Pubs d’Antan Dragon BallNi Science, Ni Art

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PUBS D’ANTAN DRAGON BALL


LE JEU VIDÉO, UN MÉDIA COMME UN AUTRE ?

Une publicité japonaise pour Dragon ball, Daimaô Fukkatsu

Une publicité japonaise pour Dragon ball, Daimaô Fukkatsu

Dans les années 90, les jeux vidéo étaient en vogue, mais pas démocratisés comme aujourd’hui. Ce média n’était pas toujours pris au sérieux par les publicitaires. On avait accès à ces publicités essentiellement dans les magazines spécialisés. Cependant, quelques spots étaient diffusés à la télévision pour les licences les plus populaires. C’est bien entendu le cas pour Dragon Ball, qui était alors au sommet de sa gloire.

Entre un amateurisme certain et une utilisation des outils informatiques approximative, cette série a eu le droit à des campagnes de publicité à la fois simplistes et très maladroites.

Si au Japon on comptait des dizaines de jeux vidéo sur la célèbre licence, une poignée seulement est arrivée jusque dans nos contrées. Ainsi, dans son pays d’origine, Dragon Ball bénéficiait de spots graphiquement efficaces, avec des captures d’écran et des illustrations d’actualité. En France, il en était tout autre.

 

8 BITS DE BONNES VOLONTÉS

On commence par Dragon Ball : le secret du dragon, un RPG très moyen qui a cependant le mérite d’être le premier jeu vidéo à avoir été traduit en France, même si le résultat est… particulier.

Voici une vidéo de Nintendo mettant en avant cet atout, avec la voix française officielle de Son Gôku dans l’animé, Brigitte Lecordier. Quelques extraits de la série, quelques extraits du jeu… C’est kitch, mais ça présente correctement le jeu. 

 

 

Et pourquoi se plaindre ? Aux États-Unis, Dragon Ball : le secret du dragon a carrément été renommé Dragon Power. Les personnages comme Son Gôku ont été modifiés visuellement, renommés, et même l’histoire a été réadaptée. Il faut dire qu’à l’époque, les Américains ne connaissaient pas encore Dragon Ball. Et quand Bandai fait la promotion de Dragon Power outre Atlantique, il utilise la même illustration que pour la boite du jeu. Le personnage représenté ressemble-t-il à la version modifiée de Goku ? Non… Mais pourquoi s’embêter, autant dessiner un banal karatéka !

 

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16 BITS DE NÉGLIGENCES

En 1993, Bandai entreprend de sortir en France la série à succès des Super Butôden sur Super NES, avec le premier opus renommé simplement Dragon Ball Z. Comme pour Dragon Ball : le secret du Dragon, le soft a le droit à une vidéo.

 

 

Ce qui est assez curieux ici, c’est qu’en plus d’un vague extrait du jeu, il nous est montré des scènes en images de synthèse qui ne proviennent pas de celui-ci !

Comment il s'appelle le jeu déjà ?

Comment il s’appelle le jeu déjà ?

L’année suivante sort un second épisode sur Super NES rebaptisé en France La légende Saien, ainsi que l’appel du destin sur Mega Drive. Bandai décide de réaliser une campagne de pub groupée.

Graphiquement bâclée, elle ne nous montre aucun screenshot, mais seulement une illustration ne provenant d’aucun des deux jeux, mais de la jaquette de Dragon Ball Z, sorti un an plus tôt sur SNES. La publicité tente de mettre en avant les qualités graphiques de ces derniers par un slogan étrange : « Si tu la veux (la baston) tu le prends ! (le jeu) », et un texte maladroit visant sûrement à paraître cool envers un public jeune, kaméhaméha. Cette publicité contient de plus une faute, l’épisode sur Super NES se nommant La légende Saien et non la légende de Saien. Peut-être un clin d’œil au jeu qui est réputé pour sa très mauvaise traduction…

Bandai ne faisant pas les choses à moitié, il existe également une version vidéo de cette publicité. 

 

Oups, on a raté les fêtes de noël !

Oups, on a raté les fêtes de Noël !

 

Celle-ci montre encore une fois les séquences animées avec Cell et Goku en 3D qu’on avait déjà découvert dans la publicité de Dragon Ball Z. Ça n’a malheureusement toujours rien à voir avec aucun des deux jeux représentés ici. La faute de la version papier est également présente ici.

Bandai récidive pour Dragon Ball Z Ultime menace rebaptisée pour cette occasion Dragon Ball Z 3. Il faut croire que Bandai a du mal à retenir les titres de ses jeux. Un slogan tout pareil : « Si tu as de la thune (à noël), garde-la ! (jusqu’au 25 janvier). » Il faut dire qu’il n’est pas bon de prendre du retard et de rater les fêtes de Noël, Bandai se rattrape comme il peut. Toujours pas de screenshot mais une illustration qui a le mérite de faire partie de celle présente sur la boîte du jeu. Pas de vidéo cette fois-ci, Bandai s’étant peut-être dit qu’utiliser une troisième fois les images du combat en 3D de Cell contre Goku serait de trop, le cyborg n’apparaissant même pas dans cet opus. 

 

32 BITS D’ABANDON TOTAL

Pauvre PlayStation...

Pauvre Playstation…

En 1995 débarque chez nous Dragon Ball Ultimate Battle 22 sur PlayStation. Dans cette nouvelle campagne, on sent encore la patte du publiciste qui rebaptise ici le jeu Dragon Ball L’ultime bataille et réutilise encore la fameuse illustration de la boite de Dragon Ball Z sur SNES. Visiblement, elle plaît !

La pub met en avant le nombre de personnages, ce qui était l’argument principal du jeu, les précédents épisodes n’en proposaient le plus souvent que la moitié. Certaines phrases semblent être le résultat d’une mauvaise traduction. Toujours aucune image du jeu, même si cette fois, on daigne nous montrer la jaquette de celui-ci, permettant aux joueurs d’au moins le trouver en magasin.

 

ENVOYONS LE STAGIAIRE DANS LA SALLE DE L’ESPRIT ET DU TEMPS

En clair, les aventures publicitaires des années 90 de nos héros surpuissants ont été terriblement mouvementées. Elles n’étaient pas aussi inspirées que certaines campagnes dont nous relatons les histoires ici. Mais si ces affiches prêtent à sourire à présent, elles ont bercé l’enfance de nombreux joueurs de cette génération.