• Développeur : SEGA
  • Editeur : SEGA
  • Site Web : PAL
  • Version testée : Game Gear
  • Classification :
    Francaise : nc/nc/1992
    Americaine : nc/nc/1992
    Japonaise : 18/09/1992
  • Existe aussi sur 3DS
  • PEGI :

Defenders of Oasis

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L'illustration de la jaquette japonaise du jeu

L’illustration de la jaquette japonaise du jeu

Defenders of Oasis est sorti le 18 septembre 1992 au Japon sur la portable de Sega, la Game Gear, sous le nom de Shadam Crusader, Harukanaru Oukoku (littéralement Les Croisés de Shadam, Le Monde Oublié). Alors que le monde est encore dans un contexte de Guerre du Golf au Proche-Orient, Sega nous offre une histoire dont les inspirations viennent tout droit des Mille et une Nuits. Defenders of Oasis n’est pas le premier jeu vidéo à se servir de cette ambiance puisque Jordan Mechner avait créé le célèbre Prince of Persia en 1989 sur Apple II. Pendant quatre ans, son jeu a été porté sur bon nombre de consoles et d’ordinateurs, et Mechner travaillait déjà sur sa suite. De plus, il ne faut pas oublier Sinbad of the Seven Seas, film italo-américain sorti en 1989, et surtout le célèbre Aladdin de Disney, sorti en novembre 1992. Sega surfe donc sur la vague de l’imaginaire de l’Orient.

Fantaisies d’Orient

Graphismes peu révolutionnaires, mais qu'importe !

Graphismes peu révolutionnaires, mais qu’importe !

On retrouve d’abord cette passionnante ambiance orientale dans les décors du jeu, à travers la représentation du château de Shanadar, la ville d’origine du Prince (personnage principal du jeu), et ce dès l’écran-titre. Les déserts, les oasis, le style vestimentaire des personnages (dont l’inévitable turban sur la tête du Prince), les créatures telles que le Génie de la lampe (Aladdin et la lampe merveilleuse) ou Roc, l’oiseau géant (Sinbad le Marin)… Absolument chaque pixel témoigne de cette ambiance enchanteresse et nous transporte dans ce monde magique. Bien sûr, époque et console obligent, le joueur fera travailler son imagination pour se plonger dans cet univers. En effet, la technique est parfois limitée. Par exemple, lors des combats, il n’y a aucun décor autour des ennemis, le vide et l’obscurité règnent autour d’eux. C’est d’autant plus dommage car Phantasy Star proposait des décors lors des combats en 1989 sur Master System. Ceci est certainement dû aux difficultés techniques liées à la Game Gear, mais cela ne gène en rien le plaisir de jouer.

L’ambiance du jeu se retrouve, à mon sens, jusque dans les musiques. Particulières, elles nous transportent dans cette autre contrée, à la fois arabe et indienne, à travers des thèmes qui restent en mémoire, comme celui d’introduction (repris et réarrangé parfaitement pour le thème du voyage en bateau), celui des combats, ou encore des voleurs (Ali Baba et les Quarante Voleurs). Le jeu proposait d’ailleurs de retrouver toutes les musiques en appuyant sur haut et Start à l’écran-titre, une option fort agréable pour les oreilles.

Le scénario est plutôt classique au premier abord. Nous trouvons un Prince qui perd son royaume, sa famille et aide une princesse d’une contrée amie (Mahamood). Il trouvera par la suite sur son chemin des coéquipiers fidèles (le génie de la lampe, Salem le marin et Agmar le voleur) qui l’aideront à affronter un Empire et une créature légendaire. On notera que le personnage principal n’a pas de nom, il sera toujours nommé « Prince« . Cela permet au joueur de facilement s’identifier à lui.

L'entrée du palais de Shanadar

L’entrée du palais de Shanadar

Après cette simplicité apparente, nous trouvons ici et là quelques éléments passionnants de traîtrise, de complots, de plans sombres et de surprises. C’est efficace, bien mené et on se prend à aimer les personnages, leurs interactions, leurs envies… On est de tout coeur avec le Prince qui part à la reconquête de son royaume. Les ennemis eux aussi ont une certaine prestance, tels que Al Karria et l’Empereur, que l’on voit parfois dans des cutscenes très intéressantes, sublimées par le thème musical qui leur est dédié, à la fois mystérieux et machiavélique. Le scénario transpire les Mille et une Nuits, d’abord par les lieux visités, l’utilisation d’un Génie de la lampe, qui saura vous transporter où bon vous semblera en un instant, un voyage en bateau, des créatures fantastiques -comme des vers géants, des cyclopes, des sorciers, des chimères ou des golems… De quoi nous faire rêver. L’aventure se conclut en une quinzaine d’heures, ce qui est correct pour un RPG sur console portable de l’époque. On prendra plaisir à refaire le jeu tant l’atmosphère et les personnages sont passionnants.

