LoricielDéveloppeur durant l'âge d'or du jeu vidéo français

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Une success story française…

En 1983, Laurant Weill et Marc Bayle, deux français passionnés d’informatique, fondent Loriciels. La société doit son nom à l’Oric-1, un micro-ordinateur pour lequel les jeux de Loriciels étaient développés en premier lieu. Suivirent ensuite des développements sur les plateformes ZX81, Thomson, MO5, Spectrum, Amstrad CPC, etc.

loriciel-contenu01Loriciels devient rapidement un acteur majeur de l’industrie du jeu vidéo, notamment grâce au succès du Mystère de Kikekankoi qui précédera celui de L’Aigle d’Or, le soft qui les fait connaître dans le monde entier en 1984. Le joueur y incarne un aventurier à la recherche de l’aigle d’or, perdu dans un immense château. Les graphismes en 3D isométrique, la possibilité d’effectuer une multitude d’actions ou encore l’ambiance lugubre et inquiétante pousseront les joueurs à passer de longues nuits blanches. Le jeu obtiendra le premier Tilt d’or dans la catégorie « Meilleur jeu d’aventure » en 1984, tandis que Le Mystère de Kikekankoi faisait partie de la sélection de l’année du magazine Tilt en 1983.
En 1985, Elliot Grassiano, qui a conçu quelques jeux pour Loriciels, crée Microids avec l’aide de Marc Bayle, Laurant Weill et Patrick Le Nestour.

Marc Bayle, de son côté, fonde la société Priams qui sera la filiale spécialisée dans le développement d’utilitaires PC et ST de Loriciels. Il est assisté de Pascal Pellier et Jean-Christophe Maurice.

Loriciels s’attache à développer des softs sur tous les nouveaux supports. C’est ainsi que des jeux sortent sur Oric-1, puis sur MO5 et Amstrad CPC. Les grands titres s’enchaînent alors, en particulier sur Amiga et Atari ST. On note les fameux Infernal Runner, Billy la Banlieue, Cobra ou encore Mach III.

… qui se termine trop vite

Loriciel doit son nom à l'Oric-1

Loriciel doit son nom à l’Oric-1

La fin des années 1980 marque la descente aux enfers pour Loriciels. En 1989, Marc Bayle quitte la société pour se consacrer à Priams. La même année, de gros problèmes financiers obligent Loriciels à se séparer de la dernière lettre de son nom pour devenir Loriciel. L’avènement du PC cause la mort des supports de prédilection de Loriciel. Du coup, en 1992, malgré une flopée de jeux édités (Entity, Disc, Baby Jo : Going Home, Paragliding, Best of the Best : Championship Karate, etc.), Loriciel fait faillite, notamment à cause d’un important impayé de son distributeur américain. Au total, la société aura sorti plus de 150 titres en seulement 9 ans d’existence !

Aujourd’hui, Laurant Weill dirige un nouveau studio, Visiware, qu’il a fondé en 1994 et qui consacre ses activités à des jeux pour téléphone portable et à de la télévision interactive. Quant à Marc Bayle, il gère la société Framacom, spécialisée dans la création de serveurs vocaux, d’éditions de CD-ROM multimédia et de sites Internet.