• Développeur : Creative Assembly
  • Editeur : SEGA
  • Site Web : PAL
  • Version testée : PC
  • Classification :
    Sigle âge 16 ans et plus
    Francaise : 17/02/2015
    Americaine : nc/nc/nc
    Japonaise : nc/nc/nc
  • Exclusivitée
  • PEGI :
    Violence : jeu contenant des scènes de violentesOnline Game

Total War : Attila

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Très dubitatifs quant à la sortie d’Attila, c’est avec une certaine appréhension que nous entamons notre critique du dernier né des Studios Anglais de Creative Assembly. Rome II ayant pris environ un an avant d’être véritablement terminé, on ne souhaitait pas revivre l’excitation mêlée de frustration qu’il avait suscité à ses débuts. Cet Attila ayant des allures de Napoléon Total War ; de jointure entre deux “vrais épisodes”, s’avère finalement être l’un des meilleurs, si ce n’est le meilleur Total War à ce jour. Parfait pour les débutants, une aubaine pour les fans. Cet opus à petit prix est loin d’être le jeu moins ambitieux qu’il n’y paraissait.

Petit briefing…

Comme d’habitude, nous allons commencer par un bref retour sur la mécanique des Total War, une phase de gestion et de wargame dans laquelle le joueur devra gérer sa faction, ses relations diplomatiques et commerciales, ses régions, bâtiments et administrés. Et une phase bataille, qu’il est possible de jouer ou non selon l’envie du joueur. Parfois, une bataille que le jeu simulerait comme perdue pourrait être gagnée si elle avait été jouée par un joueur. Bien entendu, les divers modes batailles peuvent être joués directement depuis le menu sans passer par la campagne. Notons que comme d’habitude maintenant, un mode campagne en coop ou en versus en ligne est disponible, en plus des fameuses batailles multijoueurs.

Il nous parait important de dresser un état des lieux de la série Total War ces dernières années avant d’entrer plus profondément dans le cas d’Attila. La série voit son rythme de publication s’accélérer nettement et Rome II en avait clairement souffert. Problèmes d’optimisation par milliers, désynchronisations sur le multijoueurs, équilibrage parfois incohérent… Il aura fallu presque 6 mois pour que la situation se débloque et que le jeu réussisse enfin à faire oublier ses erreurs. Un nouvel opus sortant moins d’un an plus tard… On était en droit de s’inquiéter quant à sa qualité…

Dans l’idée, Attila est censé faire office d’opus transitoire entre Rome II et un futur épisode de grande envergure (possiblement Warhammer Total War), à l’instar de Napoléon pour Empire. Une époque relativement proche de l’épisode précédent, un moteur légèrement amélioré et un prix inférieur aux “gros épisodes”. Là où Napoléon avait en effet une certaine baisse d’envergure, ce n’est aucunement le cas d’Attila, meilleur en tous points à Rome II. Il s’agit du jeu que nous aurions dû voir il y a un peu plus d’un an.

Un environnement typique de la Rome décadente.

Un environnement typique de la Rome décadente.

L’époque a changé, nous sommes à la chute de l’Empire Romain et au sacre des ruées mongoles sur l’Occident. Nous sommes donc à la croisée des chemins. Incarner l’Empire Romain d’Orient comme celui d’Occident sera compliqué, les Huns seront vulnérables jusqu’à l’arrivée d’Attila, les autres factions (10 au total) dépendent des grands Empires, les Perses Sassanides ayant également une grande influence à l’Est.

Les améliorations

Globalement, il faut imaginer Attila comme un Rome II survitaminé. Tout est plus explicite pour l’utilisateur. Le moindre élément manquant de clarté dans l’opus précédent a ici été signifié avec beaucoup plus de sens. Nous pourrions par exemple parler du champ d’action des armées maintenant explicité par un effet de flammes tout autour de la zone.

Le champ de projection des troupes est beaucoup plus explicite

Le champ de projection des troupes est beaucoup plus explicite

L’interface, bien que fournie et un peu étouffante lors des premières minutes, devient rapidement un atout formidable, l’ensemble des informations est accessible très facilement là où Rome II cachait une importante partie de ses variables ce qui rendait la gestion parfois hasardeuse. La diplomatie est également légèrement remaniée par certains aspects et notamment les accords commerciaux, très vagues dans leurs intitulés, il était autrefois difficile de saisir la portée économique d’un accord, dorénavant, le chiffre est exposé, ainsi que les denrées qui sont concernées par l’échange. L’IA est aussi plus compétente, si elle est votre alliée et rejoint votre guerre, vous pourrez vraiment la voir agir dans votre intérêt en envoyant des armées, si vous lui demandez de petites sommes d’argent, elle pourra aussi accéder à votre requête. Impensable auparavant. Vous pourrez également échanger vos filles pour raffermir certaines alliances. Lors de la prise d’une ville, davantage d’options sont disponibles quant au destin de celle-ci y compris la raser… nous verrons ça plus bas.

