• Développeur : Koei Tecmo
  • Editeur : Nintendo
  • Site Web : PAL
  • Version testée : 3DS
  • Classification :
    Sigle âge 12 ans et plus
    Francaise : 24/03/2016
    Americaine : 25/03/2016
    Japonaise : 21/01/2016
  • Existe aussi sur Wii U
  • PEGI :
    Violence : jeu contenant des scènes de violentes

Hyrule Warriors Legends

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Le statut d’Hyrule Warriors Legends est très particulier. Il s’agit de l’adaptation d’une des séries les plus populaires du jeu vidéo dans un gameplay que l’on pourrait qualifier « de niche ». Après une première version parue sur Wii U en 2014, le soft revient augmenté en contenus mais sur une plateforme à la puissance beaucoup plus réduite, la 3DS. Hyrule Warriors Legends suscite logiquement de nombreuses questions de la part de publics différents. Certains n’y ont jamais joué sur Wii U tandis que d’autres se demandent si cette mouture peut être utilisée en complément de celle sur Wii U. La critique est par conséquent séparée en deux parties (aux habiles titres), l’une qui présente le concept d’Hyrule Warriors en général et l’autre qui s’attarde sur les particularités du jeu sur 3DS.

C’était quoi déjà Hyrule Warrriors ?

Par le Pouvoir du Crâne Ancestral...

Par le Pouvoir du Crâne Ancestral…

Hyrule Warriors est ce que l’on appelle un Musou, un sous-genre du beat them all spécifique à Koei Tecmo et plus particulièrement à son équipe Omega Force. La série fondatrice, Dynasty Warriors, fait s’affronter plusieurs armées pour la domination d’un territoire et la victoire sur les autres. Le joueur incarne ainsi l’un des hauts gradés de son camp et se sert de coups similaires à la plupart des beat them all 3D pour réduire les rangs ennemis. Très vite, cette adaptation du roman chinois Les Trois Royaumes varie avec Samurai Warriors qui s’inspire cette fois-ci de l’histoire du Japon. Le genre ne s’arrête pas là puisqu’il s’attaque ensuite aux adaptations de mangas/animés avec Gundam, Ken le Survivant ou One Piece. En 2014, Omega Force change un tout petit peu sa formule en adaptant pour la première fois un jeu vidéo, Zelda, avec Hyrule Warriors sur Wii U. La légendaire saga voit ainsi son côté action prendre le dessus le temps d’un jeu qui a le luxe de rendre jouables plusieurs personnages qui sont habituellement des rôles secondaires tels que Impa, Darunia ou Midona. Il s’agit donc d’un titre très fan service, idéal un mois après le trentième anniversaire de la série. Malheureusement, il se consacre surtout sur trois ou quatre épisodes, oubliant notamment A Link to the Past.

Le mariage entre Zelda et le genre Musou est réussi mais il n’est pas parfait pour autant.

Vous avez la petite musique dans la tête, n'est-ce pas ?

Vous avez la petite musique dans la tête, n’est-ce pas ?

Comme d’habitude, le joueur se retrouve sur un vaste champ de bataille où il devra accomplir des missions pour gêner la progression de l’armée adverse ou au contraire aider la sienne à marcher vers la base du général ennemi. Pour ce faire, il est possible via les boutons d’utiliser les attaques faibles (Y), fortes (X) ainsi que le Coup Fatal (A) et le Pouvoir Magique (Bas sur la croix directionnelle) à condition que les jauges correspondantes soient pleines. Pour la défense, l’esquive (B) et la garde (L) sont vos amis. Jeu Zelda oblige, l’une des différences de cette version est la présence d’items tels que les Bombes, l’Arc ou le Boomerang que l’on trouve, bien évidemment, dans des coffres dont l’ouverture est accompagnée du mythique « Tadadadaaaaaaaa ». Ces objets sont parfois nécessaires pour avancer et tout le temps vitaux pour affronter le Roi Dodongo, Gohma et les autres boss qui sont eux aussi importés de l’univers Zelda. Contrairement à la série d’origine, l’équipement n’est pas la seule source de progression pour les personnages puisqu’il faudra leur faire gagner des niveaux, débloquer leurs compétences grâce aux matériaux récupérés sur les ennemis lors des combats, obtenir et améliorer leurs armes chez le ferrailleur mais aussi trouver des Cœurs et des Quarts-de-cœur.

L’histoire n’a rien de révolutionnaire mais ce n’est pas le plus important.

Face à Ganondorf, je ne mise pas sur le Roi Dodongo.

Face à Ganondorf, je ne mise pas sur le Roi Dodongo.

