Tramis Muriel

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Muriel Tramis est née et a effectué ses études en Martinique, dans la ville de Fort-de-France. Attirée par les sciences et les techniques, elle obtient un BAC C. A 16 ans, elle déménage à Paris pour étudier à l’ISEP (Institut Supérieur d’Electronique de Paris). Elle entre ensuite au CNET pour des travaux dans la physique. Elle travaillera alors pendant 5 ans dans l’aérospatiale, notamment dans le domaine militaire en optimisant des systèmes de tir de missiles et en formant les jeunes recrues de l’armée au matériel informatique.

Après quelques années de services, Muriel en a assez de travailler pour les militaires. Appréciant la communication par l’image, elle commence à suivre une formation en Marketing et Communication. Elle est, dans ses loisirs, passionnée par les jeux d’aventure de l’époque. Elle entre alors dans le petit studio Coktel Vision en tant que stagiaire. Elle apprend alors très vite les techniques infographiques, et décide de créer ses propres jeux. En 1987, en compagnie de Patrick Chamoiseau et Philippe Truca, elle réalise sa première création : Méwilo, un jeu où vous incarnez un parapsychologue venu en Martinique pour enquêter sur des apparition de zombies. Le jeu remporte un vif succès, autant critique que commercial, qui vaudra à Muriel Tramis la Médaille d’Argent de la Ville de Paris. Encouragée par ces résultats, elle développe, la même année, un autre jeu : Freedom. Vous y dirigez un esclave qui a une nuit pour s’échapper d’une plantation. Nouveau succès pour Tramis, qui obtient une promotion au sein de Coktel Vision.

Vient ensuite une période de transition pour la créatrice. En parallèle des jeux d’aventure, elle se consacre à la conception de jeux éducatifs. Tout d’abord, des logiciels de maths, et en 1992 le désormais célèbre Adibou, qui est utilisé dans bon nombre d’écoles primaires et maternelles françaises. Entre temps, elle réalise plusieurs jeux chez Coktel VisionLe Spectre aux Balles d’OrCougar ForceBargon Attack… Elle donne également une importance à la femme avec des jeux comme EmmanuelleGeisha ou encore Fascination en 1991, pour qui le succès ne sera malheureusement pas au rendez-vous. Entre 1991 et 1993, elle développe la trilogie des Goblins, considérée par beaucoup de fans comme son plus grand succès.

En 1993, Coktel Vision est rachetée par le studio Sierra On-Line. Muriel Tramis produit alors Lost in Time, un nouveau jeu d’aventure dans lequel elle introduit à nouveau une femme en tant que personnage principal, malgré les réticences d’un public encore majoritairement ancré dans l’antique « machisme » primaire inhérent aux débuts du jeu vidéo. En 1994, elle se charge de Woodruff and the Schnibble of Azimuth. Elle effectue ensuite un gros travail en matière d’image interactive sur le jeu Urban Runner. Elle contribue même à l’élaboration du film, notamment en ce qui concerne les effets spéciaux.

Sierra On-Line est rachetée par Havas Interactive qui devient Vivendi en 1997, à la suite de la fusion avec la Compagnie Générale des Eaux. Entre temps, Muriel Tramis recommence à travailler sur des programmes éducatifs ainsi que sur sa gamme ADI.

2003 marque le départ de Muriel Tramis de Coktel Vision et donc du groupe Vivendi (devenu entre temps Vivendi Universal), départ à la suite duquel elle fonde sa propre société : Avantilles. Elle se fixe pour but de mettre au point des logiciels éducatifs notamment destinés à combattre l’analphabétisme, mais elle n’oublie pas non plus les joueurs. Avantilles serait en effet en train de préparer des jeux d’aventure basés sur des légendes afro-caribéennes. Cependant, la société cherche toujours des producteurs, éditeurs et/ou diffuseurs pour lancer le développement du jeu.

Début 2012, elle publie son premier roman : Le couteau seul sait ce qui se passe au coeur du giraumon. Le livre n’a rien à voir avec le jeu vidéo puisqu’il raconte les aventures amoureuses de jeunes filles martiniquaises des années 1970.

Muriel Tramis, plus que par son statut de pionnière du jeu d’aventure, est également un symbole fort, le symbole que la femme a tout à fait sa place dans ce monde peut être trop masculin du jeu vidéo.