Mega ManHéros de la série éponyme et figure emblématique de Capcom
MEGA MANle robot-homme rocher
Mega Man est le héros d’une longue série de jeux débutée en 1987, totalisant aujourd’hui plus d’une centaine de titres, en comptant les épisodes des différents arcs (Mega Man, Mega Man X, Mega Man ZX, etc…), les jeux dérivés, les rééditions et les compilations. Le petit bonhomme bleu est réputé pour la qualité et la difficulté de ses aventures, qui mettent à l’épreuve la dextérité des joueurs depuis l’époque de la NES.
DES ORIGINES MUSICALES
C’est donc en 1987 que sort le premier épisode au Japon et aux États-Unis, puis deux ans plus tard en Europe. Deux hommes sont à l’origine du jeu : Akira Kitamura, véritable créateur du projet, et le plus célèbre Keiji Inafune, longtemps considéré à tort comme le papa de Mega Man. C’est en 2007 qu’il annoncera que le personnage était déjà créé lorsqu’il rejoignit l’équipe de développement, personnage qui était d’ailleurs inspiré d’Astro Boy, l’enfant robot du célèbre manga d’Osamu Tezuka.
Il est assez difficile de connaitre l’orthographe exacte en occident, entre Mega Man, MegaMan, et Megaman, car elle varie souvent, parfois même sur une même boîte du jeu. Le Japon n’est pas concerné par ce problème puisque le nom original du personnage est Rockman, qui fut changé pour le reste du monde à la demande d’un des pontes de Capcom USA, qui n’aimait pas du tout et pensait, probablement à raison, que les anglophones interprèteraient ce nom comme « homme rocher ». Il s’agit pourtant bien d’une référence musicale, car au tout début de l’histoire, sur laquelle nous allons revenir juste en dessous, Rockman s’appelle seulement Rock, et sa soeur s’appelle Roll… Rock n’ roll ? Thank you Captain Obvious !
Ajoutons également que les musiques de la série ont bénéficié d’un soin tout particulier dès le premier épisode, repoussant les limites de la console (cette bonne vieille NES et ses 8 bits), et étant d’une très grande qualité. Le thème du Dr Wily dans Mega Man 2 est là pour le prouver, que ce soit la version originale, ou bien les version rock ou piano !
DR LIGHT VS DR WILY
En l’an 20XX, le brillant docteur Light décide de fabriquer un robot afin de démontrer l’efficacité et l’utilité de l’intelligence artificielle, et Proto Man voit ainsi le jour (son nom original est Blues, encore une référence à la musique étrangère, qui sonne très exotique pour les Japonais). L’expérience est cependant un échec et Proto Man disparait. Notre cher docteur ne s’avoue pas vaincu et fabrique cette fois-ci deux robots, Rock et Roll, pour un résultat beaucoup plus concluant. Suite à ce succès, il enchaine avec six nouveaux robots plus spécialisés, et assied sa réputation à travers le monde.
Tout ceci ne manque pas de contrarier son ancien collègue le docteur Wily, qui parvient à reprogrammer ces six robots afin de se lancer à la conquête du globe grâce à leurs capacités. Pour les contrer, le jeune Rock accepte d’être modifié en robot de combat, un canon est greffé à son bras : le Mega Buster, et il devient Rockman, ou Mega Man.
C’est ainsi que commence le premier jeu de plates-formes de la série, qui met déjà en place les spécificités qui se retrouveront dans les opus suivants. La première particularité qui saute aux yeux est le choix de l’ordre des niveaux, qui est absolument libre, le joueur peut décider d’aller affronter n’importe quel boss en premier, et c’est une fois qu’ils sont vaincus tous les six que la forteresse de Wily devient accessible et propose une progression plus classique et linéaire. Cependant la seconde particularité importante de Mega Man fait qu’il y a quand même un ordre préférable.
En effet ce charmant petit robot bleu obtient le pouvoir de chaque boss dont il se débarrasse, lui donnant accès à des tirs alternatifs, comme par exemple des tirs électriques qui partent dans plusieurs directions, « donnés » par Elecman, ou encore des tirs qui ressemblent à des « boomerangs-ciseaux » obtenus après avoir vaincu Cutman. Ces attaques consomment chacune une jauge qui leur est propre, et qui peut se recharger avec certains objets. Lorsqu’il s’équipe de ces armes, Mega Man change de couleur en fonction de chacune, et pour cette raison, lorsqu’il a fallu trouver un nom en remplacement de Rockman, Rainbow Man a été envisagé…
En plus de diversifier le gameplay, l’intérêt de ce système réside dans les faiblesses des boss. En effet si la difficulté du titre n’a jamais été à prouver, il est possible de grandement faciliter les combats contre les boss de fin de niveau, si on utilise le tir approprié. Iceman est par exemple très sensible aux tirs d’Elecman, et un long combat difficile se transforme en une mise à mort de quelques secondes. Ce principe sera conservé pour chaque épisode, poussant les joueurs qui découvrent le jeu à trouver quelle arme est efficace contre quel adversaire, afin de suivre une route optimale.
DE MEGA MAN A MEGAN MAN X
Les épisodes de Mega Man sortiront à un rythme régulier entre 1987 et 1998, respectant le même schéma de jeu d’action plates-formes 2D avec les caractéristiques citées plus haut. Des nouveautés s’ajouteront au fur et à mesure, comme par exemple la possibilité de faire des glissades à partir de l’épisode 3, ou encore l’apparition du tir chargé dans l’épisode 4. Les épisodes 1 à 6 sont sortis sur NES, l’épisode 7 est sorti sur Super NES, et l’épisode 8 sur Playstation, cependant les trois derniers de cette série ne sont jamais parvenus jusqu’en Europe. En 1998 sort Mega Man and Bass sur Super NES au Japon uniquement, puis plus tard sur Game Boy Advance dans le reste du monde.