Hyrule Warriors (Legends) comporte trois principaux modes de jeux. Le premier, et plus important, est le Mode légende qui permet de naviguer dans le scénario du jeu. Le Royaume d’Hyrule est une nouvelle fois mis en danger par la sorcière Cya et un jeune membre de la garde prénommé Link va se révéler être le Héros légendaire digne de la tunique verte. Pour combattre cette nouvelle menace, la nouvelle alliée Lana permet à Link, Impa et Sheik d’aller dans des mondes/époques différentes pour trouver de nouveaux camarades dans ce qui est bien entendu le prétexte au crossover. L’histoire n’a rien de révolutionnaire mais ce n’est pas le plus important, tant il est jouissif de voir autant de figures emblématiques réunies. Essayez tout de même de feindre la surprise quand on vous dévoile que Cya est manipulée par un autre méchant ou quand on met huit niveaux à indiquer la réelle identité de Sheik… Le second mode, le Mode libre est tout simplement la même aventure, cette fois-ci sans restriction de personnages. Ceux qui voudront pousser l’expérience pourront s’adonner au Mode aventure, qui permet d’explorer la carte du tout premier Zelda, avec cette fois-ci des combats à objectifs pour avancer d’une case à l’autre. Avec plus d’une centaine de cases et plusieurs versions de la carte, il s’agit du gros morceau du jeu. Ce mode permet d’obtenir à la fois les derniers personnages cachés, les costumes alternatifs mais aussi de nouvelles catégories d’armes plus puissantes.

Le gameplay est très répétitif, ce qui pourra lasser très vite certains joueurs.

Le running-gag du jeu, c'est que Linkle est trop bête pour comprendre un dessin...

Le running-gag du jeu, c’est que Linkle est trop bête pour comprendre un dessin…

Le mariage entre Zelda et le genre Musou est réussi mais il n’est pas parfait pour autant. Si le fan sera ravi de casser les jarres, couper l’herbe ou frapper les cocottes pour de funestes conséquences, il n’en reste pas moins que l’on retrouve certains défauts inhérents aux deux éléments mélangés. Le gameplay est donc très répétitif, ce qui pourra lasser très vite certains joueurs. Jouer des personnages de Zelda permet de combattre cet effet mais les parties durent en moyenne 30 minutes pour le Mode légende et 20 minutes pour le Mode aventure, en partant du principe que vous essayez de trouver les Skulltulas ou que vous rentabilisez la récolte de matériaux. Si la plupart des joueurs pourront aisément terminer la campagne, ils seront moins nombreux à venir à bout des défis du Mode aventure.

L’autre problème du jeu vient du casting qui est à la fois trop peu fourni (par rapport aux autres Musou) et miné de personnages superflus, notamment les créations de Koei Tecmo. Le fan service est bien entendu présent, que ce soit dans la plupart des stages qui représentent des endroits connus de la série avec plus ou moins de fidélité mais aussi la bande son composée des grands thèmes de Zelda dans des versions qui se veulent plus adaptées à l’action effrénée. Certains apprécieront l’intégration massive de guitare électrique tandis que d’autres la trouveront peu inspirée.

Et la version 3DS ?

Link utilise le pouvoir d'une fée

Link utilise le pouvoir d’une fée

Le Musou est un genre qui propose d’affronter deux ou trois armées sur un champ de bataille gigantesque. Il a donc besoin d’une puissance de feu assez conséquente, ce qui pouvait être l’une des craintes concernant le passage de la Wii U à la 3DS. Force est de constater qu’Hyrule Warriors Legends n’a pas comme point fort sa technique. Le jeu est parfois une bouillie de pixels et ce dès le menu à cause des artworks et autres éléments visuels. Même lors des parties, l’équipe a repris la méthode du dernier Smash Bros. en forçant le trait sur les contours pour améliorer la lisibilité de l’ensemble. Avec une telle conversion, il était évident qu’un certain prix serait à payer et c’est le visuel qui prend. Rien de dramatique tout de même mais les intégristes de l’anti-crénelage se tourneront vers la mouture Wii U. Le réel problème de la version portable est quand le tout s’anime. On pressent déjà que le jeu tient du miracle sur les New 3DS, avec une 3D (absente sur les autres modèles) qui provoque des ralentissements et des apparitions d’éléments parfois étranges. Mais sur les premières 3DS, le jeu flirte avec l’injouable et souffre d’un manque de fluidité et d’un délai de réapparition des ennemis très gênants.

La grosse nouveauté de gameplay est l’apparition du changement de personnage jouable en cours de jeu.

L'écran du bas permet à la fois de changer les personnages et la téléportation.

L’écran du bas permet à la fois de changer les personnages et la téléportation.

