Troll du Mois #08 : Manas-vijnana powaaa !Troll

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Troll du Mois #8
Troll du Mois #8

Ca valait le coup d’attendre…

Un peu de détente cette fois, nous allons nous reposer un peu (Pour de vrai, pas comme avec l’article cinq hein… :)). Abordons désormais les conséquences heureuses engendrées par le maintenant fort fameux statut de gamerz’ plutôt que les causes présidant à la formation de ce statut dans la conscience de chacun. Après l’effort, le réconfort.

Comme dans tous les domaines, pour mériter ce titre on doit posséder certaines qualités aussi bien morales qu’intellectuelles: nous ne reviendrons pas là-dessus d’autant que beaucoup auront remarqué que la bonté en général offre l’intuition, la sagesse, tout comme l’intelligence en général offre la connaissance, le pouvoir. Ces qualités doivent être harmonieusement développées de concert si on ne veut pas finir en un misérable unijambiste. Comme toute discipline offre quelque pouvoir, il serait sans doute plaisant de passer en revue les avantages que procure l’ascèse vidéo-ludique, histoire de convaincre ou plutôt persuader les indécis. Des avantages ô combien triviaux mais si utiles offerts à qui consentira sortir sa tête de ses fesses.

Ah, l’intuition. Cette divine acuité qui est le propre de l’esprit, offerte à toute personne d’expérience. Entendons-nous bien, la véritable expérience doit être thésaurisée: Ca sert à que dalle de taper des gobelins des champs de la Creuse en boucle, tout comme ça sert pas à grand chose non plus de pas passer ses levels (Ou de monter un built de merde, mais ça c’est une autre affaire).

Mais à quoi que ça sert l’intuition me direz-vous ? Eh bien dans le cadre du jeu vidéo, ça permet de savoir avec un taux de win assez élevé si un jeu est un jeu de merde seulement en voyant la jaquette (ou carrément les artworks au début du développement pour les plus doués), l’intro’ du jeu ou les 10 premières secondes de gameplay. Les détenteurs de ce super-pouvoir peuvent déduire tous les mécanismes d’un jeu en quelques minutes, sa teneur scénaristique et la qualité d’écriture à la première phrase. En te faisant écouter une musique du soft, ils peuvent t’en parler. Les plus divins d’entre nous, sont même capables de connaître la valeur globale d’un jeu simplement avec quelques screenshoots. Bien sûr, certains sont plus doués que d’autres pour cacher leur forfait, mais il y a aussi des joueurs plus avertis que d’autres que l’on ne trompe pas avec de viles manœuvres.

Eye of the Beholder

Afin de montrer ce qui se passe dans le cerveau d’un gamer en l’espace de cinq secondes, on va décortiquer vite fait des jaquettes, une manière comme une autre d’utiliser son intuition n’est-ce pas ? On aurait certes pu faire pareil avec des musiques, des cinématiques ou quelques minutes de gameplay, mais avouons qu’hormis rappeler des souvenirs à certains d’entre vous, je n’aurais pas pu aller bien loin car ces supports ne se prêtent pas tout à fait au format papier. D’abord, nous verrons les jaquettes de Deus Ex: garder la même série ça a ses avantages ne serait-ce qu’à titre de comparaison et c’est la première que j’ai trouvée dans mon bordel, voilà. Ensuite, les différentes jaquettes de Guardian Heroes, car c’est tout aussi utile de comparer des jaquettes selon l’origine géographique des maquettistes. Certaines jaquettes sont totalement foirées, d’autres trop réussies, mais globalement on en tire toujours quelque chose de fort significatif quant au contenu (C’est comme la tronche des gens à qui on parle, l’habite faisant le moine dans 90% des cas). Les plus doués étant encore une fois Nintendo, qui dans le cas des Mario par exemple, font preuve d’un pouvoir « jaquettique » sans limite (Mate celle de Mario World… bon okay le regard de Yoshi fait un peu flipper).

