Retour nostalgique à la grande époque du Club NintendoVoxel Libre


RETOUR NOSTALGIQUE À LA GRANDE ÉPOQUE DU CLUB NINTENDO
En souvenir d’une époque révolue, on se replonge au coeur de la meilleure itération de programme de fidélité Nintendo, le Club Nintendo.
Si vous avez grandi avec une console et des jeux Nintendo au début des années 2000, il y a de fortes chances que vous ayez été membre du célèbre Club Nintendo. Lancé le 2 mai 2002 en Europe pour coïncider avec la sortie du Gamecube, le 31 octobre 2003 au Japon, le 24 avril 2008 en Australie, en juin 2008 en Afrique du Sud et enfin le 15 décembre de cette même année en Amérique du Nord, ce programme de fidélité initialement connu chez nous sous le nom Nintendo VIP 24:7 jusqu’à l’arrivée de la Wii, était ouvert à tous les joueurs de la firme nipponne. On parle ici au passé, car au grand désarroi de nombreux joueurs, le Club Nintendo a définitivement fermé ses portes le 30 septembre 2015, au profit de sa version 2.0, le programme My Nintendo.
Le concept du Club Nintendo était on ne peut plus simple : au travers un site web gratuit, les utilisateurs pouvaient librement enregistrer leurs différents produits Nintendo à l’aide d’un code unique sur des cartes à gratter. On débloquait alors des points (étoiles en Europe et pièces en Amérique du Nord) qui nous permettait de recevoir toutes sortes de récompenses. À l’origine elles étaient uniquement présentes dans les jeux Nintendo. Ce n’est qu’à partir de mars 2011 que certains jeux d’éditeurs tiers ont commencé à suivre cette démarche.
LES GOODIES DU CLUB NINTENDO
Bon d’accord, gratter des cartes pour accumuler des codes, c’est bien sympa, mais pourquoi exactement au juste ? Allons, c’est évident non ? Comme le veut la tradition chez Big N, vous pouviez échanger vos points étoiles contre un nombre incalculable d’objets collectors estampillés Nintendo : des OST, des calendriers, des jeux en physiques, des jeux en demat, des consoles collectors, des insignes et badges, des peluches, des accessoires en tout genre, des vêtements, des sacs, des affiches, des figurines, des cartes à jouer ou encore des fournitures de bureau… Il y en avait pour tous les goûts. A noter que vous pouviez aussi échanger vos étoiles contre des Points Wii à utiliser sur la boutique Wii pour acheter des jeux sur la Console Virtuelle.
Mais le mieux, c’était évidemment les objets collectors et souvent exclusifs du catalogue d’étoiles réservé aux membres du club. On ne va pas vous refaire toute la liste (Wikipédia l’a faite pour nous !), mais au total, ce sont plus de 130 produits qu’il nous était possible d’acquérir sur le sol européen. Au sujet des plus beaux objets du lot, qui se souvient des reproductions miniatures des différentes coupes de Mario Kart, de la statue dorée de Link sur Epona limitée à 3 800 exemplaires et obtenable aux prix de 15 000 étoiles, mais aussi et surtout la statue dorée de Mario dite « Platinium Member Memorial » ?
Ceci dit, ne nous mentons pas : les récompenses du Club Nintendo européen n’étaient rien comparées à celles disponibles au Pays du Soleil Levant. Parmi la quarantaine de lots inédits et uniquement réservés à nos amis Japonais, on trouvait des OST en version physique, des manettes Gamecube uniques dont celle aux couleurs du Club Nintendo, une figurine Mario papier craft en 3D, des éventails, des polos ou encore des sets de badges collectors à l’effigie de différents univers de la firme de Kyoto.
La plupart de ces objets étaient d’ailleurs tellement remarquables qu’il n’était pas rare de voir certains utilisateurs déterminés tout tenter pour les récupérer. C’est notamment le cas de William, utilisateur de la première heure du Club Nintendo et détenteur de plusieurs dizaines d’objets de son catalogue : « Entre l’achat direct d’objets et l’acquisition de codes inutilisés sur les sites de revente, j’ai passé des heures à faire grossir ma collection du Club Nintendo avec la complicité d’un de mes parents qui ne manquait pas de repérer les bonnes affaires sur les Ebays étrangers ».
Et c’est ainsi qu’au fil du temps, il est parvenu à se forger un véritable coffre aux trésors Nintendo : « Je possède beaucoup d’objets venant du Club Nintendo, aussi bien européens, que japonais et américain. Parmi les pièces les plus originales de ma collection, il y a ce tee-shirt orné du symbole des cartes AR de la Nintendo 3DS sur le torse [seules les 3000 premières personnes qui enregistraient la New 3DS ont eu ce tee-shirt ndlr]. C’est tout bète, mais la caméra de la console le reconnaît et je peux le faire interagir avec ! ».