Quelle que soit la 3DS, des sacrifices ont été effectués. Le Mode coopération a donc été supprimé tout comme le Mode boss (qui était un DLC sur Wii U). Il est donc d’autant plus étonnant de constater que la grosse nouveauté de gameplay est l’apparition du changement de personnage jouable en cours de jeu. Un ajout nécessaire pour un genre qui n’est pas parfaitement compatible avec le format portable puisqu’il demande de longues sessions sans perturbations pour pouvoir jongler au mieux avec les missions urgentes en cours (la sauvegarde en cours de partie n’aide pas beaucoup sur ce point). Hyrule Warriors Legends profite ainsi des altérations apportées par le jeu précédent de l’équipe, Dragon Quest Heroes, qui intégrait déjà le changement de personnage. Ce dernier avait d’ailleurs repris les boss d’Hyrule Warriors tout en permettant au joueur de bénéficier de bonus lui facilitant la tâche lors de ces affrontements en rassemblant plusieurs de ses personnages autour du monstre à abattre. Appuyer sur un portrait de l’écran tactile permet de se retrouver immédiatement aux commandes d’un autre personnage, là où il se situait. Couplé au nouvel item, l’Ocarina qui permet de se téléporter à certains points de la carte à condition de les avoir activés, il donne un sentiment nouveau de dynamisme. Dans un Musou, il n’est pas rare d’avoir des « moments FedEx » où l’on doit simplement courir d’un point à un autre. Pouvoir raccourcir ces trajets aide grandement le jeu et rend le retour/passage à la version Wii U douloureux. S’il faut tout de même que le personnage fasse le trajet, changer de personnage permet de s’occuper pendant que l’IA avance seule. En revanche, il n’y a pas que du bonus puisque l’on perd la guérison des autres personnages par contact (s’ils sont jouables), limitant ainsi les soins, et l’IA qui nous remplace fait n’importe quoi avec le personnage abandonné.

Les deux cartes apportent un vent de fraîcheur à l’ensemble puisqu’on retrouve nettement plus l’aspect énigmes et donjons de Zelda.

Les vêtements de fées sont souvent inspirés de personnages de la série.

Les vêtements de fées sont souvent inspirés de personnages de la série.

L’autre innovation est l’ajout des fées. Inspirées des soutiens que l’on trouve dans d’autres productions d’Omega Force, elles interviennent lors des combats pour avantager le joueur. Il faut néanmoins s’investir auprès des fées puisqu’il faut les habiller et les nourrir grâce aux objets trouvés dans le Mode aventure. Le Mode jardin des fées qui permet de les gérer semble gadget dans un premier temps mais leur efficacité en combat, pousse à aller plus loin et débloquer de nouvelles techniques. Il est d’ailleurs possible de créer des salons à quatre joueurs en local pour échanger des capacités. De quoi ajouter encore au contenu pléthorique du jeu qui comprend le contenu de base de la version Wii U, ses trois premiers packs DLC ainsi que cinq nouveaux personnages et deux cartes.

Le gros des nouveautés vient de Wind Waker avec le Link de cette version mais aussi la possibilité de jouer avec Tetra et le Roi d’Hyrule. Ils viennent accompagnés de deux cartes qui apportent un vent de fraîcheur à l’ensemble puisqu’on retrouve nettement plus l’aspect énigmes et donjons de Zelda, mais soulignent encore plus la platitude des autres niveaux. Outre Skull Kid, Linkle est également du voyage. Cette version féminine de Link avait provoqué des débats concernant ses bienfaits ou non sur la représentation des femmes dans le jeu vidéo. Malheureusement, elle s’avère être ridicule de naïveté (ou de bêtise si on veut être moins poli) ce qui la rend très lourde et fait honte à un casting qui, fait assez rare pour être souligné, respecte la parité hommes-femmes (si l’on considère que Sheik est une femme, sinon il faudra attendre la sortie du DLC gratuit Médolie).

Si l’on a passé du temps sur Hyrule Warriors Wii U, il est affligeant de ne pas pouvoir au moins transférer une partie de sa sauvegarde.

Petit écran oblige, la navigation sur la carte du Mode aventure est une catastrophe.

Petit écran oblige, la navigation sur la carte du Mode aventure est une catastrophe.

Comme sur Wii U, le jeu est compatible avec les amiibo, de la même manière puisqu’ils offrent un bonus par jour et par figurine dans la limite de cinq bonus. Les figurines des personnages jouables leur fournissent une arme tandis que les autres amiibo donnent de façon aléatoire des rubis, des matériaux ou une arme. Autre fonction de la console mise à contribution, le Street Pass qui ajoute les Link Street Pass aux Link Réseaux. En effet, sur les cartes du Mode aventure, d’autres joueurs apparaissent via un petit Link. Il est possible de faire le niveau qui correspond à la case en question pour partager un bonus avec l’autre joueur.

