ACTE I

THE WITCHER

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Le premier jeu vidéo édité par le studio polonais CD Projekt RED (CDPR) est sorti en France en octobre 2007. Le studio étant inconnu et le jeu disponible uniquement sur PC, The Witcher n’a pas fait l’objet de beaucoup de ventes par rapport à d’autres. Cependant, les critiques globalement positives dans les magazines de jeux vidéo ont quand même attiré pas mal d’amateurs de RPG médiévaux occidentaux. Par contre, le fait que le jeu soit dérivé d’une série de livres écrits par l’auteur polonais Andrzej Sapkowski est passé quasiment inaperçu en France et dans les pays anglo-saxons parce que ces livres, à l’exception du tout premier, n’avaient pas encore été traduits en français ni en anglais. Personne ne connaissait donc la saga littéraire de Geralt de Riv, sauf dans les pays de l’Europe de l’Est.

The Witcher est un jeu en 3D avec vue à la troisième personne, et à l’époque, les graphismes sont jugés plutôt bons. Cela n’empêche pas CDPR de marquer les esprits en ressortant son jeu un an plus tard sous forme de « Enhanced Edition », une édition dans une superbe grosse boite bien remplie pour livrer un jeu aux graphismes améliorés, accompagnée d’aventures additionnelles, ce que l’on appellera communément plus tard des DLC gratuits. À noter que la nouvelle version, avec ses DLC additionnels et tous les bonus numériques, sont offerts gratuitement à ceux qui ont acheté le jeu auparavant, geste commercial rare à l’époque où les extensions payantes sont déjà devenues la norme.

 

D’emblée, avec ce premier jeu, CDPR appose sa marque de fabrique : un univers adulte où la nature humaine se montre avec tous ses défauts. L’avidité du pouvoir, l’appât du gain, la luxure et le racisme sont très présents, ce qui change beaucoup de la production habituelle du genre. Geralt tombe les femmes et fréquente les prostituées, les cartes coquines qui ponctuent chaque conquête féminine du héros deviennent d’ailleurs rapidement célèbres. À une époque où les succès n’existent pas encore pour augmenter artificiellement l’utilisation des jeux, collectionner toutes les cartes sexy devient un must pour les possesseurs du jeu.

Le pendant de ce réalisme humain, c’est un jeu fortement axé écriture, scénario et choix de l’utilisateur. Autant le Elder Scrolls du moment, Oblivion, est un emblème des jeux de type bac à sable où le joueur est libre d’aller où il veut quand il veut, autant The Witcher impose son rythme en proposant des quêtes successives permettant de changer de zone sur la carte et de faire avancer le scénario vers le dénouement final. Si le scénario global est écrit et imposé, la façon de le dérouler est toutefois un peu dépendante des décisions du joueur qui aura souvent plusieurs choix à sa disposition pour influencer le déroulement des événements. Cette opposition entre les Witcher et les Elder Scrolls perdure encore aujourd’hui et génère, comme souvent sur les forums, des oppositions passionnées entre les partisans du bac à sable et ceux qui préfèrent des jeux très écrits avec un scénario fort.

LE SCÉNARIO

Début du jeu : on voit Geralt de Riv, sorceleur, courir tant bien que mal dans une forêt avec des voix et chuchotements fantomatiques en fond sonore. Au final, il s’évanouit. Au réveil, il est dans une carriole, entouré de ses amis sorceleurs et de Triss Merigold, magicienne et amie de Geralt. Ils sont très étonnés de le voir car Geralt est censé être… mort (voir article sur Geralt de Riv). Les sorceleurs emmènent Geralt à Kaer Morhen, la forteresse des sorceleurs de l’école du Loup. Geralt a totalement perdu la mémoire, il n’a aucun souvenir de qui il était. Nous sommes en 1270, deux ans après le pogrom de Rivie et la supposée mort de Geralt.

Cette intro sous forme de cinématique amène à un Prologue dans la forteresse de Kaer Morhen qui précède les cinq chapitres du jeu, chaque chapitre se déroulant dans une région différente, dans et autour de Wyzima, capitale de la Temeria. Dans le Prologue, les sorceleurs sont attaqués par une bande de malfrats menée par 2 personnages, Azar Javed et Le Professeur. Javed et son acolyte prennent la fuite par un portail magique alors que Geralt allait les arrêter. Après l’attaque, nous apprenons que le but de Javed était de voler les secrets (potions, formules, livres…) qui permettent de transformer un humain normal en sorceleur, et qu’il y est arrivé. Les sorceleurs décident donc de se séparer pour retrouver les voleurs.

S’en suivent cinq chapitres durant lesquels Geralt sera sur la piste de la Salamandre jusqu’à ce qu’il trouve le commanditaire du vol et le tue. Durant l’aventure, Geralt rencontrera nombre de personnages hauts en couleur et d’organisation louches comme l’Ordre de la Rose Ardente et les elfes de la Scoia’tael. Les deux organisations serviront d’ailleurs de point de repère pour l’orientation de Geralt : sera-t-il partisan de l’Ordre, des Scoia’tael ou restera-t-il neutre ? Orientation prétexte aux choix du joueur évoqués plus haut. Par ailleurs, deux femmes remarquables qui l’aideront durant sa quête seront prêtes à lui témoigner un sentiment assez fort : Shani et Triss Merigold. Là encore le jouer sera libre d’orienter son choix vers l’une ou l’autre. Geralt les a toutes deux connues auparavant, mais il ne s’en souvient pas.

Finalement, dans ce premier volet, on n’apprend que peu de choses sur le passé de Geralt et la raison de son retour dans notre monde. Il n’a pas retrouvé sa mémoire mais il sait qu’il est lié à la Chasse Sauvage, il lui manque encore des éléments pour pouvoir avancer.

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