DeusEx1Sur la jaquette du premier Deus Ex, on remarque d’emblée que le jeu a du cachet, une certaine ambiance. Elle en dit beaucoup avec peu d’informations. JESUS CHRIST Denton a les yeux tournés vers le ciel, un objectif élevé donc, voire mystique ; en témoigne le rayon lumineux qui descend sur lui. Sa tenue est simple, il a un visage atypique et des lunettes noires, la fermeture remontée jusqu’en haut, sans entrer dans des interprétations mais en nous basant uniquement sur les apparences on peut dire que tout cela témoigne de son sérieux, de sa retenue, voire de sa maîtrise, ajoutant un côté mystérieux à la scène. Le background est sombre voire inquiétant : des hélicoptères futuristes semblent surveiller la ville partiellement dévastée ou pourchasser le héros: on aura surement un gameplay basé sur l’infiltration. Des détails  dans le décor peuvent susciter l’interrogation de celui qui regarde, une statue de la liberté détruite et ce qu’on pourrait identifier comme un canon anti-aérien futuriste (ou un pommier avec des lampions ?) sur un toit: On a affaire à un jeu de science fiction qui lorgne du coté de Matrix et de Blade Runner. La police utilisée pour styliser le titre laisse d’autant plus songer à un univers cyberpunk en pleine dystopie. C’est développé par Ion Storm. Ouais okay, quelle veine: atterrir sur un tapis de caoutchouc mousse à 2h82 !

DeusEx2Sur le second c’est déjà beaucoup plus la cata’. A l’époque quand tu te radinais chez ton revendeur favori (chose que tu ne fais plus n’est-ce pas ?) et que tu voyais une jaquette avec une gueule pareille, tu hésitais à deux fois avant d’acheter le jeu. Mais comme tu as aimé Deus Ex et qu’en plus tu n’as pas lu le PC jeux de ce mois-ci, tu as espéré un jeu aussi bon et tu t’es fait niquer. Niqué déjà, par le titre Deus Ex… INVISIBLE WAR. Tu te dis: « Ouais, invisible war, c’est bien l’univers de Deus Ex ça ». Grossière erreur jeune débutant: Un jeu qui sous-titre quelque chose d’aussi stupide aurait dû t’avertir. C’est comme-ci , je sais pas, je sous-titrais « Mario World RIDE YOSHI AND SAVE THE PRINCESS » c’est débile et tu sens le coup commercial ou les mecs qui ont pas bien intégré l’univers et qui ont besoin de te dire: « Hé, c’est Deus Ex hein, INVISIBLE WAR j’te dis ». Quoi, c’est Ion Storm aussi ? Non attends, Warren, qu’est-ce que t’as foutu ? Bon, trêve de rigoleries, que dire sur cette jaquette de merde ? L’ambiance a complètement disparu, ce n’est qu’une pâle copie de la précédente en moins bien, tout est lissé. Le personnage a le charisme facial de David Boreanaz au mieux de sa forme, et il nous menace manifestement avec son gros gun de policier baveux. En fait, j’aimerais bien qu’il meure ridiculement comme le noob qu’il est. Hé mec, tu veux pas regarder mystiquement vers un autre endroit plutôt que de te la jouer racaille genre « bang bang » je te flingue tellement tu dois acheter ce jeu espèce de consommateur de zyme  ? Romero a participé à la mise en place de la jaquette ou quoi ? Les habits du gars sont trop compliqués, tu sens le jeu sans aucun parti esthétique et sans imagination. A la place des hélicos, on a BIEN ENVIE DE TE DIRE que c’est un jeu de S-F en te mettant des drones improbables qui font on ne sait pas quoi vu qu’une sorte de brouillard bleuté omniprésent semble être tombé sur Sydney… (C’pas le Théâtre à gauche la grosse bouse là ?). Un bon jeu de mairde que voilà. Je l’ai pas fait moi: j’aimais trop Deus Ex et voir un bon programme finir aux chiottes parce que trop de monde le consomme, ça fait mal.

La dernière jaquette. Encore moins de trucs à lire tiens, ça m’étonne même pas. Bon déjà on remarque qu’on est gentiment passés d’un Pegi 16 à 18. Ca veut dire que le jeu va être encore plus merdique ouais, ouais. Plus y mettent de sang et de nichons, plus c’est nul. Enfin sauf s’ils mettent que ça, là tu peux espérer quelque chose.