La variété des unités à été encore améliorée

La variété des unités à été encore améliorée

Rome II avait introduit les femmes combattantes par l’intermédiaire d’un DLC. Attila les incorpore directement au sein de certaines unités, dorénavant, en zoomant au coeur de l’action, vous pourrez découvrir des guerrières dans les rangs de vos troupes masculines, un moyen simple de renforcer l’authenticité des combats. Notons que toutes les unités n’ont pas cette mixité, probablement à cause de l’ordre social de l’époque. Au secteur des améliorations, nous pourrons également saluer la légère avancée graphique (qui nécessitera toujours plus de puissance de la part de votre machine), un travail sur la lumière et les reflets est à souligner. Les textures de l’environnement qui étaient souvent très pauvres dans Rome II sont ici beaucoup plus détaillées et magnifient totalement la carte de campagne, qui n’a jamais autant donné envie de voyager. On pourra également évoquer le travail sonore du titre, encore meilleur que celui de Rome II, en zoomant sur les unités en phase de bataille, on pourra entendre les guerriers discuter, s’insulter et se provoquer, déjà présent dans Rome, mais cette fois avec plus de dialogues. En s’approchant des villes en phase de campagne, toute la ferveur des cités se fait entendre. Au delà du Sound Design de haut vol, les musiques sont elles aussi inspirées et puissantes, changeant en fonction de l’origine de la faction que le joueur prendra.

Les panneaux de début de tour qui annonçaient les événements dans la faction sont à nouveau animés, davantage de cinématiques sont également présentes pour suivre l’histoire d’Attila au fil des âges.

Les nouveautés

Attila n’aurait pas été réussi sans quelques nouveautés permettant de densifier l’expérience et de permettre une variété de situations bien plus importante que dans Rome II. Autant dire que vous ne connaîtrez pas de périodes “à vide” dans Attila, il y a toujours quelque chose à faire… et si par malheur vous veniez à l’oublier, le jeu vous le fera savoir lorsque vous essaierez de mettre fin au tour.

Une vaste palette de choix lors de la prise des villes

Une vaste palette de choix lors de la prise des villes

La première de ces nouveautés est inhérente au titre du jeu lui même. Les factions nomades font leur apparition. Ne disposant pas d’attache sédentaire, ces factions concentrent la majeure partie de leurs revenus sur le pillage. Toutefois, ces dernières peuvent décider de prendre une ville (puis plusieurs) et par le fait même, redevenir sédentaires. À l’inverse, les factions sédentaires qui perdraient toutes leurs cités mais disposeraient toujours d’armées deviendraient nomades. Les sédentaires peuvent aussi décider d’abandonner leurs villes pour devenir nomades. Seuls les Huns ne pourront jamais devenir sédentaires et devront conserver le statut de nomades durant toute la campagne. La possibilité de raser une ville est maintenant disponible également. La terre de la région sera entièrement brûlée et une ruine occupera la place dans l’ancienne ville. La recolonisation sera envisageable en se fendant d’une grosse somme d’argent puis d’une lente reconstruction.

Une région rasée, tout est à reconstruire

Une région rasée, tout est à reconstruire

Le mode siège repensé a été un argument de vente très présent dans la comm de SEGA, dans les faits, il apporte quelques nouveautés basiques mais efficaces. Il n’est plus possible de prendre une ville fortifiée en attaquant de front, il faudra construire le matériel de siège lors de ce dernier, ce qui pourra prendre plus ou moins de temps selon la taille de votre armée ainsi que les diverses technologies de siège que vous aurez étudiées. Les bâtiments peuvent être mis en feu, réduisant l’ordre public qui suivra les combats. Le feu peut également se propager pour provoquer des dégâts collatéraux. Si des bâtiments importants de type caserne ou lieu religieux sont endommagés en bataille, ils le seront également en campagne et les réparations coûteront cher. Notons également que plus un siège dure, plus la colonie assiégée se désagrégera. La possibilité d’ajouter des barricades à certains points clés des villes est également une des nouveautés, toutefois, ces dernières sont trop fragiles et ne peuvent pas être placées où on le souhaite, uniquement à des endroits prédéfinis.

