Atari VCS 2600Console de Atari, de 2ème génération

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ATARI VCS 2600 : LA BASE DES FUTURES CONSOLES DE JEUX


Atari est la société qui a démocratisé le jeu vidéo avec l’arcade, puis avec des jeux plus familiaux comme le célèbre Pong. Nolan Bushnell, avant de quitter la direction d’Atari en 1978, a lancé un projet permettant de rendre plus flexible la programmation et ce qui sera la base de toutes les futures consoles de jeux : L’Atari VCS plus connue sous le nom de 2600.

 

UN DÉVELOPPEMENT INCERTAIN

Si à la fin de l’année 1975 la console Pong financée par Sears conforte Atari et sa position de leader de l’arcade, la société se voit vite en danger avec l’arrivé des premières consoles de salon. En effet, les machines comme l’Odyssey de Magnavox ainsi que la Fairchild de Channel F, qui proposent déjà un système de cartouches pour lancer les jeux, gagnent du terrain sur ce nouveau marché. Mais Nolan Bushnell a déjà commencé depuis 1974 une contre-attaque avec un projet portant le nom de code Stella, la future console Atari VCS (Video Computer System). Les équipes sont composées des ingénieurs de Cyan Engineering, très souvent impliqué en tant que consultant pour la société. Le projet est alors sous les mains de Larry Wagner, Larry Kaplan, Joe DeCuir et ironiquement Jay Miner le futur créateur de l’Amiga. C’est l’explosion des circuits intégrés suite à la sortie du premier microprocesseur le 15 novembre 1971 : le 4004 d’Intel. Nouveauté alors très coûteuse, Atari obtient pour un prix bien plus abordable le MOS Technology 6507 devenu alors le processeur central de la console.

 

A gauche première version sortie en 1977 avec six interrupteurs et à droite la version sortie en 1980 renommée “S” avec plus que quatre interrupteurs

À gauche, première version sortie en 1977 avec six interrupteurs et à droite la version sortie en 1980 renommée « S » avec plus que quatre interrupteurs.

 

Mais faute de moyens, le développement rencontre des déboires et se retrouve stoppé. Il doit attendre le rachat de la compagnie par Warner en octobre 1976 pour reprendre sa conception. Ce nouvel acheteur investit 100 millions de dollars dans le projet Stella avec l’ambition de placer Atari en tête des ventes des consoles de salon grâce à une campagne marketing sans précédent. Pour ce faire, rien de mieux que de porter les grands titres des bornes d’arcade dans les foyers.

 

RÉVOLUTION DE L’AFFICHAGE

Pour remédier aux limites d’affichages des précédentes consoles telles que l’Odyssey de Magnavox, l’Atari 2600 utilise la technique de la rastérisation. Autrement dit, un composant permet de transformer en pixels à l’écran les informations graphiques contenues dans sa mémoire graphique.

 

Magnavox Odyssey à gauche (1972) et Atari 2600 à droite (1977).

Magnavox Odyssey à gauche (1972) et Atari 2600 à droite (1977).

 

Jay Miner alors fraîchement embauché par la société conçoit une puce révolutionnaire, la TIA (Television Interface Adaptor). Cette puce mémoire a l’avantage pour l’époque de tracer ligne par ligne chacune des images. Elle est capable d’afficher quatre objets contrôlables sans compter celui du décor, ainsi que de produire du son par deux voix mono en 1 bit. Le TIA apparaît comme une solution moins onéreuse que la plupart des autres puces mémoires et efficace face à une carte mère avec seulement 128 octets de mémoire. Les programmeurs doivent déjouer la contrainte d’une mémoire vive limitée niveau stockage et développent le plus possible des programmes en temps réel et en synchronisation avec l’affichage. C’est à partir de la cartouche que les données graphiques sont chargées grâce à des calculs précis lorsque le signal n’affiche pas à l’écran l’image. Voilà une performance très complexe pour les programmeurs, puisque le microprocesseur 6507 occupé à moitié à la gestion graphique n’a pas le pouvoir de les tenir informer de ce qui se passe à l’écran.