Pour finir, il est obligatoire d’évoquer l’absence de compatibilité entre les deux versions. Si l’on a passé du temps sur Hyrule Warriors Wii U, il est affligeant de ne pas pouvoir au moins transférer une partie de sa sauvegarde (notamment concernant l’évolution des personnages). C’était là l’occasion parfaite de motiver les joueurs à reprendre leur partie et à pouvoir l’avancer même loin de sa Wii U. On doit donc repartir de zéro ce qui n’est pas agréable même si le farm est moins intensif pour pouvoir améliorer ses combattants. De manière globale, il s’agit du même jeu qui essaye de lutter contre la redondance mais ce n’est pas assez quand on connaît déjà le jeu. La version 3DS est vendue avec un code qui permet de télécharger les nouveaux personnages sur Wii U (sans les chapitres du scénario associés ou les stages). D’ailleurs, il n’est actuellement pas prévu qu’il sorte sur l’eShop pour y avoir accès sans passer par l’achat d’un autre jeu. On préférera donc attendre un geste de la part de Nintendo ou de ne tout simplement pas acheter ce contenu sous cette forme qui ne justifie pas son prix.

Mise à jour : Season Pass

Nintendo nous ayant aussi fourni le pass saisonnier sur 3DS, nous allons donc en parler rapidement. Pour l’instant, le season pass ne donne accès qu’à un costume Wind Waker pour Ganondorf qui lui est exclusif. Il existe trois options d’achat : sur 3DS (avec 4 packs), sur Wii U (avec 3 packs) ou bien, comme pour le dernier Smash Bros., le season pass de l’autre version pour quelques euros de plus. Le premier pack, disponible d’ici la fin du printemps, est exclusif à la console portable puisqu’il ne contient des costumes de fée et une nouvelle carte du mode qui a pour thème Master Wind Waker. Médolie, le personnage qui sort en même temps que ce contenu, sera proposée en contenu téléchargeable gratuit. Le second pack, consacré à Link’s Awakening, sera quant à lui disponible cet été. Il contiendra le personnage jouable Marine, une nouvelle arme pour Linkle, une carte Aventure et 16 costumes de fée.

Les épisodes DS seront au centre du troisième pack Phantom Hourglass & Spirit Tracks qui proposera un personnage jouable, une nouvelle arme pour Link (Cartoon), une carte aventure et 15 costumes de fée. Le tout est prévu pour l’automne 2016. Le dernier pack ne sera pas consacré aux aventures Wii U (et probablement NX) de Link mais à sa dernière sortie inédite en solo : A Link Between Worlds. Annoncé pour l’hiver 2016, il s’agit de l’offre la plus généreuse puisqu’elle contient non pas un mais deux personnages ainsi qu’un carte Aventure et 15 costumes de fée. Pour un prix de 14,99€, il y a largement de quoi faire pour ceux qui ont déjà eu le courage de faire la version à 100%. Les DLC se limitant aux personnages et armes supplémentaires sur Wii U, l’intérêt est déjà moins évident sauf si vous êtes un fan absolu de tel ou tel personnage mais à 9,99€ les six nouveaux gameplay, cela reste une offre plus qu’honnête.

Hyrule Warriors Legends reste fondamentalement le même jeu : un hommage à Zelda avec un gameplay qui peut diviser. Les fans de la série qui n’ont pas encore essayé le jeu n’ont plus la moindre excuse, surtout en ce trentième anniversaire. Moins chère que l’original et avec les DLC inclus, cette version 3DS est une très bonne affaire pour peu qu’on n’y ait pas joué sur Wii U et qu’on possède une New 3DS.
Jeu et images fournis par l’éditeur

L'avis général

  • Jouer à Hyrule Warriors sans Wii U
  • Pouvoir changer de personnage en cours de jeu
  • Des centaines d'heures de contenu
  • Deux nouveaux stages intéressants
  • Les fées surpuissantes
  • Aurait dû être New 3DS only
  • Fait parfois mal aux yeux
  • Répétitif
  • Pas d'importation de sauvegarde Wii U
  • Linkle la nunuche
Vendu à un peu plus d’un million d’exemplaires sur Wii U, Hyrule Warriors tente de faire encore mieux sur une console au parc beaucoup plus étendu. Sous titré Legends pour l’occasion, le Zelda sauce Dynasty Warriors troque sa réalisation HD contre quelques nouveautés de gameplay et de contenu. Le mariage entre le Musou et la console portable semble réussi, à condition de jouer sur New 3DS et de ne pas avoir passé trop de temps sur l’homologue de salon.