition entre les boss. Si elles permettent de prendre une pause bien méritée et de faire monter la pression avant le prochain combat, très vite c’est cependant la lassitude qui vient prendre le dessus. D’une simple pression sur un bouton, notre combattant passe en pilotage automatique et se dirige de lui-même vers la bagarre suivante. Le jeu impose donc son propre rythme au joueur, et c’est une chose que l’on ressentira dans les combats où patience est le maître mot pour remporter la victoire.

La superbe direction artistique du titre fait oublier une technique pas très folichonne

La superbe direction artistique du titre fait oublier une technique pas très folichonne

La punition

Mais tout ceci n’est finalement qu’assez secondaire, car Furi est avant tout un boss rush en bonne et due forme. Une grosse douzaine de combats vous attendent et mettront votre skill à rude

Un bon timing est la clé du succès

Un bon timing est la clé du succès

épreuve. Armé d’un sabre et d’un pistolet laser, il est nécessaire d’analyser le comportement et les faiblesses des adversaires et de ne surtout pas se jeter tête baissée dans le combat. Certains ennemis sont insensibles au pistolet ou au sabre, d’autres encore ne feront que contrer ou se défendre, etc… Une grande variété de situations nous est proposée au cours de combats découpés en plusieurs phases. Ces dernières correspondent aux points de vie qu’il reste aux boss qui, fatalement, deviendront de plus en plus coriaces au fil du combat. Quelques techniques secondaires comme un tir chargé ou un coup d’épée chargé sont également disponibles, mais leur utilisation est très risquée car le temps de charger votre coup vous laisse sans défense. Et même si cela ne dure que quelques centièmes de secondes, cela peut soit mener au game over soit se révéler être un risque payant.

Oui, quelques centièmes de secondes, car Furi est avant tout un jeu de réflexes et de patience. Ici, pas question de combo à plusieurs touches ou d’améliorer son équipement. Non. Ici, les deux armes les plus puissantes sont la patience et les réflexes. La solution pour vaincre un adversaire n’est jamais (ou presque) de lui bourriner la tronche à coups de sabre. Il s’agit plutôt de repérer son pattern et de placer un contre ravageur afin d’enchaîner quelques coups, tout au plus. Le pistolet permet durant les premiers affrontements de rapidement descendre les points de vie des adversaires, mais plus le temps passe et moins il vous sera possible de gratter ces quelques dégâts qui font la différence. La marge d’erreur est minime tant les dégâts reçus sont colossaux à la moindre faute. La vitesse et la précision des esquives sont également indispensables pour survivre face aux nombreuses attaques incontrôlables des boss.

Le titre part parfois en véritable bullet hell

Le titre part parfois en véritable bullet hell

Il est donc impératif de préparer ses attaques avec soin, et de riposter dans un timing parfait pour faire tomber vos adversaires. Le titre prend parfois même des allures de jeu de rythme lors de longues sessions d’attaques des ennemis. Et que la récompense est belle quand on sort un contre parfait ! Là est la plus grande force de Furi : flatter le joueur. Le jeu qui réagit au quart de tour à ce qu’on lui demande et on ressent vraiment la brutalité des coups portés. Vous êtes mort ? C’est de votre faute, point barre. Si l’aventure se révèle assez courte, on se fera un plaisir de relancer une partie en mode « Furier » pour appréhender la pleine ampleur du titre.

Furi met la patience et les réflexes du joueur à rude épreuve, le forçant à rester concentré à chaque instant et à ne jamais se précipiter sous peine de punition instantanée. Variant les affrontements brutaux, purs duels de sabre, avec des combats sur des zones plus larges donnant plus de place aux esquives et au pistolet. Malgré une narration frustrante et une histoire qui peine à vraiment nous impliquer, Furi est un jeu parfaitement calibré porté par une OST démente. On peut tout de même regretter un prix clairement excessif et quelques combats bien en dessous de la moyenne.

L'avis général

  • Gameplay parfaitement calibré
  • Réactif et gratifiant
  • Bande Son MALADE
  • De vrais duels
  • Le mode "Furier"
  • Narration à la ramasse
  • Phases de promenades interminabbles
  • Techniquement, c'est pas la folie
  • Prix trop excessif
Furi est un véritable petit ovni. Sous ses grandes ambitions narratives et artistiques se cache un boss rush bien rodé mais inégal. Si les combats sont plutôt réussis, la mise en scène et les « promenades » sont clairement moins bien gérées et cassent totalement le rythme de la partie. Heureusement, la bande son d'excellente facture et le gameplay gratifiant, une fois maîtrisé, viennent compenser une narration à la peine.