PaRappa The Rapper : le rythme dans la peauNi Science, Ni Art
PARAPPA THE RAPPER : LE RYTHME DANS LA PEAU
A sa sortie en Europe le 26 septembre 1997 sur PSOne, PaRappa The Rapper est considéré à juste titre comme un ovni vidéoludique tant par son genre, un jeu de rythme, que pour son univers décalé et atypique. Il fallait donc de la part de l’éditeur, Sony Computer Entertainment, le faire adhérer par toute une communauté de joueurs qui ne jure que par l’action et l’aventure à l’instar des Tomb Raider, Rayman et Crash Bandicoot. La publicité de PaRappa the Rapper va alors s’avérer efficace, notamment grâce à l’incorporation d’éléments de la société contemporaine.
PaRappa the Rapper est resté dans les mémoires de toute une communauté de joueurs ayant fait leurs armes sur PSOne. Le titre développé par NanaOn-Sha devait se démocratiser pour perdurer et ainsi s’installer comme un genre certes novateur mais sur qui l’on pouvait compter dans l’avenir. Sony Computer Entertainment, comprenant bien les enjeux de ce titre, s’est donc lancé dans une campagne marketing brutale mais efficace pour fédérer ses joueurs.
L’idée était de faire converger l’essence de PaRappa the Rapper, un jeu musical où le joueur doit tapoter les touches de la manette en rythme pour enchaîner et former un texte de rap, avec l’un des phénomènes de la société de l’époque, celui des Boys Band, véritable phénomène en France dans les années 90 et plus précisément dès 1996 avec l’émergence de groupes français tels que les 2BE3 et Alliage. Une aubaine donc pour le marketing des jeux musicaux puisqu’on identifie un produit à un phénomène de société.
Et c’est là que la publicité de PaRappa the Rapper est diablement efficace puisqu’elle arrive à s’identifier au phénomène Boys Band tout en véhiculant un message. Dans cette pub, on peut donc y voir un groupe de jeunes hommes physiquement à leur avantage, archétypes du Boys Band, effectuant une chorégraphie mais complètement asynchrone en pleine représentation devant une foule de fans en délire. Voyant là un échec total de la part de son Boys Band, le producteur décide alors de les faire jouer à PaRappa the Rapper symbolisant ainsi le synchronisme pour qu’ils s’entraînent à avoir le rythme. Le résultat est plus que bluffant puisque le groupe arrive à répéter la chorégraphie de manière synchronisée, soulignant ainsi les bienfaits et l’efficacité du jeu, mais en troquant toutefois les paroles de la chanson au profit des touches Triangle, Carré, Croix, Rond au grand dam de leur producteur. Il est vrai que le Boys Band n’est pas très futé…
Permettant à PaRappa the Rapper de devenir la référence du jeu musical en France et propulsant en même temps la société NanaOn-Sha qui deviendra pionnière dans les jeux de rythme, cette publicité réunie à elle seule tous les canaux d’une bonne communication en ciblant le consommateur, en l’incitant à acheter le produit tout en le rendant public et en s’identifiant à un phénomène de société.