Réitérations de jeu #03 – Le remakeCapsule Technique
Réitérations de jeu #03 : LE REMAKE
Il s’agit de proposer une version modernisée du jeu originel. Le travail y est plus conséquent, les graphismes sont créés depuis zéro et le gameplay reprend parfois les améliorations que le genre à pu connaître entre la sortie des deux versions.
LE REMAKE, PRATIQUE LA PLUS ATTENDUE
Les éditeurs aiment parfois parler de version DELUXE, ULTIMATE, TURBO, surtout dans les années 90. Le phénomène est assez vieux finalement. On a tous en tête les multitudes versions de Street Fighter II comprenant quelques ajouts et des graphismes améliorés.
C’est l’occasion de gommer les limitations de l’époque. Les jeux ne proposant pas de sauvegardes peuvent maintenant le faire. On observe une remise à niveau des graphismes, ou en tout cas une nette amélioration. Le tout permet de proposer une nouvelle expérience aux joueurs tout en faisant la joie tant des nouveaux qui s’essaient au titre pour la première fois et que des vétérans qui découvrent une nouvelle lecture du jeu. À notre époque où certains jeunes joueurs sont réfractaires aux gameplay et graphismes d’antan, ils offrent une occasion de partage et de nostalgie. En effet, ils permettent de se replonger dans des souvenirs passés tout en étant une occasion parfaite pour les faire découvrir à la nouvelle génération. The Legend of Zelda : Link’s Awakening en est un bel exemple. Son arrivée sur Nintendo Switch a permis à de nombreux joueurs de découvrir un jeu vieux d’une vingtaine d’années et qui a pu à cette occasion être parfois même joué en famille par des enfants et leurs parents.
La différence entre remake et remaster étant floue chez le public, les éditeurs n’hésitent plus à incorporer la mention « Remake » directement dans le titre du jeu. C’est le cas de Nomura Tetsuya, directeur et concepteur des personnages de Final Fantasy VII Remake.
Je voulais faire taire les doutes qui ont commencé à monter lorsque nous avons annoncé le remake pour la première fois. Après la diffusion du premier trailer, il y avait des gens qui ne savaient pas vraiment s’il s’agissait d’un remaster ou d’un véritable remake, ce qui les as inquiétés. […] C’est pourquoi j’ai décidé de répondre à ces personnes qu’il était question d’un remake complet de l’original, d’où le titre « Remake ».
Parfois on y trouve également la mention « Remake HD », ce qui prouve l’importance des graphismes qui aujourd’hui sont mentionnés dans le nom du jeu en raison de leur poids commercial.
C’est également l’occasion de donner une deuxième vision du jeu. Les limitations étant moins grandes de nos jours, les développeurs peuvent approfondir leur jeux en y intégrant des éléments de gameplay impossibles à mettre en œuvre à l’époque, ou en améliorant la richesse de détails visuels. Resident Evil REbirth (jeu de mot et nom donné par les journalistes de la revue Joypad en France, l’appellation Rebirth n’est pas officielle) se sert de ces somptueux graphismes pour flanquer la chair de poule aux joueurs. Mais ce n’est pas tout puisque l’IA des ennemis a été revue. Celle-ci leur permet maintenant d’ouvrir des portes ou de descendre des escaliers. De quoi renforcer l’angoisse ! Le travail paraît parfois paresseux car, dans l’imaginaire collectif, partir sur une base est quelque chose de rassurant et facile. Dans la réalité, il faut sublimer ce jeu d’origine et les ratés sont légions, comme Secret of Mana. La réinterprétation du jeu d’origine est un exercice périlleux dont le résultat sera attendu par les fans.
Le remake est donc l’art de refaire un jeu, sans le transformer pour autant, celui-ci garde son essence mais se voit sublimer par de nombreux aspects. Le cran du dessus consiste à transformer un jeu par son style de jeu, son gameplay totalement revu ou son histoire, ce qui caractérise le reboot.
Parce que les exemples sont souvent plus parlants que les discours, voici quelques remakes :
- Crash Bandicoot N.Sane Trilogy : Au même titre que la trilogie Spyro Reignited Trilogy, il s’agit dans ce type de cas de remettre une vieille mascotte sur le devant de la scène et de mesurer l’accueil du public avant d’imaginer des suites. Ces remakes ont des graphismes remis au goût du jour et sont recréés à partir de rien puisque le studio en charge n’avait pas le code source des jeux en question. Ils sont à prix réduits, puisqu’il y a dans chaque compilation trois jeux pour 40 euros.
- Final Fantasy VII Remake : Sa version remake est découpée en plusieurs parties. Le système de combat est quant à lui calqué sur ce qui se fait actuellement, c’est-à-dire du temps réel, mais avec certains mécanismes rappelant le passé. Ces graphismes et son animation ont rarement été égalés lors de la sortie du titre. Mais l’avancée majeure est son passage de plans 2D à de la vraie 3D.
- Wonder Boy the Dragon’s trap : On a affaire à un jeu très ancien dans sa version originelle, en pixels et sur un plan 2D. Toujours sur le même plan, celui-ci passe à un rendu dessin animé fabuleux dans son remake. Les nouvelles compositions ne dénaturent en aucun cas les musiques de l’époque, leur rendant même hommage.
- Sources & crédits
- Crédits - Image à la UNE - Ubisoft
- Crédits - Image du Final Fantasy VII Remake Ultimania Book, provenant d'un article de Jeuxvideo.com
- Crédits - Image de Resident Evil sur GameCube, provenant d'un article de Retro Games
- Final Fantasy VII Remake : La genèse du projet racontée par Square Enix - Jeuxvideo.com (mai 2020)
- Test vidéo de Crash Bandicoot N.Sane Trilogy - Jeuxvideo.com (juin 2017)
- Entre héritage et découverte : le remake de jeu vidéo est un bel outil de transmission culturelle - RTBF.be (septembre 2019)
- Final Fantasy 7 Remake : Pourquoi ce jeu vidéo audacieux porte très bien son nom - RTL.fr (avril 2020)
- Le Remake dans le jeu vidéo est une relecture du passée plein d'avenir - Jeuxvideo.com (février 2019)