Bearlol

Ca a du sens au final…

DeusEx3Et BANG, v’la que le jeu y T’EXPLOSE dans ta gueule tellement il est bien. Va y avoir de l’action, un héros trop dark et charismatique, mystérieusement pas normal vu les techno-sangsues  bizarres qu’il a sur la tronche, coupe à la brosse, barbe, ouais: lui c’est un mec d’action, mais il a un coté cynique, pour sûr. Comme 90% des bouffons des superproductions de nos jours ué. Y se passe des tonnes de trucs dans ce jeu, regarde l’ingéniosité dont on a fait preuve pour le montrer: On voit des scènes du jeu dans les bris de la glace, tels des reflets de souvenirs, projection psychique de l’univers du Héros, maelstrom dans lequel il est pris mais dans lequel il avance néanmoins fièrement, arme au poing, au milieu de cette ville, de cette salope qui te regarde d’un air lascif, du gros bras très méchant, des machines avec des GrOs GuNz, de filles en danger, d’état policier et d’arts martiaux à main nue, parce qu’un héros c’est pas qu’un flingue c’est aussi des poings. Wowowowo. Mec. Ce héros, c’est toi (T’y as cru hein ? … Ah merde !) ! Et si c’est pas toi, tu ferais mieux d’en avoir peur ou de l’admirer car il vient te sauver ! Vous l’aurez compris: On se fout littéralement de nos gueules ! :D Une bonne tronche de con, habillé genre « Soft mais en fait je suis bien burné », une grosse couche de blabla, trop que HUMAIN REVOLUTION y’a un ALPHA à la place du A putain, c’est des génies, des foutus artistes j’te dis ! Eidos Montréal, mes Dieux vivants (Je vais pas parler de Square ça va m’énerver et je vais faire des phrases à rallonge qui mêlent insultes et théologie, je suis déjà à deux doigts là). Allez achète ce jeu, y’a trop d’action et d’évènements incroyables qui s’y déroulent, c’est un must have. Quand je vois ce genre de jaquette en général je suis mort de rire et ensuite je retire le jeu de ma liste de futurs downloads. J’espère que GOG ira pas s’humilier en vendant cette merde dans dix ans sinon autant se foutre une NES dans le cul par les coins…

Vous faites pas avoir par les localisations non plus hein, au moins ça permet de savoir comment les commerciaux visualisent leur public et/ou comment on perçoit un jeu dans un pays particulier.
Guardian Heroes FrontLà c’est trop drôle. Dans la version Jap’ (à droite pour ceux qui savent pas qu’une jaquette jap’ de Saturn c’est le petit machin), mise en page parfaite. Le titre en forme circulaire relève l’apparition des personnages qui jaillissent du centre. Le dessin a du mouvement, il est austère et en même temps on comprend tout à fait le principe: Ces types sont un groupe de héros bien complémentaires et vu la mise en scène, y’aura surement de la baston bien bordélique. Okay ça doit être un beat’them all. Ah puis ces japonais me font trop délirer avec leurs écriteaux partout: (A lire avec un accent japonais merdique ->) « UN SUPER BEAT’THEM ALL RPG », tout ça tout ça, c’est full informations partout comme dans les rues de Tokyo t’sais ? Ils ont même ajouté le logo du jeu pour remplacer une flèche standard: Excellentissime quoi. Merci aussi de préciser le développeur du jeu, ça fait jamais de mal quoi, faut croire qu’on est des ânes nous (J’ai beaucoup d’amour et de respect pour les ânes figurez-vous).

Bon alors après c’est la débâcle. Pour la jaquette Europe à gauche, bon. On vire TOUTES les gonzesses. Parce qu’une gonzesse c’est une tapette qui sait pas se battre dans l’UE (Elles servent juste à nettoyer ton vomi à l’Oktoberfest quoi). On les remplace par deux PNJ du jeu dont un méchant (Devine qui c’est ? -_-) qui se comporte… comme une tarlouze. Putain mais qu’est-ce qui vous a pris les gars vous avez fumé ? Au lieu d’une explosivité centrale, on se retrouve avec une tentative de pose photo genre: « Le feu intérieur est méga dangereux ». Qui a fait ce montage photoshop tout pourri ? Le titre est finalement balancé à la one again, sans le bel effet de la jaquette précédente. Puis j’adore quoi, les japonais se contentent d’indiquer (A lire avec un accent japonais merdique ->) « 1 à 6 joueurs, honorable » en haut à gauche. T’ain les européens qui ont jamais vu de multitap quoi : « SIX PLAYER MOTHER FUUUUCKEEEEEUUUUR ». C’est d’autant plus dommage que j’ai jamais vu personne avoir de multitap Saturn. Bref. Bon cette jaquette est pourrie mais au moins ils ont respecté l’esprit un minimum. Fin ils ont réutilisé la bonne police et quelques bons personnages avec le graphisme du jeu. C’est pas le dessin manga stylé de la jaquette jap’ mais on fait avec. Par contre…

