[Concert] Video Games Live 2014Sors mon Geek

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Retour sur un show événement

Les amateurs de jeux vidéo le savent bien, la musique y est souvent pour beaucoup dans la réussite d’un titre. Elle sublime l’œuvre, pour en faire ressortir l’émotion et les plus fines subtilités. De cette façon, nombreux sont les morceaux ayant marqué les joueurs au fer rouge. Certains vibrent sur le thème principal de A link to the past, d’autres frissonnent en entendant One Winged Angel, et nous sommes nombreux à vouloir empoigner un Game Boy dès que se glisse dans le creux de notre oreille le thème d’introduction de Pokémon. Ces célèbres mélodies méritaient bien qu’on leur offre un événement à la hauteur de leur prestige et Tommy Tallarico et Jack Wall sont parmi les premiers à l’avoir fait au travers du Video Games Live. Après des tournées triomphales tout autour du globe, le concert est déjà passé en France deux fois et c’est après quatre ans d’absence qu’Emmanuel Frattiani et ses musiciens sont revenus au Palais des Congrès de Paris le 5 novembre dernier pour un live événement.

Mise en bouche

Avant de se plonger au cœur même de l’événement, l’association MO5.com était présente dans l’atrium du Palais des Congrès afin de nous mettre en condition. Elle mettait à l’honneur le retrogaming avec la possibilité de s’essayer à des titres mythiques tels que Street fighter II, Earthworm Jim ou encore Metal gear solid 2 sur les consoles d’époque. Les membres de l’association nous offraient aussi l’opportunité de nous frotter à un champion de Guitar hero au cours d’affrontements qui donnaient le ton de la soirée à venir. Un concours de cosplay était aussi organisé. Mais le moment vraiment attendu par tous les gens ayant fait le déplacement, c’est le début du concert. 20H00 presque précises, après deux vidéos d’introduction et d’échauffement sur les thèmes de Mario et Pac-Man, on entre dans le vif du sujet. Sur les écrans défilent des images présentant rapidement l’évolution de l’histoire du jeu vidéo, avec en fond sonore le thème de Tron. On a l’art de faire monter la sauce tout doucement dans l’équipe du VGL. Et puis on y est, enfin, Tommy Tallarico et le chef d’orchestre font leur entrée en scène sur un medley Castlevania très bien senti. La salle est déjà chauffée à blanc, on peut passer à la vitesse supérieure…

Musicien surmotivé recherche spectateurs survoltés

Pour ceux qui se poseraient encore la question, le Video Games Live, qu’est-ce que c’est ? Le principe est simple, prenez un orchestre symphonique et des chœurs interprétant les plus grandes musiques de toute l’histoire du jeu vidéo, ajoutez-y un écran géant où défilent des images de ces mêmes jeux, synchronisez le tout avec des effets de lumière et vous obtenez l’un des plus majestueux spectacle dédié au jeu vidéo. Ainsi, pendant près de trois heures, l’orchestre enchaînera les morceaux avec brio.

VGL1En tant que compositeur, musicien émérite et amoureux du jeu vidéo, Tommy Tallarico est un parfait maître de cérémonie. Il ne s’exprime qu’en anglais, mais peu importe, nous sommes tous réunis sous la bannière de la passion et ça c’est universel. Du coup, la magie opère très vite et tout ce qu’il entreprend fonctionne. Le public est réceptif à son humour et ne se fait pas prier lorsque le compositeur l’invite à s’exprimer tout au long du spectacle. Tommy Tallarico aime ce qu’il fait et c’est un plaisir fou pour lui que d’être sur la scène du Palais des Congrès, le doute n’est clairement pas permis. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que son enthousiasme est contagieux. Comme il est beau d’entendre une salle s’enflammer à la simple évocation du nom d’un jeu, d’un compositeur ou même d’un studio de développement ! La variété est de mise, avec une tracklist très éclectique, allant du rétro au très récent, passant du MMORPG au jeu de plates-formes et de Assasin’s creed Unity à Mégaman. L’orchestre nous fait la joie de nous faire (re)découvrir des thèmes que l’on a assez peu l’habitude d’entendre, comme Shadow of the Colossus ou Skyrim par exemple.

VGLTout au long du « Bonus round », les petites surprises s’enchaînent. On nous diffuse des messages vidéo de Hideo Kojima et de Yuji Naka, respectivement les papas de Metal gear solid et Sonic et on a même droit à un morceau spécial « frenchies », à savoir une partie réservée à Assassin’s Creed IV : Black Flag. Un groupe de jeunes musiciens américains fera également partie de la fête, pour interpréter notamment le chant des tempêtes d’Ocarina of time à l’accordéon (si, si, vous avez bien lu !). Les différents thèmes sont séparés par quelques crossover rigolos diffusés à l’écran, du genre Chuck Norris VS Angry Birds (inutile de dire que c’est Chuck Norris qui l’emporte), mais le rythme est enlevé et soutenu pour un spectacle qui ne cesse de nous en mettre plein la vue et les oreilles. Tour à tour, le show rend hommage à la musique, à ses créateurs, aux musiciens et même à l’animation et aux joueurs, avec des montages vidéo consacrés aux films Disney et aux cosplayeurs. Des écrans disposés de part et d’autre de l’écran central détaillent ce qui se passe sur scène, on peut ainsi admirer de plus près la virtuosité avec laquelle jouent tous les membres de l’orchestre.

Le Video Games Live nous dévoile des moments électrifiants, avec un medley Street fighter II d’une classe folle, ou des moments rares et hors du temps, comme lorsque Austin Wintory, compositeur de Thatgamecompany, endosse le rôle de chef d’orchestre pour consacrer quelques minutes à Journey, accompagné par Riva Taylor au chant. Le public est conquis et finira la soirée avec une standing ovation…. Enfin, trois standing ovations pour être exacte, récompensées par un rappel du feu de Dieu sur Chrono Trigger, Chrono Cross et la chanson thème de Portal, Still alive. Cerise sur le gâteau, ceux qui le souhaitaient pouvaient rencontrer des membres de l’équipe après le concert.

Au final, le Video Games Live est un spectacle fait par des passionnés pour des passionnés et ça se sent. On vibre, on frissonne, on rit, on pleure même parfois en se laissant emporter par ces mélodies que l’on aime tant. Ce show est un immense cri d’amour au jeu vidéo et à ses productions musicales que l’on se prend en pleine face et qui fait sacrément du bien à une période où on a un peu trop tendance à accuser le jeu vidéo d’être la source de tous les maux de la société. Si je peux juste me permettre d’émettre un souhait personnel, n’attendez pas quatre ans pour revenir, par pitié…