Chô Aniki : Le shoot’em up gayLes jeux de l'ombre
Voici une série très méconnue du grand public même si elle s’est faite une petite réputation au pays du soleil levant. Je vous arrête de suite, non ce n’est pas une perle qui n’a pas encore traversé les frontières pour s’installer aux USA ou en Europe comme on pourrait logiquement le penser. On est parfois soulagés que certains jeux restent loin de chez nous. Parce que Chô Aniki, en plus d’être incroyablement laid, ne propose aucune expérience notable mais parvient à figurer parmi les jeux vidéo les plus farfelus. Je vous propose donc de partir à la découverte de Chô Aniki, un shoot’em up horizontal gay.
Le Japon, c’est bien souvent le laboratoire des jeux complètement barrés, étranges. Bref, des jeux dont les japonais raffolent. A l’heure où le reste du monde n’a d’yeux que pour les grosses productions, il existe un pays où d’irréductibles développeurs s’acharnent jours et nuits pour pondre des jeux « innovants » dans tous les sens du terme. Oui, A l’instar de Mr Moskeeto, une simulation où dans la peau d’un moustique vous devez piquer des humains, ou encore de la série Katamari créée par Takahashi ; la série des Cho Aniki n’a ni queue ni tête, même si le jeu est en fait bourré de queues… Je vous laisse juger en regardant l’arme secrète de l’un des boss dans la vidéo à la fin de l’article.
La série Chô Aniki brille par son univers déjanté et complètement grotesque. Sorti tout d’abord en 1992 sur PC-Engine, l’histoire met le joueur dans la peau de deux ados, Benten et Idaten envoyés par l’empire du ciel pour botter le cul du redoutable Boteibiru (bodybuild dans la langue de Shakespeare), le roi des dix dernières années du tournoi de bodybuilding. Ce dernier est gravement carencé en protéine et décide donc d’aller envahir les planètes avoisinantes histoire de se refaire une santé et d’être à nouveau sacré king du bodybuilding. Quand je vous disais que l’histoire est complètement déjantée…
Durant leur périple, Idaten et Benten seront accompagnés de deux fidèles acolytes : Adam et Samson, deux mecs bien musclés et bien huilés comme on les aime et qui s’affichent avec un simple string, beaucoup plus pratique quand il s’agit de prendre la pose. Et je te vois venir petit coquin, il s’agit là plus d’une vision parodique que réductrice de cet univers très gay-friendly.
Si la série Chô Aniki ne rayonne pas grâce à son gameplay ou ses graphismes, on peut au moins saluer son univers gay-friendly qui à coup sûr vous permettra de côtoyer d’un peu plus prés le goût assez spécial des japonais amateurs de kuso-games. D’ailleurs, la série est assez connue au Japon puisque 6 épisodes sont sortis en l’espace de 22 ans.
Le plus mémorable est sans aucun doute Chô Aniki: Kyuukyoku Muteki Ginga Saikyou Otoko qui a vu le jour en 1995 sur PSOne et un an plus tard sur Saturn. Cet opus concentre à lui tout seul tout ce que l’on peut détester dans un jeu vidéo. C’est injouable, les graphismes sont proches du néant mais le comble c’est que cet épisode est très rare, un objet de collection que de nombreux collectionneurs aimeraient avoir dans leur ludothèque. Pour les plus curieux et les petites bourses, sachez que le dernier titre de la franchise se nomme Chô Aniki Zéro, sorti sur PSP en 2010. On peut assez aisément se procurer un exemplaire sur le net.
Pour terminer, je vous laisse juger l’univers de Chô Aniki… Attention vous pourriez ne pas en sortir indemne voire pire, y prendre goût ! Je me suis moi-même mis à me huiler le corps avant d’écrire cet article…