RNG dans les jeux-vidéo, comment le hasard a été dompté
Les jeux-vidéo ont toujours cherché à reproduire certains éléments de la vraie vie. Même si les graphismes sont stylisés, même si les interactions sont largement exagérées et que les émotions sont accentuées, les récits narratifs sont, à bien des égards, des adaptations des récits de la réalité. Et, dans un tel contexte, il est impératif de pouvoir y introduire un élément de chance, de hasard et d’imprévisibilité. Quelque chose qui est possible depuis longtemps, grâce aux mécaniques et algorithmes RNG.
LE RNG ET SON IMPORTANCE DANS LE JEU-VIDÉO
A une époque où les limitations techniques rendaient les jeux-vidéo très linéaires, les développeurs étaient en recherche constante de nouvelles mécaniques qui permettraient de révolutionner le genre. En particulier, des mécaniques qui rendraient les jeux moins statiques, en permettant de créer des interactions plus ou moins aléatoires qui serviraient l’immersion des joueurs. C’est sous la forme des algorithmes RNG que cette première révolution s’est faite.
Il faut comprendre qu’un ordinateur, et par extension les logiciels qui y sont programmés, ne peuvent pas réellement créer de phénomènes aléatoires. Pour contourner ce problème, les algorithmes générateurs de nombres aléatoires donnent pour instruction de piocher un numéro dans une séquence de chiffres entre lesquels aucun lien calculable n’est défini. Ce n’est pas du vrai hasard, mais c’est suffisant pour être exploité dans le monde du jeu-vidéo.
Les générateurs de nombres aléatoires (RNG) peuvent être utilisés pour générer des rencontres aléatoires dans des jeux RPG classiques. On pense notamment à Final Fantasy, Chrono Trigger ou même Golden Sun ! L’utilisation du RNG a d’ailleurs été perfectionnée dans les jeux de hasard tel qu’on peut en découvrir sur bonus.ca/fr. De même, ils peuvent servir pour altérer le récit dans des jeux narratifs. Mais le plus souvent, on les découvre dans des jeux de type “rogue-like” qui sont générés procéduralement et dans les jeux de type “gacha” où les récompenses sont censées être aléatoires.
Précisons cependant que la dimension aléatoire reste parfois sous contrôle. C’est le cas des taux de retour dans certains jeux de hasard ou des taux d’obtention des “loot boxes” qui doivent être sous un seuil jugé acceptable, par les autorités réglementaires.
LE RNG, UN ATOUT OU UN OBSTACLE POUR LES JEUX-VIDÉO ?
Bien que ce soit une véritable prouesse technique, le RNG n’est pas nécessairement un outil apprécié des joueurs. Mais, comme toute chose, la valeur du hasard dépend principalement du genre vidéoludique auquel on s’intéresse.
Par exemple, dans les jeux compétitifs, le hasard est principalement perçu comme un handicap. Les joueurs préféreraient avoir un contrôle absolu sur les actions, leur déroulement et les conséquences qu’on peut attendre. C’est d’autant plus vrai dans le monde de l’e-sport où les investissements en temps, en efforts et en énergie ne sauraient reposer sur le caractère aléatoire d’une interaction. Cependant, dans des jeux comme Hearthstone, les mécaniques de hasard peuvent intervenir pour pimenter les matchs et affranchir le jeu des métas et des stratégies rigides.
Cependant, il existe des jeux-vidéo dans lesquels le RNG est le bienvenu. Ces jeux souhaitent placer tous les joueurs sur le même pied d’égalité en faisaient intervenir la chance. Ainsi, dans les jeux de type “gacha” comme Genshin Impact ou d’autres jeux mobiles, la capacité à décrocher ou invoquer des personnages surpuissants dès le départ est une aubaine.
Enfin, il existe une autre façon dont la chance et les RNG peuvent être judicieusement exploités. Il s’agit des jeux de combat. En introduisant du RNG dans les mécaniques de certains personnages, les développeurs sont en mesure d’apporter de l’imprévisibilité. Des personnages comme Faust dans la série de jeux de combat “Guilty Gear” sont d’ailleurs notoires pour le côté imprévisible de leur gameplay. Bien que ceci les rende moins viables en compétition, ça les rend plus intéressants à jouer et à voir jouer.
CONCLUSION
En somme, façonner des interactions aléatoires a toujours été une préoccupation majeure pour les développeurs. Après tout, dans tous les jeux, quels qu’ils soient, il y a une mesure d’imprévisibilité. C’est d’ailleurs ce qui fait la différence entre un jeu en bonne et due forme, et un rituel scénarisé dont on ne peut pas dévier. Même le jeu d’échecs, aussi précis qu’ils puissent paraître, peut présenter des éléments aléatoires selon la concentration des joueurs ou leur familiarité. Dans les jeux-vidéo, c’est l’imprévisibilité qui transforme l’algorithme en jeu.