Une magie… Pas sans défauts

L'empereur complote avec Ahriman

L’empereur complote avec Ahriman

Techniquement, ce jeu n’était pas révolutionnaire. Nous ne voyons pas nos personnages, juste leur nom en haut de l’écran avec leurs PV. Au bas de l’écran, un menu avec quatre options : attaquer, parer, objet et une quatrième option qui est unique à chacun des personnages. Le Prince saura faire fuir le groupe du combat, Salem danse pour toucher tous les ennemis, Agmar se cache pour mieux frapper le tour suivant, et le Génie utilise sa magie (autant offensive que défensive). À ce sujet, sa magie permet de rendre les combats un peu plus intéressants. Il a en effet des pouvoirs permettant de soigner ses équipiers, les réanimer, augmenter leurs statistiques, baisser celles des ennemis et bien sûr les attaquer. De quoi faire en somme. Il s’agit au final d’un système simple, parfaitement adapté à la Game Gear et encore une fois très proche de Phantasy Star. Aux défauts que l’on pourra noter sur les combats s’ajoute celui du design des ennemis qui se copie-colle tout le long, avec une simple différence dans les couleurs, un grand classique du jeu vidéo qui est ici poussé à son paroxysme.

En effet, si vous perdez, vous reprendrez votre partie à l’endroit même de votre combat !

La bonne nouvelle au niveau technique réside dans la sauvegarde automatique permanente. En effet, vous pouvez éteindre à tout moment votre console, votre partie aura été sauvegardée. En la reprenant, vous vous retrouvez exactement à la dernière position que vous aviez au moment d’éteindre la Game Gear. Ce système est très pratique puisqu’on gagne beaucoup en rapidité, mais aussi en facilité. En effet, si vous perdez, vous reprendrez votre partie à l’endroit même de votre combat. Vous pourrez alors marcher quelques pas de plus avant le prochain combat, avant de retenter votre chance. Évidemment, ça ne marchera pas contre les boss, il vous faudra réussir à les vaincre. Ce système était aussi fort sympathique pour l’époque, sur la Game Gear. Plus de piles ? Pas de panique, votre tout dernier déplacement aura été sauvegardé à la coupure. Pas besoin de se retaper x heures de jeu non sauvegardé.

Pas d'inquiétude ! On va y arriver !

Pas d’inquiétude ! On va y arriver !

Si vous terminez un combat avec un seul personnage encore « en vie », les autres regagnent immédiatement quelques PV pour être utilisables dès le combat suivant. Cela facilite la progression dans les donjons où les combats aléatoires sont nombreux. Pour le reste, c’est classique aussi. Nous nous déplaçons comme dans la majorité des RPG de l’époque (Final Fantasy compris), avec une caméra en mode vue de dessus, et un personnage qui se déplace sur deux axes (haut/bas gauche/droite). Un bouton est utilisé pour parler ou faire une action. L’autre permet de faire défiler les dialogues un peu plus vite et de répondre par la négative à une question. Enfin, le menu, sobre, nous permet de voir nos quatre personnages. Les stats sont les classiques force, vitesse, défense, esprit etc…

Redécouvrir le conte… Sur 3DS

Sur 3DS, un simple copié-collé du jeu.

Sur 3DS, un simple copié-collé du jeu.

Un petit mot à propos de la ressortie du jeu sur 3DS en 2012 (au Japon) et 2013 (Europe et Amérique du Nord) : il s’agit exactement du même jeu qu’à l’origine. Il n’y a rien de plus, il ne s’agit pas d’un remake ou d’une remasterisation.
Il est tout de même dommage que, pour l’occasion, l’éditeur n’ait pas fait profiter les européens d’une traduction du jeu, d’autant plus que le groupe Generation IX l’avait fait de manière non-officielle il y a quelques années. Il faudra donc se contenter de l’anglais, mais pour ceux qui n’ont pas eu la chance de le connaître, c’est tout de même une excellente opportunité.

Mille et une raisons d’y jouer

Defenders of Oasis est un petit bijou qui se démarque de ses concurrents par son atmosphère Mille et une Nuits. Il est agréable de se balader dans les palais typés Bagdad, rencontrer des personnages hauts en couleur, et affronter des créatures mystiques comme les gargouilles ou les djinns. Malgré quelques défauts, il réussit pourtant à marquer les esprits. Il s’agissait d’un must have sur Game Gear. Aujourd’hui, pour près de cinq euros, nous pouvons le retrouver sur 3DS à l’identique. De quoi le faire découvrir aux nouvelles générations, et les emporter dans ce monde envoûtant. Qui sait ? Peut-être qu’un Génie sortira de la 3DS pour vous !

Defenders-of-Oasis-2

L'avis général

  • L'ambiance Mille et une Nuits
  • Les musiques
  • Les personnages attachants
  • La sauvegarde automatique permanente
  • La technique qui ne bouleverse rien
Sorti sur Game Gear en 1992, Defenders of Oasis est un petit bijou du RPG qui a marqué son temps. Son ambiance Mille et une Nuits, ses personnages charismatiques et ses musiques en ont fait un "must have" à l'époque. Encore aujourd'hui, du fait que ce soit un jeu plutôt court et simple, il intéressera nombre de joueurs. À (re)découvrir (notamment sur l'E-shop) !