• Développeur : IO Interactive
  • Editeur : Square Enix
  • Site Web : PAL
  • Version testée : PC
  • Classification :
    Sigle âge 18 ans et plus
    Francaise : 11/03/2016
    Americaine : 11/03/2016
    Japonaise : 11/03/2016
  • Existe aussi sur PS4, XBOX ONE
  • PEGI :
    Violence : jeu contenant des scènes de violentesGrossièreté de langage : jeu contenant des expressions vulgaires

Hitman

Rédigée par

La critique de Hitman vient compléter et corriger sur certains points la preview réalisée sur la Beta. Nous ne parlerons que des nouveautés et des points sur lesquels notre avis a changé, il est donc conseillé d’y jeter un œil si vous souhaitez avoir une vue d’ensemble sur le jeu.
De même, ce dernier étant proposé dans un format épisodique (sur lequel nous reviendrons), la critique sera mise à jour et l’avis général sur le jeu a des chances d’évoluer entre la publication de la critique et la sortie du dernier épisode.
Sur ce, voici le vif du sujet !

HITMAN_logo

Un épisode par mois, patienter tu devras

Bienvenue à Paris !

Bienvenue à Paris !

Si le choix de la méthode de distribution de Hitman a été détaillé lors de la preview, il était alors impossible de savoir à quoi s’attendre quant au contenu de chaque épisode. On peut dorénavant se prononcer : il y a de quoi faire, mais pas pour un mois. En effet, la carte proposée par le premier épisode est nettement plus grande que les deux du prologue, qui nous avaient quelque peu refroidis par leur petitesse, et également beaucoup plus peuplée et vivante. Il est de fait plus complexe de se frayer un chemin dans le niveau, qui, s’il offre de multiples façons de terminer le contrat, oblige à chercher, prévoir et planifier pour au final exécuter ses cibles de la plus belle des façons. Cet aspect recherche, planification et exécution est nettement mis en avant par le jeu, qui propose un système d’ « opportunités », soit des mini-objectifs profitant d’événements scriptés se déroulant dans le niveau permettant de faciliter l’exécution de la cible. Là où le jeu se montre intelligent, c’est par le fait que d’une part celles-ci sont réglables (opportunités explicites avec aide, opportunités affichées mais sans aide, ou opportunités désactivées) ce qui permet de ne pas trop faciliter la partie tout en profitant d’indices agréables, et que, d’autre part, ces opportunités n’aboutissent pas sur une exécution trop simple d’une des cibles, mais d’une aide à l’exécution, par exemple en l’obligeant à se rendre dans un lieu moins surveillé ou en détournant l’attention d’éventuels témoins. Les événements se déroulant dans le premier niveau, qui rappelons-le se déroule dans un palace parisien dans lequel a lieu un défilé de mode, sont assez nombreux pour que l’on ait envie de recommencer ce niveau plusieurs fois afin de découvrir toutes ces opportunités.

Une opportunité durant un niveau du prologue.

Une opportunité durant un niveau du prologue.

Ces opportunités sont donc assez nombreuses et variées, et peuvent être combinées afin d’améliorer l’efficacité de notre assassin. Par exemple, il est possible de commencer à suivre une opportunité, en terminer une seconde avant de reprendre la première, et d’éliminer une ou plusieurs cibles en très peu de temps. Mais ces événements prévus par le jeu ne sont pas les seules façons de terminer les niveaux (et heureusement). La diversité et la complexité de ce premier niveau permettent d’imaginer soi-même la façon d’appréhender le problème qui nous est proposé. De plus, une fois le niveau terminé, il est possible de le relancer en modifiant quelques paramètres : il est ainsi possible de commencer déjà infiltré, par exemple comme garçon de salle, avec un objet particulier à récupérer dans une des caches de l’Agence, ce qui vous permettra d’alterner les plaisirs. La rejouabilité du titre est donc très bonne, et le jeu invite toujours à venir découvrir de nouveaux secrets et à améliorer son score, pour devenir l’assassin silencieux parfait. Cette rejouabilité est encore améliorée par des modes de jeu annexes à l’histoire comme le mode Contrat, qui permet aux joueurs de créer et de proposer au monde entier des variantes de la mission (nouvelles cibles, assassinats avec des armes précises, etc) et le mode Escalade, qui propose un bon challenge requérant de connaître le niveau sur le bout des doigts pour réussir à compléter les cinq différentes étapes corsant à chaque fois la difficulté, le tout sans sauvegarde possible. À l’ancienne quoi. Ce dernier mode est certainement le plus plaisant, la courbe de difficulté est plutôt bien pensée, car les deux premières étapes permettront de s’habituer au contexte du contrat, pour être plus efficace dans les dernières étapes, dans lesquelles le timing et la précision deviennent indispensables. De plus, les objectifs sont assez variés, avec entre autre l’obligation de tuer telle cible avec telle tenue et telle arme, ou encore le fait de devoir cacher tous les corps assez rapidement. Seul bémol, tout ceci se déroule sur la même carte. Tant qu’un nouveau chapitre n’est pas sorti, il est donc impossible de varier les environnements de jeu.

