PlayStation VR

  • PlayStation 4
  • 13/10/2016
  • Sony
Focus
Rédigé par

Comme nous l’avions abordé il y a peu dans un dossier épisodique sur la réalité virtuelle, la VR n’en est pas à son premier coup d’essai. Pas assez avancée techniquement, trop onéreuse, sans réel intérêt ou tout simplement sans attente, la VR s’est heurtée à chaque fois à des barrières qui l’ont empêchées de s’imposer auprès du grand public. Mais la persévérance des constructeurs la remet aujourd’hui sur le devant de la scène. Alors, cette fois-ci c’est la bonne ?

L’autre réalité

playstation-vr-critique-07

En vrai, on n’aimerait pas le voir s’approcher !

Tranquillement installé sur le siège, casque sur la tête, manette(s) en main, je recharge mes flingues et je tends les bras histoire d’être prêt si quelque chose surgit. C’est ma deuxième démo avec le PlayStation VR et je tiens à être mieux préparé que la première fois, où la scène de Hatsune Miku: Project DIVA X m’avait plutôt mis mal à l’aise… L’effet réussi de la foule et leurs regards posés sur le joueur, même s’ils proviennent d’ombres dans le public, avaient de quoi intimider. Ajouter à cela un personnage de manga qui chante et se trémousse devant vous en même temps. Pas sûr que quelqu’un s’y soit préparé à l’avance ! Et tant mieux car la sensation était originale et marquante. Cette fois-ci, je m’apprête à entrer dans le monde d’Until Dawn: Rush of Blood et autant vous dire qu’avec l’intégrale des Saw visionnée un sacré nombre de fois, il n’y avait pas de quoi s’effrayer… Et pourtant ! Le jeu est un rail shooter dans une atmosphère lugubre, un abattoir avec des porcs mutilés à coup de scie et prêts à être exécutés. Le parti pris de ne pas donner la liberté des déplacements permet de se concentrer sur l’environnement, d’avancer à un rythme contrôlé et d’aborder l’action comme un film interactif… vraiment TRÈS interactif ! Car si dans un film le script est arrêté, il va falloir dans le jeu se défendre pour survivre. Difficile de rester de marbre quand des clowns malsains vous foncent dessus. Le côté rail shooter est utilisé pour simuler l’effet montagne russe avec des obstacles à éviter. C’est prenant, et bouger la tête devient un réflexe : on ne se préoccupe plus du monde réel. Dès les premiers instants, l’horreur de la démo gagne en intensité et les premiers frissons apparaissent.

S’il est sûr que ce genre se prête très bien à l’expérience VR, il faut faire attention à ne pas mettre ce type de jeux entre toutes les mains. Le réalisme risque d’en dérouter plus d’un, au risque même de produire des accidents chez les personnes les plus sensibles.

Une immersion totale

Mêmes impressions du côté de Farpoint, où les déplacements ont été délibérément restreints pour que le joueur se concentre sur les vagues d’ennemis. On se déplace latéralement et même si on avance, il n’est pas aisé de tourner avec les contrôles du PS VR AIM CONTROLLER, le pistolet spécial de Sony.
Qui n'a jamais rêvé de jouer à Starship Troopers ?

Qui n’a jamais rêvé d’être dans Starship Troopers ?

Pour les joueurs sensibles à la sensation de vertige, le passage sur la falaise est particulièrement prenant. La première fois, on se demande si l’on peut réellement chuter et on se concentre sur les ennemis. Mais j’ai pu réaliser une quelque chose qui m’est impossible dans le monde réel : un saut dans le vide. Autant dire que la sensation est suffisamment angoissante pour accentuer encore plus cette impression de vertige lors du deuxième passage près de la falaise. L’expérience est encore plus réaliste. Là où la mort dans un jeu a tendance à dédramatiser la situation, avec la VR la sensation est telle, que l’on n’a pas forcément envie de la revivre de suite. Autant dire que l’instinct de survie est réveillé.

Mais à quel prix ?

Le kit complet ?

Le kit complet ?

Il y a plusieurs gammes dans le marché des casques VR. La première est constituée des casques à très bas prix qui restent des expériences d’initiation tout en étant très limitées. Les cartmods, casques en cartons ne coûtent que quelques euros et les Samsung Gear VR de Samsung ou plus récemment le DayDream View de Google ne dépassent pas les cents euros. Ils se positionnent comme les casques les plus accessibles, d’autant plus qu’ils n’ont besoin que d’un smartphone pour fonctionner. De l’autre côté, on retrouve les casques les plus ambitieux comme l’Oculus Rift et le HTC Vive à des tarifs avoisinant les 700 euros. Et c’est sans compter la machine pour les faire tourner qui double ou triple facilement le prix. Entre les deux, une offre qui pourrait être un juste milieu : le PlayStation VR. Son prix est de 400 euros pour une console au même prix, voire un peu moins pour ceux qui ne sont pas intéressés par la Pro, la PS4 de début de génération suffisant amplement. À cela vient tout de même s’ajouter les « frais cachés ». Comptez 40 euros par PlayStation Move, optionnels mais conseillés pour certains types de jeu. La caméra est par contre obligatoire et vous demande de débourser 60 euros de plus. Bref, pour y jouer dans de bonnes conditions le prix réel est d’environ 840 euros, en comptant les accessoires et la console. Ce qui reste un prix acceptable compte tenu de la qualité de l’appareil. Cela étant dit, c’est encore un accessoire moins accessible que souhaité initialement.

Besoin d'un ingénieur ?!

Besoin d’un ingénieur ?!

L’expression « Plug and Play » n’est pas non plus entièrement adaptée puisque la facilité de branchement et d’installation est entachée par un nombre de câbles astronomique. À vous de juger ! Heureusement, une fois le casque sur la tête on ne constate pas de gêne malgré tous ces fils, ce qui reste le plus important pour ne pas gâcher l’immersion dans ces fausses réalités.

Finalement, le PS VR nous a beaucoup plu et paraît être un excellent rapport qualité/prix. Il n’est pas exempt de défauts mais il s’agit là encore d’une première version et tout comme les Wiimotes ou la Kinect avant lui qui ont progressé dans le temps, on imagine aisément que ses potentielles améliorations dépendront également des retours et de son succès. Avec une base installée de 45 millions de PS4 dans le monde et de nombreux jeux et démos, Sony a toutes les armes en mains pour écouler son casque pour les fêtes de fin d’année.