Par contre ouha la vache, la jaquette Américaine. Ah ouais, les amerloques c’est vraiment des débiles quoi. Quand on veut leur vendre un truc, faut leur dire : « Dans ce jeu, y’a un type bodybuildé avec une big épée qui se bat contre un big mort vivant avec une big épée ». Et surtout pas leur dire que c’est du graphisme manga, « C’est du Comics mec, regarde le héros comme il ressemble à Thor ». T’ajoutes bien deux choses: De une que c’est une EXCLUSIVITE SEGA SATURN, parce que déjà à l’époque, les amerloques et leur société de conso’ genre: « Si t’as l’exclu’ tu te différencies et t’es trop un killer » ça allait de bon train. Deuzio, on remarque gentiment que leur ESRB commençait déjà à ramener sa tronche. Ah l’Amérique. Bon, je te passe les détails: Le château a rien à voir avec celui du jeu, la police sort de n’importe où et le logo dragon existe pas. C’était pour tenter de leur rappeler leurs jeux de rôles papier sans doute. Mais les gars désolé: Guardian Heroes c’est de l’HF manga quoi. Tu sais, comme Bastard ou Slayers hein ? C’est pas Dungeon & Dragons… enfin bref, faut bien vendre (et bien code barrer le produit) à des petites têtes blondes débiles. Vous me direz surement: « Ouais mais l’jeu il est bien dans tous les cas », je répondrai que ouais, que c’est pas le propos ici et que toutes ces jaquettes sont au final honorables pour le public qu’elles veulent toucher. Après qu’elles soient de bonnes jaquettes pour le contenu, ça, ça reste discutable. Faut croire qu’à l’instar des différences Nord-Sud qu’on nous a bien fait comprendre dans la série des Anno (Tu sais au sud ils bouffent des figues, du lait de chèvre alors qu’au nord c’est du poisson et du pain) y’a des différences ouest-est assez probantes.

VampireMascarade

Ils se plantent souvent. Regarde cette jaquette parfaite totalement gâchée par l’ajout impromptu de cette babe « come to my dark world » au premier plan. Ca c’est l’équipe commerciale qui s’est écriée: Rajoute une pétasse putain ! Sinon le geek pourra pas se branler sur la jaquette !

The Hitchhiker’s Guide to the Galaxy

L’intuition que développe gentiment le gamer au fil de son expérience lui permet de discriminer d’un coup d’oeil le bon, le moyen et le mauvais produit malgré toute la publicité ou l’emballage qu’on peut mettre autour. Il flaire les embrouilles, les tentatives de manipulation et sait dire à des développeurs enjoués mais incompétents: Ton jeu c’est tout pourri. C’est exactement le genre de public critique que la société de consommation et globalement tous les types qui veulent vous vendre quelque chose (y compris leur propre personne dans le cas d’artistes ou de politiques, same job is the same hein) détestent au plus haut point.

Si d’un regard, un type sait dire que telle ou telle peinture: « C’est de la merde, ce type se fout de nous, pendez-le », de tel livre à la première ligne: « T’écris mal, je connais déjà toute l’histoire, au fait l’idée du père qui est en fait la sœur c’est du déjà vu raconté de cette manière là, lurk moar la vie », si au bout d’une mesure, l’oreille attentive du mélomane sait dire: « Mais c’est à chier ton truc », alors s’en est fini de tout ce système basé sur la surproduction, la reproduction, l’illusoire innovation qui tourne en rond. Il est connu que la mode (Et tout le reste sauf notre Pater transcendant…) a des cycles, c’est tout à fait semblable pour les produits culturels. Le mythe de l’infini progrès vers un futur toujours meilleur rempli de progrès incroyables vers de nouvelles découvertes médico-technologiques doit prendre fin. Si on revenait à l’essentiel, de l’errance et du gâchis seraient facilement évités et on pourrait se concentrer sur l’essentiel. Retombons sur nos pattes, l’éducation, elle seule nous sauvera de ce guet-apens. Allez viens ! Tu auras un super sixième sens qui te permettra de tout (en tout cas assez pour faire style que c’est « tout » au commun des mortels) connaître instantanément !

EinsteinInfini

C’est dit !