Sokal Benoît

Benoît Sokal est un artiste belge empreint de singularité. Très vite attiré par l’illustration et témoignant d’un grand intérêt dans l’écriture de scénarii accompagnant ces dernières, il s’oriente vers l’école bruxelloise de Saint Luc pour y suivre des cours de dessin. Très impliqué, il participe à l’élaboration d’un album intitulé Le neuvième rêve, œuvre collective réunissant quelques-uns des meilleurs croquis réalisés par les élèves.

A cette même époque, il conçoit un personnage qui le suivra toute sa carrière. Les aventures de l’inspecteur Canardo sont publiées pour la première fois dans le mensuel (A Suivre) et font preuve d’une touche d’humour particulièrement cynique et décalée. Les années suivantes verront la publication en albums de ces mêmes aventures, par les éditions Casterman. Cette collaboration n’aura pas qu’un seul fruit : l’album Sanguine, que Sokal a réalisé en collaboration avec le scénariste Alain Populaire, sort en 1988. Plusieurs albums suivront, comme Silence, on tue ! écrit avec François Rivière, ou Le Vieil homme qui n’écrivait plus, en 1996.

Sokal est également célèbre pour ses œuvres vidéoludiques comme L’Amerzone (1999) mais aussi les deux Syberia (2002 et 2004), emmenant le joueur dans des aventures point-&-click qui restent aujourd’hui encore des références. Après ces expériences réalisées pour le compte de Microïds, il fonde White Birds Productions et lance Paradise sur le marché du jeu vidéo en 2006, un autre point-&-click dont un remake est sorti sur Nintendo DS fin 2008. Depuis, d’autres titres sont venus grossir sa ludographie comme L’Île Noyée (2007) ou Nikopol : La Foire aux Immortels (2008).

En 2010, Benoît Sokal aimerait se lancer dans la conception d’un Syberia III mais le projet ne démarre pas, faute de budget du côté de White Birds. En fin d’année, la société croule sous les dettes malgré deux succès sur iPhone : Babel Rising et Criminology. Elle est donc mise en liquidation judiciaire et ferme ses portes en janvier 2011. Le mois suivant, Sokal déclare lors d’une interview : « Syberia III n’est pas pour un futur proche ».