E3 : Mode d’emploiVoxel Libre

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SANS TABOU                     Electronic Entertainment Expo : Mode d’Emploi


Il fut un temps, désormais révolu, où il était vivement recommandé de plonger dans la notice d’une œuvre avant d’entrer dans le vif du sujet. Remerciements d’achat (et oui !), précautions d’usage ou présentation de la création, on ne lésinait pas sur les moyens pour vous prendre par la main avant de faire le grand saut dans le jeu vidéo. Dorénavant, point d’introduction : tout est sujet à la consommation immédiate (merci le démat), et ce constat s’applique également à la couverture médiatique dont l’E3 fait l’objet.

« E3 », mais quésaco ?

L’envie de me signaler que vous savez évidemment ce qu’est l’E3 va probablement vous traverser l’esprit et je ne douterai point de votre conviction (comme moi autrefois face à mes notices). Cependant, connaissez-vous tant que ça l’événement majeur du secteur ? Une brève mise au point accompagnée d’une immersion totale dans la dernière édition s’imposent !

Instauré en 1995, l’origine de sa création trouve son explication par le fait qu’à l’époque l’industrie du jeu n’avait pas encore droit à son salon. Le CES (Consumer Electronics Show) salon de la high-tech ayant lieu chaque année à Las Vegas, constituait le seul événement majeur où les acteurs de l’industrie pouvaient se rencontrer et communiquer autour de leurs projets.

Depuis, le salon est devenu une référence, au point d’être victime de son succès, certains constructeurs et éditeurs organisant même de leur côté leurs propres événements aux alentours en amont du salon, histoire de tirer parti au mieux de la couverture médiatique générée par l’E3, tout en réalisant des économies par la même occasion.

Pre(t)-E3

Une autre interrogation plutôt occultée mériterait pourtant d’être posée : « Comment vit-on le salon ? »

Avant de pouvoir y accéder il faut en avoir la capacité, et de ce fait, il est nécessaire de faire une demande d’accréditation sur le site officiel. Pour cela, il est impératif d’être éligible à une des deux catégories : « Industry » (comme son nom l’indique, être rattaché à une entreprise de l’industrie), et « Media » (œuvrer pour un média).

Néanmoins, il est possible depuis peu pour le grand public d’accéder de façon plutôt limitée au salon (voir capture d’écran ci-dessous) en tant que « Gamer » pour un tarif assez exorbitant de 249 $ (!). Oui, on est assez loin des prix pratiqués pour un Paris Games Week !

La différence de traitement entre les professionnels et le grand public peut notamment être constatée sur les horaires d’accès (Source: site officiel de l’E3).

A savoir que cette accréditation ouvre uniquement les portes de l’E3… et non celles des pré-conférences ! Les conférences en parallèle du salon (telles que celle dédiée à la Xbox ou encore celle d’Ubisoft) sont des rendez-vous à part entière et il faut donc obtenir une invitation de leur part… Et cette fois c’est exclusivement réservé à la presse.

Let’s get it started

Votre rédacteur tout sourire avant le début des hostilités.

Accréditations et invitations dans la poche (ou la boîte mail), le moment est donc venu de débarquer à Los Angeles ! Après un (long) vol depuis Paris (12h), nous atterrissons en Californie samedi 8 juin à quelques jours de l’E3 (qui débutait officiellement le mardi 11 juin), mais aussi à la veille d’un beau programme : La conférence Microsoft Xbox, EA Play et le concert symphonique de Final Fantasy VII !

Et oui, comme vous le savez, de nombreux événements ont lieu avant l’E3 et c’est tant mieux étant donné la distance à parcourir. On commençait donc sur les chapeaux de roue avec l’un des fers de lance de ce qui fait l’essence de l’E3 : « Xbox E3 2019 Briefing », communément appelé la pré-conf Xbox (ou Microsoft c’est selon). Habitué à partager l’affiche avec Sony (la conférence Playstation avait lieu quelques heures après), le constructeur américain avait tout l’espace médiatique nécessaire pour faire parler de lui (avec l’appui non négligeable de Keanu Reeves).

 

 

La team Culture Games avant d’entrer dans l’EA-rène.

Après avoir assisté à ce qui fut l’unique conférence d’un des constructeurs du marché des consoles, direction l’EA Play. Une attraction à part entière qu’on peut qualifier de festival compte-tenu du cadre (en plein air et en musique), de son accessibilité (ouvert gratuitement tout autant au grand public qu’aux journalistes) et de sa durée (sur 2 jours du 8 au 9 juin). Rien de très notable à l’horizon mise à part Star Wars : Jedi Fallen Order, cependant on ne vous cachera pas que découvrir les futures sorties d’EA sous le soleil californien est on ne peut plus parfait ! Puis, cerise sur le cheesecake, on a donc fini cette journée plutôt remplie par le concert symphonique de Final Fantasy VII au Dolby Theatre. Outre le moment de grâce, ce fut l’occasion d’apprendre en exclusivité la date de sortie de la première mouture du Remake (le 03/03/2020) ! Cette première journée sur le sol américain nous a définitivement mis sur de bons rails pour la suite de notre escapade jusqu’à l’ouverture du salon.

Inside the E3

Checking du ticket avant d’embarquer pour Midgar.

Après moult conférences (PC Gaming show, Square Enix, Ubisoft) ou autre streaming (Nintendo Direct), il est grand temps d’entrer dans le vif du sujet.

Pendant trois jours consécutifs, nos journées étaient rythmées par des visites de stands, des rendez-vous ou autres master-class. C’est peu dire que l’E3 nécessite une grosse débauche d’énergie (autant pour les journalistes que pour les exposants) ! Outre cet aspect, il faut aussi savoir que l’expérience de l’E3 dépend de l’approche que l’on adopte. A titre d’exemple, l’un des titres majeurs de cette année – j’ai nommé Final Fantasy VII Remake (encore lui) – était jouable uniquement dans un stand sans possibilité de rendez-vous. Il fallait jouer des coudes et s’armer de patience pour obtenir son ticket pour Midgar !

Dans le but d’optimiser son temps précieux et dans un souci d’organisation, il était donc possible de se voir accorder des rendez-vous. Pour cela, il fallait activer nos réseaux et contacter les impressarios des différents éditeurs ou constructeurs (agences de relations presse ou directement l’éditeur) en parallèle de nos démarches d’accréditations.

A savoir qu’il était parfois indispensable d’être en relation avec ces relais privilégiés car certains jeux (jouables ou non) étaient accessibles uniquement par le biais d’un rendez-vous (Marvel’s Avengers, Shenmue 3, Dying Light 2…).

Pouvoir expérimenter l’E3 comme il se doit se joue donc bien longtemps en avance !

A la fois riche et éprouvant émotionnellement, l’E3 se laisse donc véritablement découvrir à condition d’être accrédité. Bien qu’ouvert au grand public, son prix d’entrée élevé (249 $), son accès limité, l’impossibilité d’assister aux pré-conférences des éditeurs/constructeur, sans oublier la durée et les frais de déplacement, sont de véritables freins pour apprécier le salon à sa juste valeur.

En conclusion retrouvez ci-dessous notre vlog qui illustre notre expérience de cet E3 2019 !