Que vous possédez vous aussi certains de ces trésors ou non, un simple regard sur cette liste illustrée des goodies du Club Nintendo devrait suffire à faire remonter en vous une bonne dose de papillions de nostalgie. Un sentiment indescriptible qui prouve que Nintendo savait remercier et fidéliser sa communauté de fans comme personne. Et cela de multiples manières par ailleurs.
LES BADGES ET LA COLLECTIONNITE
Les plus anciens d’entre vous se souviennent sans doute des différents badges à collectionner du Club Nintendo. Mais si vous savez, ces sortes d’achievements récupérables après avoir réalisé différentes actions sur le site de Big N. Ce système de fidélité était assez présent sur le web au début des années 2000. Il encourageait les joueurs à s’informer sur la marque, toujours de façon ludique.
Alors concrètement, que fallait-il faire pour obtenir ces badges ? Le plus évident : vous pouviez saisir les codes VIP 24:7 de certains jeux (Super Mario Sunshine, etc), de consoles (NGC, GBA, Nintendo DS, GBA SP, GB Micro) ou d’accessoires (GB Player). Vous pouviez également en récolter en invitant un certain nombre d’amis à devenir membre du Club via le programme ambassadeurs Nintendo ; un système de parrainage en somme. Enfin et le plus simplement du monde, vous connecter régulièrement sur le site suffisait à agrandir votre collection.
Historiquement, Nintendo n’a jamais manqué une occasion de faire de nous des scouts collectionneurs de badges. C’était également le cas avec Nintendo Badge Arcade sorti sur 3DS, ou plus récemment avec les icônes d’utilisateur personnalisées sur Nintendo Switch. En tout cas, ce vieux screenshot ne veut dire qu’une chose : l’époque bénie et nostalgique du Club Nintendo est définitivement derrière nous.
LA FIN D’UNE EPOQUE
La nouvelle est tombée au début de l’année 2015 sur le site de Nintendo : ce club si cher aux joueurs allait progressivement fermer ses portes. Ainsi, à partir du 1er avril 2015, Nintendo a définitivement abandonné son système de cartes d’enregistrement dans les boîtes. Cinq jours plus tard, le 20 avril, il n’était plus possible d’enregistrer des produits dématerialisés téléchargés sur le Nintendo eShop. Enfin, à la date fatidique du 30 septembre 2015, c’était la fin définitive du Club Nintendo. Autrement dit, terminé les petits papiers à gratter et les codes à enregistrer. « C’est stupide à dire confesse William, mais gratter les codes, c’était un vrai plaisir, il y avait une réelle excitation dans ce geste. C’était un petit bonus en plus de jeu et de sa notice. On se souviendra toujours du Club Nintendo comme du symbole de l’ère Gamecube, Wii et DS, une époque où Nintendo affirmait sa différence bien au-delà des jeux ».
Assurément, quand le Club Nintendo a fermé ses portes, sa disparition a laissé un vide dans le coeur de nombreux joueurs. Il aura finalement fallu attendre le 17 mars 2016 au Japon et le 31 mars de cette même année dans le reste du monde, pour que son successeur voit enfin le jour : le fameux programme de fidélité toujours d’actualité aujourd’hui, My Nintendo.
C’est lors d’une réunion d’actionnaires organisée en Tatsumi Kimishima, le nouveau président de Nintendo, a officialisé ce nom. Selon lui, My Nintendo avait pour objectif de « jouer un rôle de « pont » entre consoles Nintendo et appareils mobiles » au travers lesquels la firme de Kyoto a depuis façonné son avenir avec des titres comme Miitomo, Super Mario Run, Animal Crossing: Pocket Camp, Pikmin Bloom ou encore Mario Kart Tour.
Quand bien même il est aujourd’hui toujours possible d’échanger ses points platine contre des produits en tout genre sur le My Nintendo Store, ces derniers sont malheureusement moins originaux et ne dispose pas du petit supplément d’âme dont pouvaient se vanter ceux de l’âge d’or du Club Nintendo. Mais bon, dans la mesure où les goodies sont de nos jours bien plus accessibles et démocratisés qu’il y a dix ans, peut-on vraiment leur en vouloir ? On dit ça, mais le site My Nintendo du Japon regorge toujours d’items tous plus intrigants les uns que les autres…
De son côté, William reste optimiste quant à l’avenir du service en Europe : « Je ne peux pas dire que My Nintendo soit le digne héritier du Club Nintendo. La transition a été longue, s’est faite dans la douleur et force est d’admettre qu’ils sont moins généreux sur la qualité des produits. Ceci dit, depuis deux trois ans, on commence à retrouver quelques goodies intéressants. Ça vaut d’autant plus le coup que le système des points platine est une monnaie virtuelle qui se cumule assez facilement. J’attends de voir de ce que l’avenir nous réserve, mais c’est encourageant ! » Qu’importe de quoi demain sera fait, nous garderons éternellement des souvenirs nostalgiques du Club Nintendo, à l’ancienne. Celui qui nous a quittés en même temps que le regretté Satoru Iwata lui-même.