Recrute garde avec doigt sur la gâchette et QI de moule

Le niveau de Paris est bien peuplé.

Le niveau de Paris est bien peuplé.

L’IA n’était déjà pas très convaincante sur la beta (pour ne pas dire qu’elle était naze), et l’impression générale n’a pas vraiment changé après avoir titillé ce premier épisode. Les gardes armés en particulier vont assez vite en besogne (même si courir ne vous fait plus passer pour un terroriste internationalement recherché), et il suffira d’une alarme incendie ou d’un robinet laissé ouvert trop longtemps pour se faire plomber si on est trouvé dans les environs. À côté de ça, le manque de témérité de ces mêmes gardes est risible. Un corps découvert déclenche bien sûr l’alerte, mais si au bout de quelques minutes personne ne vous a trouvé, pas de soucis, tout le monde oubliera ce bien fâcheux incident. C’est franchement dommage, surtout quand tant d’efforts ont été faits pour donner du volume à cet opus. Se planter sur l’IA dans un jeu d’assassinat/infiltration entache l’expérience, même si cela ne ruine pas complètement le plaisir et fait de ce Hitman un jeu prometteur.

Paris, berceau de la mode. J'imagine du moins.

Paris, berceau de la mode. J’imagine du moins.

Oui, un jeu prometteur. N’est-ce pas singulier de traiter de la sorte un titre d’ores et déjà disponible et vendu au plein tarif ? Bienvenue dans le monde merveilleux du contenu épisodique ! Comme décrit dans la preview, Hitman est en effet découpé en sept épisodes, et les six à venir seront distribués mensuellement aux joueurs ayant acheté le jeu complet, et proposés à la vente à ceux ayant préféré le “socle de base”, nettement moins cher, n’offrant que le prologue mais permettant d’accéder à chaque épisode individuellement. Si les développeurs ont clairement mis en avant la rejouabilité dans leur titre, en proposant un premier niveau riche ainsi que plusieurs modes de jeu offrant de l’appréhender de multiples manières, cela ne suffit pas à tenir le joueur en haleine durant un long mois d’attente. De plus, cette séparation du contenu nous faisait peur quant à l’histoire du jeu, et, de ce que nous en avons vu dans ce premier épisode, c’était justifié. Hitman risque de nous proposer une succession de contrats reliés uniquement par la profession de notre assassin. Espérons que les prochains chapitres nous donneront tort, mais il parait difficile de proposer un contenu éparse, dans lequel les joueurs pourront faire leur petit marché, sans sacrifier au moins en partie le scénario. Certes, ce n’est pas le cœur de la franchise que de nous proposer une histoire épatante, mais que ce soit dans Hitman 2 ou Hitman : Blood Money, suivre la trame de fond qui nous était proposée était un vrai plaisir. Croisons les doigts pour la suite.

Pour conclure, rappelons que cette critique est vouée à évoluer avec la diffusion des prochains chapitres. Si les points concernant le gameplay ainsi que la partie graphique, qui sont globalement bons — bien qu’une optimisation serait bienvenue, ne changeront pas ou peu, les nouveautés proposées par chaque épisode viendront compléter cet avis, et peut-être l’impression globale du jeu. Cette dernière est volontairement basse, car il est impossible de juger le jeu dans sa globalité, et elle sanctionne par la même occasion la dissection du contenu qui n’apporte absolument rien au joueur sinon le fait de payer sans connaître la qualité du soft. Si vous êtes un fan de Hitman et qu’un retour aux sources vous enchante, alors il pourrait être viable de vous procurer le jeu dès maintenant, sinon le choix est beaucoup moins évident, et il pourrait être préférable d’attendre afin de juger le jeu avec plus de recul sur le contenu à venir.

L'avis général

  • Le retour aux mécanismes classiques de la série
  • Les différents modes de jeu
  • La richesse du niveau
  • Des graphismes sympathiques...
  • ... mais un manque d'optimisation
  • Le manque de contenu actuel
  • L'IA bête à manger du foin
Hitman souffle le chaud et le froid : la bonne volonté apparente des développeurs, qui souhaitent revenir aux fondamentaux de la série desquels s'était éloigné Absolution et proposer le plus de contenu aux joueurs, contraste avec le choix difficilement explicable de l'éditeur du découpage en épisodes mensuels. Le manque d'optimisation ainsi que l'IA un peu à côté de ses pompes viennent également ternir l'appréciation du jeu qui aurait pu, ou qui sera peut-être, un must-have pour les fans du genre.