L’évolution des pads #07 – Les quatre boutons de façadeCapsule Technique


L’évolution des pads #07 : LES QUATRE BOUTONS DE FACADE
On poursuit notre série sur l’évolution des pads avec l’une des toutes premières conventions de l’histoire du jeu vidéo : les quatre boutons de façade.
Avoir quatre boutons sur la façade droite d’une manette, c’est un peu la base du jeu vidéo moderne. Si aujourd’hui tout le monde le fait, ça n’a pas toujours été le cas. Sans même parler de la préhistoire du jeu vidéo qui à l’heure du pionnier Pong proposait des manettes en forme de thermostat four, les premiers pads pour consoles de salon n’avaient généralement que deux boutons principaux (A + B sur NES et 1 + 2 sur Master System), voire même un seul sur les machines les plus rudimentaires (Atari 2600). En fait, c’est la Super Nintendo qui, à l’aube de la génération 16 bits, a démocratisé l’usage des manettes à quatre boutons de façade. Mais ouvrir la voie ne veut pas pour autant dire être la première à l’avoir fait, car cette prouesse est en réalité à mettre au crédit d’un autre controller de Nintendo.
LA NES MAX MET LE TURBO
Vous trouvez que les constructeurs en font des caisses avec leurs manettes Pro, Xbox Elite ou Dual Sense Edge ? Eh bien sachez que cette course à la performance ne date absolument pas d’hier. Déjà en 1988, Nintendo avait à cœur de proposer une expérience de prise en main et de contrôle optimale sur sa console 8 bits. C’est dans cette logique que la firme de Kyoto a commercialisé cette année-là, la manette NES Max, vendue comme étant le pad ultime pour jouer à des jeux sur Nintendo Entertainment System.
Arborant une taille et une épaisseur similaire à la manette NES standard, la NES Max surprend d’abord par sa forme incurvée qui facilite sa prise en main. Elle comprend même un grip pour plus de confort en jeu. La disposition de ses boutons est également frappante puisqu’elle embrasse finalement quelque chose d’assez proche de ce qui se fait de nos jours : on trouve le bouton rotatif (qui n’est pas un stick analogique) sur la gauche, les boutons Start et Select en bas et surtout, les quatre boutons principaux situés sur la droite du pad.
Mais pourquoi proposer quatre boutons de façade sur une manette NES alors que le pad de base n’en possède que deux ? C’est justement là toute la subtilité de la NES Max qui en plus des deux boutons d’action classiques situés au-dessus, elle propose deux autres touches en contrebas : des boutons turbo. Leur but ? Permettre au joueur d’effectuer un nombre répété d’actions plus rapidement, et ce sans avoir à appuyer plusieurs fois sur le bouton de base.
Autrement dit, cette touche vous permet d’optimiser la répétition de pression sur un bouton, sans que vous vous tapiez une tendinite derrière. (Coucou les joueurs de Track and Field !). À noter par ailleurs que le Controller NES Advantage proposait également ces touches , mais comme il s’agit d’un joystick de type arcade, nous n’en parlerons pas ici, nous avons considéré qu’il ne rentrait pas dans la typologie et le champ des « manettes ».
Après quoi, Nintendo a finalement conservé cette disposition cardinale pour les quatre touches d’action de sa manette suivante, celle de la SNES. Après tout, qui dit plus d’options de gameplay rendues possibles par le passage de la génération 8 à 16 bits, dit forcément plus de boutons. CQFD. Ou devrais-je plutôt dire ABYX.