Il faudra attendre l’année 2008 pour voir la sortie de Mega Man 9, soit dix ans après le précédent opus, et enfin 2010 pour l’épisode 10, tous deux sur les boutiques en ligne des consoles Wii, PS3 et Xbox 360. Mais ne croyez pas qu’il ne s’est rien passé entre temps, loin de là…
Dès 1994, Capcom frappe fort sur Super NES avec Mega Man X, premier épisode d’un nouvel arc qui se déroule 100 ans après les épisodes de la série originelle. X, ultime création du docteur Light, est retrouvé inactif par le professeur Cain, qui décide de l’étudier afin de créer de nouveaux robots plus performants nommés les Réploïdes. Mais la plus grosse évolution apportée par X, à savoir le libre arbitre, fait que certains d’entre eux deviennent malfaisants, et se font surnommer les Mavericks. Suite à divers évènements qui s’ensuivent, X se retrouve à les affronter, jusqu’à faire face à leur leader : Sigma. Le scénario introduit également le personnage Zero, qui aura une place importante dans les épisodes suivants.
Le jeu reprend les mêmes codes, à savoir le choix de l’ordre des niveaux et la récupération des pouvoirs des boss, mais il est également possible d’améliorer l’armure de X grâce à des capsules laissées par le docteur Light. Les parties ainsi améliorées changent de couleur, et X prend peu à peu une dominante blanche. L’amélioration la plus intéressante est probablement celle du X-Buster, qui ajoute un niveau supplémentaire de charge pour les tirs, et qui permet de faire un tir chargé avec les armes des boss. Enfin, en plus des autres ajouts comme les sauts contre les murs ou les coeurs qui permettent d’agrandir la barre de vie, Mega Man X cache un secret en forme de clin d’oeil à la série phare de Capcom : Street Fighter. En effet si X est amélioré au maximum et que l’on fait une manipulation un peu spéciale à un endroit précis du jeu, on débloque une capsule secrète qui donne accès au… Hadouken ! Cette attaque utilisable uniquement lorsque la jauge de vie est remplie à 100%, tue n’importe quel ennemi en un seul coup, y compris les boss.
La série Mega Man X compte huit épisodes numérotés, sortis sur Super NES, Playstation et Playstation 2 entre 1994 et 2005, plus deux épisodes baptisés Xtrem et Xtrem 2 sortis sur Game Boy Color. Un remake de Mega Man X est sorti sur PSP en 2006 sous le nom Megaman Maverick Hunter X. L’épisode 7 sur PS2 tente le passage à la 3D pour un résultat assez mitigé, et celui qui suivra gardera des graphismes 3D mais reprendra une progression en pure vue de profil.
La cote d’amour du premier épisode est absolument énorme, il reste considéré comme l’un des meilleurs jeux de plates-formes de la Super NES, et d’ailleurs lors d’une vente aux enchères ayant eu lieu en 2013, un exemplaire encore sous blister d’époque a été acheté pour la modique somme de 4 800 euros…
LES SÉRIES DÉRIVÉES
En plus de tous ces jeux, d’autres épisodes ont vu le jour. Nous ne nous attarderons pas sur les quatre épisodes Mega Man Zero, sortis sur Game Boy Advance entre 2002 et 2005, qui comme leur nom l’indique ont Zero comme personnage principal. Mentionnons aussi simplement les deux épisodes Mega Man ZX sortis sur Nintendo DS en 2007 et 2008, qui introduisent de tout nouveaux personnages. Il s’agit toujours d’action plates-formes, mais la progression est différente, intégrant une légère composante exploration au lieu de simplement présenter les différents niveaux depuis un écran fixe avec les portraits des boss.
Mega Man quant à lui est bien présent dans les nombreux épisodes Battle Network, mais simplement en tant que programme informatique qui doit combattre dans le monde virtuel du Net. La série comporte presque une vingtaine d’opus majoritairement sur Game Boy Advance, dont une partie ne sont jamais sortis en Europe. Il ne s’agit plus de plates-formes, mais d’action RPG en 3D isométrique.
Deux siècles après les évènements qui se déroulent dans cette série, une nouvelle aventure a lieu, baptisée Megaman Star Force, répartie sur 3 jeux Nintendo DS. Cette fois-ci il s’agit d’un enfant qui fusionne avec un extra-terrestre afin de devenir une nouvelle version de Mega Man, capable d’évoluer aussi bien dans le monde réel que dans le monde virtuel.
Enfin il reste la série Mega Man Legends, qui comporte trois épisodes sur Playstation, il s’agit de jeux d’action aventure en 3D.
Le jeune robot est également présent dans un dessin animé américain de 27 épisodes, dans un anime dérivé de la série Battle Network, et aussi dans divers manga et spin-offs. Il est également l’un des personnages jouables de Super Smash Bros sur Wii U et 3DS, et il dispose d’une figurine Amiibo.
Bien que Mega Man soit célèbre, on ne se doute pas forcément qu’autant de jeux différents portent son nom, il n’est d’ailleurs pas toujours présent directement dans chacun d’eux, et le personnage original, ce cher petit Rockman, n’est la véritable vedette que d’une petite partie de ces titres. Il est pourtant une figure emblématique du jeu vidéo et principalement des jeux de plates-formes, reconnaissable immédiatement depuis presque 30 ans.