Atari, la mythique compagnie vit toujours

De nos jours, la plupart des gamers ne connaissent que 3 marques de console de jeux vidéo : Sony, Microsoft et Nintendo. Certains joueurs un peu plus anciens iraient peut-être jusqu’à vous citer Sega, mais très rares seront ceux à se rappeler d’Atari. Et pourtant, la marque, française aujourd’hui mais américaine au commencement, est considérée comme l’entreprise pionnière dans le monde du jeu vidéo, et la plupart des consoles actuelles doivent beaucoup aux premiers pas faits par Atari pour démocratiser et populariser le jeu vidéo.

Crée en 1972 par deux américains, Ted Dabney et Nolan Bushnell, Atari est une société américaine qui commence par développer des jeux pour les bornes d’arcade, notamment Computer Space et le célébrissime Pong. Toutefois, si dans l’imagerie populaire, Pong est souvent considéré comme le premier jeu vidéo de l’histoire, ce n’est pas tout à fait le cas. Pong est en fait le premier jeu vidéo à avoir rencontré le succès, mais d’autres pionniers étaient apparus avant lui, et notamment Tennis for Two, en 1958, au système très similaire à celui de Pong, ou même le Cathode-ray tube amusement device, créé en 1947 et qui est véritablement considéré comme le premier jeu vidéo de l’histoire.

Atari n’a donc pas tout inventé, mais ils furent les premiers à commercialiser le jeu vidéo, alors que les précédents n’étaient bien souvent que des recherches scientifiques. A partir de ce moment, Atari enchaînera les succès dans les salles d’arcade avec Space Race en 1973, ou Breakout, l’ancêtre du fameux casse-briques, en 1976.

Mais c’est en 1977 qu’Atari frappe un nouveau grand coup dans le monde vidéoludique en sortant l’Atari 2600, leur première console qui inondera le marché, avec plus de 30 millions d’unités vendues, un véritable tourbillon pour l’époque.

Cependant, l’âge d’or d’Atari se terminera rapidement au début des années 1980, la faute à une concurrence féroce et à une crise du jeu vidéo qui frappera les États-Unis en 1983. A partir de là, ce sera une longue descente aux enfers pour Atari qui se trouvera vendue et rachetée à de nombreuses reprises par plusieurs compagnies, changeant de nom à chaque fois et perdant aussi à chaque fois en moyens et en compétences. Atari Games, Atari Corporation, Atari Interactive, voici les noms successifs de la société qui finira même par se faire avaler par Hasbro puis Infogrames, la compagnie française.

Mais Infogrames déposera le bilan en Janvier 2013, entraînant alors la disparition, que l’on pouvait craindre définitive, de toutes les filiales d’Atari. En Décembre 2013 toutefois, les survivants d’Infogrames feront renaître la compagnie sous le nom d’Atari SA, avec comme principal but de redonner leurs lettres de noblesse à ce nom mythique du jeu vidéo, et sentant notamment que la nouvelle mode du retrogaming pourrait les aider à enfin sortir la tête de l’eau, tout en sachant pertinemment qu’Atari ne pourra jamais plus concurrencer les monstres PlayStation, Xbox et Switch.

Depuis, Atari est revenu jouer sur plusieurs tableaux, et notamment sur un où l’on ne l’attendait pas forcément, celui du casino en ligne. Dès 2014, Atari annonce que la compagnie allait se lancer dans le monde des jeux d’argent grâce à son propre casino en ligne. Mais il aura fallu attendre 2021 pour que celui-ci voie le jour. Entretemps, Atari a sorti sa propre cryptomonnaie, l’Atari Token, qui deviendra bien sûr la monnaie utilisable dans son casino, installé au final dans le monde virtuel de Decentraland. Et Atari a poursuivi en développant également sa propre blockchain, dans le but de pouvoir sortir ses propres jeux, indépendamment de la blockchain Ethereum utilisée sur Decentraland. Pour l’instant, l’Atari Casino utilise à la fois les Atari Tokens et les MANA, la cryptomonnaie de Decentraland, et l’on y retrouve la plupart des jeux classiques de casino, comme la roulette ou le blackjack, mais le tout modifié à la sauce Atari, c’est-à-dire en s’inspirant de l’univers des anciens succès de la firme.

Son ambition dans le monde du casino ne s’arrête pas là car Atari a annoncé la construction de casinos, réels cette fois-ci, dans plusieurs villes du monde et notamment à Las Vegas, afin d’habituer les gens à désormais associer Atari et casino.

Mais Atari n’a pas non plus complètement abandonné son développement dans le jeu vidéo, puisqu’une nouvelle borne d’arcade, inspirée de Breakout, est sortie en 2016. Et surtout, contre toute attente, Atari a sorti une nouvelle console en 2018, l’Atari VCS, qui a su plaire à tout un public de nostalgiques, même si ses performances sont bien loin des nouvelles consoles actuelles. Mais le but réel était de montrer qu’Atari vivait encore, et cet objectif a été rempli, alors que l’on avait vraiment cru la compagnie disparue en 2013.

Passée si près du gouffre, Atari est désormais sur la pente ascendante et, entre immersion dans le monde du casino et de la blockchain et surf sur la vague du retrogaming, l’avenir d’Atari apparaît enfin comme un peu plus dégagé. Et, de ça, tous les gamers devraient en être heureux tant ils doivent beaucoup, sans même le savoir, à la mythique Atari.