 

DES DÉBUTS DIFFICILES

L’Atari VCS est commercialisée en 1977 et rencontre des premiers bénéfices timides. Et pour cause, elle est vendue à seulement 200 dollars et la concurrence est rude où se rajoute la Professionnal Arcade de Bally. À sa sortie, la console est vendue avec le jeu Combat qui est non pas intégré comme initialement prévu mais bien séparé sur une cartouche, le nouveau support qui avait séduit la concurrence. Elle propose rapidement neuf jeux différents puis douze autres nouveaux en 1980, des jeux programmés en interne comme Asteroids (1979). Les composants pour sa construction sont coûteux et son prix de vente ne permet pas à Atari de se faire une marge intéressante. Mais pour contrecarrer ce mauvais investissement, les cartouches sont vendues 40 $ tandis que leur fabrication est de moindre prix.

Les ventes de l’Atari VCS ne sont pas à la hauteur de ce qui était estimé et met en branle l’équilibre de la société et de ses investisseurs. La fabrication rencontre quelques soucis et l’ambiance trop décontractée instaurée principalement par Bushnell ne convient plus au grand patron de Warner Steve Ross. En 1978, Bushnell claque la porte pour laisser place à une nouvelle politique de redressement.

 

LA DOMINATION ATARI

Ce qui fait grimper les ventes de la bête, c’est la conversion de jeux arcades. Profitant ainsi des succès colossaux de Space Invaders par Taito, cette version console fait de l’Atari VCS la console familiale à posséder chez soi.

 

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Space Invaders version Atari, une bonne réalisation et surtout une excellente affaire.

 

La VCS domine alors le marché des consoles de jeux et ce sont pas moins de 25 millions d’exemplaires de la machine et 120 millions de cartouches de jeux qui se sont vendus. On recense également 55 consoles compatibles avec les jeux de la VCS. En 1981, une nouvelle version s’offre au public, elle porte le nom de VCS 2600. Techniquement, il n’y a pas de réelle avancée avec l’original. La différence étant avant tout esthétique, en effet fini le bois apparent sur la coque. Ce second souffle permet à la machine de se répandre en Europe en un rien de temps.

 

VIDEO CRASH SYSTEM

Si la société peut se vanter d’avoir une ludothèque conséquente, elle ne prend pas gare aux éditeurs juste soucieux de générer un profit rapide et à court terme. Le résultat est catastrophique, les pâles imitations se multiplient et se vendent parfois à des prix faramineux en dépit de leurs piètres qualités. Le catalogue gonfle certes pour la VCS mais il est difficile d’y déceler les bons jeux comme ceux de l’éditeur lancé par d’anciens d’Atari Activision avec H.E.R.O ou encore Enduro.

Ne pas avoir gardé le contrôle sur les productions de jeux par des tiers aura été un gouffre pour la société qui, pire encore, se discrédite elle-même avec des jeux de plus en plus médiocres, comme le célèbre E.T. ou encore son adaptation de Pac-Man, un véritable désastre dans l’histoire des conversions de jeux arcade. Le rendu visuel est laid et la bouche de Pac-Man est figée horizontalement…

 

 

L’Atari 2600 est capable de reproduire des jeux arcade célébrissimes de la génération Pong et d’autres plus avancés comme Space Invaders. Malgré les limites techniques de l’époque, les programmeurs ont fait preuve d’imagination et d’ingéniosité pour proposer des jeux assez élaborés en terme d’affichage et surtout, la base des futurs processeurs graphiques. Le matériel a permis au grand public de se doter d’un « ordinateur de jeux » composé de microprocesseurs, dédié entièrement à ce divertissement et loisir. L’Atari VCS 2600 continue aujourd’hui d’avoir ses adorateurs auteurs de nombreux homebrew