Ségolène aurait appelé ça "La bravitude"

Ségolène aurait appelé ça « La bravitude »

Petite chose fort appréciable, des citoyens arpentent maintenant les rues des villes et cultivent les champs lors des phases de bataille. À l’approche d’unités ennemies, ils fuiront ou chargeront ces adversaires (sans la moindre chance de succès, évidemment (mais c’est très drôle…)). Bonne nouvelle également en bataille, une fois la victoire acquise, un petit bandeau notifiera le joueur et laissera l’opportunité à ce dernier de continuer à capturer des prisonniers. Prisonniers qui pourront être rançonnés, massacrés ou enrôlés dans les rangs du joueur pour regarnir ses forces.

Une des vraies plus-values de cet opus réside dans le retour de l’arbre généalogique. Cet arbre porte l’opus dans une tout autre dimension en matière de gestion, autrefois à la traîne par rapport à d’autres jeux (Crusader Kings II) dans le domaine, la série a maintenant un véritable intérêt dans cette dimension de jeu.

Cet arbre des familles de pouvoir vous permet d’avoir l’oeil sur tout. La domination sur le peuple ainsi que sur les élites, un équilibre à maintenir autant que faire se peut. Pour cela, les mariages arrangés, les assassinats, les adoptions, détournements de fonds, recherches de soutien, divorces, diminutions de popularité, etc. seront autant de moyens de gérer les factions qui s’opposent dans votre pays pour qu’elles servent vos intérêts. Chaque action ayant une myriade de répercussions qu’il serait impossible d’énumérer tant elles sont nombreuses…

Aperçu de l'interface des familles

Aperçu de l’interface des familles

Puisque non content de disposer d’un nouvel arbre des familles… Un arbre de compétences propre à chaque personnage a été ajouté, au fur et à mesure des victoires ou des actions politiques, le joueur pourra débloquer des attributs pour son personnage, ces attributs qui influenceront son autorité, son zèle, sa ruse, sa loyauté ou encore sa “gravitas”, son attractivité auprès des élites. L’entourage et l’épouse du personnage sont également des facteurs susceptibles de modifier la personnalité de ce dernier. Enfin, du contenu !

Il est dorénavant possible de nommer des personnages à des postes gouvernementaux. Cela conférera des bonus à la faction mais les postes nécessitent que la personne soit d’un certain âge et dispose d’un niveau de compétence suffisant. Autre modification, les édits peuvent être édictés par les gouverneurs des régions qu’il sera à la charge du joueur de nommer.

Quelques écueils

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Uniquement dix factions jouables, un peu juste

On regrettera quelques facilités prises avec la bande son, conservant la majeure partie des sons et voix de l’épisode précédent. Relativisons toutefois, ceux de Rome II étaient excellents et la réutilisation de ces ressources est due au court temps de production de l’épisode. Pardonné.

Peu de factions jouables d’office : 10. Cela reste honorable, mais voir débarquer deux contenus téléchargeables dans les premières semaines de commercialisation n’est pas très agréable.

Et Attila alors ?

Attila prend du temps à arriver. Il faudra jouer pendant cinq ans avant d’avoir la première cinématique de sa venue au monde, une vingtaine d’années supplémentaires pour voir son règne commencer. C’est à partir de là que les Huns atteindront leur pleine envergure avec d’autres jalons temporels poursuivant l’histoire du personnage et des factions de cette époque. Bien qu’étant aux abonnés absents en début de campagne, sa vie devient peu à peu le fil rouge de la partie.

L'avis général

  • Gestion beaucoup plus poussée
  • Avancées graphiques
  • Retour des arbres généalogiques
  • Nouveau système de siège
  • Stabilité technique accrue
  • Réutilisation de voix, props et musiques
  • Peu de factions jouables sans DLC (10)
Voilà ce que Rome II aurait dû être. Gommé de ses imperfections et disposant de fonctionnalités plus avancées, Attila est globalement plus clair pour l'utilisateur, plus complet pour l’aficionado et plus pédagogue pour le novice. Le retour de l'arbre des familles et les nouvelles features de gestion, cumulés aux événements aléatoires permettent de ne plus s'ennuyer pendant la campagne, il y a toujours quelque chose à régler. Les petites innovations du mode siège sont appréciables mais n'apportent pas de réel plus. Les batailles conservent donc leur niveau d'origine (très bon).